Revue de presse
“Pour se déplacer, on utilise notamment un radeau l’action éducative prend les contuurs du trajet d’un radeau qui part dans toutes les directions loin d’aller toujours dans le même sens. Le récit est très avare de repères temporels, il y généralement une certaine sobriété dans la contextualisation. On perçoit cependant quelques caractéristiques de cette aventure humaine qui laisse une très grande liberté d’expression à des personnes qui n’utilisent guère le langage, moyen de communication le plus fréquent chez les humains. Par contre l’art et le travail manuel sont des outils largement présents.”
C’est d’une tentative dont il est question et, à travers elle, de celles et ceux qui l’ont portée ainsi que des lieux qu’elle a convoqués. Pendant plus de 50 ans, Jacques Lin, ancien ouvrier électricien, s’est évertué à maintenir avec d’autres une aire d’accueil d’enfants et d’adultes autistes aux pieds des Cévennes. Certains connaissent de cette aventure les noms de Fernand Deligny, l’un de ses instigateurs à la plume prolixe et précise, et de Janmari, autiste qui fut « sans le savoir la boussole de cette démarche » jusqu’à son décès. Jacques Lin retrace dans ce court texte l’expérience d’une vie aux côtés d’enfants vivant à l’écart du langage et des cadres sociaux établis — donc stigmatisés, souvent, pour cela. C’est une vie hors-champ qui leur a été permise aux alentours du village de Graniès : non pas désordonnée (au contraire, tant ce que Deligny a appelé le « coutumier » a une place importante pour eux) mais distanciée des nécessités civiles et civiques. Née autour de 1968, cette tentative a survécu aux années malgré les difficultés matérielles rencontrées. Le quotidien fut fait de menues tâches répétées mais parfois mises en péril par une visite de la DDASS, un propriétaire récalcitrant ou le froid, tout simplement.
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C’est un regard alternatif à celui qui s’impose sur l’autisme que l’ouvrage offre. La chronique de ce quotidien révèle combien il est précieux de se garder de tout discours normatif sur ce qui nous excède : le décrire et tenter de vivre avec est un premier pas vers sa compréhension.
Lisez la chronique intégrale sur le site de la revue Ballast