Parution : 27/11/2009
ISBN : 9782915378986
350 pages (220 x 200)

30.00 €

Romans graphiques

101 propositions de lectures des années soixante à deux mille

couverture originale de Blexbolex
nombreuses planches n/b & quadri

De Barbarella de Forest en 1964 au Pinocchio de Winshluss en 2008, en passant par Corto Maltese ou les livres de l’Association, la Bande Dessinée n’a cessé d’élargir son champ pour inclure progressivement des thématiques de plus en plus complexes, adultes, sophistiquées, politiques. Et adopter des formats de moins en moins conventionnels, hors des normes classiques. Pour parler de tout cela, un terme a surgi, vers le milieu des années quatre-vingt : roman graphique.
Roman graphique ? L’appellation est séduisante, mais elle recouvre une disparité de réalités, d’œuvres, d’auteurs et de périodes. Tant et si bien qu’il est difficile de s’y retrouver, au-delà des best-sellers du genre (Persepolis de Marjane Satrapi ou Jimmy Corrigan de Chris Ware ne sont que les parties émergées de l’iceberg).
Romans Graphiques propose ainsi une liste de 101 livres commentés, historiquement et esthétiquement, qui forment bout à bout une histoire du genre et surtout une proposition de lecture pour mieux apprécier la BD contemporaine. Ces 101 livres sont en effet des portes d’entrée dans la bande dessinée pour répondre aux questions récurrentes du type : « que faut-il lire ? par quoi commencer ? »
Dans cette liste, il y aura des classiques et des méconnus, de l’autobiographie et de l’aventure, de la couleur et du noir et blanc, des Américains, des Européens et des Japonais et surtout, une furieuse envie de faire découvrir et partager un art essentiel du siècle, populaire et savant à la fois, si foisonnant qu’il méritait bien cette première anthologie quasi amoureuse écrite par un journaliste.

Revue de presse

- -Romans graphiques Benoit Bidoret Site Gonzai Janvier 2011
- Romans graphiques Pouria Amirshahi Revue des Bibliothèques Juillet 2010
- Rencontre entre Joseph Ghosn et Thierry Smolderen - en ligne Cité BD - Angoulême Mai 2010
- La bande dessinée délivrée Vincent Gerber Le Courrier (Suisse) Mars 2010
- Boîte à outils Fred Robert Zibeline Février 2010
- Romans graphiques Tewfik Hakem France Culture / À plus d'un titre février 2010
- Explorations au fond des cases Ariel Herbez Le Temps (Suisse) Janvier 2010
- Les images intelligentes Philippe Nassif Glamour Mars 2010
- Dix romans graphiques pour les années 2000 Sylvain Bourmeau Mediapart - Entretien avec Joseph Ghosn Janvier 2010
- L'ivresse avec ou sans bulles Stéphane (Libraire) Blog seren.dipity Février 2010
- Hors Cases Titiou Lecoq Grazia Janvier 2010
- Romans graphiques France Inter / Alternatives 9 janvier 2010
- Monsieur Jo Alexis Bernier Tsugi Janvier 2010
- Romans graphiques Christophe Brunella Arte Culture Agenda BD Janvier 2010
- 101 "romans graphiques" pour les fêtes Didier Pasamonik Site Actuabd Décembre 2009
- Romans graphiques Boris Henry radio Grenouille - Entretien avec Joseph Ghosn Décembre 2009
- Les nuits sonores aiment Cyrille Site des Nuits Sonores Décembre 2009
- Romans graphiques Les Inrockuptibles 16 décembre 2009
- Romans graphiques Site le choix des bibliothécaires.com Décembre 2009
- Romans graphiques Benjamin Roure Site Bodoï Décembre 2009
- Romans graphiques Jean Philippe Martin Site citebd.org Décembre 2009
- Romans graphiques: la somme Jacques Braunstein Blog GQ Décembre 2009

- -Romans graphiques

Le passeur/prescripteur, saint vertueux du journalisme, déserte le papier culturel. Aux côtés des blogueurs acharnés offrant des sons mutants perdus, quelques plumes savent où regarder. Encore jeunes souvent, ils sont les futurs héros ; immigrés-web de ce qu’on aimera appeler encore rock-critique, cette drôle de crèche. Au milieu des bœufs et des ânes, on oublie les yeux plus gonzo que les tripes. Joseph Ghosn guette les bons signaux, descendus d’un ciel encombré.

La suite sur Gonzai

Benoit Bidoret
Site Gonzai Janvier 2011

- Romans graphiques

Ce livre est une nécessité du moment. Se réjouissant de l’augmentation du nombre d’auteurs et de lecteurs de bandes dessinées pour adultes, Joseph Ghosn, ancien critique aux Inrockuptibles a choisi dans cet ouvrage de s’arrêter sur cette bande dessinée romanesque, que Will Esner (big City) ou Hugo Pratt (Corto Maltese) avaient révélé au public occidental dès les années 1960. De la littérature d’aventures au récit engagé en passant par l’autobiographie, Joseph Ghosn nous fait partager ses choix. Une sélection éclectique, intemporelle et internationale mais argumentée et commentée, dans un lien chaque fois indissociable entre l’auteur et l’œuvre. Cette bibliographie, certes discutable est également précédée d’un regard historique sur la naissance et les courants artistiques autant qu’éditoriaux qui ont fait et font aussi beaucoup pour la consécration de la bande-dessinée comme un art à part entière.
De la “Littérature en estampes” sur laquelle conversaient Töpffner et Goethe au milieu du XIXè s, à la littérature graphique contemporaine, la bande dessinée se révèle ainsi depuis deux siècles comme un art narratif aux frontières et aux techniques insoupçonnées qui la sortent du ghetto et de la caricature dans laquelle elle a trop souvent été enfermée. [...]

À vous de découvrir ces pépites du patrimoine et de la création contemporaine.

Pouria Amirshahi
Revue des Bibliothèques Juillet 2010

- Rencontre entre Joseph Ghosn et Thierry Smolderen - en ligne
Cité BD
Cité BD - Angoulême Mai 2010

- La bande dessinée délivrée

BD Ancien des Inrockuptibles, Joseph Ghosn retrace l’éclosion du roman graphique dans un livre passionnant.

«Le roman graphique est un récit complet, plutôt en noir et blanc, publié dans un format évoquant celui de la littérature». Voilà comment Joseph Ghosn, ancien chroniqueur BD de la revue Les Inrockuptibles, présente dans son introduction cette catégorie d’oeuvres à part au sein du neuvième art. Une définition nécessairement vague pour un genre littéraire nouveau qui cherche encore à se définir.
On appelle «roman graphique» une variété de BD ayant émergé à la fin des années 1960 et destinée au public adulte. Des oeuvres qui se rapprochent de la littérature par leur traitement de thématiques plus complexes, plus profondes et plus abouties. Des récits qui ont en commun une propension marquée à l’introspection, parfois à l’autobiographie, surtout à l’expérimentation: les limites traditionnelles de format et pagination sont abandonnées pour laisser au contenu le soin de définir la forme.

histoire parallèle de la BD

Le roman graphique fait donc la part belle au récit. Moins l’affaire de séries à rebondissements, les histoires sont entières et se suffisent à elles-mêmes. On ne parle d’ailleurs plus d’«albums» de bande dessinée, mais de «livres». Avec pour particularité l’utilisation des images (non censurées) comme moyen d’expression à part entière. Comme l’explique Ghosn, le roman graphique «permet de mettre en scène des matières graphiques, d’inverser les sens de lecture, de superposer des strates de couleurs et de typographie provoquant des sensations immédiates, avant même toute lecture». Un apport réel vis-à-vis de la littérature classique.
Illustrations à l’appui, Joseph Ghosn propose une chronologie descriptive des titres parmi les plus représentatifs dans ce domaine. On y retrouve Maus d’Art Spiegelman, référence du genre qui reçut le prix Pulitzer en 1992 et canonisa le terme, Kafka de Robert Crumb, l’autobiographie A Drifting Life du Japonais Yoshihiro Tatsumi, le méticuleux et déjanté Jimmy Corrigan de Chris Ware, ou, plus près de chez nous, Major Fatal de Moebius et le désormais incontournable Persepolis de Marjane Satrapi. En sus, des découvertes comme ce Prisonnière de l’armée rouge de Romain Slocombe, ouvrage rempli de Japonaises bandées, censuré en France à sa sortie en 1978, ou encore Gen d’Hiroshima de Keiji Nakazawa, vu comme un précurseur du Maus de Spiegelman, parlant du vécu de la bombe comme ce dernier abordait les camps de concentration.
De La Ballade de la mer salée d’Hugo Pratt (dont la parution débute en 1967) jusqu’à nos jours, le journaliste montre les liens entre les oeuvres et les différents auteurs, les influences multiples, de même que l’histoire souvent présente derrière sa naissance. Au sein de chacune de ces cent une chroniques se niche une foule d’information. Guide de lecture, Romans Graphiques peut être considéré comme un ouvrage de recherche, traçant le portrait d’une époque et d’un milieu artistique. On y apprend l’histoire de ce genre littéraire en pleine évolution, histoire internationale et parallèle à celle de la bande dessinée traditionnelle. Que ce soit aux Etats-Unis (graphic novel), au Japon (gekiga) ou en Europe, le roman graphique répond à la même définition et émerge face à une même réalité: l’arrivée à maturation de la bande dessinée qui la fait sortir du simple divertissement pour lui ouvrir la voie à de nouvelles formes d’expression.

reconnaissance attendue

Pourtant, le roman graphique demeure un genre hybride et en mal de reconnaissance. La médiatisation ne suit pas la qualité des oeuvres et l’engouement qu’elles suscitent. Comme nous le faisait récemment remarquer Frederik Peeters, seul auteur suisse mentionné par Ghosn, «n’importe quel écrivain romand publié obtient facilement plusieurs pages dans les journaux. Nous, on peut vendre vingt mille exemplaires, personne n’en parle!»
Avec l’intérêt récent manifesté par les divers acteurs du milieu, les choses pourraient changer. Journal d’un passionné pour passionnés en devenir, Romans Graphiques y contribuera sans doute.

Vincent Gerber
Le Courrier (Suisse) Mars 2010

- Boîte à outils
Une mine pour les amateurs et pour les autres une excellente occasion de réviser leurs préjugés!
Fred Robert
Zibeline Février 2010

- Romans graphiques
À plus d’un titre
Tewfik Hakem
France Culture / À plus d'un titre février 2010

- Explorations au fond des cases

Pour saluer le Festival d’Angoulême, retour sur quelques livres plongeant dans l’histoire de la BD

Le Temps

Ariel Herbez
Le Temps (Suisse) Janvier 2010

- Les images intelligentes

Enfin, une anthologie du roman graphique sort de l’ombre ce genre essentiel.

(...) Amateur éclairé à l’esprit fin et au cœur généreux, Joseph Ghosn y commente les principaux chefs d’œuvre venus des USA, d’Europe et du Japon, autofictionnels ou épiques, en couleurs ou en noir et blanc.

Un livre de chevet pour ceux qui cherchent les points d’énergie de l’époque – et qui aiment rêver les yeux grands ouverts.

Philippe Nassif
Glamour Mars 2010

- Dix romans graphiques pour les années 2000
Médiapart
Sylvain Bourmeau
Mediapart - Entretien avec Joseph Ghosn Janvier 2010

- L'ivresse avec ou sans bulles
Blog seren.dipity
Stéphane (Libraire)
Blog seren.dipity Février 2010

- Hors Cases

Un guide fouillé et passionné pour explorer le meilleur de cette frange adulte de la BD qu l’on appelle roman graphique.

(...) Pour découvrir ces œuvres, l’ouvrage de J Ghosn est indispensable. Il défriche le contexte de chaque livre pour aider le lecteur à en saisir l’importance et la force, il indique des directions dans le fouillis des cases dessinées.

Titiou Lecoq
Grazia Janvier 2010

- Romans graphiques
Alternatives
France Inter / Alternatives 9 janvier 2010

- Monsieur Jo

Joseph Ghosn est l’un de ces rares garçons capables décrire intelligemment sur des sujets aussi divers et éloignés que le drone metal, les Daft Punk ou les petits Mickey. (...)
Allez juger en librairie de quoi il s’agit, vous ne serez pas déçus!

Alexis Bernier
Tsugi Janvier 2010

- Romans graphiques
Arte Culture Agenda BD
Christophe Brunella
Arte Culture Agenda BD Janvier 2010

- 101 "romans graphiques" pour les fêtes

« Romans graphiques », le vocable sonne aujourd’hui comme une évidence mais il a une historiographie très disputée, comme nous vous le rappelions dans notre article Sur les traces du Graphic Novel (Nov.2007).
Dans le film de Ron Mann, Comic Book Confidential (2004), le grand dessinateur américain Will Eisner expliquait les circonstances de la publication de Un Pacte avec Dieu (éditions Delcourt), le premier « Graphic Novel » historique : Il appelle un éditeur new-yorkais de ses amis, un personnage important dont le temps est compté. Il lui parle de ce « Graphic Novel » qu’il vient de créer et pour lequel il cherche un éditeur. « Graphic Novel » ? Oh, oh, ça m’intéresse ! lui répond l’éditeur. Passe me voir ! ». Arrivé chez son lui, Eisner lui montre les pages et là, déception, notre tycoon de l’édition lui dit : « Mais Will, enfin, ce que tu me montres là, c’est un comic book ! »
Avec cette anecdote, tout est dit sur le malentendu suscité par la traduction du vocable anglais : « roman graphique ». Je me souviens de Jean-Louis Gauthey, le vraiment trop sympathique éditeur de Cornélius, essayant de me coincer aux Universités d’été d’Angoulême sur la définition du mot. Comme je lui opposais ce qui à mon sens est la seule définition qui vaille : son usage commercial, à savoir une bande dessinée qui « singe » une forme de livre pour mieux se retrouver à côté des romans et des essais, et pas des bandes dessinées, il avait eu le bec dans l’eau…
Dans l’ouvrage de Ghosn, le malentendu est assumé puisque se retrouve dans son choix aussi bien le Ayako de Tezuka, que La Ballade de la Mer salée de Pratt, La Tétralogie du monstre de Bilal ou La Comète de Carthage de Chaland et Yann… Évidemment qu’on y retrouve Joann Sfar, Marjane Satrapi, Emmanuel Guibert, Jean-Christophe Menu, Marko Turunen, Ben Katchor ou Adian Tomine… C’est un choix subjectif, sous une jolie couverture de Blexbolex, mais sans faux pas et qui promet de belles heures de lecture.
C’est pourquoi nous ne ferons pas l’injure de rétorquer à son rédacteur : « Mais Joseph, enfin, ce que tu me montres là, c’est une bande dessinée d’auteur ! »

Actuabd

Didier Pasamonik
Site Actuabd Décembre 2009

- Romans graphiques
radio Grenouille
Boris Henry
radio Grenouille - Entretien avec Joseph Ghosn Décembre 2009

- Les nuits sonores aiment

Sous titré 101 propositions de lectures des années soixante à deux mille, ce livre signé Joseph Ghosn (ancien journaliste des Inrocks et tenancier d’un joli blog pointu à découvrir ici) et formidablement édité par les héroïques marseillais du mot et le reste, s’avère un super guide de lecture pour (re)découvrir une forme essentielle de la bande dessinée moderne, celle qui raconte des histoires, sous une forme totalement libre et novatrice, mêlant dessins et textes, sans la moindre pression esthétique et commerciale.

Evidemment, une bonne partie de cette bd, la post sixties ricaine on va dire, est le fait de bon freaks bien punk, un grand nombre d’auteurs (notamment ceux des deux dernières décennies) ont beaucoup à voir avec le bordel de la musique (un certain nombre d’éditeurs, notamment en France, sont l’équivalent des labels indépendants pour les disques), et les propositions de Joseph Ghosn sont particulièrement argumentées et érudites. Ca donne grave envie, de lire et relire des classiques du genre (La ballade de la mer salée d’Hugo Pratt ou le Maus d’Art Spiegelman), de se laisser emporter par de droles de trucs autobiographiques, souvent hardcore (Sclérose en plaque de Matt Konture ou Daddy’s girl de Debbie Drechler), plus fun (le retour au lycée de Riad Sattouf) ou pathétique (Joe Matt). Certain de ses livres ne sont pas loin de trucs artys (Winschluss, Chris Ware), c’est très international (il y a des ricains ou des français et des belges bien, sur, mais aussi des sudafs, des japs…), plus grand public qu’on voudrait nous le faire croire, il y a pas mal de filles auteuses, et le dessin devient au-delà d’un truc d’artisan un peu futile, un vrai support d’émotion et de modernité, un truc essentiel en quelque sorte…

Typiquement le genre de livre qu’on devrait retrouver dans toutes les médiathèques de France, et un outil obligatoire pour qui veux capter l’air du temps et la transformation en quarante ans d’un genre mineur, la bande dessinée, en une sorte d’hybride entre littérature et graphisme, qui en dit long sur l’être humain et ses tourments.

Cyrille
Site des Nuits Sonores Décembre 2009

- Romans graphiques
Ex-journaliste aux Inrocks Joseph Ghosn, spécialiste de la BD, publie Romans graphiques. Une première anthologie de la bande dessinée des années 60 à 2000 à travers 101 critiques, qui pointent la diversité et l’évolution permanente du genre, qui depuis ces deux décennies s’est ouvert aux thématiques plus adultes voire politiques.
Les Inrockuptibles 16 décembre 2009

- Romans graphiques
le choix des bibliothécaires
Site le choix des bibliothécaires.com Décembre 2009

- Romans graphiques

Ceci n’est pas une compilation des meilleurs BD du siècle, ni un top 101 des albums qu’il faut avoir lu. Comme son titre l’indique, Romans Graphiques – 101 propositions de lectures des années soixante à deux mille est une sélection de livres sortant des sentiers (re)battus de la bande dessinée franco-belge, mettant particulièrement en valeur la production internationale contemporaine parfois qualifiée d’alternative. C’est un guide de lecture tout à fait subjectif, mais de haute tenue . Et c’est un joli livre.

Pour l’auteur de cet ouvrage, le journaliste Joseph Ghosn, l’expression « roman graphique » « ouvre le champ des possibles de la bande dessinée et en termine avec les connivences de base qui voudraient que la BD soit formellement déterminée et avant tout destinée à la jeunesse ». Conscient que le terme, popularisé depuis Un pacte avec Dieu de Will Eisner, est rejeté par la plupart des auteurs eux-mêmes, qui lui préfèrent celui plus sobre de « bande dessinée », Joseph Ghosn insiste car il représente pour lui une autre manière de faire et de lire des BD. « Les bandes dessinées retenues ici ont pour elles de posséder une esthétique forte, un propos singulier, faisant surgir à chaque fois la voix d’un auteur, jamais celle d’un faiseur ou d’un copiste », écrit-il en introduction.

Le journaliste prend comme point de départ « un livre ayant fait rupture avec son époque »: La Ballade de la mer salée d’Hugo Pratt. Suivent donc une centaine d’articles, reprenant parfois des interviews que l’auteur avait réalisé pour Les Inrockuptibles, magazine où il s’est illustré pendant huit ans, avant de rejoindre le groupe Condé Nast; à noter qu’il était également membre du jury du Festival d’Angoulême en 2009, aux côtés de Dupuy et Berberian.

Parmi les livres retenus, beaucoup de titres des années 90 et 2000, un choix pertinent car il n’y avait finalement pas tant d’ouvrages recensant ce qui faisait de plus créatif en matière de bandes dessinées ces vingt dernières années. On croise ainsi pas mal de BD signées par des Américains (J’ai le cerveau sens dessus dessous, David Boring, Jimmy Corrigan, Black Hole, Bottomless Belly Button_…), des Japonais (_Ayako, L’École emportée, Opération Mort, _Dans la prison_…) et surtout une bonne dose d’auteurs de ce qu’on a appelé la nouvelle vague en France: Lewis Trondheim, Dupuy-Berberian, JC Menu, Blutch, David B., Joann Sfar, Emmanuel Guibert, Winshluss, Marjane Satrapi… Mais aussi des tout jeunes comme Zeina Abirached ou Bastien Vivès.

Romans graphiques est donc conforme à son titre: c’est une sorte de bibliothèque personnelle et idéale que partage ici Joseph Ghosn. Mais il n’impose rien, alors pas besoin de s’énerver s’il n’a pas inclus votre titre préféré. Il propose, il explique, il donne la parole aux auteurs, et en plus il bénéficie d’une superbe couverture originale signée Blexbolex. What else?

Benjamin Roure
Site Bodoï Décembre 2009

- Romans graphiques

De La Ballade de la mer salée d’Hugo Pratt à Rats et chiens de Conrad Botes, en passant par l’Autoroute du soleil de Baru ou la Comète de Carthage d’Yves Chaland, Joseph Ghosn propose cent et une lectures d’ouvrages allant des années soixante à deux mille, rassemblés sous l’appellation de “romans graphiques”. Subjectivité des choix et envie de faire partager des coups de coeur pour ces “livres aux esthétiques souvent voisines, aux thématiques souvent similaires” sont les critères qui ont présidé à l’établissement de cette anthologie de la bande dessinée contemporaine.
D’emblée plusieurs questions se posent : que recouvre l’appellation “roman graphique” ? En quoi les ouvrages que l’on regroupe dans cet ensemble différent-ils des bandes dessinées ? Selon Joseph Ghosn l’expression désigne des ouvrages dont les thématiques, toujours plus complexes, adultes, sophistiquées, politiques, et dont les formats de moins en conventionels, les placent hors des normes classiques de la bande dessinée. Toujours selon l’ancien chroniqueur bande dessinée des Inrockuptibles, le parangon ultime de la bande dessinée classique serait le Tintin de Hergé qui aurait fixé les standards à partir desquels une BD est aujourd’hui envisagée par un large public.
L’ambition littéraire des bandes dessinées regroupées dans ce livre, le travail d’auteur qu’elles offrent, feraient que l’on ne puisse plus les considérer selon les critères qui caractérisent les “bandes dessinées classiques”. Quoi de commun en effet entre Persépolis de Marjane Satrapi et les Tuniques bleues, entre Maus d’Art Spiegelman et Michel Vaillant de Jean Graton ? D’où cette tentation de désigner ces livres par cette expression de “roman graphique” qui “dit autre chose que “bande dessinée”, emmenant vers une perception plus globale, mêlant art et dessin”.
A partir de cette approche qui d’ailleurs déborde la définition ordinaire des romans graphiques (dont la tradition est plus ancienne que ne l’écrit l’auteur), Ghosn dresse une liste des plus pertinentes, d’ouvrages entiers, européens, américains et asiatiques, qui ont fortement marqué l’art de raconter en images dessinées ces quarante dernières années. Cette compilation de livres, intelligement commentés, présentés dans la chronologie de leur parution, permet de dresser la carte de la création et apporte des réponses aux questions “que faut-il lire ? ; par quoi commencer ? ” (un précieux guide d’achat en somme).
La longue introduction justifiant ces choix, les situant dans une perspective historique et esthétique, vaut à elle seule que l’on s’intéresse à Romans graphiques. On pourra toujours déplorer des manques ( on aurait aimé voir Ethel et Ernest de Raymond Briggs, La Nuit de Philippe Druillet, des ouvrages pour la jeunesse…) ou s’étonner de la présence de certains ouvrages un peu surfaits ( ils sont peu nombreux).
Que l’on commence à dresser sa propre liste est le signe que l’ouvrage de Joseph Ghosn a tous les atouts pour devenir un livre de référence.

www.citebd.org

Jean Philippe Martin
Site citebd.org Décembre 2009

- Romans graphiques: la somme

La BD c’est pas que « des conneries ». C‘est du moins le pari de Joseph Ghosn qui dirige la rédaction du site Menstyle. Dans son livre Romans graphiques 101 propositions de lectures – des années soixante à deux mille (Les mots et le reste) il s’attache à la bande dessinée pour adulte quand elle prétend faire jeu égal avec la littérature plus classique. De Hugo Pratt à Robert Crumb et de Art Spigelman à Dupuy & Berberian (la planche que nous publions), il sélectionne le meilleur de cet art émergeant qui se caractérise par « une esthétique forte , un propos singulier, faisant surgir à chaque fois la voix d’un auteur, jamais celle d’un faiseur ou d’un copiste. » Premier livre sur le sujet, cette somme défriche et met en perspective un domaine dont on pourrait dire, plus prosaïquement, que c’est le contraire de Tintin. Même si Tintin c’est pas « des conneries » non plus. Mais c’est un autre sujet.

Blog de GQ

Jacques Braunstein
Blog GQ Décembre 2009
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