Parution : 23/02/2012
ISBN : 9782360540396
120 pages (148 x 210)

12.00 €

Les Journalistes

Monographie de la presse parisienne

Extrait:
Axiome
La critique aujourd’hui ne sert plus qu’à une seule chose : à faire vivre le critique.

Préface de Raphaël Sorin.
Postface de Raphaël Meltz.

Honoré de Balzac, observateur fin des hommes et de leurs entreprises, a dépeint il y a presque deux cents ans les mœurs de la presse française avec une grande justesse dans cette monographie. Il a d’ailleurs utilisé cette étude pour bâtir les personnages de plusieurs de ses romans, notamment les célèbres Illusions perdues (Lucien de Rubempré est exactement le sous-genre « Jeune Critique Blond » ici décrit dans la famille des critiques).
Aujourd’hui cette étude, avec ses variétés, genres et sous-genres de journalistes, et ses axiomes qui s’appliquent au système de la presse, n’a rien perdu de sa verve et de sa pertinence. Rafraîchissante, sa lecture permet, à l’heure d’Internet, des réseaux sociaux et des blogs, de reposer les questions des buts, des moyens et des métamorphoses de la presse, cette grande patronne de la modernité.

Revue de presse

- Balzac l'antisystème David Caviglioli Le Nouvel Observateur 22 mars 2012
- Les Journalistes Didier Bazy La Cause Littéraire Mars 2012

- Balzac l'antisystème
Tous les dix ans, on publie la célèbre Monographie de la presse parisienne de Balzac (Le Mot et Le Reste, 12 euros), occasion de constater que les feuilles de chou du XIXe siècle et nos médias de l’ère 2.0 se ressemblent comme deux éditos. Avec une acidité qu’on qualifierait aujourd’hui d’antisystème, Balzac dresse une typographie de plumitifs archétypaux : le “tartineur” de première page sans qui “l’intelligence des abonnés maigrirait”, l’universitaire qui rêve d’un fromage ministériel, le vulgarisateur qui change le complexe en crétin, le préposé aux éloges qui “pile la rose et vous l’étend sur trois colonnes avec une grâce de garçon parfumeur”. Au lecteur de leur trouver des noms contemporains. Ceux que cite Balzac ont disparu des mémoires.
David Caviglioli
Le Nouvel Observateur 22 mars 2012

- Les Journalistes

Le monumental Balzac (sa vie, son œuvre) a laissé à la postérité un tableau des journalistes de son temps. Une monographie, courte et intense, collier de perles rares à l’usage des amateurs et des professionnels de l’écriture.
Disciple des physiologistes Lavater et Gall, Balzac se réclame aussi de Geoffroy Saint-Hilaire et de Cuvier, les grands taxinomistes : « Si Buffon a fait un magnifique ouvrage en essayant de représenter dans un livre l’ensemble de la zoologie, n’y avait-il pas une œuvre de ce genre à faire pour la Société ? » (Avant-Propos de La Comédie humaine).
Et pourquoi les gens de lettres seraient-ils épargnés ? Ce sera chose faite en 1843.
Cette monographie de la presse parisienne pourrait s’intituler : La Comédie Humaine des Ecrivains. A mettre au programme obligatoire de toutes les écoles de journalisme qui ne sont pas toujours des écoles de modestie.
Plus qu’une galerie de portraits, un tableau organisé, une incisive classification des gens de plumes. La grille est éloquente. La voici : elle suffit ici.
Qui donc aujourd’hui se risquera à ce travail de titan : une classification des gens d’écran, des gens du clavier et de la tablette tactile ? Quel chroniqueur, quel pamphlétaire, quel universitaire ? Il doit bien exister quelque part. Allons, mignons et mignonnes, voir sur la toile… Qui donc débrouillera les écheveaux où bloggeurs et narcisses rivalisent avec les géants au sein de l’arachnéen réseau des réseaux ? Car nous y sommes : la star académie est l’étoile polaire de nos navigations.
Pour longtemps cependant règnera dans la sphère des fixes de la littérature, cette monographie de Balzac, à côté d’Eschyle et de Spinoza, et de quelques autres, auprès desquels il convient de se retrouver comme auprès d’un bon feu de cheminée pour éviter avec tact de refaire le monde.
La Monographie de la presse parisienne paraît en livraison les 21 janvier et 28 février 1843 dans le tome II de l’ouvrage collectif La Grande Ville. Nouveau tableau de Paris comique, critique et philosophique, Paris, au bureau central des publications nouvelles (le tome I est dû à Paul de Kock), illustré par Gavarni, Victor Adam, Daumier, d’Aubigny, Henri Emy, Traviès et Henri Monnier. C’est cette édition que nous donnons à lire et à voir.

Une édition séparée verra le jour en mars 1843 : Monographie de la presse parisienne, illustrée de scènes, croquis, charges, caricatures, portraits et grandes vignettes hors-texte, avec un tableau synoptique de l’ordre gendelettre. Extraits de La Grande Ville. Nouveau Tableau de Paris (voir Stéphane Vachon, Les Travaux et les jours d’Honoré de Balzac, Paris, Presses universitaires de Vincennes, Presses du CNRS, Les Presses de l’université de Montréal, 1992, p. 221).

Parmi les éditions modernes, malheureusement sans illustrations, nous retiendrons :
Monographie de la presse parisienne. Précédée de l’Histoire véridique du canard par Gérard de Nerval, Paris, J.-J. Pauvert, coll. Libertés, 1965.
Monographie de la presse parisienne. Précédée d’une Minigraphie de la presse parisienne par Guy Hocquenghem, Paris, J. E. Hallier/ Albin Michel, 1981.
Les Journalistes : Monographie de la presse parisienne suivie de Théorie de la démarche, Paris, Arléa-poche, 1998.
La Presse parisienne, postface de Patrick Besson, Paris, Fayard, coll. Mille et une nuits, 2003.
Parmi les traductions, signalons une traduction japonaise par Shigeru Kashima (avec un essai sur Balzac et le journalisme), Tokyo, Shin-hyoron, 1986, et une traduction russe par Véra Miltchina dans la revue Znamia, 1997, n° 5, p. 143–169, source : www.balzac-etudes.org

Didier Bazy
La Cause Littéraire Mars 2012
Réalisation : William Dodé - www.flibuste.net - Mentions légales