Parution : 20/09/2012
ISBN : 9782360540648
112 pages (148 x 210)

12.00 €

Kleptorama

Une prose virevoltante qui se voudrait poésie de contrebande et qui rime d’allitérations en assonances comme pour conjurer les manies qui ne riment à rien.* Car, en vérité, c’est avant tout d’écriture que se nourrit Stéphanie Lopez. Avec l’appétit féroce des jeunes écrivains qui ne veulent pas laisser une miette d’inspiration se dérober à eux.

Lyon Capitale

Sybille V., une journaliste pigiste qui mène en apparence une heureuse quoique précaire vie de trentenaire urbaine, est en réalité une kleptomane notoire, complètement asservie au règne de l’objet et des marques. En plus de chaparder, chouraver, dépouiller, son côté « control freak » l’amène à tout ranger, régenter, classer, lister, calculer et la rend insupportable à son entourage. Bourrée de tocs, elle s’enfonce chaque jour davantage dans son addiction jusqu’au moment où elle décide d’y remédier. Débute alors un chemin de croix tragi-comique, où chaque aventure est prétexte à tourner un regard grinçant sur notre société.
Dans ce récit à la première personne au style enlevé — une prose rythmée qui rime tout au long du récit — l’auteur réussit tout simplement à parler d’une génération née et élevée dans le tout consumérisme et le tout aseptisé.

Revue de presse

- La Une des livres Martine L. Petauton La Cause littéraire 27 mai 2013
- Livre échange Radio Quenelle Octobre 2012
Rentrée littéraire C.M. LYON CAPITALE octobre 2012
LA RENTRÉE LITTÉRAIRE MARSEILLAISE Mickaël Penverne 20 MINUTES édition Marseille 06/09/2012

- La Une des livres

« La vie est un roman, paraît-île, alors, autant voler haut »…
Le titre capte ; quelqu’un – une, bien sûr ! qui « choure ». Va-t-on partir, pour l’aventure, tout en émotions illégales d’une voleuse des beaux quartiers, en trip valant dope, rentrant – belle de jour à sa façon – dans son intérieur bourgeois, reprendre, l’air de rien, sa vie « normale », avec dans ses tiroirs, un cent de petites culottes haut de gamme ? Ce serait romanesque, mais plutôt banal.
Le livre de Stéphanie Lopez se situe ailleurs : pas affiché autobiographie pour salle d’attente des psy, mais une fichue connaissance de ces déviances, quand même. Un roman, si l’on veut, cela en a le genre, mais plutôt un drôle de récit, caracolant, mi-figue, mi-raisin, dans le cerveau, monté bizarrement, de ces gens, pour qui, un objet, ça s’attrape, et ça ne se paye pas.
C’est une femme (faudrait voir si les statistiques valident ces représentations de pies voleuses, plutôt femelles), Sibylle, jeune, éduquée, pigiste – grappillant donc, de ci de là, déjà de menus subsides, mais, pas vraiment « dans le besoin ». Elle va nous montrer comment ça marche, un imaginaire, et ensuite un cerveau actif de kleptomane. Une autopsie drolatique et parfois dramatique : « Je viens d’acheter un paquet de biscuits au rayon biscottes, et omis dans mon cabas Monop’ je ramène tout un panier d’escamote : du saumon fumé hors de prix, du fromage de brebis, des piles duracell… bip, bip, dans mon filet garni, ça fait quarante sept euros d’économies ». Et la chaumine, où elle vit en couple avec un archi qui ne s’interroge pas trop, de se garnir en cuisine, avec du bon, du cher… On nous glisse ça et là quelques éclairages sur la façon de changer les étiquettes, de planquer les produits plats en dessous des packs de lait, mais, pour autant, ce n’est pas « chourer-mode d’emploi » ! mieux vaut ne pas reproduire l’expérience à votre prochain pousse-caddy du samedi… l’affaire de Stéphanie Lopez est moins technique que psychologique. Le mécanisme mental de la klepto, en mal d’émotions fortes (« oser, audace, culot, couilles d’aplomb »), est un grand huit qui file le mal au cœur : « sans recul aucun, je prends mon shoot d’adrénaline, en un éclair, le sang qui cogne le cœur qui flashe en passant les portiques de la FNAC », avec en poche un Leica de 4000 Euros, la plus belle prise de cette étrange chasse. Elle décrit ce mal bizarre, où « tout ce qui n’est pas gratuit est en somme hors de prix, aux yeux du K malade et malfrat ; il devient inconcevable de payer ce qui peut se chiper ». Étranges pulsions, qu’on balaye, page après page, comme voyage au pays d’une drogue, d’une addiction de plus, avec ses envies, ses montées, son plateau, ses inévitables descentes, et, bien entendu, son manque, tel, que Sibylle en arrive, sur les marchés, à voler des trognons de courgettes jetées aux poubelles, ramenés à la maison, comme trophée… On rigole plus, là ; notre regard change…
Elle consulte – évidemment, et « d’interdiction à fréquenter les magasins », en prescription de surdoses de Xanax, d’observation fine et croisée de ses « heures de vol », elle bascule – fallait s’y attendre – dans d’autres curiosités en troubles du comportement : déviance du rangement et de la propreté, paranoïa sournoise : va-t-on me voler tous mes trésors si bien rangés ? La boucle est bouclée… Souffrances… comparaison fréquente avec certains personnages de Hitchcock, Marnie, bien sûr ; un des titres de chapitres ne s’appelle-t-il pas « pas de printemps pour Sibylle »… elle est parfois attrapée par la maréchaussée – celle qui, années Sarko oblige, doit faire du chiffre.
Renaîtra-t-elle, quelque part ? Y-aura-t-il un endroit où le consumérisme moins fort, fera rendre les armes à cette « escroc femelle » ? Lisez donc !! Mais, bien entendu, vous aurez, pour cela, avant, « acheté » le livre !!

Lien vers le blog

Martine L. Petauton
La Cause littéraire 27 mai 2013

- Livre échange

Une émission littéraire avec comme invitée Stéphanie Lopez. Disponible en podcast sur le lien ci-dessous.

Radio Quenelle

Radio Quenelle Octobre 2012

Rentrée littéraire

KLEPTO-WOMAN
Dans son journal, le très sarcastique Jules Renard écrivait: “Je sais que la littérature ne nourrit pas son homme. Par bonheur, je n’ai pas très faim.” Il n’en est pas de même pour Sybille, l’héroïne de Kleptorama. Non pas qu’en dépit de ses maigres émoluments d’écrivain-journaliste-pigiste elle crève la dalle – après tout, les exemples sont nombreux de personnes condamnées pour un vol induit par la misère. Non, dans le cas de Sybille, l’équation est un peu différente. Certes, elle ne roule pas sur l’or, plutôt sur les jantes à vrai dire. Mais surtout elle prend un malin “plaisir”, pathologique, à se livrer à la rapine, à développer des techniques de choure dont la sophistication n’a d’égale que l’évidence. Ayant, bien sûr, le retour du bâton. Sybille, c’est un peu la Madame Bovary de Stéphanie Lopez, dont la plume barrée nous avait valu un premier roman baptisé La Tectonique des rêves. Celui-ci est bien plus ancré dans la réalité, même si la langue foisonnante et joueuse de l’auteure donne des allures de conte – autant que de ludique manuel du chapardeur – à cette histoire de kleptomane qui essaie de soigner des névroses: celle, entre autres, en une belle ironie, d’être volée. Si le style fait l’homme, et donc la femme, alors Stéphanie Lopez en a du style, peut-être un peu trop parfois. Certains trouveront l’ouvrage quelque peu surécrit, d’autres truffé de trouvailles langagières. Une prose virevoltante qui se voudrait poésie de contrebande et qui rime d’allitérations en assonances comme pour conjurer les manies qui ne riment à rien. Car, en vérité, c’est avant tout d’écriture que se nourrit Stéphanie Lopez. Avec l’appétit féroce des jeunes écrivains qui ne veulent pas laisser une miette d’inspiration se dérober à eux.

C.M.
LYON CAPITALE octobre 2012

LA RENTRÉE LITTÉRAIRE MARSEILLAISE

Il n’y a pas que le 6e arrondissement de Paris. C’est aussi la rentrée littéraire à Marseille. La ville compte 56 maisons d’édition professionnelles et amatrices qui, comme dans la capitale, sortent leurs nouveautés en septembre.
(...)
De son côté, le Mot et le Reste publie Kleptorama de Stéphanie Lopez, où l’on suit les tribulations de Sybille, journaliste et kleptomane en tentative de rédemption.

20 MINUTES Marseille

Mickaël Penverne
20 MINUTES édition Marseille 06/09/2012
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