Philippe Dumez est un chic type. Cet homme discret vient de sortir le meilleur livre de l’année sur la musique.
Olivier Nuc – Le Figaro
Revue de presse
Un vieux slogan de 68 stipule « Il est interdit d’interdire »… On ne peut donc interdire à quelqu’un d’utiliser un mot ou une formule telle que « je me souviens » mais il me semble que l’utiliser à la manière de celle « inaugurée » par Georges Pérec mériterait d’être signalé. Or ici je n’ai trouvé nulle trace d’un quelconque souvenir de Georges Pérec et encore moins de Serge Valletti (qui lui à propos de ses « Je m’en rappelle » n’oubliait pas l’écrivain).
Le principe est simple : dresser le portrait d’une époque, d’un sujet au travers d’une série de « je me souviens » sensés en rendre compte. Philippe Dumez, à travers six chapitres, trace le portrait de sa relation à la musique. Et je suis prêt à parier que beaucoup de lecteurs se souviendront avoir partagé les mêmes émotions. Avant de vous donner quelque exemples, je veux signaler que vous trouverez au moins deux types de « je me souviens », ceux qui concernent directement l’auteur et ceux qui concernent plus directement la musique.
Florilège et Chapitres pour vous donner une idée (mes choix sont totalement arbitraires)
Les années vinyle : Je me souviens que dans la jungle, le lion est mort ce soir et qu’Henri Salvador chante ça d’un air presque guilleret. Le Salvador, terre de contrastes.
Les années laser : Je me souviens que Bernard Lenoir prend un malin plaisir à matraquer « Kill your television » du groupe anglais Ned’s Atomic Dustbin : la radio, à l’aube des années quatre-vingt-dix, n’a pas baissé les bras.
Le retour inattendu des années vinyle : Je me souviens d’un artiste américain comparant Catherine Ribeiro + Alpes à du Brigitte Fontaine accompagnée par Pink Floyd. J’en achète un par hasard, et je constate qu’il n’a pas complètement tort. Comme quoi les Américains connaissent mieux nos bacs d’occasion que nous.
Les années MP3 : Je me souviens de tous les substituts de new wave sur lesquels je me jette à corps perdu : Junior Boys, Chromatics, Dsire, Superpitcher… J’adore les groupes Canada Dry.
Le retour encore plus inattendu des années laser : Je me souviens du jour de la disparition d’Amy Winehouse comme du jour de la disparition de Jeff Buckley ou de Kurt Cobain. Au XXIe siècle comme au XXe, l’inéluctable a toujours de beaux jours devant lui.
Les années streaming : Je me souviens de Frank Fairfield, le sosie américain du jeune Georges Brassens, qui prend un malin plaisir à dépoussiérer des musiques obsolètes : bluegrass, cajun, musette. Ses disques devraient être édités en 78 tours.
Bonne écoute.
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Une collection de disques en révèle toujours plus sur soi que tous les beaux discours. Partant de ce principe, de nombreux mélomanes se sont racontés à travers leurs étagères. Ces jours-ci deux auteurs en particulier se livrent et content l’histoire de la pop moderne à travers leurs (petites) histoires d’auditeurs.
PHILIPPE DUMEZ est l’auteur de fanzines (Plus Jamais Malade En Auto), de nombreux blogs (citons Les Écumeurs sur Tumblr) et de 39 Ans 1/2 PourTous(2011), recueil de souvenirs contés en quelques lignes, inspiré par le procédé de Georges Perec dans Je Me Souviens(1978). Des concerts, des disques, la désaffection du vinyle et le retour de la cire. Une adolescence. Une vie, en fait.
Sans hiérarchie apparente, Dumez évoque des oeuvres, des chansons, abat des monuments (Bob Dylan par exemple) ou réhabilite des réussites méconnues – on partage sans réserve son avis sur Trans(1982) de Neil Young. D’essence volatile, les souvenirs se mêlent à d’autres, ne se narrent pas toujours de la même façon, et c’est pourquoi Dumez (un pseudonyme au fait) propose une édition révisée de cet ouvrage épuisé et aujourd’hui rebaptisé Basse Fidelité- clin d’oeil évident à Nick Hornby. Où l’on croise Silvain Vanot, Guided By Voices, Pelle Carlberg et… des tote bags.
A la croisée de Georges Perec et de Nick Hornby, Basse fidélité de Philippe Dumez égrène des fragments de souvenirs, scandés à chaque paragraphe par un « Je me souviens » emprunté à l’auteur de La Vie mode d’emploi. Il dresse un autoportrait de fan de musique pop, tendance « pervers polymorphe », petit frère français du héros de Haute Fidélité, un des best-sellers du romancier britannique.
Longtemps rédacteur de fanzines singuliers. critique rock occasionnel et toujours blogueur impénitent (Les écumeurs). Dumez avait « auto-produit » une première version de ce livre, 39 ans 1/2 pour tous (aujourd’hui retravaillée) augmenté de chapitres bonus et distribué à une plus large échelle par un éditeur, Le Mot et le reste, au catalogue aussi précieux (Girl in a Band de Kim Gordon, Wild Tales de Graham Nash, Music Sounds Better With You de Raphaêl Malkln… ) que ceux des labels discographiques lndépendants vénérés par ce mélomaniaque.
Entremêlant biographie, obsessions et coups de coeur musicaux, Dumez fait ressurgir détails et mélodies du quotidien arrachés inconsciemment de l’oubli ou semblait les avoir condamnés leur insignifiance. Loin des jugements sentencieux des professionnels de la critique, ces réminiscences dessinent avec une subjectivité assumée et une drôlerie, la bande-son d’une vie et d’une esthétique (celle de l’indie-rock des années post-punk). Tout en donnant envie de réécouter- ou de découvrir – Guided by Voices, Trisomie 21 ou The Chameleons, ces bouffées nostalgiques évoquent une génération pour qui cette musique n’est plus synonyme d’émancipation collective, mais de repli intime et de petits tas de secrets.
Basse Fidélité, de Philippe DUMEZ, est assurément un des meilleurs livres de l’année 2015, et probablement un des meilleurs livres sur la musique. Ici, pas d’érudition plombante, pas de technicité assommante. Non. Juste l’essentiel : des souvenirs, plus ou moins précis, plus ou moins flous, de moments musicaux et des fragments d’intime emmêlés, rédigés à la première personne, à la façon de Pérec dans « Je me souviens ».
Ce livre parle à tous les fans de musique en général et de pop indé en particulier, en soulignant avec humour, autodérision, et aussi beaucoup d’émotion, le lien obsessionnel avec un style de musique, un groupe ou un artiste (Dominique A et Daniel Johnston entre autres), et en faisant ressentir de manière très juste les caractères magique et quasi sacré des concerts.
Parmi les fans de pop indé, les quadras, comme moi, auront l’impression de lire un peu de leur propre histoire : les souvenirs d’enfance liés à Chantal Goya ou à Dave, l’éducation musicale faite par Bernard Lenoir à la radio ou par Les Inrockuptibles en version mensuelle, les questions métaphysiques sur l’achat d’une première paire de Creepers à plus de 40 ans, la quête sans fin et probablement vaine de nouvelles étagères pouvant supporter la collection de disques à l’expansion incontrôlée et probablement incontrôlable.
« Basse Fidélité » est aussi un hommage au temps long, aujourd’hui si démodé par internet et les plateformes de streaming : l’attente de la sortie d’un album, presque aussi importante que la première écoute ; la recherche d’un album ou d’une chanson, écoutés il y a longtemps, et dont on ne connaît parfois pas le titre ni le nom de l’artiste ; le suivi fidèle d’un groupe pendant plusieurs années, avec des phases d’enthousiasme et d’autres de lassitude. Un temps long et une attente qui nous permettent de graver, même de façon imparfaite, des sillons dans notre mémoire, de fabriquer et de patiner des souvenirs. A l’opposé de la haute fidélité numérique et de l’immédiateté d’internet qui nous condamnent à la saturation, à la paresse, au bruit de fond perpétuel, et finalement à l’oubli.
Extraits :
« Je me souviens de la sortie de ‘Haute Fidélité’ de Nick Hornby. Ce n’est pas un grand roman, mais c’est par contre un grand message adressé à tous les fans de musique tendance « pervers polymorphes » dont je fais partie : vous n’êtes plus seuls. »
« Je me souviens de Daniel Johnston, accompagné par un groupe composé de fans, rendant enfin justice à son répertoire lors d’un concert qui ne ressemble pas pour une fois à un supplice. Il m’aura fallu quinze ans pour voir un bon concert de Daniel Johnston, mais je pourrai dire : j’y étais. »
« Je me souviens des Black Sessions, concerts organisés dans le cadre de l’émission de Bernard Lenoir sur France Inter qui ont l’avantage de tenir pile sur une face de cassette audio de quatre-vingt-dix minutes. »
« Je ne me souviens pas du premier fichier mp3 que j’ai téléchargé. Contrairement à mon premier 45-tours, ça fait longtemps que je l’ai perdu. »
Un dernier point pour finir cette chronique : bravo et merci aux éditions Le Mot Et Le Reste (http://lemotetlereste.com/mr) qui, en 2015, ont encore sorti de magnifiques livres sur la musique pop : « Le Renoncement de Howard Devoto » de Benjamin Fogel, « Indie Pop 1979 – 1997 » de Jean-Marie POTTIER, et bien sûr « Basse Fidélité » de Philippe DUMEZ ».
On vous conseille aussi d’aller faire un tour sur le blog de Philippe DUMEZ, « Les Écumeurs » (http://lesecumeurs.tumblr.com/), galerie de portraits de passionnés de musique et de concerts.
Retrouvez cette chronique sur le site de Little john’s Pop Life
Ce jeudi, David Blot se plongeait dans les souvenirs du collectionneur, journaliste, photographe et écrivain Philippe Dumez, auteur de Basse fidélité publié aux éditions Le Mot et le Reste. Dans ce livre, cet écumeur de concerts revient sur les souvenirs de sa vie de “fan” et couche sur papier les mille et une anecdotes de sa vie :
“Je me souviens du soir où Bernard Lenoir prend l’antenne en diffusant le morceau d’un complet inconnu : « Va t’en » de Dominique A. Il est obligé de le rediffuser à la fin de l’heure devant le raz-de-marée provoqué.”
Jean Rouzaud se chargeait d’introduire ce moment de délicieuse nostalgie.
Chaque jour, un auteur lit les premières pages de son dernier livre. Aujourd’hui, il s’agit de Philippe Dumez qui lit les premières pages de son livre.
“Parfois, un marché secret se conclut entre l’auteur et le lecteur dès le premier paragraphe, à l’insu des personnages qui ignorent que l’auteur et son lecteur échangent un clin d’oeil amusé derrière leur dos”.
Amos Oz, L’Histoire commence (éditions Calmann-Levy)
Réécouter l’émission sur le site de France Culture
Basse Fidélité est une version enrichie et remodelée de_ 39 ans ½ pour tous_ sorti en 2011 chez In My Bed (1). Comme j’ai chroniqué ce livre ici , je vous laisse découvrir qui est l’auteur Philippe Dumez.
Basse Fidélité est construit de chroniques qui commencent par « Je me souviens ». Philippe Dumez raconte ses souvenirs à la première personne, ses instants de vie liés à sa passion pour la musique. Disques, concerts, rencontres, réflexions diverses, tout est relaté dans l’humeur et l’humour avec un regard plus intéressé par le détail, le poil à gratter, la petite tache qui coule, le bouton mal placé. Les chroniques sont réparties en 6 chapitres : Les années vinyle, Les années laser, Le retour inattendu des années vinyle, Les années MP3, Le retour encore plus inattendu des années laser et Les années streaming.
Philippe Dumez n’a pas découvert cette façon d’écrire ces chroniques en lisant le livre Je me souviens de Georges Perec, mais en lisant Je me souviens du rock de Gilles Verlant (chronique page 127). À noter que Georges Perec c’était inspiré du livre I Remember de l’écrivain américain Joe Brainard.
Avec une belle écriture à la fois légère, pop et érudite, proche du vécu de chacun (pour les fans de musique indé en particulier), les souvenirs de Philippe Dumez nous parlent immédiatement. Passionné jusqu’à l’obsession, il raconte ses achats de vinyles puis de CD, jusqu’à ses ventes intégrales de vinyles, CD et t-shirts, pour faire le vide le temps d’un instant, car le besoin d’empiler reprend vite fait le dessus. À travers ses chroniques, c’est toute la période musicale des années 80, 90 et 2000 qui défilent sous nos yeux. Des noms de groupes qu’on avait oublié qui ressurgissent dans notre mémoire, comme si tout c’était passé la veille. On prend un malin plaisir à dévorer ses instants de vie. Fan de musique depuis notre adolescence, on se sent moins seul, moins malade, face à notre passion dévorante avec des achats convulsifs de disques (notamment pendant les soldes) et dans le besoin d’écumer des concerts plusieurs jours par semaine. Ce livre est un bon médicament pour nous rassurer que l’on est pas seul à être boulimique de la musique. Bref, si vous voulez passer du bon temps, ce livre est un bon remède, un anti-déprime.
(1) La démarche de cette réévaluation est précisée à la fin du livre : « Je me souviens, cinq ans après la sortie de 39 ans et ½ pour tous, avoir ressenti le besoin de retailler dans ce livre exactement comme j’ai retaillé dans ma collection de disques : en enlevant le trop et en rajoutant le mieux. Cette édition remastérisée selon des normes à même de séduire les les plus exigeants fait donc figure d’édition définitive. Définitive, bien entendu, jusqu’à la prochaine. »
Lire la chronique sur le site Foutraque
Je me souviens de n’avoir jamais lu le livre de Georges Perec portant ce titre. Je me souviens qu’un soir à la télé, j’ai vu un extrait du spectacle où Sami Frey pédalait sur un vélo fixe en récitant le texte de Perec. Je me souviens d’avoir trouvé ça ridicule. Je me souviens d’avoir lu jusqu’au bout un petit ouvrage autoproduit sur le même principe que celui de Perec. Il s’appelait 39 ans 1/2 pour tous et le fait que j’en connaisse l’auteur n’était pas la seule raison de cette performance. Philippe Dumez a profité de la formule pour faire au moins deux choses intéressantes : se décrire dans des situations peu flatteuses, ce qui n’est pas le cas de tous les romanciers autofictionnels ; assumer toutes ses fautes de goût, ce que s’interdisent les critiques professionnels. Je me souviens d’avoir pensé en le lisant que la critique rock aurait toujours dû rester un truc d’amateurs – éclairés, ça va de soi –, puis je suis retourné au turbin. Ces jours-ci paraît en librairie Basse Fidélité, par Philippe Dumez. C’est 39 ans 1/2 pour tous sous un nouvel habit, remixé, augmenté, chapitré même. Je ne me souviens pas assez de ma lecture de l’ancien pour savoir si le nouveau lui est radicalement supérieur. Bien peu de ses lecteurs se souviendront, je crois, que l’auteur a confondu Sting avec Mark Knopfler à la page 26. Je ne comprendrai jamais sa passion pour The Chameleons, mais je lui suis au moins reconnaissant de m’avoir incité à réécouter une chanson de Jona Lewie que j’ai toujours trouvé fort sympathique : “You’ll Always Find Me In The Kitchen At Parties”. Le titre en est long mais l’argument plutôt simple. Il s’agit d’un type qui n’a pas de chance avec les filles et se retrouve à la cuisine dans les soirées, jusqu’au jour où il en rencontre une avec qui il bavarde, rigole, et danse in a new way. Alors il sort de la cuisine. Jona Lewie était un peu le Dean Martin du pub-rock, il est devenu l’excentrique anglais de la pop vaguement new wave.
à suivre
Lire le billet sur le blog de François Gorin
Les livres musicaux se déclinent souvent sous forme de listes forcément plus subjectives qu’objectives. Sélection parmi les dernières parutions.
L’amateur de rock, en particulier, est friand de listes : playlists thématiques, anthologies exhaustives de l’œuvre pléthorique de certains artistes, classements conventionnels ou subjectifs en tous genres (les 100 meilleurs ci ou meilleurs ça), recueils commémoratifs institutionnels ou individualistes… Dans la marée d’ouvrages consacrés à la musique populaire (un vertigineux phénomène d’édition qui conduit la majorité des publications vers les solderies ou le pilon), en voici cinq, parus récemment, qui pourraient combler l’inévitable listomaniaque qui sommeille en vous ou sévit dans votre entourage.
[…]
Le plus savoureusement nombriliste
Le système de Pérec peut paraître convenu ou usé mais, même s’il est loin d’être le premier à l’avoir repris, le maniaco affectif Philippe Dumez en a depuis longtemps fait un exercice bien à lui que les habitués à ses confidentielles auto-fictions connaissent bien : les confessions d’un obsessionnel gravement atteint par le virus de la collectionnite et de la quête sans fin de mesurer l’émotion que lui procurerait le moindre artiste pop, rock ou autre existant ou ayant existé. Mince programme que le garçon devenu homme mûr (quoique) a recensé dans une suite de courts textes, sur le mode consacré du souvenir aussi fugace qu’indélébile, les innombrables émois associés à la musique qui ont jalonné sa vie, du jour de sa naissance (le même que Jean Ferrat ou Régine, la même année que la fin du Velvet Underground), jusqu’à sa découverte tardive, à 44 ans (aujourd’hui, donc) du premier album de Dylan qui le séduit (la BO quasi instrumentale de Pat Garrett…). Entre les deux, des centaines d’instantanés, ponctués par l’évolution des supports et des modes de consommation (vinyle, cassette, CD, MP3, re-vinyl…), liés à des disques, des concerts, des rencontres, des déceptions ou des révélations qui, à un moment ou à un autre, feront sens, rejoindront une expérience ou une émotion partagées par le lecteur, pour peu qu’il soit aussi contaminé par le sujet que l’auteur.
Voir la sélection sur le site de Télérama
Philippe Dumez est un chic type. Cet homme discret vient de sortir le meilleur livre de l’année sur la musique. Pourtant, ce passionné n’a pas besoin de se draper des oripeaux du spécialiste pour nous captiver dès la première ligne de son savoureux Basse fidélité. Pas de liste des meilleurs disques à écouter lorsque vous aurez le temps, foin de trésors cachés connus comme des secrets de Polichinelle dans sa prose. L’auteur n’est pas un encyclopédiste, même pas un wikipédiste ni encore un spécialiste, puisqu’il ne parle ici que de lui-même. De lui et, par extension, de nous. Chacune de ses évocations de boulimique de musique fait mouche. Cet ouvrage modeste et érudit, construit à la façon d’un inventaire à la Perec, illustre l’adage selon lequel on n’est jamais aussi universel que lorsqu’on parle de soi.
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L’article d’Olivier Nuc en intégralité
Richard Gaitet lit un extrait de l’ouvrage à l’antenne et en musique à 2h19.
Écoutez l’émission sur le site de Radio Nova