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La tentative de Mallarmé ne peut se comprendre enfin que par les multiples tentations qui la travaillent : à la tentation de la religion et du mystère qui fait du Livre un Absolu littéraire, s’ajoutent les tentations du théâtre, de la danse, de la peinture, de la musique et tout spécialement de l’opéra wagnérien qui se veut aussi une œuvre d’art totale. Le Livre utopique se montre comme le moment de « confrontation » de tous les arts, comme le lieu de la « conversation » (ces mots sont de Mallarmé lui-même) de l’art et de la philosophie, de l’art et de la religion, de l’art et de la critique d’art, de l’art et des activités sociales, économiques et politiques des hommes.
C’est pourquoi, l’ouvrage construira un parcours qui ira de Hérodiade au Coup de dés en passant par des extraits de correspondances et les textes en prose poétique tirés de Divagations. Car Mallarmé y décrit le Livre et l’acte d’écriture au contact des arts (théâtre, peinture, musique et danse), des artistes (Manet, Banville, Poe, Wagner) et des « grands faits divers » (krach boursier, attentats politiques, etc.) du monde contemporain. Ce parcours ira des lettres (au triple sens de lettres de l’alphabet, de lettres épistolaires, de la littérature) au Livre, en passant par le vers, car c’est bien la pratique et la théorie du vers qui permettent à Mallarmé de comprendre, d’une part que le livre est « expansion totale de la lettre » et, d’autre part, que « tout, au monde, existe pour aboutir à un livre. »
Ce livre pour montrer la contemporanéité du projet mallarméen et son influence sur les arts et la théorie des arts au XXe siècle chez Duchamp ou Broodthaers par exemple, dans la photographie, dans le cinéma contemporain et dans l’art conceptuel également.