There are many here among us / Who feel that life is but a joke / But you and I we’ve been through that / And this is not our fate / So let us not talk falsely now / The hour’s getting late*
All Along The Watchtower – Bob Dylan
*Il y en a beaucoup ici parmi nous / Qui pensent que la vie n’est rien d’autre qu’une farce / Mais toi et moi nous sommes passés par là / Et ce n’est pas notre destin / Alors laissez nous dire la vérité à présent / Il se fait tard
Revue de presse
Note: 9.5
Country rock, un style vague et très vite fourre-tout, l’industrie américaine s’en étant emparé à la suite du cross-over hallucinant des Eagles en 1978. On est ravi de voir aborder le genre par le toujours passionnant éditeur marseillais Le Mot et le Reste, qui a confié la tâche à Arnaud Choutet.
Et il ne déçoit pas, ayant su faire la différence entre authenticité et clichés à touristes, sachant passer au large sur les bordures du genre, côté country mais surtout côté rock, n’oubliant aucun des groupes californiens s’étant le temps d’un album penché sur les racines country de leur pays (Grateful Dead, Jorma Kaukonen), offrant un panorama grand écran des Everly Brothers à Creedence Clearwater Revival, de Ricky Nelson à Joe Ely, des plus soul Little Feat aux bluesy Hot Tuna et même des incursions en Angleterre (les Stones d’“Exile on main street”, Ian Matthews, Brinsley Schwartz ou… l’Elton John de “Tumbleweed connection”).
Bien évidemment, au coeur de cible, Choutet ne laisse de côté aucune des perles dorées et adorées des seventies : Dillards (compagnons de route de Gene Clark), les géniaux Mason Proffit, l’International Submarine Band du jeune Gram Parsons, New Riders of the Purple Sage, les “sudistes” Marshall Tucker Band, Pure Prairie League (la plus belle pedal steel au monde), Outlaws, Commander Cody ou Ozark Mountain Daredevils, Gene Clark, John Prine, Doobie Bros, Nitty Gritty, Firefall, David Bromberg, “Desperado” des Eagles, les frères Talbot, les limites FM Loggins & Messina, Poco, Poussette Dart Band de l’exquis John Poussette Dart…
Il pimente l’inventaire de ces 105 albums indispensables de plus obscures raretés, Cherokee, Rick Roberts, Sand, Cooder Browne, Timbercreek, Goose Creek Symphony… et termine son propos avec quelques groupes actuels, porteurs du flambeau, les Son Volt, Jayhawks, Giant Sand ou Uncle Tupelo de la new americana, jusqu’à Robert Plant en collaboration avec Alison Krauss.
Un boulot passionnant, petite bible pour ceux qui voudront se constituer une collection de disques parfaits pour le matin ou les ballades en diligence.
Retrouvez cette critique sur le site de Sefronia
L’auteur est né à Paris en 1968, une époque où la musique était à sa pleine puissance, révolutionnaire et même expérimentale. Jamais je n’ai connu une autre époque qu’entre 60 et 70 où la musique a forgé notre éducation et notre conscience, où nous avions des artistes exceptionnels car l’argent n’était pas le point d’honneur comme aujourd’hui.
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C’est une bonne petite encyclopédie “Country Rock” que nos amis des Éditions Le Mot et le Reste nous proposent.
LIRE L’ARTICLE DANS SON INTÉGRALITÉ
Interview. Arnaud Choutet vient de publier un livre référence sur la musique country rock aux éditions Le mot et le reste. Petite discussion autour de ce genre musical qui connut son apogée dans les années 70 avec des artistes comme les Eagles et Linda Ronstadt. Cette interview a été réalisée en partenariat avec Radio Geyster.
Racontez-moi votre découverte du country rock ?
Moi, j’ai 46 ans donc la musique j’en écoute depuis très longtemps. J’ai chanté d’abord moi-même avec d’autres. Les harmonies vocales ont compté comme une part importante de rêve avec des groupes comme Crosby, Stills & Nash, America, et puis Poco qui m’ont ouvert des portes tout de suite très séduisantes que j’ai voulues prolonger. La country est naturellement portée sur les harmonies vocales donc on y touche dès qu’on aborde les chanteurs country, même John Denver, qui a été pour moi la première découverte, bien que plus tard je me suis rendu compte que ce n’était pas forcément un bon représentant de la country. Peut-être trop sucré. Néanmoins il y avait déjà tout un imaginaire qui me faisait rêver, quelque chose de très particulier dans les sonorités, dans un univers américain. Et puis, dans les années 90, j’étais très sensible à une vague de country rock revival, à des groupes assez rock mais qui s’inspiraient des générations précédentes. Des groupes comme Gun Club, Wall of Voodoo, New Riders, Green on Red, toute une scène qui reprenait d’une manière un petit peu vigoureuse cette inspiration country rock. C’est à partir d’eux, du coup, que j’ai remonté l’histoire pour arriver sur ces années 60, un peu mythiques, qui ont vu le style démarrer.
Alors justement, comment ce mouvement né en Californie à la fin des années 60 est-il né ?
Le style country rock est né plutôt dans les années 60 même s’il y avait déjà eu le rockabilly dans les années 50. Il est né suite à plusieurs facteurs. Il y a d’une part l’opposition entre Nashville, sur la côte Est, et Bakersfield, une ville plus petite, qui est le lieu refuge de tous les dissidents, les rebelles à la country très policée, très réglementée et très conservatrice de Nashville. C’est là, sur la Côte Ouest, que va émerger une scène plus hardie qui va mélanger des sonorités plus rock, des rythmes plus rapides, la Telecaster.
Il y a aussi comme facteur déclenchant la génération des baby-boomers, toutes ces générations nées dans l’après-guerre qui arrivent à l’âge de l’adolescence puis à l’âge adulte et qui ont envie de se défouler, qui contestent un peu l’ordre établi, qui cherchent une alternative, qui veulent briser les codes de conduite mais aussi les codes musicaux, qui cherchent d’autre sonorités, qui métissent différents styles quitte à remonter dans le temps. Curieusement, ils vont aller sur la musique d’une ou deux générations passées vers le folk le plus authentique possible. Et dans le folk, il y a des éléments de la country, du bluegrass et tout ça va créer cet heureux mélange.
Je dirais qu’il y a aussi ce courant du grand retour à la terre, les valeurs rurales qui ont été très importantes en France mais tout autant aux États-Unis. Il y avait des communautés hippies qui cherchaient à reproduire cette vie plus proche de la nature dans laquelle le country rock s’inscrit très bien parce qu’il y a ses racines. Cette musique aux sources de la musique américaine est mélangée avec des techniques plus actuelles. On invente, les techniques de studio évoluent, les instruments aussi avec, dans la guitare, le stringbander qui est une imitation du son de la pédale steel guitar, et puis les sons saturés avec les pédales wah-wah qui vont constituer ce son original du country rock.
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L’INTERVIEW EST CONSULTABLE ICI DANS SON INTÉGRALITÉ
“Impossible de faire autrement…”
Made in USA écrit un jolie article sur notre Country Rock!
à voir en détail ici
Le Cri du Coyote nous consacre un article sur le Country Rock d’Arnaud Choutet!
Country Rock – Le Cri du Coyote
Réécoutez l’émission “Addictions”, présentée par Philippe Thieyre, où celui-ci consacre son coup de cœur à Arnaud Choutet, pour son Country Rock!
Sur France Culture, l’émission du 8mars a consacré une de ses parties au Country Rock.
Une occasion de la réécouter :
Country Rock – France Culture
En ce début de mois de février, Easy Rider conseille le Country Rock!
Bougez les tables, faites de la place. Et sortez boots, jeans et chemise à carreaux pour cette chronique dédiée au country rock, genre musical particulièrement populaire aux Etats-Unis. Ce soir c’est ambiance made in Nashville. Et pour reprendre le titre d’un album du Nitty Gritty Dirt Band, «Stars and Stripes Forever ! »
Spécialiste du brassage des musiques américaines, Arnaud Choutet propose avec son étude publiée aux éditions Le Mot et Le Reste une sélection commentée de 109 albums qui illustrent le mieux le country rock, savant mélange de rock’ n roll et de country music. Après un long et érudit chapitre dédié aux origines du country rock et de sa place dans la musique américaine, place au plat de résistance : la présentation des groupes qui ont compté dans les charts.
Vous êtes fans des émissions de Georges Lang sur RTL, «Les nocturnes» et «WRTL Country» ? Vous serez comblés avec les choix musicaux d’Arnaud Choutet. Il a carrément sorti la grosse artillerie pour mettre le rythme. Chaque groupe choisi pour illustrer les différentes tendances du country rock est illustré d’un disque raconté, avec des conseils d’écoute similaires. Avec Confederate Railroad et son album « Notorious », l’auteur propose ainsi de puiser dans la discographie du Desert Rose Band ou du groupe Alabama, une légende là-bas, au-delà de l’Atlantique.
Au fil des pages de son essai, l’auteur a réservé quelques surprises à ses lecteurs. Comme la présence de l’album mythique des Rolling Stones, «Exile on Main Street». Un OVNI musical créé par un groupe anglais, enregistré en France et à la sonorité américaine dans plus d’un titre. Face à ce groupe, difficile de ne pas être tenté de lui proposer la présence du Creedance Clearwater Revival et son album «Green River». Ou le déjanté Commander Cody and his Lost Planet Airmen, avec une pochette spéciale, très bande dessinée underground.
Très belles aussi sont les mélodies du groupe Ozark Mountain Daredevils, formation qui fleure bon le doux parfum de l’Amérique profonde. Citons enfin l’album «Roots» des Everly Brothers. Comme un clin d’oeil adressé à Phil Everly, disparu le 3 janvier dernier. Bien entendu, dans cette chronique nous sommes passés à côté d’autres groupes d’envergure, volontairement. Faute de place et pour vous laisser le plaisir délicieux de la (re)découverte. À vous les Doobie Brothers, Eagles, Manassas, The Band etc.
Arnaud Choutet a réussi là un bien bel ouvrage, joyeux, dépaysant. Et qui rend hommage également au 33 tours. Ce support qui revient d’ailleurs à la mode. Pour le son sans doute mais aussi pour le côté «bel objet». Qui a pu oublier les pochettes des disques d’antan ? Avouons que le 33 tours avait plus de personnalité que ce morceau téléchargé sur le net, misérable petit fichier MP3 sans âme. Quitte à parler de superbe couverture, citons celle du groupe Restless Heart et son album «Wheels» avec une vue nocturne d’une route de l’Ouest traversée par un cow-boy solitaire.
Un ouvrage qui se lit un carnet de notes à portée de main, pour prendre des idées d’écoute. Comme le dit l’auteur, «certains disques présentés, à défaut d’avoir été populaires, recèlent en réalité des trésors et réservent beaucoup de plaisir aux mélomanes ouverts et réceptifs.» Un country rock qui n’a pas encore fini sa croissance, fort heureusement. «L’histoire nous a montrés de quelles audaces musicales le rock est capable. Le country rock en est un de ses rejetons, une musique abâtardie à coups d’expérimentations et de transgressions. Il est fort à parier qu’il y aura encore, dans l’avenir, des novateurs pour inventer un country rock plus ultime encore » ajoute-t-il.
Pour la bande son qui doit accompagner cette lecture, le choix est plutôt cornélien au vu du plateau présenté. Proposons néanmoins les très beaux tubes «Rose of Cimarron» de Poco, «Two lanes highway» de Pure Prairie League et l’envoûtant «Desperado» des Eagles, mais chanté par Linda Ronstadt dans son Atlanta Tour de 1977. Une version bien plus sensuelle du morceau. Mais si l’envie de taper des pieds et des mains est présente, écoutez alors le Charlie Daniels Band, incarnation typique du country rock sudiste, avec violon, harmonica et rythme endiablé. Son tube «Texas » est parfait, tout comme «The Devil went down to Georgia » («he was looking for a soul to steal »)
Fermez les yeux, vous voilà transportés au cœur de Nashville ou sous le soleil de Californie.
«Welcome to the Hotel California, such a lovely place, such a lovely face. » (The Eagles)
À suivre.
Du rythme et de l’authenticité? – L’Echo