Tout le monde connaît Bob Marley. Je peux me raccrocher à lui, me polir, me faire briller : mes parents aussi viennent des Antilles.
Je n’ai que cette carte postale à ma disposition. Au dos : pas un mot. Nous nous retrouverons de l’autre côté de l’océan. Îles du vent. Îles sous le vent. Atlantique. Caraïbes.
Elle m’affirme qu’une île en « M » doit disparaître. Marie-Galante, Martinique, Montserrat. […]
Aimé Césaire est mort hier. Ils se couvrent de blanc.
J’ai vu la tranche de son livre sur le rayonnage. Je veux le prendre. Ce n’est pas pour moi. Ce n’est pas mon île. Pas un pays. Pas mon pays.
Il me rétorque, m’oppose qu’il y a le « pays réel » et le « pays rêvé ». Identification. Identité. En tant que noire. Toutes les nuances, toutes les carnations. Du plus clair au plus foncé.
« Tu es noire. »
« D’où viens-tu ? »
Je viens de l’utérus d’une femme. À l’ombre des battements de son corps.
Revue de presse
Ce sont deux jeunes romancières publiées chez le même éditeur, Le mot et le reste, qui dialoguent ici.
Magali Brénon, qui a déjà écrit en particulier pour des catalogues d’art, y a publié son premier livre, J’attends Medhi. Béatrice Rilos, plasticienne et écrivaine, son deuxième, Is this love, après Enfin. On fera silence, publié au Seuil dans la collection Déplacements dirigée par François Bon. Deux livres de quête, en poésie.
Il y sera question d’écritures contemporaines et de correspondances avec d’autres formes d’expressions artistiques. Mais ce sera aussi l’occasion d’évoquer le rapport privilégié qu’un auteur entretient avec un « petit » éditeur, et de l’échange, nourri de découvertes ou de tensions, qui s’instaure avec ce premier lecteur si particulier.
Les chemins de la connaissance