Revue de presse
L’histoire commence pendant la guerre de 39 – 45. Dans ces années-là, le réconfort est venu d’une voix sur les ondes américaines et européennes : c’est celle de Frank Sinatra.
Aujourd’hui, Pop N Co est Francis Albert Sinatra, dit The Voice, un homme qui a traversé le siècle.
Il n’a écrit quasiment aucune des chansons qu’il a interprétées mais chacune d’entre elles raconte sa vie autant que l’histoire des Etats–Unis.
Sinatra a inventé la figure moderne du chanteur et de la pop star.
Il a susurré l’amour romantique aux oreilles des filles. Il s’est marré avec ses potes du rat pack, qui faisaient imaginer à ses auditeurs masculins, qu’eux et lui, étaient copains.
En 1994, à l’occasion d’une cérémonie où un prix lui a été remis, Bono, leader du groupe U2 a déclaré :
“Franck Sinatra n’a jamais aimé le rock’n’roll, mais ce n’est pas réciproque. Les gens du rock’n’roll adorent Sinatra parce qu’il possède tout ce que nous recherchons : la classe et l’attitude. Une grosse attitude. Les rockeurs font semblant d’être des durs, mais ce type, c’est le chef. Le caïd de la pop.”
Mesdames et messieurs, soyez prêts à accueillir un homme plus lourd que l’Empire State Building et aussi célèbre que la statue de la liberté.”
Jusqu’à midi, Pop N’ Co est une plongée dans une vie faites de chutes et de gloire.
Sur sa tombe, Frank Sinatra a choisi les mots suivants comme épitaphe : le meilleur est à venir.
Les invités
– Steven Jézo Vannier, auteur de la biographie “Franck Sinatra, une mythologie américaine”. Il est spécialiste de l’univers rock et contre-culturel américain des années soixante.
– Valli, chanteuse, journaliste et productrice de radio franco-américaine.
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Une passionnante biographie de Frank Sinatra vient d’être publiée aux éditions Le Mot et Le Reste. Elle est écrite par Steven Jezo-Vannier, se lit comme un roman et documente, de façon précise et contextualisée, la vie et la carrière de ce fils d’immigré·e·s italien·ne·s, qui devint la voix la plus célèbre du monde.
Réécoutez la chronique de Rebecca Manzoni sur le site de France Inter
Quand en 1932, à l’âge de 17 ans, Frank Sinatra se lance dans une improbable carrière de chanteur, il est loin de se douter qu’il deviendra la plus grande star de la musique américaine et tournera dans plusieurs films majeurs. Comment, en effet, ce gamin frêle et timide, issu de la communauté italo-américaine de Hoboken. New Jersey pouvait imaginer une carrière étourdissante de plus de 60 ans lors de laquelle il côtoiera trois générations d’entertainers – du jazz à la pop en passant par le blues et le rock – qu’il dominera de son ombre ?
C’est à ce destin hors norme que Steven Jezo-Vannier, davantage habitué aux contre-cultures, s’attaque dans Frank Sinatra. Une Mythologie Américaine. De loin la meilleure biographie de l’artiste écrite en français tant par sa documentation foisonnante que sa passionnante narration.
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Au début des années 60, Frank nouera une relation contrariée avec JFK qu’il aimera sincèrement avant d’être meurtri par le désintérêt progressif du président. Démocrate de toujours, il soutiendra pourtant Ronald Reagan qui deviendra son ami en l’honorant bien davantage qu’aucun des Kennedy n’avait su ou voulu le faire.
Amateur de jolies femmes, on le verra aux bras de Lana Turner, Marilyn Monroe, Lauren Baccal ou Mia Farrow avec qui il convolera éphémèrement. Décédé en 1998, celui qui initia le 33 tours ou l’album concept, aura influencé autant Jim Morrison, Iggy Pop que Bruce Springsteen ou Bono.
Au final Frank Sinatra c’est plus de mille chansons enregistrées dont les inoubliables Lady is a Tramp, My Way, New York, New York, ou Strangers in the Night, 600 millions de disques vendus, un record juste derrière les Beatles et Presley, et 74 films tournés dont les inoubliables Tant qu’il y Aura des Hommes, L’Homme aux Bras d’Or ou Un Crime dans la Tête.
Que dire de plus ? Chapeau l’artiste !
La chronique intégrale est à retrouver sur Les Obsédés textuels
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C’est une première. Il n’existait pas, en français, d’ouvrage de cette envergure sur cette figure américaine. Une synthèse de toutes les recherches, témoignages, interviews réalisées aux États-Unis.
Ce portrait richement illustré retrace le bouillonnant âge d’or de l’un des plus grands « entertainer » du XXe siècle.De sa plume alerte, Steven Jezo-Vannier nous brosse un portrait très réussi qui, s’il n’omet pas les zones d’ombres met aussi en avant les immenses qualités de Frank Sinatra.
Le texte débute avec l’arrivée d’une modeste famille d’origine sicilienne, les Sinatra, à Ellis Island en 1900, raconte les circonstances de la naissance de Franck le 17 décembre 1915. On survole les grands moments de la vie de Sinatra de son enfance à Hoboken dans le New Jersey aux derniers concerts en 1994 en passant par ses premiers adieux à Los Angeles en 1971 à . Pour ce faire, Steven Jezo-Vannier organise la narration autour de quatre grands chapitres : la naissance du chanteur (1915 1944 ) la naissance d’une star (1944 1952) la naissance d’un mythe (1961 1971) et la naissance d’une légende (1971–1988).
Au fil des pages, on suit l’ascension fulgurante de ce roi de la musique populaire, son statut de chanteur dans les relais pour routiers à celui de star mondiale. Le lecteur voyage entre New York et Miami, Los Angeles et Las Vegas au grès des concerts marquants de « The Voice », surnommé aussi « Ol’ Blue Eyes» parce qu’il faisait défaillir les femmes. L’auteur raconte l’hystérie des concerts de ce jeune crooner qui attise la déviance et la délinquance juvénile, attise les aspirations sexuelles de milliers d’adolescentes. Pendant l’entre deux guerre, sa voix, l’une des plus écoutées en Amérique, attire les foules. Le phénomène prend des proportions inédites en 1944 : il touche alors des cachets de 3000 dollars /semaine. Idole de la jeunesse américaine des années, Franck Sinatra aura vendu des centaines de millions de disques à travers le monde. Acteur de cinéma, il est adulé par des stars du grand écran telles Ava Gardner, Marilyn Monroe ou Mia Farrow. Franck Sinatra qui fréquenta étroitement près d’une douzaine de présidents américains a surtout porté son soutien au Parti démocrate, dont John F. Kennedy lui dut en partie son élection de 1960. N’étant pas officiellement invité aux funérailles, on y apprend que le chanteur fortement affecté, resta cloitré chez lui à pleurer durant trois jours. On note aussi les engagements courageux du chanteur en faveur de l’égalité raciale ou contre l’antisémitisme, il y eut enfin la face plus sombre, même si elle est loin de résumer un personnage aussi complexe, comme ses relations avec la mafia, ses tentatives de suicides ou ses caprices de star.
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En 526 pages, cet ouvrage réussi à capturer la personnalité complexe et compliqué du chanteur. Il est à la fois plus grand artiste du monde et son propre porte-parole les plus sévères. Harry Belafonte a souvent déploré les anecdotes racistes que Frank Sinatra et Dean Martin portaient à Sammy Davis Jr. Illustré des pochettes 33 tours de l’époque, le texte offre une analyse de la discographie, évoque les enregistrements, les conditions dans lesquels ils ont eu lieu, parle des musiciens de Count Basie sans oublier le fameux et prestigieux Rat Pack (Dean Martin, Sammy Davis Jr., Peter Lawford, Joey Bishop).
Un ouvrage indispensable non seulement aux fans mais aussi à tous ceux qui voudront découvrir la vie et l’œuvre de cet immense artiste qui a marqué le 20ème siècle de son empreinte et reste encore aujourd’hui très populaire dans le monde entier.
La chronique intégrale est disponible en ligne
L’écrivain Steven Jezo-Vannier sort une biographie sur Frank Sinatra « Une mythologie américaine »
Frank Sinatra une légende, un mythe dans une nouvelle biographie de Steven Jezo-Vannier
Qu’on l’appelle « Ol’ Blue Eyes », « The voice », Frank Sinatra, incarne l’Amérique des années 50 et Steven Jezo-Vannier sort à son tour, une biographie de l’artiste planétaire. Le nom du livre « Une mythologie américaine » paru chez « Le mot et le reste » retrace les années de gloire d’une musique contemporaine intemporelle, l’album concept et 33-tours.
Le livre retrace la vie de Francis Albert Sinatra, né à Hoboken dans le New Jersey en 1915. Sa voix, ses qualités d’interprète et son sens de la musique ont assis sa popularité, d’une longévité inédite, jusqu’à sa mort en 1998.
Fils d’immigrés, engagé contre la pauvreté et l’intolérance, fervents démocrate et partisan des droits civiques, self-made-man qui a chuté pour mieux ressusciter, acteur et homme d’affaires au tempérament volcanique et séducteur invétéré, Sinatra avait tout pour devenir le héros américain du XXe siècle.
Ami des stars, intimes des présidents et des parrains de la mafia, il incarne la mythologie de ce pays avec toutes ses parts d’ombre.
Retrouvez l’annonce et la web radio Sinatra en ligne
Être né en 1915 – comme Billie Holiday -, quasiment avec le 20e siècle, aux Etats-Unis, à Hoboken (dans le New Jersey, en face de New York), issu de l’émigration sicilienne a forcément des conséquences sur la formation de l’individu. Frank Sinatra n’a jamais renié ses origines. Ni l’importance de sa mère, Dolly, dans sa carrière. Ses liens avec la mafia, notamment avec « Lucky » Luciano, ont beaucoup joué dans sa chute en 1951 et dans sa renaissance en 1953.
Faire la biographie du chanteur/comédien, c’est aussi, au-delà du talent, faire l’histoire des Etats-Unis, de son modèle d’exclusion – des Noirs mais aussi des Italiens, des Juifs – et de la place de la mafia particulièrement dans l’industrie de l’amusement, l’entertainment. Jerry Lewis l’avait aussi souligné dans son autobiographie, un « Parrain » – voir le film – était nécessaire pour avoir des engagements face à d’autres parrains. Comme l’avais souligné Ronald L. Morris, sociologue, dans « Le jazz et les gangsters », musiciens et gangsters viennent du même milieu et n’ont pas d’autre moyen de s’intégrer dans cette société WASP – Blanc, anglo-saxon, protestant. Steven Jezo-Vannier retrace dans « Frank Sinatra, une mythologie américaine », la carrière du p’tit gars de Hoboken, premier américain de la famille, qui s’est construit en même temps que le pays lui-même. Il en est la personnification et le résultat. Y compris sur le terrain de la répression : comme la plupart des soutiens de Roosevelt, il est soupçonné par le FBI d’être « communiste » au moment du déclenchement, en 1947, de la guerre froide.
C’est une première. Il n’existait pas, en français, d’ouvrage de cette envergure sur cette figure américaine. Une synthèse de toutes les recherches, témoignages, interviews réalisés aux Etats-Unis. L’auteur met en évidence les influences : « Bing » Crosby, premier chanteur populaire, Tommy Dorsey, tromboniste et son deuxième employeur qui le fera connaître et Billie Holiday à qui il a pris la tragédie personnelle infusée dans les airs de Broadway et le découpage du temps.
La dernière partie, sur les années de gloire, hollywoodiennes, sont les plus connues mais elles recèlent quelques secrets. La fin, comme souvent, n’est pas « glorieuses ». La question reste dans l’air des raisons de la longévité du mythe…
Pour les francophones, la traduction des paroles des chansons fait partie de l’intérêt de l’ouvrage.
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À peine trentenaire, Steven Jezo-Vannier est l’auteur prolifique d’une dizaine d’ouvrages sur l’Amérique, les coulisses et autres recoins de l’Amérique (dont, en 2010 et chez le même éditeur, le salué San Francisco, L’Utopie Libertaire Des Sixties). Aujourd’hui, il entame crânement l’ascension d’un pic, d’une éminence (d’où les 600 grammes de texte de l’ouvrage), en la personne de Francis Albert Sinatra, hâtivement étiqueté chanteur et acteur instinctif (le talent sans travail n’est qu’une sale manie, comme le chantait Brassens). Face à pareil ouvrage, on attend, bien plus que les angles inédits inimaginables (la mafia, les drogues, les femmes, d’autres turpitudes encore…), une façon particulière de nous tenir la main le long de la saga de cet enfant du siècle (dernier). Le pari est remporté haut la main, grâce aux contraintes de la collection qui imposent à l’auteur de se recentrer sur l’essentiel, à savoir la musique. Saviez-vous que […] Ou que le chanteur avait assumé 24 sessions d’enregistrement en 1947 ? À franchement parler, nous non plus, et c’est ce qui fait la saveur d’une nouvelle visite de cette mythologie américaine.
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Encore un livre sur Frankie, le crooner à la voix de velours? Il semblerait que ce travail de qualité, cette nouvelle biographie soit définitive car elle montre que le personnage a aujourd’hui acquis, avec le recul, la force du mythe.
Le mérite de cet ouvrage d’un spécialiste de musiques rock et de la contreculture, Steven Jeso-Vannier qui a déjà donné douze livres aux éditions marseillaises LE MOT ET LE RESTE est de réunir une biographie précise, très documentée en cinq parties chronologiques qui suivent aussi son évolution musicale, ses débuts, ses premiers succès, sa formidable ascension, ses échecs.
Cinq copieuses sections qui vont de Frankie boy ou la naissance d’un chanteur (1915–1945) à Ol’blue eyes ou la naissance du mythe (1971–1998), sans oublier The Voice ou la naissance d’une star (1944–1952), The Pack Master ou la Renaissance d’une star (1952–1961) et The Chairman of the Board ou la naissance d’un mythe (1961–1971). On le voit, rien qu’à ces titres, le parcours de Sinatra est tout sauf ordinaire: il a quelque chose du phoenix, indestructible, éternel : on peut lire l’introduction, intitulée à juste titre “All or Nothing at All”, titre de son premier succès, qui est devenu aussi sa devise, le fil conducteur de sa vie. Et aussi les dernières pages “Jusqu’au bout” qui attestent que Sinatra a réussi à fabriquer son image, créer un personnage qui épouse l’histoire de l’Amérique au XX ème siècle; il incarne le self made man, figure archétypale de l’American dream. Number one des charts, il pouvait déclencher l’hystérie des bobby soccers, d’où son surnom de “sultan des pâmoisons” mais tourner aussi la tête aux stars; il était l’ami des politiques, proche des Kennedy mais aussi des parrains de la mafia. Il fut encore un ami fidèle (son rat pack) qui s’engagea courageusement dans le combat pour les droits civiques.
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Sinatra est à part, il a fait de la chanson en Amérique une forme d’art. Si sa longue vie fut un roman, ce livre exhaustif mais jamais ennuyeux se lit aussi comme un roman. Le récit suit de nombreuses pistes, de multiples voix qui dessinent le portrait d’une personnalité hors norme, complexe, parfois peu attachante. “Fan de Gatsby le Magnifique, il était toutes les facettes de l’Amérique dans ses combats comme dans ses excès.” L’auteur s’est attaché avec brio à évoquer autant la musique que le personnage : on peut lire ces pages d’un trait ou s’attarder sur un chapitre particulier qui renvoie toujours (l’une des marques de fabrique de la maison d’édition) à des albums précis, des enregistrements, des concerts, l’origine de certaines chansons. Il y en a tellement, environ 2000, créations ou reprises qu’il a su s’approprier “I’ve got you under my skin”, “Black magic”, “Fly me to the moon”, “Come fly with me”,“Smile”, “My way”, “It was a very good year”, “One for my baby”, “In the wee small hours”...
L’auteur, fasciné par son formidable sujet, a réussi son coup : Sinatra demeurera dans nos mémoires pour sa voix au phrasé exceptionnel, sa perception très claire du sens, son intelligence du métier. Maître de sa voix et de l’orchestre, il savait gérer l’intensité, faire monter la pression. Son plus grand talent peut être réside dans l’émotion qu’il suscitait, car il a mis sa voix au service de paroles qu’il n’avait pas écrites mais qu’il vivait complètement. Et dans lesquelles son public se reconnaissait totalement.
NB: soulignons encore la mise en page soignée, une bibliographie et discographie précises.
Lisez la chronique complète sur les DNJ
“Basique, l’essentiel de la musique” a sélectionné le livre de Steven Jezo-Vannier dans sa liste de conseils.
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