Parution : 18/05/2017
ISBN : 9782360543380
264 pages (14,8 x 21 cm)

21.00 €

Denali

Un roman tendu et puissant qui entraîne le lecteur dans les grands espaces du Montana en compagnie d’un adolescent en quête de réponses.

Prix Lire Élire Nord Flandre 2018

Prix Sud Ouest / Lire en poche du polar 2021

Dans les territoires immenses du Montana, Matt Weldon, adolescent livré à lui-même et maltraité par l’existence, tente de renouer avec ses origines et fouille le passé d’un père décédé dans l’ascension de la montagne Denali et d’une mère internée. Il découvre au fil des jours une vie qu’il ne soupçonnait pas, partagé entre l’admiration et la stupeur. Incontrôlable et dévasté, son grand frère Jack est habité par une rage qui le mettra en travers de sa quête et le conduira à commettre l’irréparable. Comme Matt, le lecteur est aux prises avec la rudesse du monde rural et autarcique qui habite cette aventure, ne trouvant du répit que dans les instants où l’osmose avec la nature grandiose du Montana est salvatrice. L’écriture acérée de Patrice Gain et sa capacité à immerger le lecteur dans son univers permettent le contraste du récit, entre réalisme cru et évasion poétique.

Lire un extrait

Revue de presse

- Denali Lionel Germain Sud Ouest 25 avril 2021
- Denali belette The Cannibal lecteur 9 août 2019
- Denali Sebastien Vidal Le Souffle des Mots 5 décembre 2018
- Le livre de la semaine Isabelle Zuend L'Express - L'Impartial 8 décembre 2017
- Retour aux sources Frédérique Robert Zibeline 5 août 2017
- Le vertige des abymes Geneviève Simon La Libre Belgique 26 juin 2017
- Denali Dealer de lignes Blog Dealer de lignes 26 juin 2017
- Denali Léa Blog Lea Touch Book 26 juin 2017
- Denali de Patrice Gain Nathalie Glorion Les Passions de Chinouk 15 juin 2017

- Denali

[...]
Patrice Gain n’est pas américain mais ce nantais, ingénieur en environnement et spécialiste de la montagne, fait de ce jour de juin, où surgit la mauvaise nouvelle, le point de départ d’un grand roman dans la tradition des “nature writeurs”.
[...]
Patrice Gain alterne les moments d’émerveillement devant une nature immuable et nourricière, et ceux d’une violence éruptive dans laquelle l’Amérique contemporaine semble se perdre.

Un article à retrouver en intégralité sur Sud-Ouest

Lionel Germain
Sud Ouest 25 avril 2021

- Denali

Denali, c’est bon quand tu le lis ! Parce que la montagne, ça vous gagne. Et ça vous tue aussi…

C’est ce qui est arrivé au père de Matt et de Jack, ce qui a plongé la famille dans un tourbillon sans fin de misères, d’emmerdes en tous genre et de folie, pour Jack.

À la loterie de la malchance, ils ont tiré le gros lot : le père qui décède en escaladant le Denali (nom véritable du mont Mc Kinley qui se trouve en Alaska), la mère qui sombre dans la folie et qui en meurt, le fils de 14 ans, Matt, livré à lui-même suite au décès de sa grand-mère et Jack, son frère aîné, qui s’amuse avec la meth…

Et si dit ainsi, on pourrait penser que trop c’est trop, il n’en est rien à la lecture de ce roman qu’on a du mal à lâcher. En tout cas, moi, j’avais les doigts agrippés dessus à tel point que j’ai eu du mal à le reposer pour aller m’habiller, petit-déjeuner avant d’aller bosser un peu.

Cette longue déchéance du jeune Matt m’a glacé les sangs, le voir livré à lui-même, arriver à s’en sortir grâce à la pèche et puis voir Jack, son frère aîné, celui qui devrait le protéger, venir tout casser sans que Matt ne bronche, ou presque pas, ça m’a fait mal au cœur.

Niveau capacité de pardon, Matt en a des tonnes, il est même à mériter des claques pour encore prendre la défense de son frangin après toutes les misères qu’il lui a faite. D’accord, c’est son grand frère, il l’aime, mais il y a des limites à l’amour et au pardon. Un coup de pied au cul de son frangin aurait fait du bien.

Avec un récit à la première personne du singulier, on est beaucoup plus proche du personnage de Matt, plus en symbiose avec lui, plus en empathie.

J’ai tremblé pour lui, j’avais peur qu’il ne lui arrive quelque chose, le garçon étant livré à la Nature impitoyable du Montana et aux prédateurs Humains qui rôdaient.

Mais qu’est-ce que ce pauvre garçon à fait à son créateur d’auteur pour mériter pareil châtiment ?? Et qu’est-ce que moi, pauvre lectrice, j’ai bien pu faire comme misère à Patrice Gain pour mériter pareils tourments sur 260 pages ?

Des tourments, certes, mais du plaisir de lecture décuplé par ces personnages bien campés, par ce Matt qu’on adore de suite et par ses descriptions du Montana sauvage, de la pêche à la mouche et de la survie en milieu hostile car ici, la Nature ne te fait pas de cadeaux.

Cette Nature constituée d’arbres, de rivières poissonneuses, d’ours, de pygargues, de loups, de cougars (l’animal, pas la femme d’un certain âge qui drague des jeunes), de soleil et de neige était si bien décrite qu’on avait l’impression de s’y trouver pour de vrai.

L’auteur est français mais sa plume a tout d’une américaine et elle m’a bien plu, cette plume. Faudra que je refasse un autre voyage littéraire en sa compagnie.

Ce roman qui oscille entre le Nature Wirting et le roman noir, entre le thriller pur jus et le roman familial avec tous ses secrets enfouis m’a subjugué, m’a emporté dans un maelstrom d’émotions, oscillant entre l’effroi et la bouffée de bonheur.

Une lecture que j’ai terminée sur les genoux, vannée, épuisée.

Contente de m’en être sortie à bon compte, contente d’avoir senti mes tripes se serrer, mon palpitant palpiter, heureuse de mon coup de cœur, me maudissant de ne pas l’avoir lu plus tôt, maugréant sur ma copinaute Dealer De Lignes (la responsable de cette lecture) qui m’avait fait vivre autant d’émotions fortes.

Un roman que l’on referme partagée entre la rage de voir l’histoire se terminer, le désir de la voir se poursuivre et le plaisir de la finir sur une si belle note. Un roman qui a toute ses chances pour rester dans ma mémoire et mon cœur.

Lisez la chronique sur The Cannibal Lecteur

belette
The Cannibal lecteur 9 août 2019

- Denali

« Il avait plu la veille et toute la nuit suivante. Les nuages se déchiraient dans un ciel limpide et froid. Les plus hauts sommets apparaissaient, gigantesques et fantasmagoriques dans les brumes aqueuses chauffées par un soleil toujours plus bas. Dans le fond de la vallée, la Bitterroot s’écoulait dans un sillon coloré ambre et carmin qui tranchait avec le vert sombre des conifères. Malgré la distance, je pouvais par moments sentir l’odeur organique de la rivière, comme j’entendais rouler ses eaux gonflées par les pluies d’automne. »

L’histoire.
Nous sommes de nos jours, dans un coin perdu dans les vastes espaces du Montana. Dans un ranch appartenant à sa grand-mère, Matt Weldon, quatorze ans, apprend à quel point la vie est rude, dure et implacable. Il vient de perdre son père d’une manière brutale. Depuis c’est la descente aux enfers. Au milieu d’une nature foisonnante et impitoyable, il va encaisser les coups et entamer une quête pour comprendre les évènements, fouiller le passé, trouver la vérité, survivre.
Denali, c’est un roman que j’avais repéré il y a plus d’un an. Une blogueuse qui deale des lignes en avait parlé de manière élogieuse et la couverture du livre m’avait happé. Il avait donc rejoint naturellement ses autres petits copains sur le bois peint de mes étagères presque frappées d’apoplexie tant la surpopulation atteignait un niveau record. Il y a quelques jours il m’a appelé, comme les autres, son tour était venu. Il n’a pas duré longtemps. Plutôt bon signe ça. Pour commencer j’ai appris une chose, pourquoi Denali. J’en étais resté à mes cours de géographie du collège, et pour moi le plus haut sommet d’Amérique était le mont Mc Kinley qui culminait à plus de 6000 mètres d’altitude. Le 28 août 2015, à la demande des populations autochtones d’Alaska, les Etats-Unis ont redonné à ce mont son nom traditionnel en langue vernaculaire, Denali. Voilà pour la petite histoire qui montre aussi à quel point ce pays est pétri de vents contraires. 140 ans après avoir éradiqué les indiens de leurs territoires, les descendants des colons rebaptisent leur plus haut sommet avec le nom indigène de ceux qui étaient là bien avant eux. La boucle est bouclée, mais elle a fait des dégâts.
En lisant ce roman abrupt, c’est l’effroi qui m’est tombé dessus d’abord. L’effroi d’assister, impuissant, à la lente et douloureuse déchéance de Matt, ce jeune garçon très attachant, gentil, trop peut-être, plein de rêves et d’espoir. En quelques semaines, Matt va perdre tout ce qui compte dans une vie, je veux dire ce qui compte vraiment. Et c’est une douleur réelle qui a couru sous ma peau au fil des pages. La narration « témoignage » à la première personne du singulier augmente toujours chez moi l’empathie pour les personnages, et j’avais beau me rassurer en me disant que si Matt racontait son histoire c’est qu’il avait survécu, qu’il s’en était tiré. Mais nous savons vous et moi que les auteurs possèdent des trucs, qu’ils actionnent des procédés mystérieux qui peuvent malgré tout faire passer la réalité de vie à trépas. J’étais donc sans cesse en éveil, méfiant, inquiet de retrouver Matt mort au détour d’une page giflée de sang. Mon impression sur ce roman est ambivalente. J’ai ressenti une très grande affliction en suivant le récit de Matt, ce qui lui arrive est si terrible, Oliver Twist peut aller se rhabiller. Le nombre de catastrophes qui lui tombent sur le coin de la gueule est si important, et d’une telle ampleur que parfois je me disais « non, là trop c’est trop ». Mais en même temps nous sommes en Amérique, et tout est donc possible. Et si la vie m’a appris une chose, c’est que parfois la réalité dépasse la fiction. Donc la compassion. Pour Matt. Ce que l’auteur lui met dans la tronche ! Bon sang, je me demandais ce qu’avait bien pu faire Matt dans une autre vie pour mériter ça. Là où cela devient bizarre (dans mon ressenti je veux dire), c’est qu’au fil des pages, dans les méandres des chapitres courts, je descendais avec Matt vers les enfers mais à aucun moment je n’ai vécu ce roman comme un objet d’une grande noirceur, un truc si terrible qu’il vous fout en l’air, vous broie le moral et disperse les miettes autour de votre cadavre encore chaud. Pourtant ce roman trempe dans la tristesse. Alors je me suis interrogé (sans me lire mes droits au préalable et sans être assisté d’un baveux). Je suis certain que cela vous arrive, en plein milieu d’un livre, allongé sous la couette, de poser votre bouquin sur la tranche et de fixer un point indéterminé dans la pièce, cherchant l’explication à vos émotions, aux sensations dichotomiques déployées par le récit. Ma chérie a l’habitude, en général, quand je fais ça, elle pose sur moi un regard un peu blasé et amusé et s’en retourne à sa lecture en se trémoussant un peu sous la couette qui n’est jamais assez chaude. (Là, je digresse gravement). Bref, au bout d’un moment j’ai trouvé. Ce grand écart émotionnel, il vient de l’écriture et du décor. Ce Montana sauvage, si reculé, cette nature exponentielle et autonome, qui vit sa vie sans aménité mais sans haine, la présence de cette rivière, la Bitterroot, comme point d’ancrage au jeune Matt, les pins ponderosa plantés sur les versants comme des soldats prétoriens veillant sur les Bitterroot Mountains et leurs sommets chenus. Si l’histoire est triste, la narration regorge de couleur, de vie au milieu de la mort, elle nous tartine le visage de couleurs sauvages et éphémères, elle nous envoie des fragrances tenaces de
mousses et d’aiguilles de pins, de roche réchauffée au soleil et de truites qui grillent sur un bout de bois sentant la résine. Il y a les pygargues qui passent dans des froissements d’ailes légers, presque des fantômes, il y a les ours, les cougars, les chevaux, l’odeur du foin. Et quelques humains qui méritent ce titre.
Il y a l’écriture de Patrice Gain, à la fois économe et inspirée, légère quand il le faut, plus présente aux moments propices. Elle raconte les paysages et s’y imbrique en même temps, comme une sorte de tricot de lettres et d’herbe, de mots et d’écorce. Cette écriture exprime avec justesse les sentiments de Matt, sa souffrance, sa perdition, ses doutes et ses hésitations. Son grand coeur aussi, son indéfectibles amour pour son frère Jack, tombé du côté obscur. Ce roman est une analyse sur les sentiments et le pouvoir immense des bons moments de l’enfance, ceux qui se gravent pour l’éternité dans la matière humaine, ceux que même le temps ne peut dénaturer. C’est
l’examen des liens familiaux, des souvenirs qui tiennent la distance, et aussi des décisions qui font tout basculer et des mauvais actes commis qui vous poursuivent toute la vie pour réclamer réparation et justice. Et quand seule la conscience les entend il se passe des choses incontrôlables.
Je suis sorti de ce roman à la fois vanné et léger, avec l’envie d’aller traîner ma canne à pêche du côté du Montana, là où coule une rivière. Et si je tombais sur Matt, je ne serais qu’à peine surpris.

Quelques pépites pour la route :
« La nuit porte les vibrations aussi. Elles rebondissent sur sa masse obscure et parcourent ainsi de folles distances. »
« Thanksgiving rouvrait des plaies sur lesquelles les longues journées glissant vers Noël déversaient leur lot de sel. »
« La neige avait gommé les irrégularités du paysage. Elle les recouvrait de rondeurs charnelles. »

Sebastien Vidal
Le Souffle des Mots 5 décembre 2018

- Le livre de la semaine

Chaque année, la rentrée littéraire sort le grand jeu et fatalement, on tombe dans le panneau. À l’affût du Graal, on consomme. Peu importe l’édition, pourvu qu’on ait l’ivresse. Et… quoi qu’on lise, on s’enlise.
Ce roman m’a remise droite dans mes bottes, précieux cadeau de la bibliothécaire de la Ville du Locle, judicieusement conseillée par une libraire de la Méridienne. Ne succombez pas aux charmes tapageurs des courses aux prix. Faites confiance aux acteurs littéraires régionaux. Voilà, ça, c’est fait. L’espace réservé à la critique de ce roman est devenu peau de chagrin. Cela a peu d’importance, lisez-le, il vous remontera les bretelles. Ecrit en pentes raides, loin des mots tordus et des sentiers battus, il est grave et puissant. Il raconte l’abominable solitude d’un adolescent projeté face aux non-dits du passé familial. Comment survivre dans une nature majestueuse avec en poche deux vieilles photos et, sur le dos, un frère cruel, gonflé de colère?
Monsieur Gain est français et il signe un magnifique roman initiatique américain. Bluffant!

Isabelle Zuend
L'Express - L'Impartial 8 décembre 2017

- Retour aux sources

Denali est le nom traditionnel du mont McKinley, Alaska, point culminant des Etats-Unis (6194 mètres). Denali est aussi le titre du deuxième roman de Patrice Gain, professionnel de la montagne, ingénieur en environnement et amateur de grands espaces. Un récit principalement situé dans le Montana, au pied des Bitterroot Mountains, pas loin de la rivière du même nom, dans laquelle pullulent les truites arc-en-ciel. Un univers beau, mais âpre, où rôdent des loups de toutes sortes…
Après la disparition de son père lors de son ascension du mont Denali, après l’internement de sa mère qui n’a pas supporté ce deuil, Matt Weldon, le narrateur, est venu vivre là, dans le ranch familial, auprès de sa grand-mère. Lorsque celle-ci meurt au tout début du roman, l’adolescent se retrouve « Seul. Rien autour, rien à l’horizon et rien à attendre. Seul. Abominablement. » Après une phase de sidération, à même pas quinze ans, le garçon va accepter son existence solitaire et sauvage, apprivoiser son environnement et partir en quête de son père. Qui était-il vraiment ? Pourquoi avoir entrepris l’ascension du Denali en solitaire ? L’irruption de Jack, son frère aîné, ivre de métamphétamines et de haine, mettra un terme provisoire à cette quête… dont le lecteur n’aura les clés qu’à la toute fin de ce livre fort, où la violence des hommes semble refléter la dureté du climat et de la vie dans ces contrées isolées où la nature est encore reine. Au fil de ce texte tendu, riche en rebondissements, la citation d’Ibsen, placée en exergue, prend tout son sens. « Les enfants sont punis par le péché de leurs parents. » écrivait le dramaturge norvégien dans Les Revenants. Ainsi en va-t-il de Jack. Matt, lui, parviendra, non sans mal, à se défaire du poids d’un passé qui n’est pas le sien. Et à trouver sa place dans le monde, en Alaska, pas loin du Denali. Un beau roman d’apprentissage et un hymne fervent à la nature sauvage.

Retrouvez l’article sur le site de Zibeline

Frédérique Robert
Zibeline 5 août 2017

- Le vertige des abymes

Patrice Gain a choisi le Montana pour cadre d’une intrigue haletante.

“Les enfants sont punis par le péché de leurs parents.” Cette phrase d’Henrik Ibsen que Patrice Gain a placée en exergue de “Denali”, son premier roman, l’éclaire d’une lumière sombre et accusatrice. Comme naguère Céline Minard a su se montrer inspirée par l’Ouest américain (“Faillir être flingué”, 2013), Patrice Gain, lui, s’empare des territoires immenses du Montana avec “Denali”, un premier opus haletant, riche en rebondissements, à l’écriture alerte et rythmée, auquel il ne manque pas grand chose (un travail
éditorial plus serré) pour être un grand livre.

“On était en août et rien de bon ne m’attendait nulle part.” Adolescent livré à lui même qui tente de retrouver quelque équilibre dans la ferme de son grand-père, Matt Weldon essaie d’apporter des réponses aux questions qui l’obsèdent. Dans quelles circonstances son père a-t-il trouvé la mort alors qu’il effectuait l’ascension du Mont Denali ? Pourquoi le personnel hospitalier l’empêche-t-il de voir sa mère internée ? A quatorze ans seulement, le voilà confronté aux origines du mal, à des menaces insoupçonnées, mais aussi poussé à prendre des décisions qui le dépassent. Remontant malgré lui le fil de la vie de ses parents, témoin du vacillement de l’édifice familial, Matt ne sait trop s’il peut s’autoriser à être fier d’eux ou consterné par ce qu’il apprend. D’autant que Jack, son frère aîné, semble s’enfoncer dans une voie sans issue.

Professionnel de la montagne, Patrice Gain partage ici sa fascination pour les sommets, “seuls espaces à conquérir aujourd’hui”. Nature omniprésente, âpreté des terres reculées, isolement : c’est dans un décor singulier qu’il orchestre une prenante plongée vers les abymes de la vie. Roman que l’on dévore d’un trait, “Denali” peut aussi se lire comme un parcours initiatique. “La vérité, c’est qu’il n’y a pas de vérité derrière tout ça.”

Geneviève Simon
La Libre Belgique 26 juin 2017

- Denali

Denali est un roman noir nature-writing envoûtant aussi magnifique que les romans de Ron Rash ou David Vann pour ne citer qu’eux. Et pourtant Patrice Gain est une plume française.
Et quelle plume ! Si belle que je n’ai pas cessé de noircir mon carnet de toutes les belles citations que l’auteur nous offre dans ce roman.

Dés le départ j’ai senti un attachement féroce pout Matt, confronté si jeune à tant de douleur. Impossible de lâcher ce récit chargé de rage, de colère, de fureur mais aussi d’amour, de fraternité, d’amitié, où seule la communion avec la nature apportera un peu de plénitude et permettra aux lecteurs un peu de répit dans la folie des hommes.

Un roman nerveux, puissant, vibrant, une écriture aussi belle que les paysages du Montana et qui dégage à elle seule une montagne d’émotions. Un formidable voyage dans les grands espaces américains en compagnie d’un jeune garçon en quête de réponse.

Immense coup de cœur.

Retrouvez cette chronique sur le blog de Dealer de lignes

Dealer de lignes
Blog Dealer de lignes 26 juin 2017

- Denali

Patrice Gain réussit un pari très difficile : celui d’écrire comme les grands romanciers américains, celui de s’imprégner de tout l’héritage écrasant des grands classiques de la littérature américaine et sortir du lot, rendre hommage tout en donnant sa voix à cet ensemble. Denali est une lecture très forte du fait du personnage central mais aussi de ses nombreuses et terribles péripéties.

Dès le départ le ton est donné, Denali est un drame percutant : le jeune héros, Matt, va devoir affronter la violence des autres et notamment de son frère depuis la mort de son père, de sa grand-mère et la dépression de sa mère. Sans protection d’un parent proche et bien aimant, cet adolescent va découvrir un monde hostile rempli d’êtres effroyables au point de lui enlever toute forme de candeur. J’ai été vraiment touchée par cette suite d’événements tragiques qui frappent ce protagoniste, rien ne lui est épargné, tout est fait pour le forger, il est peut-être la preuve littéraire que tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.

Face à Matt il y a des êtres pour la plupart malveillants et le plus terrible est sans aucun doute son frère du fait de son indifférence, de son égoïsme et de sa haine intrinsèque. Matt n’abandonnera jamais espoir envers Jack, à un tel point que cela devenait presque insupportable, le lecteur espérant secrètement que ce petit frère se révolte et prenne conscience de la nature profonde de son aîné. Il y a aussi quelques petites touches de lumière, des êtres bienveillants que je vous laisse découvrir.

Ainsi en plus de portraits très charismatiques, Patrice Gain rend hommage aux grands espaces américains, au nature writing avec des paysages magnifiques du Montana qui amènent une certaine forme de sérénité partielle dans le récit, nécessaire pour que le lecteur et le héros se ressourcent quelques instants avant de repartir dans la dureté cruelle de l’existence à laquelle est confrontée Matt.

En définitive, un très beau roman : puissant, percutant et émouvant !

Retrouver cette chronique sur le blog de Léa Touch Book

Léa
Blog Lea Touch Book 26 juin 2017

- Denali de Patrice Gain

Premières phrases

C’était le premier matin de mois d’août. Une chaude journée d’été s’annonçait. Une de ces journées où la chaleur évapore votre énergie et vous laisse apathique. J’étais assis contre les planches disjointes du poulailler, près du potager. Les poules grattaient la terre et picoraient en caquetant. Une coccinelle jaune, avec sept points noirs, s’était posée sur les pages du livre «Into The wild» que je n’arrivais pas à lâcher, puis elle était remontée le long de mon avant-bras.

*Pourquoi ce livre *

En parcourant le catalogue de nouveautés de la maison d’édition « Le mot et le reste », je suis tombée sous le charme de cette couverture, puis le titre a titillé la curiosité de la Fan du Grand Nord que je suis. Denali étant le nom d’un parc national en Alaska et aussi le nouveau nom du Mont McKinley, le plus haut sommet d’Amérique du nord. Le nom de l’auteur a fini de me faire douter : il me fallait ce livre.
Patrice Gain, je l’ai découvert avec son délicieux « La naufragée du lac des dents blanches».

Mon avis sur le livre

Avec Denali, nous allons suivre Matt qui, suite au décès de sa grand-mère, se retrouve livré à lui-même dans une ferme isolée du Montana.

Matt vivait avec sa grand-mère, car sa mère, n’ayant pas supporté le décès de son père, a été internée dans un hôpital psychiatrique. La seule famille qui reste à cet ado, c’est son frère Jack, mais celui-ci le rejette.

En fouillant dans les affaires de sa grand-mère, Matt va trouver des revues d’escalade datant d’avant sa naissance avec des photos de son père.
Celui-ci est mort en escaladant le Denali, alors que Matt et Jack se sont toujours demandé ce que leur père était bien allé faire là-bas, car pour eux il n’avait rien d’un gars adepte de l’escalade !

Avec la découverte de ces pages, Matt va entreprendre de mettre à jour l’histoire de son père et va déterrer un lourd secret de famille.

J’ai trouvé les personnages de ce livre très bien construits. J’ai éprouvé autant de l’empathie pour Matt que j’ai détesté Jack.

Matt était prêt à tout pour son frère, j’avais parfois envie de le secouer et de lui lire : Stop ! laisse-le, cela va mal finir ! Ce fut hélas le cas.

Après la lecture, d’une traite de Denali j’ai envie de dire Wow ! Voilà du Nature Writing comme je les aime ! Le Montana, les grands espaces, les parties de pêche, de la poussière, des personnages torturés…

Patrice Gain aime les grands espaces et cela se ressent, j’aime beaucoup son écriture et ses descriptions. En 256 pages, j’ai pris un aller direct pour le Montana.

L’auteur nous propose avec « Denali » un livre bien construit avec de belles montagnes russes émotionnelles dans les dernières pages.

Avec son premier roman, je savais qu’il fallait que je suive ses écrits: avec celui-ci, j’en suis sûre ! J’espère profondément qu’il nous en proposera d’autre dans ce genre, car Patrice Gain a tout pour devenir le maître du Nature Writing français

Retrouvez cette chronique sur le site www.lespassionsdechinouk.com

Nathalie Glorion
Les Passions de Chinouk 15 juin 2017
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