Écrit avec soin, œuvre d’un passionné qui a préféré s’attarder sur la musique plutôt que sur les frasques maintes fois commentées d’un artiste hors du commun
Philippe Lageat – Rock Hard
Revue de presse
Le timing était presque parfait: Remember The Coop’ paraît le 18 juin, la veille de la prestation coup-de-poing d’Alice Cooper au Hellfest 2015, dixième du nom. Ce titre n’est pas de l’auteur Jean-Charles Desgroux, expert ès musiques énervées sévissant chez Rock & Folk, mais extrait de ‘Alma Matter’, composition de School’s Out (1972) signée Neal Smith. En quelques 280 pages qui se dévorent goulûment, les 26 albums studio – et plus encore – qu’Alice a produit en un demi-siècle de carrière sont disséqués avec force explications de textes. Le tracklisting bancal du bootleg Freak Out, disponible en tête de gondole de tous les bons Monoprix dans les nineties, est enfin démystifié. Si cette biographie a en commun avec le documentaire tronqué Super Duper (2014) de détailler la période pubère pré-discographique, elle traite des années 2000 avec le même sérieux. Et ce n’est que justice: à 67 ans, Alice Cooper, père fouettard d’opérette, pilleur de tendances en vogue, est toujours un fin songwriter et découvreur de talents. Malgré quelques coquilles passées au travers des mailles de la relecture (‘groupe’ au singulier, conjugué au pluriel), l’on est pris d’une irrésistible envie de se repasser les vinyles d’époque. Même ceux, honnis, du début des eighties dont Alice lui-même ne se souvient plus de la conception.
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Tout le monde connaît Vincent Furnier, alias AliceCooper, natif de Detroit. Figure de proue du Hard Rock, Heavy Metal, Rock surpuissant, Punk avant l’heure de la fin des 60’s. L’artiste est un grand provocateur, précurseur du Rock théâtral et décadent, dans la contre culture de la fin des années 60’s. Rappelez-vous de ses arrivées sur scène, avec un boa constricteur autour du cou ! Maquillage maléfique et autres extravagances. Ici, l’auteur ne relate pas la période Sexe, Drogue et Rock’n Roll de ses débuts de carrière et de son duel avec la schizophrénie. Mais, après une 1ère partie biographique, il lui paraissait plutôt nécessaire de présenter l’oeuvre discographique de Coop dans l’ordre chronologique de ses 26 albums (studio et quelques 15 en live). Chaque album est ici disséqué, examiné, les musiciens qui ont participé, les titres principaux et quelques anecdotes… depuis le 1er album Pretties For You de 1969, jusqu’à Welcome 2 My Nightmare en 2010.
Alice Cooper, personnage emblématique, n’a jamais vraiment reçu la reconnaissance qu’il mérite, peut-être à cause de ses frasques sulfureuses et des scandales qui l’on entouré. Son oeuvre est riche et indissociable de l’art cinématographique. C’est pourtant un bon parolier, visionnaire à l’écriture ciselée. Cet ouvrage est une belle manière de réhabiliter un artiste dont on parle en fait assez peu, Remember the Coop’.
Aussi loin que je m’en souvienne, mes premiers souvenirs musicaux sont pleinement, intégralement et exclusivement liés au cinéma et à la télévision. La musique des Frissons de l’Angoisse d’Argento. Kiss dans 3–2-1 Contact. La B.O. du Nosferatu de Herzog. Le clip de « Ashes To Ashes » de David Bowie, qui passait en boucle sur Antenne 2. Et Alice Cooper, interviewé avec un python autour du cou au journal de 13h de TF1. Un séquence anecdotique, pas même répertoriée sur les archives de l’Ina, qui se déroulait pourtant à une phase-clé du parcours du chanteur : celle de son grand come-back de 1986, sous les traits d’un incube bardé de cuir, dévoué corps et âme au heavy metal, après une vingtaine d’années d’excès, de dérapages et de coups de génie, entre garage, glam-rock, rock psychédélique, proto-punk, proto-goth, new wave, post punk et expérimentations diverses.
Mais si tout le monde connaît aujourd’hui le personnage et sa carrière aussi riche que tourmentée, peu savent vraiment qui il est. Fils de pasteur à la santé erratique, gamin passionné de cinéma plongé presque malgré lui dans la tourmente garage du milieu des années 60, junkie, bohémien, rock-star, génie, alcoolique, acteur, jet-setter, psychopathe, joueur de golf : que sait-on réellement de Vincent Furnier, l’homme derrière le masque du plus grand shock-rocker de tous les temps ?
C’est la question que pose en filigrane Remember The Coop’, le livre de Jean-Charles Desgroux paru cette été aux éditions Le Mot Et Le Reste. Un guide disque par disque, loin des structures biographiques classiques, qui s’avère au final l’un des ouvrages les plus solides, fouillés et passionnants consacrés à Alice Cooper et le seul dont on ressort avec enfin, l’impression d’avoir résolu une énigme aussi tortueuse qu’élémentaire.
Pistes, indices et repères en 10 étapes, avec Jean-Charles Desgroux.
Noisey : Avec quel disque as-tu découvert Alice Cooper ?
Jean-Charles Desgroux: Alors, on m’a souvent fait – amicalement – le reproche d’être né trop tard et de ne pas avoir découvert Alice Cooper au bon moment, et pour cause, ma première vraie rencontre avec sa musique, ça a été durant l’été 1989 avec l’album Trash, donc pas forcément sa meilleure période, puisque c’est un disque très commercial, hyper FM. Mais bon, ça faisait un an que j’écoutais du hard-rock, j’habitais en province et je n’avais pas forcément accès à beaucoup de choses, donc je faisais avec ce que je trouvais, comme à peu près tout le monde à l’époque. Je regardais les clips de metal qui passaient sur M6 le mardi soir et une nuit je tombe sur la vidéo de « He’s Back (The Man Behind The Mask) », le morceau qu’il a enregistré pour la B.O. de Jason Le Mort-Vivant, le sixième épisode de la série des Vendredi 13, et je suis fasciné par l’imagerie et la musique de ce type. Quelques jours plus tard, je passe dans un kiosque à journaux et je tombe sur le magazine Hard Force – pour lequel j’écrirai plus tard – avec, justement Alice Cooper en couverture pour la sortie de Trash. Donc j’achète et le magazine et l’album et je plonge de manière irréversible dans le monde d’Alice Cooper.
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Alice Cooper : l’histoire d’une figure emblématique du hard rock
Interview. Jean-Charles Desgroux a publié récemment le livre Alice Cooper : Remember the Coop’ aux Editions Le Mot et le reste. L’occasion était belle de parler avec lui de ce personnage emblématique et fascinant de l’histoire du rock.
Parlez-moi de votre découverte d’Alice Cooper ?
J’avais 14 ans lorsque “Trash” est sorti. J’écoutais du hard rock depuis une bonne année et, depuis ma province où il ne se passait rien d’excitant concernant ma passion dévorante pour cette musique, je m’abreuve des quelques clips de metal qui passent chaque semaine sur M6. Là je découvre Alice Cooper via la vidéo de “He’s Back (The Man Behind The Mask)”, soit la BO du film Vendredi 13, 6ème chapitre ! Si la chanson me parait bien synthétique et pop, je suis subjugué par son image. Très rapidement je trouve en kiosque un numéro de Hard Force, avec Alice en couverture : ce sera mon tout premier magazine acheté,et qui me donnera plus d’information sur le personnage, sa vie, ses disques, et sur la promo de son nouvel album “Trash”, que je cours acheter en vinyle chez le disquaire ridicule de ma petite ville. Et dès lors, ma fascination pour Cooper ne fait que commencer : deux ans après je vis mon été 1991, celui de mes 16 ans, à fond, et au son de Hey Stoopid, véritable BO de cet été rock’n’roll. Et avec chaque argent de poche mensuel, je complète sa discographie en dénichant les CDs Warner petits budgets disponibles dans les rayons d’un hypermarché... Et voilà que viennent s’ajouter les School’s Out, les Killer, les Love It To Death, mais aussi parallèlement les Dada ou Lace & Whiskey qui m’intriguent tout autant… Et depuis je n’ai jamais cessé de l’écouter, de l’admirer et de chercher le moindre de ses disques.
Comment était perçu ce groupe un peu à part, par le public et par la critique, à ses débuts ?
Le Alice Cooper Group, à ses débuts à la fin des années 60, injecte tant de références liées au dadaïsme et au surréalisme que le public branché, certes hippie mais défoncé et sophistiqué de Los Angeles autour de 1967–1969, ne les comprend pas. Théâtral, provocateur, offensif, subversif, bruyant, décalé, ambigu et hirsute, le groupe est perçu comme des freaks incontrôlables qui n’ont rien de commun avec les cadors de la scène West Coast californienne. Ils vident des clubs entiers en provocant le dégoût, l’ennui ou l’indifférence des jeunes. Quant à la critique, elle est tout aussi imperméable à leur égard. Lorsqu’ils sortent leurs deux premiers albums sur le label de Frank Zappa (Pretties For You et Easy Action chez Straight Records), les médias les ignorent ou les descendent en flèche, les traitant de dégénérés maladroits et peu excitants.
Les grands show gore d’Alice Cooper, c’est uniquement du marketing ou est-ce que ça relève aussi d’une démarche artistique ?
Comme je l’ai évoqué, les shows d’Alice Cooper à l’époque du groupe sont vraiment élaborés sur une trame liée au dadaïsme, à cette volonté de rompre avec des schémas, à sortir des conventions et à instaurer une nouvelle dimension dans leur art, fut-il aussi basique que du rock’n’roll. Leur démarche artistique est donc théâtrale, le groupe se mettant en scène à l’aide d’accessoires et de scénettes plus ou moins chorégraphiées et/ou complètement sauvages et improvisées à la fin des années 60. Mais rapidement, le groupe consolide ses multiples influences et injecte des éléments qui seront des moments clé de chacun de leurs concerts : l’exécution du bad guy (Alice !), que ce soit par chaise électrique, puis pendaison et guillotine, ou bien encore la camisole de force pour contenir un psychopathe schizophrène et aliéné pendant “The Ballad Of Dwight Fry” dès 1971, et bien sûr l’apport iconographique et légendaire du serpent, python puis boa constrictor, créature aussi repoussante que fascinante censée provoquer une réaction dans le public.
Plus tard, lors de tournées monumentales comme celles de “Billion Dollar Babies” en 1973 ou de “Welcome To My Nightmare” en solo dès 1975, l’exercice de la théâtralité est poussé à son paroxysme, en injectant des éléments propres au music-hall, à l’entertainment à l’américaine, factice et surjoué. Jusqu’aux années 80 où, en effet, Alice Cooper fait coïncider son grand retour sur le devant de la scène, enfin sobre et sevré, avec l’essor phénoménal des groupes de heavy-metal et surtout la vague des films d’horreur gore si prisés par les teenagers, avec les Freddy, Vendredi 13, Halloween, etc. Pendant cette seconde moitié des années 80, Alice joue dans la surenchère sanguinolente, et son image prend désormais les contours du père fouettard démoniaque, sadique et malfaisant, qu’il utilise toujours aujourd’hui, avec un dosage plus mesuré selon les tournées. Mais honnêtement, tout est affaire de marketing et d’image depuis très longtemps, bien que la construction de son personnage ait été honnête et basée sur de multiples références, très cinématographiques.
Alice Cooper était un groupe avant de devenir le nom de scène de son chanteur principal. Est-ce qu’on peut imputer à cette séparation les problèmes personnels et artistiques dont a souffert le chanteur ?
Non. Alice Cooper n’a semble-t-il jamais souffert de la dissolution, à l’amiable, du groupe originel. Exsangue, épuisé, subissant une pression incroyable depuis leurs premiers succès en 1971, le groupe enchainait albums et tournées sans le moindre repos. L’accent était complètement mis sur le chanteur, Alice, en terme d’image, de marketing et de promotion. Label et managers ont ainsi tout misé sur la personnalité d’Alice Cooper, en laissant les quatre autres musiciens un peu plus dans l’ombre, au point que ceux-ci se considèrent comme de simples faire-valoirs, également lassés de tout ce jeu médiatique et de la théâtralité à outrance sans cesse développée, au dépend d’un simple rock’n’roll auquel ils auraient souhaité revenir. Profitant d’une pause à l’issue de la tournée “Billion Dollar Babies” et après la sortie de l’album Muscle Of Love en 1974 (souffrant d’ailleurs lui-même de ces stigmates liés à l’épuisement total de leurs ressources), certains membres du groupe émettent le souhait de réaliser un album solo, pour laisser libre cours à leur créativité personnelle, afin de mieux revenir plus tard, revigoré, dans le groupe. OK pour chacun, et surtout pour Alice qui se voit poussé par le label et par son manager Shep Gordon à s’envoler de ses propres ailes.
Par la suite, si le succès de sa carrière solo a été assez phénoménal, c’est davantage la pression qui l’a rendu si alcoolique et dépressif. Déjà buveur mondain, Alice Cooper s’est enfoncé dans la boisson, jour après jour, bière après bière et bouteille de whisky enfilées les unes après les autres, pour supporter sa propre dualité et sa gestion de son double, entre son personnage de scène et son vrai moi… La frontière entre les deux a fini par être gommée à cause de son rythme de vie, de cette pression incessante, et de cette folie liée au show-business et au rock’n’roll ! Mais en aucun cas n’a-t-il vécu cette dépression comme un contre coup à la séparation avec ses camarades. Il n’y a jamais eu de split houleux, de déclarations haineuses, de procès ou de bataille intestine entre les différentes parties. Tout a été correctement réglé, en privé, par les différents gestionnaires et managers de leur empire.
Alice Cooper, c’est un simple personnage de fiction, ou est-ce que celui qui l’incarne, Vincent Furnier, y a mis beaucoup de lui-même ?
Comme je le disais précédemment, Alice Cooper est devenu, plus qu’un personnage, une créature bien ancrée dans l’imaginaire collectif, et façonnée par d’innombrables références artistiques, cinématographiques, littéraires, qui ont toutes jalonnées la vie, l’enfance et l’adolescence du jeune Vincent Furnier, petit garçon de l’Amérique moyenne fasciné par la télévision, le cinéma, puis par l’Art décalé. Donc Alice Cooper n’a pas été créé d’un coup de baguette magique ou bien à coup de brainstorming intense, mais il est bien le fruit d’une évolution du chanteur et de ses acolytes, un patchwork d’idées qui, certes, furent petit à petit toutes assemblées dans le but de choquer, déranger, et susciter une réaction – quelle qu’elle soit.
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Découvrez l’interview en intégralité sur le site de Yuzu Melodies
Après avoir raconté Ozzy Osbourne dans le livre Du Cauchemar à la réalité (2007), le journaliste Jean-Charles Desgroux (Rock&Folk, Rock Sound) s’est attaqué à un autre ”épouvanta” du genre. dans Remember The Coop’, c’est à Alice Cooper qu’il rend hommage au gré de 280 pages retraçant la carrière du chanteur en s’attardant plus particulièrement sur ses fécondes discographie et vidéographie pour mieux en révéler les trésors cachés et en décrypter certains textes. Cet angle original lui permet notamment de réhabiliter certains opus mésestimés comme From The Inside (1978), Flush The Fashion (79), Zipper Catches Skin (82) et plus encore Dada (83), que l’auteur décrit comme “l’un des albums les plus bouleversants et captivants de sa carrière” (ndlr : ce qui n’est pas faut, ainsi qu’Alice le concède dans les pages de ce numéro.) Écrit avec soin, œuvre d’un passionné qui a préféré s’attarder sur la musique plutôt que sur les frasques maintes fois commentées d’un artiste hors du commun, Remember The Coop’, écrit en français, n’a pour seul défaut que sa maigre iconographie (mais c’est la collection qui veut ça), sa principale force consistant à donner l’envie irrépressible au lecteur de se replonger dans l’œuvre protéiforme d’un Alice qui s’est fait une spécialité de nous surprendre. Chaudement recommandé!
Extrait d’une interview d’Alice Cooper, menée par Benji, dans le même numéro.
Sais-tu qu’un livre te concernant, intitulé Remember The Coop’, écrit en français par une journaliste français (Jean-Charles Desgroux, aux éditions Le mot et le reste), et qui s’attache particulièrement à disséquer tes albums, est récemment sorti?
Alice Cooper : Non, je l’ignorais. Mais ça m’intéresse beaucoup ! Remember The Coop’… Hum, je vais demander à mes assistants de me le trouver sur Internet très vite. En tout cas, merci beaucoup pour l’info !
Stéphane Allegret reçoit Jean-Charles Desgroux pour une émission de deux heures consacrée à son ouvrage sur Alice Cooper.
Écoutez l’émission consacrée au livre de Jean-Charles Desgroux
5/6 Muse à museau – Le chanteur de hard-rock a fait de l’animal à sang froid son image de marque
La bête enlace et glisse le long du corps, ondule dans les airs, s’enroule autour d’un bras, siffle et s’expose aux yeux écarquillés des spectateurs. Alice cooper vient de se munir de son célèbre serpent et toise l’assistance fascinée. Effet garanti. La première fois, c’est en 1971, Neal Smith, batteur de l’Alice Cooper Group, vient alors d’offrir à son leader un boa constricteur. Quelques jours auparavant, une groupie s’était présentée dans les coulisses à l’issus d’un concert à Tampa, en Floride, avec un serpent femelle.
L’anecdote est relatée par Jean-Charle Desgroux dans sa biographie d’Alice Cooper, Remember The Coop’.
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Avec un sous-titre que seuls ceux qui connaissent l’œuvre d’Alice Cooper comprendront tout de suite Remember the Coop’. L’explication se trouve dans l’un de leur premier succès : il s’agit d’un court extrait d’une chanson qui fait référence aux années lycées des membres du groupe et traduit une nostalgie douce-amère.
Vous connaissez maintenant le principe de la collection – du moins j’espère. D’abord une présentation générique du groupe ou du chanteur puis une analyse des productions, opus par opus, entrecoupée des présentations de chaque évolution quand il y en a. C’est en soi une bonne formule dans la mesure où elle permet à l’auteur de compiler avec finesse le contenu de sa bibliographie et de placer son analyse de la musique et des textes produits. Chaque lecteur peut ainsi reconnaître ou apprendre l’histoire de celui/celle qu’il apprécie et confronter ce qu’il pense de la musique à l’avis circonstancié de l’auteur… Une bonne façon de revisiter ses amours, surtout quand on apprend les données qui ont participé à leurs créations… Petite remarque : le style journalistique de l’auteur me semble parfaitement adapté au sujet. En utilisant des adjectifs forts et souvent inattendus il valorise ce dont il parle. Je vais laisser à chacun le soin de se faire sa petite idée sur Alice et je vais simplement signaler l’intérêt de la photo de Richard Avedon qui présente Vincent Furnier (c’est le vrai nom d’Alice) allongé nu le sexe caché par un serpent… On peut regretter qu’elle ne figure pas dans le livre…
N’oubliez pas – même s’il est passionnant à regarder – d’écouter les chansons en lisant…
Bonne écoute.
La chronique sur le site Daily Books
Vous le savez très certainement, je suis grand fan d’Alice Cooper. Alors forcément, quand une biographie, écrite par un autre très grand fan de l’américain, sort, je ne peux qu’être interpellé. Ce Remember The Coop’ s’intéresse entièrement à la carrière du chanteur de shock-rock qui, mine de rien, n’est pas loin des 50 ans de carrière. Là où j’aime particulièrement cette biographie, au-delà même de l’aspect historique et des anecdotes qui parcellent ces pages, c’est que tout est centré sur la musique, et plus généralement l’art créé par Alice. Parce qu’ici, ce livre n’est pas un prétexte pour sortir du sulfureux et de l’anecdote bien graveleuse (et pourtant j’imagine qu’il y avait matière ici à en incorporer). Non, ce “Remember the Coop’” parle de musique. L’auteur s’est bien documenté pour remettre dans le contexte les différentes sorties de l’artiste et tout l’environnement décrit dans ce livre n’est là que pour expliquer les différentes orientations musicales et choix de carrière d’Alice. D’ailleurs, la construction de la biographie, évidemment chronologique (allant même jusqu’à la fin du printemps 2015 !), est entrecoupée de critiques extrêmement détaillées des sorties de l’artiste (ou de l’Alice Cooper Band entre 1967 et 1974), que ce soit des albums, mais aussi des lives, vidéos, coffrets et autres best of. Bref, Jean-Charles est un vrai passionné et cela se ressent ! Et quand je parle de critiques détaillées, cela signifie que les albums sont passées au crible, chanson par chanson qui ont quasiment toutes droit à leur description, y compris les faces B, imports et autres morceaux issus de bandes originales de films ! Et même la période beaucoup moins médiatique de sa carrière, entre 1978 et 1985, est bien décrite, ce qui permet de mettre en lumière les albums les moins connus de son répertoire comme Zipper Catches Skin ou Flush The Fashion (oui, j’ai réussi à trouver quelqu’un qui appréciait ce disque !!). Au-delà même de l’aspect musical de sa carrière, la biographie n’hésite pas non plus à parler des quelques films auquel Alice a participé ! Et là où la biographie devient particulièrement intéressante et précise, c’est au niveau des relations entre Alice et les musiciens ainsi que les producteurs. Tous les liens sont bien décrits et expliqués, les raisons pour lesquels on retrouve tel ou tel artiste sur les albums de Cooper. Vraiment, bien que je sois fan d’Alice Cooper depuis plus de 15 ans et que je possède tous ses albums et bon nombre de coffrets et autres live (il n’y a qu’à voir la liste des objets chroniqués sur ces pages), j’ai vraiment appris énormément de choses sur la carrière de Monsieur Furnier avec cette biographie. Voilà en tout cas une biographie vivante, complète et très intéressante, permettant de mieux comprendre l’œuvre pléthorique d’Alice, qui n’a jamais eu, selon moi, le succès qu’il aurait mérité !
Lire la chronique sur le site Guts Of Darkness
Il y a peu d’artistes que j’aime autant qu’Alice Cooper, un chanteur découvert au lycée. Je me demande fréquemment ce que je peux tant aimer chez lui, n’étant pourtant pas un fan absolu de hard-rock, n’appréciant pas tant que cela les performances théâtralisées ou mêmes les thèmes (sex, death and money, baby) d’un certain nombre de ses chansons.
Pourtant j’achète absolument tous ses disques depuis que je suis au lycée, sans compter les dvds, certaines rééditions ou les coffrets. C’est l’un des deux ou trois artistes dont je ne rate aucun passage parisien. Confession : je suis même allé à Londres pour le voir, le temps d’un concert donné en compagnie de Motorhead et de Joan Jett.
Autour de moi, cette révérence à Alice a toujours paru suspecte et a souvent fait rire, les gens se focalisant sur certains aspects qui peuvent apparaître détestables dans l’œuvre d’Alice : les riffs parfois gras, l’image du chanteur hurlant derrière son maquillage outrancier… Oui, cela peut faire cheap, je le concède. Et je l’ai souvent concédé autour de moi tout en insistant sur le seule chose qui compte vraiment : le songwriting.
C’est que depuis ses albums cultes comme Love It to Death ou Killer ( l’un des plus grands disques de rock ever, as simple as that.) enregistrés au début des années 1970 avec son groupe éponyme jusqu’à ses opus solo les plus récents, Alice Cooper a plus ou moins toujours réussi à sortir des grandes chansons.
Dans n’importe quel album, même le plus médiocre se cache des pépites d’écriture, de songwriting. Bob Dylan, la référence absolue qui se situe pourtant à des milliards d’années lumière de l’univers d’Alice le concéda lui aussi un jour, alors qu’il était interviewé par le magazine Rolling Stone : « Alice Cooper is an ovelooked songwriter » soit « Alice Cooper est un songwriter sous estimé ». Oui, Dylan ne dit pas qu’il est un « grand »,un « bon » ou un « sympathique » songwriter, il dit qu’il est un songwriter « sous estimé », mettant ainsi au premier plan sa mauvaise réception plutôt que son talent pourtant reconnu.
Là se situe certainement le deuxième élément qui réunit, je pense, la plupart de ses fans qui le suivent depuis des années envers et contre tous : une certaine sympathie (et pour moi on peut dire un attachement très fort) envers un grand artiste souvent négligé et cantonné, parfois de son propre chef, à un rôle de parrain du shock-rock, certes honorifique mais aussi totalement anecdotique.
Et cet attachement est redoublé à l’écoute de ses chansons où Alice parle souvent de lui, de son addiction à l’alcool et de son personnage d’Alice, objet d’une biographie qui vient de sortir chez l’une de mes maisons d’édition préférées, Le mot et le reste et signée Jean-Charles Desgroux.
L’intro pour parler d’un livre remarquable est longue, je vous le concède, mais il m’était impossible de parler d’un livre sur Alice sans parler de moi. Quand j’entends quelqu’un, n’importe qui, parler d’Alice Cooper, je lève toujours la tête, comme si quelqu’un se mettait à parler de moi.
Jean-Charle Desgroux s’est donc mis à parler de moi à travers son ouvrage biographique d’Alice. Ouvrage biographique sur Alice plutôt que biographie puisqu’il n’est en effet pas question, dans Alice Cooper, Remember The Coop’, d’un ouvrage qui reviendrait en long en large et en détail sur la vie de Vincent Furnier, l’homme qui se cache sous le maquillage d’Alice. Il s’agit plutôt d’une riche analyse de la seule chose qui compte véritablement : sa discographie et sa carrière de chanteur. L’auteur entreprend une analyse de chaque album officiel,dvd, album live ou coffret publié par Alice. Chaque album est disséqué à travers ses chansons mais aussi son contexte de production et sa réception. Les faits côtoient, comme chaque ouvrage biographique se doit de le faire, des commentaires plus subjectifs concernant la qualité desdites chansons.
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Lire l’intégralité de la chronique sur le Babelio
Voici un livre qu’il fait bon avoir à ses côtés pour les longues journées d’été à lézarder au bord de la piscine ou à l’ombre d’un pin ancestral. Remarquablement bien documenté et sobrement écrit, l’auteur a structuré son œuvre chronologiquement au fil de la sortie des albums d’un Alice Cooper attachant que l’on (re)découvre tout au long de sa prolifique carrière.
Sans parti pris, ni polémiques, Jean-Charles Desgroux publie ici une biographie très bien documentée d’un Vincent FURNIER en passe de devenir le pape incontestable du shock rock au sortir des 60’s sous le nom d’Alice Cooper. Brossant le portrait de cette icone n’ayant jamais quitté la scène depuis la fin des années soixante, malgré les attaques d’une Amérique bien-pensante et ses excès en tous genres, Remember The Coop’ est un livre indispensable pour tout fan du bonhomme mais pas seulement !
On y apprend beaucoup sur le personnage, mais aussi sur l’évolution du goût du public au fur et à mesure de la carrière d’Alice Cooper commencée il y a 50 ans déjà et avec ses 26 albums studios. Je me suis régalé à lire ce remarquable bouquin rendant hommage à celui qui a inspiré des générations de teenagers, de groupes allant des MOTLEY CRÜE à MARILYN MANSON en passant par les MISFITS ou MICHAEL JACKSON avec son ” Thriller ” pour ne citer qu’eux.
Inspiration pour des générations d’écrivains aussi à l’image de Stephen King ou Michael Slade, sans oublier la myriade de réalisateurs s’étant « imprégnés » du personnage comme Tim Burton et son Beetlejuice ou encore dans The Rocky Horror Picture Show, sans oublier les Wes Craven, John Carpenter, Sam Raimi et j’en passe et des meilleurs.
Beaucoup plus qu’une simple rock star d’un système à broyer les individus, ALICE COOPER a marqué (et continu de le faire) durablement des générations de fans. Instructif et plaisant à lire, Remember The Coop’ est une bible qui évite l’écueil du livre documentaire indigeste.
Lire la chronique sur le blog Among The Living
Nous profitons du Hellfest pour rencontrer Jean-Charles Desgroux, l’auteur du superbe livre Remember The Coop’, traitant des chansons de Monsieur Alice Cooper. Un entretien avec une personne charmante et réellement passionnée.
Jean-Charles, d’où t’est venue l’idée d’écrire ce bouquin, ou plutôt cette analyse sur les chansons d’Alice Cooper ?
J’ai déjà écris un livre sur Ozzy Osbourne en 2007, et pour Alice Cooper qui, lui, est une des mes idoles depuis que je suis tout gamin, il me semblait qu’il n’y avait pas assez de littérature explicite sur le sujet. J’ai toujours eu envie au fond de moi d’écrire un livre comme ça, et un jour je me suis lancé, l’envie était trop forte !
Et justement ce n’est pas trop difficile car tu traites album par album et analyser ce personnage mystérieux, surtout quand on ne le connait pas, on le prend un peu pour un extraterrestre et s’attaquer ainsi album par album c’est un peu comme s’attaquer à une montagne non ?
Absolument, c’est une montagne, un monstre sacré qui fait partie du panthéon du rock, il a été intronisé au Rock and Roll Hall of Fame, c’est un monument, et avec ce livre, je voulais réhabiliter toute la discographie d’Alice Cooper (26 albums) car on parle beaucoup du personnage, de ses frasques, de son alcoolisme et de tous les démons de la légende, et on ne parle pas assez de sa musique au fond. Moi je voulais à la fois faire une biographie qui allait suivre une trame narrative tout en réalisant une espèce de fiche technique de chacun de ses disques et réhabiliter des albums un peu plus méconnus comme Flush The Fashion (1980), Zipper Catches Skin (1982) ou Dada (1983) et bien évidemment les albums plus connus comme Billion Dollar Babies (1973), School’s Out (1972)... À mon sens, toute sa discographie mérite d’être éclairée, chacun de ses disques mérite d’être mis en lumière.
Quel est l’album d’Alice Cooper que tu as eu le plus de mal à analyser et pourquoi ?
Bonne question ! Il ne me semble pas qu’il y en ait eu de plus difficiles à analyser que d’autres car je les connais tellement tous qu’ils font presque partie de mon ADN. Cette musique fait partie de cet artiste que je n’ai jamais cessé d’écouter, même les albums plus méconnus. Pour être honnête, je dirais que les deux premiers albums, Pretties For You (1969) et Easy Action (1970) qui avaient été signés à l’époque sur le label de Frank Zappa ne sont pas forcément les meilleurs de sa carrière, mais ce sont les premiers socles de là où il vient et de là où il a voulu aller par la suite. C’est pas forcément les albums que j’écoute le plus car l’identité d’Alice Cooper n’est pas vraiment là. La véritable identité d’Alice Cooper est née à partir du moment où ils ont rencontré Bob Ezrin en 1970. Bob Ezrin était l’architecte sonore de toute leur musique.
As-tu eu besoin de faire appel aux labels pour approfondir ton analyse ou as-tu tout fait par toi même ?
Pour l’analyse des disques, tout a été réalisé par moi même, j’ai vraiment pris un soin tout particulier à écouter, réécouter et réécouter encore et encore pour pointer tous les détails, trouver les cohérences dans chacun de ces albums. Les labels ne m’ont pas aidé, j’ai juste tenté d’obtenir l’aide du manager d’Alice Cooper…
Et tu l’as eue ?
Non non, j’ai réussi à obtenir ses coordonnées, j’ai pu rentrer en contact avec lui mais comme pour le film Super Duper Alice Cooper (2014) de Sam Dunn, le réalisateur a demandé que le projet soit validé, mais le management d’Alice Cooper a englobé le projet et au final ont sorti un produit de plus sur Alice Cooper. On ne peut pas vraiment faire quelque chose de sérieux sur Alice Cooper tout en demandant la caution du management et rester indépendant, c’est soit on reste complètement à part et on fait les choses par nous même, soit on obtient leur aide et ils auront quoi qu’il arrive le dernier mot sur le produit fini.
Connaissant le passé sulfureux d’Alice Cooper, est-ce que ce livre peut être mis entre les mains de tout le monde, je veux dire par là pour tout public de 7 à 77 ans ?
Oui, car je souhaite mettre en avant la musique, les musiciens, l’artiste et l’icone. Mon livre, c’est tout sauf The Dirt (MÖTLEY CRÜE). Il n’y a pas d’étalage de sexe et de drogues. Bien sûr j’en parle car c’est une part de sa vie mais je ne vais pas rentrer dans les détails, mon but premier c’est de parler de la musique d’Alice Cooper, l’étude de l’artiste… Ce livre est très bien fait car il est suffisamment croustillant tout en restant soft.
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Lire l’intégralité de l’interview sur le site Riff d’enfer
Le sujet du jour concerne la biographie que tu viens de sortir et qui concerne Alice Cooper. Peux-tu nous la décrire en quelques mots et nous expliquer les raisons qui t’ont poussé à monter ce projet?
Pour ce projet, j’ai voulu aborder la biographie traditionnelle sous un nouvel angle. Beaucoup de choses ont déjà été écrites et racontées concernant Alice Cooper, et je ne voulais pas être l’énième type à passer derrière. C’est pourquoi j’ai préféré aborder l’artiste en me focalisant principalement sur sa discographie et sur l’étude de chacun de ses 26 albums studio, ainsi que sur tous les autres documents, lives, DVDs, coffrets, qui ont jalonné sa carrière depuis 50 ans. Bien sûr, chacune de ces analyses sont reliées ensemble par une trame biographique, chronologique et narrative conséquente, qui s’apparent bien à une bio, complète et profonde. Mais voilà plus que les frasques et les légendes urbaines maintes fois étayées, j’ai voulu remettre en avant ce qu’Alice Cooper est à mes yeux : un immense artiste. Il m’a semble, en repassant en revue tous les écrits déjà disponibles en langue anglaise, que jamais le chanteur n’avait été ainsi justement évalué. Alors inviter sur l’alcoolique décadent entouré de serpents et se faisant guillotiner sur scène c’est une chose, mais redécouvrir tous ses disques pour la plupart méconnus m’a semblé être un point de vus aussi inédit qu’intéressant, pour les fans comme pour les néophytes.
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Il est formidable, Jean-Charles… Mis dans la confidence de son projet d’écriture depuis plusieurs mois, j’étais, disons-le, secrètement admiratif. Non seulement il voulait se frotter à l’œuvre complète d’un de ces intouchables du rock – un demi-siècle de carrière au compteur -, mais il annonçait “cash” un périlleux exercice sans filet : la trame historique, factuelle, qui remonte presque au paléolithique du sonique, se mélangerait en totale subjectivité à ses propres souvenirs.
Bref, Jean-Charles s’attaquait à une chronique géante de la discographie d’Alice Cooper comme d’autres partent gravir l’Everest. Arrivé au sommet, vous n’êtes qu’à mi-chemin. Encore faut-il être capable de redescendre…
Et puis, au cours d’une soirée de décembre 2014, Jean-Charles m’appelle et nous discutons, comme d’habitude, à bâtons rompus…
J’ai bientôt fini l’écriture… Tu sais, gamin, quand je vivais à Biarritz, pour sortir d’un ennui mortel, j’avais acheté mon premier magazine de hard rock. C’était ta revue, _Hard Force, le numéro 28 de septembre 1989_ (il est comme ça, Jean-Charles, précis).
C’est de là que tout est parti, la musique, mon envie de partager avec d’autres cette passion, puis l’écriture…
(ma petite voix intérieure) Il est vache ! 25 ans, ça fait un bail…
- Si j’ai pu contribuer à ton épanouissement musical adolescent, Jean-Charles, ça me touche beaucoup…
(voix intérieure) Flatteur ! Mais pourquoi me parle-t-il de ce numéro 28 ? Ne serait-ce pas… Bon sang, évidemment ! Alice Cooper en couverture et un titre si spirituellement choisi pour la sortie de son album Trash : “Alice au pays des poubelles”... Suite assez bas-de-gamme, j’avoue, de calembours éculés dont nous avions alors le secret.
Me reviennent en mémoire “Cooper sur la ville” et autre “Cooper de tête”...
Me reviennent en mémoire bien d’autres choses aussi…
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Pythons, araignées géantes, cyclopes, vampires, zombies… Le bestiaire d’Alice Cooper est plein de ces créatures effrayantes, traumatisantes, prêtes à venir hanter nos nuits de cauchemars terrifiants. Mais Alice Cooper n’est au final aucun de ces animaux fabuleux ou êtres légendaires. Lui est un caméléon, apte à se fondre dans son environnement, à en prendre couleurs et reflets, pour mieux attaquer sa proie, et survire.
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Opportunément, les éditions Le mot et le reste (rare maison à l’instar de Rivage Rouge, Camion Blanc ou Tristram à publier des textes rock…) font paraître simultanément une biographie d’Alice Cooper et de Creedence Clearwater Revival. La première est parfaitement écrite par Jean Charles Desgroux et sous titrée Remember the Coop’ qui résonne comme un avertissement et la seconde est signée par Steven Jezo-Vannier, bien connu de nos lecteurs.
Deux bios qu’apparemment tout oppose. Pourtant, ces deux mastodontes des seventies et leurs destinées connurent de nombreuses similitudes, qui, au final, les rapprochent. Tout d’abord, Alice Cooper, né Vincent Furnier en 1948 à Detroit – ville du métal par excellence – repaire des Stooges, MC5 ou autre Mytch Ryder qu’Alice adorera très vite. Le Alice Cooper Group, après quelques années d’errance et un temps sous la férule de Franck Zappa, toujours amateur de curiosités, va devenir en l’espace de quatre albums et en à peine quatre ans une terrible machine de guerre alliant rock lourd, shock rock et spectacle provocateur qui très vite enchantera les kids gourmands de transgression. Alice va avant tout le monde (Bowie, Grand Funk, Kiss, Motley Crue…) produire un hard rock dévastateur, théâtral, et gore. Avec Love it to Death, Killer, School’s out et Billion Dollar Babies, le gang signera une tétralogie vraisemblablement sans égale (les quatre premiers Led Zep peut-être…) Viendront ensuite les maléfices que le rock promène dans ses bagages: ego surdimensionné, alcool, drogues, albums baclés… Sous son seul nom Alice produira avec l’inséparable Bob Ezrin, Welcome to my Nightmare, comédie musicale sombre et macabre peuplée de guest stars prestigieuses et de titres accrocheurs. La musique emmenée par le duo de bretteurs Dick Wagner et Steve Hunter est soignée et calibrée pour les charts. Ensuite – fin des seventies – plus rien de bon ou presque (sauvons Flush the Fashion & Special Forces du début des 80’s…) Alice avait craché son venin. Ses productions suivantes n’ayant plus de reptiliennes que leurs insaisissables directions. Il n’empêche, qu’Alice, un temps roi du monde, mérite d’être réévalué après avoir inspiré tout le métal des décennies suivantes. A bientôt soixante dix ans, il tourne toujours en faisant très honorablement le job.
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Richard Gaitet vous lit des extraits des derniers ouvrages qui l’ont marqué. Parmi ses derniers choix, Alice Cooper, Remember The Coop’.
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Dans Alice Cooper Remember The Coop’, Jean-Charles Desgroux – spécialiste du hard rock et du heavy metal – évoque la carrière et la discographie de l’immense star américaine des années 70, inventeur d’un genre musico-théâtral version grand-guignol…
Sans doute le principal mérite de ce livre consacré à Alice Cooper est de faire resurgir à la mémoire l’une des figures les plus originales et paradoxalement méconnues de l’univers rock. En parfait érudit, Jean-Charles Desgroux nous détaille les 26 albums studio du Coop, dont le vrai nom est Vincent Furnier, tout en évoquant chronologiquement son étonnant parcours artistique qui s’étire sur près de… 50 ans. Evoluant dans un décor scénique résolument macabre, Alice Cooper est un peu l’incarnation du rock décadent : serpent, guillotine, chaise électrique, potence, cyclope, araignée géante, zombie, travelo, danseur à plumes, infirmière nympho…
Avec une succession de shows délirants et grotesques, du début des seventies à aujourd’hui, le chanteur fantasque a su se tailler une réputation internationale surfant entre théâtre de carton-pâte ambiance films d’horreur et show parodique au parfum Las Vegas, zigzaguant scéniquement dans un univers définitivement kitch et dur, qui peut faire songer parfois au théâtre de cruauté, cher à l’illustre Antonin Artaud. En tout cas, l’auteur propose des angles d’approche très pertinents sur la personnalité d’Alice Cooper ainsi que sur l’emballement médiatique qu’il a suscité dès 1971 avec le tube « I’m Eighteen » , hymne générationnel au même titre que le populaire « My Generation » des Who. Judicieusement, l’auteur évoque le talent de songwriter du Coop et sa perspicacité à s’entourer de producteurs ou de musiciens particulièrement doués (de Bob Ezrin à Dick Wagner), rappelant qu’il a enregistré quelques disques majeurs de l’histoire du rock – l’on songe à Love It To Death (1971), Billion Dollar Babies (1973) ou From The Inside (1978).
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