La très éclectique Valentine del Moral raconte cet épisode majeur dans l’histoire de la musique moderne avec éducation, un luxe de détails, un sens certain du suspense, et pas mal d’humour…
Claude Perrier – Livres Hebdo
Revue de presse
Que peut-on encore raconter sur les Beatles qui n’ait déjà été dit et surtout comment narrer tout cela ?…
Et bien, Valentine Del Moral a trouvé le bon angle et réussit parfaitement son idée. Ce ne fut pas simple sans doute et pourtant, en la lisant, c’est limpide, évident et drôle.
En observatrice et en documentariste, elle regarde, imagine, le fameux dernier concert inattendu des Fab Four sur le toit de leur label, Apple (tiens, ça ne vous dis rien cette appellation ?).
30 janvier 1969
Nous sommes le 30 janvier 1969, il fait un froid de canard à Londres, ce qui n’a rien d’original en cette période ni dans cette ville. Pour la première fois depuis deux ans et demi, les Beatles vont jouer ensemble, histoire de promouvoir leur album « Abbey Road », sans public. Ou plutôt si, mais il est six étages plus bas et progressivement tout le monde lève la tête pour voir quatre anges qui montent définitivement vers le ciel. Elle les compare à des Dieux dans la religion grecque, au Christ dans la religion romaine et catholique. Après tout, John Lennon n’a-t-il pas déclaré qu’ils étaient devenus plus célèbres que Jésus lui-même ?… Elle se base sur l’histoire du groupe pour former un récit au-delà des religions, sans les réprouver.
[…]
Voici un récit inventé et authentique, ou presque. Ce dernier concert des Beatles, est le plus long qu’ils n’aient jamais fait. Eh oui, en pleine Beatlemania, le groupe ne jouait pas plus de trente minutes car il ne s’entendait pas tellement les cris des filles et fans étaient forts.
À la base, une idée : réaliser un film documentaire sur les fab four, jouant sur le toit de leur compagnie de disque Apple, en plein cœur de Londres, capter ces images, cet instantané de ceux qui, durant dix ans ou presque ont révolutionné le monde de la pop, du rock, de la musique.
À cet instant fatidique nul ne sait encore que les Beatles gravent sur bande, leur épitaphe. Ni plus. Ni moins.
[…]
Dehors les passants, les quidams en goguette, y compris les policiers qui accourent pour mettent fin à ce carnage musical, eux, restent stupéfaits ; instinctivement, ils perçoivent que ces notes de musique dispersées aux quatre vents londoniens, sonnent comme elles ne l’ont jamais fait auparavant : elles sonnent le glas de ce qui fut, de ce qui restera à jamais le plus grand groupe de rock du monde.
Aujourd’hui. Et à jamais…
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Superbe hommage au dernier concert des Beatles du 30 janvier 1969.
Le nouveau livre de Valentine del Moral célèbre le dernier concert des Beatles. Ils ont choisi l’adresse mythique de leur maison de productions (Apple), à Londres. Choisir n’est pas le bon verbe. Disons que ce concert s’est imposé par la force des choses, de l’Histoire et de leur histoire. Être sur le toit, telle une antenne qui envoie et reçoit toutes les ondes d’une génération. Tout le livre s’articule sur la phrase de John Lennon qui avait dit que les Beatles étaient désormais plus “populaires” que Jésus. C’était vrai. Sa déclaration a déclenché un scandale mondial. Bien avant le net, c’est dire la force de leur parole, de leurs paroles. Valentine del Moral nous fait revivre la mythique journée du concert du 30 janvier 1969, dans une grande fable religieuse. Livre maitrisé de bout en bout. Une merveille. Mieux qu’un témoin oculaire. Tout est d’une grande finesse, avec une grande pertinence dans l’analyse des faits. Sans jamais forcer le trait. Pas un gramme de pédantisme ou de baratin de spécialiste barbant. Sur le toit d’Apple, les rares privilégiés qui assistent au concert sont comme des chrétiens qui voient quatre… Jésus de près ! Et dans la rue, la foule qui se forme peu à peu croit entendre des voix. Ils sont croyants, pratiquants mais ils ne voient rien, comme tous les croyants qui croient sans rien voir. Ringo est le Saint-Esprit. Le bon vivant. George est le fils. Terrible de savoir qu’il est mort, si jeune. Lui, le sage, le bouddha vivant, le bonze qui ne s’immole pas. Paul et John (assassiné par un abruti) sont les pères. Ainsi soit-il.
Le sous-titre de l’ouvrage est explicite : Le concert du rooftop. Et la photo de couverture le confirme, il s’agit de la dernière apparition des Beatles en concert, sauf que cette der des ders aura eu une singularité, à savoir l’absence du public…
Nous sommes le 30 janvier 1969. Vers midi, par un temps maussade et venteux, les Fab Four vont effectivement donner leur dernier concert, mais ils ne le savent pas. Cela fait deux ans qu’ils ne se sont pas produits en public et ce 30 janvier sera un événement qui marquera l’histoire de la « pop music ».
Valentine Del Moral a construit son livre autour de ce « concert » devenu mythique. Elle égrène tout au long de son texte des allers-retours qui donnent à ce 30 janvier toute sa valeur. Ce sont les trajectoires des rares spectateurs présents sur le toit de l’immeuble situé au 3 Savile Row, immeuble qui appartient aux Beatles. Et c’est un certain Michael Lindsay-Hogg qui dirige les cameras chargées de filmer ce concert qui durera quarante deux minutes.
L’auteure nous apprend que l’idée de ce concert pour le moins incongru est née quand les Beatles, en plein tournage de leur film Get Back qui s’intitulera finalement Let It Be, se rendront compte de la nécessité d’une chute. Le film essentiellement composé de répétitions filmées n’avait en effet pas de chute et c’est naturellement qu’un concert filmé s’est imposé comme tel. Encore fallait-il que ce concert soit exceptionnel, et comme du côté des musiciens on ne pouvait changer quoi que ce soit, c’est du côté des spectateurs que l’innovation devait se faire. Et pourquoi pas un concert sans spectateurs, ce qui ne pouvait que satisfaire George Harrison qui éprouvait une véritable phobie des foules après les quatre années ininterrompues de concerts devant des foules hystériques. Différents lieux furent évoqués mais c’est le toit-terrasse de leur immeuble qui fut retenu.
[…]
Valentine Del Moral a su faire de ces quarante-deux minutes de concert un moment exceptionnel en narrant par le menu le concert lui-même et le croisement des rares individus présents sur le rooftop. Pour ceux qui ont vécu ces années, comme pour ceux qui a posteriori apprécient ce qui à l’époque était une révolution, cet opus est nécessaire.
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Le cinquantenaire de l’année 1969 provoque une forte activité éditoriale autour des personnages qui ont rythmé sa folle actualité. Notre sélection.
C’est l’histoire cachée du dernier concert des Beatles ou plutôt, d’un happening improvisé sur les toits, pour les besoins du film Let It Be, avec quelques dizaines de spectateurs épars et transis de froid. C’était le 30 janvier 1969, sur le toit du 3 Saville Row à Londres, siège des bureaux d’Apple, créé quelques mois plus tôt. La française Valentine del Moral narre le mythique Rooftop concert avec une plume très enlevée, qui prend notamment un plaisir jubilatoire à dresser le portrait de celles et ceux, y compris les spectateurs, qui ont participé à ces 42 minutes d’histoire, en jouant de l’imaginaire religieux pour ce qui est la dernière “apparition” des Fab Four.
“Or, en ce 30 janvier 2019, un vent cinglant balaie rageusement la terrasse qui surplombe l’immeuble du 3, Ravive Row sur laquelle les Beatles vont en fin de compte jouer. Tous les ingrédients sont réunis pour leur permettre de réussir leur montée vers le ciel.”
Le 30 janvier 1969, les Beatles ont donné un concert sauvage sur le toit d’un immeuble londonien, celui de leur boite de nuit Apple, et ce concert, filmé, est surtout connu pour être le tour dernier concert public donné par le groupe.
Après deux ans d’absence scénique, ils se produisent sur un toit terrasse devant un public assez clairsemé pour ce qui, même si personne ne peut encore le savoir sera leur chant du cygne.
L’auteur Valentine del Moral passe en revue le déroulé de ce concert , avec une description minutieuse et précise de ces 42 minutes de grâce totale, et cette ascension vers le ciel est vue par l’auteur comme “la dernière rencontre charnelle avec les mortels”.
“Et les Beatles montèrent au ciel” multiplie en effet les comparaisons avec la Bible, la mythologie grecque, et le côté divin du groupe (John Lennon ne s’était il pas comparé au christ?) et pour l’auteur ce 30 janvier 1969 aura été la vraie assomption du groupe anglais.
Cette dimension christique peut faire sourire, surtout que l’auteur y met pas mal de dérision, mais en même temps on est assez proche d’y croire vu le culte énorme que le groupe a pu susciter au cours de ces 50 dernières années..
Un complément idéal au film “Yesterday”, petite pépite estivale qui met en avant la musique des Fab Four et dont on a chanté les louanges il y a quelques semaines…
Valentine Del Moral se saisit du dernier concert du groupe mythique pour béatifier le quatuor.
Il faut prendre le titre au sens propre, les Beatles au paradis. C’est bien du divin dans l’aventure des Beatles dont traite Valentine del Moral avec leur fameux dernier concert, enchaînant les métaphores et les comparaisons avec la Bible, la mythologie grecque, l’Antiquité romaine.
[…]
Ce jeudi 30 janvier 1969 représente pour elle le «jeudi de l’ascension» des Beatles où, après plus de deux ans d’absence scénique, le groupe ressuscite aux yeux du public avant de «monter au ciel» après sa mort, en 1970 et d’atteindre cette aura légendaire. Il faut certes une ardeur de passionnée des Beatles pour se concentrer sur les multiples détails et personnages de ce concert de quarante-deux minutes. Mais Valentine del Moral, grâce à son approche originale et à son humour omniprésent, parvient à nous intéresser à cet événement révélateur de la religiosité propre à la culture de masse.
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J’étais sur l’autoroute hier. J’avais mis des chansons de côté et mon téléphone les jouait aléatoirement. Je les écoutais d’une oreille distraite en regardant défiler le paysage. Sans songer à rien de précis, sinon que l’un de mes grands plaisirs était de revenir quelque part. Et puis dans le casque survient “Hey Jude” et son irrésistible consolation. Je ferme les yeux d’aise. Je souris doucement. Je pense aux gens que j’aime et qui aiment les Beatles. A Paul, à George, à John et à Ringo. Toujours là, avec leurs mélodies parfaites, leur sourire et leur génie, leur musique torsadée autour de nos plus chers souvenirs. De nos plus chers regards. Des harmonies qui, chaque matin, nous donnent assez de force pour affronter l’avenir.
Les Beatles, c’est cela : ça nous raconte. C’est Gilles qui battait la mesure sur ses cuisses pendant le concert de McCartney avec un sourire de grand gamin heureux, c’est les grands yeux de Sigolène quand elle s’est aperçue qu’on partageait la même obsession, c’est les consolations, les seules qui marchaient après la séparation, c’est ma mère qui se repassait inlassablement le grand album bleu avec moi tout gamin aux pieds d’un haut parleur géant. Les Beatles sont ce qu’il y a de plus proche de moi. En vieillissant, ça m’apparait avec de plus en plus d’évidence.
Un matin j’ai reçu ce livre, Et les Beatles montèrent au ciel de Valentine Del Moral, paru fin juin chez Le Mot et le reste. Comme tout ce qui me parait intéressant et chargé de souvenirs, je le mets de côté pour un grand soir d’hiver, quand je serai au fond du trou et que j’aurai besoin qu’on me sauve. Les gens ne le peuvent pas, mais les livres et les Beatles si. Et puis je le connaissais, le concert sur le toit, je n’avais pas besoin qu’on me le détaille, je pouvais le réciter en dormant. Je m’inventais des tas d’excuses bidon, en velléitaire de mauvaise foi. Sauf que ce livre venu de nulle part m’avait été envoyé par une attachée de presse que j’aime bien, qui connait mes penchants pour la littérature autant que pour la musique, qui connait mon travail et mon albatros. Elle m’a eu par les sentiments.
Je ne suis pas étranger aux contingences littéraires qu’impose un concert, à la difficulté de traduire un moment d’exception, une parenthèse dans les existences, en mots. C’est d’autant plus compliqué ici que ce spectacle est devenu iconique, immortalisé par une séquence mythique, destinée à clore le documentaire consacré à l’élaboration douloureuse de Let it be. Ce fut de plus la dernière apparition publique des légendaires scarabées ensemble. Ils n’étaient pas montés sur scène depuis près de 4 ans, après en avoir eu leur claque des cris stridents des fans qui couvraient leur musique. George Harrison, en particulier ne voulait plus en entendre parler. Il fut l’un des plus durs à convaincre de se rendre sur ce satané toit. On envisageait des come-back pompeux, un concert au pied des pyramides, ce genre de choses. Parce que, malgré la tourmente que cela avait déchainé, Lennon n’avait pas tout a fait tort quand il disait qu’ils étaient plus populaires que Jésus. Cela l’interrogeait lui-même et le mettait mal à l’aise. Mais les médias n’avaient pas pris ses nuances en compte. Après avoir avancé les idées les plus incongrues pour se montrer à la hauteur de ce statut démentiel, on fit simple, on allait donner un concert sur le toit du bureau de leur société de production, Apple.
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Elle rend également leurs densités aux silhouettes anonymes et interdites qui se figent dans la rue, sur les trottoirs et qui n’entendent que la musique sans rien voir de ceux qui la jouent. Les gens autour d’eux sur les toits, ceux qui sont là au bon endroit au bon moment. Ceux qui se débrouillent pour escalader et approcher. Ceux qui s’agglutinent d’un air surpris, soupçonneux ou ravis derrière leurs fenêtres.
C’est un morceau de présent qui s’anime, un accident de l’histoire et un moment paradoxal d’éternité. Les businessmen dérangés, les vieux amusés ou effarés, les personnages désuets qui semblent sortir d’un album de Hergé ou d’un film de Tati, les jeunes extatiques. Et puis les flics empruntés appelés pour mettre fin à tout ce raffut, partagés entre la joie de rencontrer les glorieux liverpudiens et tenus par la rigueur de leur devoir. Tout un monde revit. Suspendu, étonné. Assez peu d’applaudissements. La stupeur d’être là. Ils recueillent, sans forcément le vouloir, les cris inquiets d’un amour naissant, vrillé de désir (“Don’t let me down”), cet autre intense et surpris de l’éprouver (“I’ve got a feeling”).
Le monde en bas de la rue s’arrête pour écouter les voix venues du ciel.
En lisant, sans doute que moi aussi, j’ai été l’un de ces anonymes, revivant ce présent foudroyé par une musique inattendue. ça fait trois fois que je me repasse la vidéo du concert. Avec toute l’histoire que Valentine Del Marol m’a contée, toute la transfiguration de ce moment, tout ce qu’ils ont représenté et tout ce qu’ils continuent de représenter pour chacun d’entre nous.
Eux qui ont su comme personne faire partie de nos vies et de nos cieux.
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Le 30 janvier 1969, les Beatles montèrent sur le toit de leur immeuble Apple pour jouer quelques morceaux dans le cadre du tournage du film réalisé par Michael Lindsay-Hogg qui sortirait l’année suivante sous le nom de Let It Be.
Valentine del Moral, libraire, illustratrice, journaliste, auteur et certainement admiratrice éclairée des Fab Four a eu l’idée de raconter l’histoire de ce mini-concert qui sema la pagaille dans le quartier de Saville Row. Les faits sont détaillés et de nombreux arrêts sur image permettent de resituer le contexte ou de présenter les acteurs de ce chant du cygne beatlesien. Certes, l’aficionado n’apprendra pas grand chose, mais il se délectera de ce récit agréable aux références parfois mystiques. On ne monte pas au ciel impunément.
Et les Beatles montèrent au ciel nous donne envie de revisionner nos vieux enregistrements vidéos de Let It Be et d’attendre la fameuse version inédite du film promise pour le printemps 2020, à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’œuvre qui scella officiellement l’aventure Beatles.
Un petit livre de 152 pages à glisser dans les bagages pour les vacances.
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Parfois arrivent sur ta table des livres auxquels tu ne t’attendais pas. Ces Beatles qui montèrent au ciel en fait partie. Parfois des livres inattendus procurent des plaisirs grandioses de lecture. Ces Beatles qui montèrent au ciel en fait partie.
En 150 pages, Valentine del Moral évoque le dernier concert des Beatles, celui du 30 janvier 1969 qui s’est déroulé sur le toit de leurs nouveaux locaux au 3 Saville Row.
Le récit de Valentine del Moral est aussi détaillé que romanesque. Il s’appuie sur un luxe de détails véridiques, sur un luxe de paroles échangées, de gestes effectués, d’actes retenus ou non. Au gré du déroulement de cette journée très particulière, à la fin de laquelle on voudrait avoir sous la main une machine à remontée le temps, Valentine del Moral se permet (parce qu’elle le vaut bien) de petites digressions, de petits à-côtés.
[…]
Mais il n’y a pas que le fond. Oh non ! La narration de Valentine del Moral allie aussi le fond que la forme. Parlons-en donc de la forme. L’écriture de Valentine del Moral emporte le lecteur dans cette journée sans temps mort en n’en laissant justement aucun au lecteur. Sa plume est belle, envoûtante, digressive, passionnée et passionnante.
Et puis surtout, Valentine del Moral opte pour un parti pris stylistique consistant à rendre ce concert aussi mythique que biblique. Mythique il l’est devenu tout seul : de part le nom des Beatles, devenu mythique, de part les circonstances (concert inattendu mais ultime concert du groupe, sur un toit, sans autorisation), devenues mythiques. Mais biblique il ne le devient que par la volonté d’une femme : Valentine del Moral qui donne aujourd’hui notre lecture de ce jour, fait des Beatles des figures christiques, de leur entourage des saints, des apôtres et parfois des traîtres. Que cela soit écrit et fut accompli !
Pour conclure sur une note polémique (un peu facile et grandement gratuite, je vous l’accorde), les détracteurs des Beatles et les tracteurs des Stones diront que si Valentine del Moral fait des Beatles des figures christiques, il reste un vide qu’ils seront prompts à remplir : il reste une place pour des figures divines que seront ces satanés Stones qui roulent toujours…
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Yesterday m’a emballé. Ce film de Danny Boyle, où les Beatles n’existent pas mais où un artiste se souvient de toutes leurs chansons, réveille une belle nostalgie chez les gens de mon âge et sert d’excellente introduction à leur musique pour les plus jeunes. Et pousse à en savoir davantage. En lisant par exemple. En français, on ne peut manquer Revolution in the Head (Le mot et le reste), où Ian MacDonald analyse tous les titres des Beatles. Ni Ils montèrent au ciel : le rooftop concert des Beatles (même éditeur) de Valentine del Moral, qui narre le dernier concert des Beatles, le 30 janvier 1969, sur le toit de leur compagnie Apple Records (on en a parlé dans ces pages dernier).
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C’est un fameux magical mystery tour !
C’est leur dernier concert et les Beatles ne le savent pas encore. Après deux ans d’absence
scénique, ils se produisent sur un toit terrasse dans un vent furibond, sans filles
hystériques, devant un public clairsemé. De ce mythique concert du Rooftop l’auteur
tire un récit décalé. Elle pose un regard vif, informé, souvent drôle sur ces 42 minutes
aux allures christiques. Une pépite à déguster.
Michel Dufranne chronique le livre de Valentine del Moral qui l’a “emporté”, dans La Matinale de La Une.
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Pour les Beatlemaniaques, le 30 janvier 1969 est marqué d’une pierre noire, même si l’événement est historique. Ce jour-là,le quatuor de Liverpool donnait son ultime concert, sur le toit de l’immeuble où se trouvaient les bureaux de sa société, Apple Corps : 42 minutes d’une performance organisée à la dernière minute et interrompue par la police londonienne. En 150 pages au ton décalé et fourmillant d’anecdotes, Valentine del Moral raconte cet improbable et incroyable concert du rooftop, dernier soubresaut d’un groupe en fin de vie qui n’avait pas encore réalisé que la séparation était inéluctable.
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Il fut un temps ou on était soit Beatles, soit Rolling Stones. Pop inventive et sautillante ou rock poisseux, il fallait choisir. Pour ma part, j’étais plutôt amateur du second. Quoique, en y réfléchissant, pas tout le temps : de Help à Penny Lane au moins, j’achetais tous les 45-tours.
On n’échappe jamais tout à fait aux Beatles. Et Valentine del Moral le sait bien : libraire en livres anciens, diplômée de muséologie, elle est sans doute plus consciente que quiconque du fait que les quatre garçons (garçons pour toujours, éternellement jeunes) font partie d’un indéniable patrimoine.
Leur carrière proprement dite est pourtant courte : 1962–1969. En janvier de cette dernière année, tout près de la rupture, donc, ils enregistrent leur dernier disque et tournent avec Michael Lindsay-Hogg le documentaire qui s’intitulera Let it be (1970). C’est dans ce double cadre que, le 30 du mois, ils se produisent sur le toit de l’immeuble abritant, au 3, Saville Road, à Londres, leur propre société : Apple. Concert privé, et le plus public qui soit, tous les passants des environs se trouvant contraints de lever les yeux et d’entendre une musique tonitruante tombée du ciel. Sans parler des jeunes gens travaillant dans le quartier, qui se hâtent de grimper sur les toits voisins pour profiter de « cette session d’enregistrement qui ne devait être qu’une scène de film, qui devient un concert, qui va se révéler un des épisodes majeurs de la culture pop » (1).
Valentine del Moral raconte le rooftop concert. C’est-à-dire qu’elle décrit les images enregistrées par les caméras de Lindsay-Hogg, placées sur le toit, mais aussi dans la rue, pour un micro-trottoir improvisé, et dans l’entrée de l’immeuble, où elles filmeront l’intervention de la police après 42 minutes de musique non autorisée.
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Si bien que, en fin de compte, la fascination des uns et des autres, et de l’auteure elle-même, habilement interrogée, renvoie le lecteur à son propre regard. Cette histoire de musique est, au moins autant, une affaire de regard. Ce qui serait moins évident si on se cantonnait dans le reportage, auquel l’exactitude et le souci de précision exhaustive pourraient faire penser. L’écriture, cependant, nerveuse et bondissante comme la musique qu’elle évoque, suffirait à situer clairement ce petit livre dans le champ de la littérature. Quel genre ? Comédie — unités de lieu et de temps parfaites, personnages en costumes trois pièces montant se percher sur les toits, policiers un brin abrutis… ? Roman ? Les incessantes incursions dans la conscience des témoins pourraient y faire songer. Et, surtout, la mise en œuvre de thématiques structurantes, au premier rang desquelles la référence au christianisme, annoncée dès le titre, et qui prend vite des allures de métaphore filée : Paul, « ressuscité le trentième jour du mois de janvier », « revient (…) des morts » après deux ans de silence ; lui et ses trois complices constituent « une Trinité à quatre » avec Pères (Paul et John), Fils (George) et Saint-Esprit (Ringo) ; les Fab Four, montant au ciel, ne diffèrent pas « en cela (…) de Jésus, l’Agneau de Dieu qui, par son sacrifice, sauve (…) l’humanité » ; la foule qui s’agglutine dans la rue, « comme la multitude qui accompagnait Jésus sur les bords du lac de Tibériade, (…) attend inconsciemment un miracle. Une multiplication des pains ou un truc du genre ».
… Ou comment reprendre les mots d’une très vieille histoire pour dire la naissance d’une ferveur qui est aussi une des formes les plus caractéristiques de notre modernité.
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“ C’est leur dernier concert et les Beatles ne le savent pas encore. Après deux ans d’absence scénique, les Fab Four choisissent de se produire sur un toit terrasse dans un vent furibond, sans filles hystériques, devant un public clairsemé.”
le 30 janvier 1969, à Londres, sur le toit de l’immeuble abritant leur maison de disques, les Beatles jouent un concert, enfin pour être plus proche de la vérité que nous raconte Valentine Del Moral, ils se font filmer pour mettre un terme à leur nouveau film “ Let it be” qui illustrera l’album éponyme à venir. Depuis un concert houleux à San Francisco fin 66, le groupe, fatigué de terminer les concerts à moitié à poil, les oreilles saignant sous les hurlements des groupies n’est plus remonté au front. Les plus grands rockers du début des 60’s sont devenus les icônes de la pop mais ont perdu de leur fureur primitive, obladi oblada…
Les Beatles ne sont plus un groupe mais ce matin là, quatre garçons dans le vent de janvier faisant de la promo, tout heureux de se retrouver tous les quatre après les tentatives de départ de Ringo Starr ou de George Harrison, la mort supposée de Paulo et les guerres d’égo entre ce dernier et Jésus Lennon. Tournant aux amphets à leurs débuts à Hambourg, ils ont depuis découvert et adopté la marijuana avec Dylan, le LSD avec leur dentiste, la coke, l’héro et Yoko Ono et tout cela, a laissé des traces. C’est cet événement que U2 n’a nullement inventé dans son clip “where the streets have no name” que nous raconte avec intelligence et beaucoup de malice Valentine del Moral.
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Le concert n’est pas fameux, déconnecté de la réalité d’un groupe de rock de l’époque, pas un des sommets de la carrière des Quatre de Liverpool mais intelligemment, brillamment, l’auteure en fait une des pierres angulaires d’un mythe qu’elle construit habilement et qu’elle déconstruit tout aussi allègrement.
A savourer “while my guitar gently weeps”.
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Les Beatles auraient envisagé de donner leur dernier concert en Tunisie, au sein de L’Amphithéâtre antique d’El Djem.
Dans son livre, “Et les Beatles montèrent au ciel”, la journaliste Valentine Del Moral relate, minute par minute, l’histoire du dernier concert des Beatles, son avant et son après, dans un récit décalé.
Le 30 janvier 1969, après deux ans d’absence, les Beatles donnent leur dernier concert, avant leur séparation en 1970. Le concert du Rooftop, un concert mythique. “Ils se produisent sur un toit terrasse dans un vent furibond, sans filles hystériques, devant un public clairsemé”, décrit le résumé. C’était dans un froid glacial, sur le toit de l’immeuble abritant leur maison de disque. “Ringo y apparaît en Saint-Esprit, George en Fils, John et Paul en Pères”. 42 minutes, cinq titres en boucle : Get back, Don’t let me down, I’ve got a feeling, One after 909, Dig a Pony.
Les Beatles sont interrormpus par la police, à cause de plaintes du bruit et des problèmes de circulation. Oui, on se demande aussi comment ont-ils osé ces agents !
Pour revenir au livre, Valentine Del Moral y reconstruit les événements et les dialogues, comme si elle y était. Un voyage dans le temps qu’elle partage avec ses lecteurs.
Les Beatles, en Tunisie ?
Avant de monter sur ce toit, les Beatles auraient envisagé de donner ce concert en Tunisie, au sein de L’Amphitéâtre antique d’El Djem. Nova Book enregistre cet extrait (retranscris ci-dessous).
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Quarante-deux minutes. C’est la durée exacte du concert d’adieu que les Beatles donnent ce 30 janvier 1969, à midi, sur le toit de l’immeuble de leur compagnie Apple Corps, au 3 Savile Row, avant d’être interrompus par les bobbies. Les quatre garçons dans le vent de Londres – l’hiver anglais est plutôt frisquet – ont le temps de jouer neuf prises de cinq chansons. Qui a eu l’idée de ce happening aérien, loin de l’hystérie collective qui accompagnait les sorties des Fab Four quand ils arpentaient encore les scènes du monde ? On ne sait plus très bien. Peu importe. John, Paul, George et Ringo sont là, prêts à jouer devant la caméra de Michael Lindsay-Hogg.
Depuis le début de l’enregistrement de Let It Be, le réalisateur capte l’ambiance délétère qui règne au sein des Beatles. L’album donnera son nom au film, sorti en 1970, témoin de l’agonie du plus grand groupe du monde. Valentine del Moral raconte ce chant du cygne en plein air dans ses moindres détails, à partir d’une étude scrupuleuse des plans tournés à l’époque – le réalisateur Peter Jackson prépare un nouveau montage à partir des 55 heures de rushs de Let it Be. Ce véritable tour de force littéraire s’accompagne d’arrêts sur images informatifs et malicieux qui éclairent cette Ascension et filent la métaphore religieuse. Les Beatles étant plus populaires que Jésus, dixit saint John Lennon, ils devaient bien eux aussi monter au ciel.
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Par un froid de canard, le 30 janvier 1969, les Beatles firent une dernière apparition sur le
toit de leur label, à Londres. Avant de tirer leur révérence et « monter au ciel », raconte
Valentine del Moral qui fait de ce fameux concert du rooftop un récit christique.
Lassés par l’hystérie collective qui entourait chacun de leur concert, les Beatles ne s’étaient plus
produits en public depuis le 29 août 1966 à San Francisco, bouclant alors une tournée américaine éprouvante. Trois bonnes années plus tard, George Harrison, l’esprit désormais empli de la sagesse du Bouddha, demeurait le plus réfractaire à tout projet consistant à monter sur scène et à affronter la horde des fans. L’idée refit pourtant surface à la faveur du film que Michael Lindsay-Hogg consacrait au making off de l’album Let it be , initialement appelé Get back. Aux séances d’enregistrement, il jugea bon d’ajouter quelques prises dans lesquelles les Fab Four joueraient ailleurs qu’en studio. Mais où ? Comment concilier concert et absence de tout public ? Pour McCartney, la bonne solution était celle d’un naughty concert (un concert canaille). Les idées fusent : Lennon propose un asile de fous, Ringo la cathédrale de Liverpool (on peut rêver mieux comme plan canaille) quand McCartney la joue charitable avec un orphelinat et que Yoko Ono, vrai faux cinquième membre des Beatles, en artiste conceptuel, propose un concert devant des sièges vides symbolisant «tous les gens de la terre».
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De ce cultissime concert du rooftop, dernière apparition « publique » des Beatles avant l’implosion finale, Valentine del Moral fait le récit christique dans son passionnant Et les Beatles montèrent au ciel. On y voit un groupe quasi déifié planétairement effectuer son Ascension sous le regard de l’Évangéliste Lindsay-Hogg. Une Ascension-Apothéose tant les Beatles alignent des titres puissants dont ce Get back entêtant qui aurait dû donner son titre à l’album avant que Let it be, à la solennelle mélodie, ne l’emporte. Si tel saint Thomas, il fallait voir pour croire, avec les images du rooftop, les fans des Beatles. n’avaient plus aucun doute sur la divinité rock dont étaient nimbées leurs idoles.
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Le 30 janvier 1969, à l’heure du déjeuner, il faisait à Londres un vrai temps de chien. Froid, pluie, et un résidu de smog dissipé par un vent à recoiffer un hippie. Pourtant, sur le rooftop du siège de leur compagnie, Apple, au 3, Savile Row, Mayfair, La Mecque des tailleurs, les Beatles, Paul, Ringo, George et John, s’installent et commencent à jouer et à chanter, en plein air, sans public ou presque, juste quelques intimes, leurs femmes {Pattie Harrison, Yoko Ono, Maureen Starr, mais pas Linda McCartney, enceinte), et leurs collaborateurs, accompagnés du pianiste Billy Preston, un de leurs complices « d’appoint», comme Eric Clapton. C’est George Harrison, pourtant réputé cool, qui avait imposé cette idée, après bien des propositions extravagantes. Exténué par toutes ces années marathon de disques et de shows, toutes ces fans hystériques, il était devenu agoraphobe, et avait même refusé que le groupe s’approche du bord de la toiture, afin de saluer les quelques Londoniens, qui, d’en bas, avaient fini par comprendre ce qui se passait, et, à défaut de voir, écoutaient. Quelques petits futés, travaillant alentour, étaient montés sur les toits de leurs propres bureaux, et ont pu assister, de loin, au spectacle. Unique, mythique, culte.
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La très éclectique Valentine del Moral raconte cet épisode majeur dans l’histoire de la musique moderne avec érudition, un luxe de détails, un sens certain du suspense, et pas mal d’humour, dans un style assez “rock critic”, comme si elle y avait assisté, et nous avec elle. Tout au long du livre, elle établit des parallèles entre cette « Ascension » des Beatles (« plus populaires que Jésus », avait fanfaronné imprudemment Lennon dans une interview, en mars 1966) et des épisodes des Evangiles concernant le Christ. Un peu tiré par les cheveux parfois, mais original, et il est vrai qu’il est beaucoup question de religion dans les paroles des chansons des Beatles. Let it be, par exemple.