Revue de presse
Des contemporains qui sont des auteurs au sens étymologique — ceux qui augmentent notre sensation du monde — Kenneth White fait de toute évidence partie. On le connaît autant pour ses poèmes et ses waybooks (ou livres-du-chemin) que pour ses essais qui ont reconfiguré les coordonnées de notre postmodernité et ouvert un nouvel espace mental. Ce fut le cas dès 1982 avec La Figure du dehors qui est réédité par Le mot et le reste et que nous vous invitons à lire ou à relire.
L’aspiration du titre à emmener son lecteur en un lieu ouvert se confirme dès la première page. Voilà qui est à comprendre comme une dénonciation en creux – pour ne pas dire en vacuité – de la sémiotique et de ses excès. White critiqua ouvertement Roland Barthes pour son Empire des signes jadis adulé dans les milieux académiques et qui laisse plus perplexe aujourd’hui. Non seulement Kenneth White refuse l’enfermement de l’esprit dans le trop humain de signes qui ne font que se répondre à l’infini en une multiplication kaléidoscopique et spéculaire, mais il ne considère pas non plus le monde, la ‘Nature’, comme un grand livre à lire. Il cherche et propose une méthode :
« Cette aurore, cette poéticité nouvelle, implique non seulement une mise en question de notre héritage culturel et conceptuel, mais aussi, […] le désir, et la volonté, de sortir à la découverte de contextes culturels et de manières de penser dont cet héritage n’a pas tenu compte. »
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