Revue de presse
De la difficulté de nommer un courant musical
Voici donc un livre consacré au « Gothic Rock » ! Auparavant on aurait parlé de « Cold wave » ou même d’un courant particulier de la « New wave » : c’est aujourd’hui le terme gothique qui l’a emporté pour qualifier des groupes aussi différents que The Cure, Joy Division, Bauhaus ou Siouxsie & the Banshees. Victor Provis, chroniqueur radio et auteur du livre Shoegaze (le mot et le reste, 2018), est l’auteur de cet ouvrage sur un courant un peu particulier. […]
Des groupes aussi différents que Killing Joke (Ah ce Love like Blood !), Dead Can Dance (Anywhere out of the world, formidable), Sisters of Mercy ou Bauhaus font ensuite irruption. Notons l’influence sur tous ces artistes de la trilogie berlinoise de David Bowie (qui influence aussi le courant opposé des néoromantiques comme Duran Duran : ce diable d’homme est partout !). Le courant survit aux années 80 et infuse profondément ensuite la musique des décennies suivantes.
L’ouvrage insiste aussi sur bien des groupes oubliés que les passionnés pourront redécouvrir : Gothic Rock de Victor Provis fera le bonheur du fan.
Une chronique à retrouver en intégralité sur Boojum
Victor Provis était l’invité de l’émission Rock à la radio sur Radio Balistiq pour parler du rock gothique.
Frontière Rock 22h minuit chaque mardi et découvrir toute l’actualité de la scène Underground mondiale : Post Punk – Cold Wave – Dark Wave – Gothic Rock – Shoegaze Ré écoutez l’émission Dark du mardi 9 Novembre 2021 qui monte en cliquant sur le lien ci dessus.
Une programmation pleine de nouveautés, d’inédits, d’exclus et de classiques et de souvenirs.
Ce soir la Frontière recevait en entretien Cold VICTOR PROVIS pour son livre GOTHIC ROCK ANTHOLOGIE EN 100 ALBUMS DE 1979 A 2000 paru aux éditions LE MOT ET LE RESTE.
Polyfoni est un podcast avec des gens qui discutent, de musique le plus souvent, et qui écoutent des disques.
Pour ce premier épisode, je reçois Victor Provis, pour discuter de son livre “Gothic Rock – Une anthologie en 100 albums 1979–2000” paru chez Le Mot et le Reste en septembre 2021.
La suite de la discussion sera dans le prochain épisode.
Réécouter le premier épisode
Réécouter le deuxième épisode
Le rock gothique n’est pas un sous-genre musical. Influencé par les œuvres d’Antonin Artaud, d’Edgar Poe et de Mary Shelley, ce rock dit “cultivé” est marqué par une forte théâtralité. Ce n’est en effet pas seulement un courant musical, mais aussi une manière d’être et d’apparaître particulière.
Matthieu Garrigou-Lagrange s’entretient avec Victor Provis, chroniqueur sur Xsilence avant d’animer My Bloody Candy sur Radio Graf ’Hit, consacré aux genres du rock indépendant et auteur notamment de Gothic rock : une anthologie en 100 albums : 1979–2000 aux éditions Le mot et le reste, publié en août 2021.
Le rock gothique est un genre à part entière qui a ses pionniers, ses icônes, mais aussi son style vestimentaire. Amateurs du “Do it yourself”, les gothiques arborent des tenues qu’ils confectionnent eux-mêmes, composées essentiellement de cuir noir, de chemises larges, de collants sur les bras, le tout sublimé par un grand trait de mascara noir sur les paupières. Revendiquer la bizarrerie jusqu’à en faire une mise en scène de soi, est un moyen fondamental pour attirer le regard tout en cherchant à se distinguer et à repousser l’autre. L’influence d’Artaud est considérable sur ce désir de se sacrifier sur scène, de « brûler les planches » ou de « crever à l’écran ». Cet esprit spectaculaire dissimule pourtant une philosophie de l’inquiétude et du nihilisme, ayant pris racine dans le courant littéraire du XIXe siècle, de Edgar Poe à Mary Shelley et son fameux Frankenstein. Refusant l’étiquette “goth”, dont le terme provient des journalistes, les gothiques sont avant tout des musiciens. Sombre, froide, hypnotique, souvent heurtée, rythmée et étourdissante, cette musique qui fonde le rock gothique a fini progressivement par infiltrer la culture de masse.
Réécouter l’émission sur France Culture
Dans la lignée de ma récente chronique de Buongiorno Pop (même éditeur) je regretterai encore une fois l’absence d’index… Surtout quand vous lisez à propos de certains groupes que le cinéma de Ken Russell a pu les inspirer, que certains de ces musiciens sont très cultivés… Avoir une vision globale – par l’index – de cette culture devrait vous faire lire cette « anthologie en 100 albums 1980–2000 ». Si vous êtes amateur plus ou moins éclairé du genre, je vous laisse au petit plaisir des « querelles de chapelles ». Mais si vous êtes comme moi ignare de cette musique ou si vous la rejetez parce qu’elle heurte votre vision du monde, faites un effort. Je dois avouer que les « looks » des gothiques (couleur, outrances décoratives, coiffures) en n’attirant pas ont sans doute empêché de les écouter… Les noms de certains groupes n’ont, je pense, guère inspiré. Par exemple pour moi le rapport entre l’école d’Art et de Création Bauhaus et le groupe du même nom n’est pas une évidence, lisez ce qu’en dit Victor Provis et écoutez… Vous avez compris ! Ceux qui savent auront peut-être des surprises et ceux qui ne savent pas en auront de belles… Pour moi une double : d’abord associer le film de Ken Russell Les Diables à cette musique. Le film est exceptionnel. Ensuite découvrir qu’un de mes chanteurs-compositeurs préférés figurait dans cette antho… Mais je l’ai découvert dans ce que l’auteur appelle : « une autre histoire ». C’est un de ceux que l’on imagine chanter en duo avec un certain Tom Waits : The piano is drunk not me ! (je ne vous fais pas l’injure de traduire) : Nick Cave et l’album s’appelle Tender Prey.
Alors après avoir confronté votre discothèque à la table des matières et épousseté certains groupes… laissez-vous porter soit vers vos souvenirs de jeunesse, soit vers la découverte en lisant la prose enthousiaste d’un DJ précis et rigoureux. A petites doses pour savourer.
Une chronique à retrouver sur le site Daily Passions
On commence par le gothique, et l’ excellent livre “Gothic Rock – une anthologie en 100 albums” sortie aux éditions Le Mot et le Reste. Ici, l’auteur Victor Provis part d’un constat assez simple et juste, selon lequel la musique goth est souvent résumée à Bauhaus, Siouxsie, Joy Division, voire The Cure. Et donc, il élargit très joliment le propos en revenant sur des disques signés Dead Can Dance, Christian Death, Sisters of Mercy, Cocteau Twins et plein d’autres. Et il épingle même The Names, seul groupe belge à avoir été signé sur le mythique label Factory. C’est très bien écrit, ça ne tombe jamais dans le travers de la liste pour le plaisir, et l’auteur en profite pour raconter toute la petite histoire de ce genre musical par la même occasion.
Une chronique à retrouver dans Re-Cycle
Le rock gothique, aux contours fantomatiques, renaît sans cesse, pétri de romantisme, entre feu et glace. Dans son anthologie en 100 albums, Victor Provis retrace son histoire, du deathrock californien aux voix célestes de l’ethereal wave.
À la fin des années 1970, dans la foulée du punk, un rock plus théâtral, sombre et dramatique émerge : Bauhaus, Siouxsie and the Banshees ou The Cure en sont les hérauts, Joy Division restant à part. L’une des particularités du rock gothique (gothic rock) est que la plupart des groupes rejettent ce terme appliqué à leur musique. Trop connoté, trop caricatural, trop superficiel.
Les références au romantisme noir et au fantastique, l’esthétique léchée, la dramaturgie sonore, les looks marquants suffisent-ils à définir le rock gothique ? Pas totalement. Comme le montre Victor Provis dans son anthologie en 100 albums, le terme générique recouvre bien des nuances.
Au-delà d’une sélection pertinente de disques, dont on regrette qu’elle s’arrête à l’an 2000 (alors que le genre reste vivace au XXIe siècle), l’auteur retrace les caractéristiques de « dix scènes fondatrices », du deathrock californien aux voix célestes de l’ethereal wave…
Si le genre n’est pas avare d’excès pouvant confiner au grotesque, la mouvance ne cesse de renaître de ses cendres et de générer des albums marquants, comme le prouvent en 2021 les Belges de Whispering Sons. Même s’ils refusent que leur musique soit qualifiée de rock gothique.
Un article à retrouver dans Ouest France
Parmi les actualités de la rentrée, ce ne sont cette fois ni des albums ni des concerts qui ont retenu mon attention, mais bien deux ouvrages essentiels : GOTHIC ROCK et UNE HISTOIRE DE LA PRESSE ROCK EN FRANCE. Oh, vous devinerez bien l’attachement que j’ai pour l’éditeur Le Mot et le Reste, mais les domaines abordés, aussi passionnants soient-ils, m’empêchent parfois de pouvoir ici les creuser davantage – ceux-ci étant bien plus vastes, périphériques, et bien au-delà de notre sphère metal (et ce en-dehors de ceux, et c’est délicat, pour lesquels je bannirai l’auto-promo).
Chez Le Mot et le Reste, l’étude de la musique s’étend du blues aux expérimentations bruitistes, d’une improbable scène chinoise à celle de Canterbury, et de Nina Simone à Iggy Pop, en passant par le rock, tous les rocks – et donc parfois le metal.
[…]
C’est précisément le projet entrepris par le journaliste chroniqueur Victor Provis qui, à travers GOTHIC ROCK, une anthologie au format désormais bien connu, s’est attelé à la dissection de 100 monuments du genre. Et pour les grincheux compulsifs, l’exercice ne se résume pas ici aux « cent meilleurs disques », mais bien à un large panorama du concept, ici circonscrit à une période qui démarre en 1980 avec le quintessential « Closer » de JOY DIVISION, et qui s’achève pile vingt ans plus tard avec le disque éponyme de CINEMA STRANGE en 2000. Vingt ans, un parti pris qui correspond à un âge d’or créatif et qui exclut toutefois, à raison, les artistes étiquetés metal qui ne sont “que” influencés par leurs illustres modèles.
Et par-delà cette sélection forcément subjective à travers laquelle on découvre BEAUCOUP de nouvelles entrées (et quel serait l’intérêt de ne rien apprendre de neuf sinon de satisfaire la vanité de ses propres connaissances ???), l’auteur à la fois passionné et érudit en la matière dresse une introduction d’une trentaine de pages qui vient définir de manière factuelle et précise le concept même de Rock Gothique, à travers son histoire, ses composantes et ses ingrédients. Mieux : en guise de conclusion, Victor Provis poursuit plus loin encore son analyse en présentant de manière bien approfondie la dizaine de scènes “fondatrices”, distinctes et majeures qui composent le courant, du post-punk à la dark wave, en passant par le Batcave et le french goth.
Inutile de préciser que l’ouvrage est une somme et que les pulsions de découvertes (et donc d’achats !!!) sautent au détour de chaque page, le genre étant aussi nébuleux que charmeur, chaque artiste ici décrit étant dépeint avec un intérêt contagieux, au point de vouloir, une fois de plus, aller jusqu’au bout de cette très sérieuse initiation.
Un article à retrouver en intégralité sur Hard Force
Le noir, c’est chic ! Les mines tristes, les regards fuyant, des tenues qui étouffent la lumière, la mort comme point de mire… Le gothic rock est un amalgame de clichés, d’idées préconçues qui ont généré, lors de l’apparition du mouvement dans les années 80, moqueries, snobisme, voire une incompréhension totale de la part des médias ainsi que d’une grande partie du public. Pourtant, cette musique possède des codes, des visions artistiques qui, 40 ans plus tard, ont redoré le blason de certains groupes mythiques. Victor Provis, que nous connaissions amoureux du shoegaze, autre style longtemps marginalisé par la presse spécialisée, nous fait une démonstration de tout ce que le gothic rock a de fascinant. […]
Cette anthologie s’arrête aux 20 années s’étendant de 1980 à 2000. C’est en gros à la fin de cette période que la reconnaissance se fait ressentir et que le mouvement commence à renaître de ses cendres. Aujourd’hui, le terme gothic rock n’est plus forcément utilisé, trop réducteur pour qualifier la musique de ces groupes et l’immense panache des possibilités qui s’en détache. La presse parle désormais plus de cold wave ou de dark wave pour englober le death rock (Christian death, Community FK…), le positive punk (Virgin prunes, Sex gang children…), la scène ayant émané du Batcave (Alien sex fiend, Flesh for lulu…), l’etheral wave (Cocteau twins, Dead can dance…), la scène de Leeds (The sisters of mercy, Red lorry yellow lorry…) etc.
Le post punk, mené par Siouxsie, Joy division, Bauhaus, The cure, aura fait des adeptes et su fédérer une communauté de fans solide, ayant perduré dans le temps. La résurgence du mouvement et ses ramifications avec le metal, l’indus lui auront donné la légitimité qui lui a toujours fait défaut par le passé. Ainsi, l’avenir semble lui tendre les bras ce qui, finalement, n’est que justice.
Victor provis démystifie avec précision et rigueur ce genre musical, nous propose une plongée dans son essence avec une passion communicative. Celle-ci nous donne une seule envie, (ré)écouter les nombreuses références citées afin de nous faire notre propre idée sur le gothic rock. Pari réussi de façon magistrale !
Une chronique à retrouver en intégralité sur Litzic
Est-il encore besoin de présenter le rock gothique aux lecteurs d’Obsküre ? Ce serait presque vous faire un affront. Mais parfois il est bon de se rafraîchir la mémoire, revenir sur des disques qui ont marqué notre parcours ou se rendre compte que l’on est passé à côté de certaines choses. Victor Provis, après son livre sur le shoegaze, revient aux bases et sur des disques qu’il considère comme des incontournables ou alors qui montrent la diversité et l’évolution du genre. Lui-même sait que le choix a été difficile et après chaque référence et chronique de disque, il permet aux lecteurs de continuer la recherche en proposant un autre album dans les mêmes teintes musicales.
Tout d’abord, un peu d’histoire s’impose. Les années 1978–79 sont primordiales avec Joy Division, Siouxsie & The Banshees et surtout le premier tube goth, “Bela Lugosi’s Dead” de Bauhaus, même si l’album The Marble Index de Nico fait figure de précurseur. L’auteur revient ainsi sur tout ce qui caractérise le gothique, ce fameux son, avec la basse très en avant, les guitares stridentes et torturées, le martèlement des rythmes… L’atmosphère prime, avec une prédilection pour les sons graves, sinistres, l’utilisation de nombreux effets de chorus, delay ou reverb. Le gothique n’a peur de rien, ni du lyrisme, ni de la grandiloquence, ni des complaintes lugubres. Le romantisme noir littéraire et cinématographique se perpétue au travers de ces groupes post-punk. Les influences sont souvent extra-musicales.
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En lisant ces pages, on s’aperçoit bien vite que la scène a été liée à des microcosmes, des labels (Factory, 4AD, Beggars Banquet, L’Invitation au suicide, Independent Project Records, Projekt) et des clubs en particulier (voir les pages passionnantes sur la ville de Leeds). Dix scènes fondatrices sont décortiquées en fin d’ouvrage avec les propos des acteurs eux-mêmes (c’est sûrement une de mes parties préférées du livre) : deathrock, positive punk, ethereal wave, darkwave américaine, etc. On appréciera aussi le fait que le livre met en avant certaines formations considérées comme mineures ou moins importantes que les mastodontes à la Bauhaus et fait ressortir tout leur éclat : The Names, The Sound, The Comsat Angels, Certain General, Savage Republic, Red Temple Spirits… Au final, une lecture très agréable pour les néophytes, autant que les initiés.
Une chronique à retrouver en intégralité sur Obskure