EXTRAIT
Le Grateful Dead est le représentant du rock psychédélique, de cet acid rock qui tente de retranscrire, voire de synthétiser, la double signification du mot « trip ». Le groupe est aussi et surtout le porteur d’une certaine vision de la musique, spirituelle, transcendantale, à laquelle on donne le pouvoir de changer le monde, non plus selon les vieux critères du protest song, propre au début des années soixante, mais avec la magie des « bonnes ondes » et des vibrations électriques propulsées par les guitares.”
Revue de presse
« Impressionnant !
Dead freak devant l’Éternel (“Anthem of the sun” rapporté d’Allemagne en disque béni en 1968, Jerry Garcia descendu de son poster pour jouer l’intégralité de “Live Dead” dans ma chambre de cite-U dès le premier trip) – le bouquin de Steven Jezo-Vannier m’a scotché, m’apprenant (presque) tout d’un groupe que je pensais connaître sur le bout des doigts.
Comment un jeune type peut-il non seulement avoir pour un groupe né bien avant lui ce sens encyclopédique du détail, mais surtout le talent de sortir ceux qui comptent, ceux qui expliquent le pourquoi du comment, ceux qui sont à l’origine de chaque chose, de chaque acte, de chaque disque, de chaque morceau… ceux qui éclairent et mettent en perspective, loin du bruit journalistique, loin des clichés, loin des idées reçues et des banalités.
Autrement dit, dans ce livre, tout est nécessaire et essentiel, rien n’est superflu.
Il est bien entendu indispensable à tout amateur du Grateful Dead, mais aussi aux autres, qui découvriront un groupe qui sait tout jouer, leur fournissant – entre autres – une discographie absolument exhaustive du groupe, de chaque membre et de leurs groupes annexes respectifs.
Pour l’embêter on lui dirait bien qu’il s’est un peu emmêlé les pinceaux sur le personnel de “If i could only remember my name” le premier album solo de David Crosby, oubliant entre autres Jorma Kaukonen, mais ce serait pédant et on se fouette de l’avoir fait. »
“Grateful Dead- Sefronia
Tout d’un coup, trois bouquins sortent et ils racontent presque toute notre culture dite musicale : tout le 20eme siècle y passe, des balbutiements aux derniers souffles technologiques. L’un empile les musiques noires venues de si loin. L’autre raconte la révolution Pop Rock électrique et ses racines campagnardes. Le troisième énumère tous les fous de sons depuis le début du siècle, avant même Eric Satie.
À travers la musique noire, on remonte évidemment aux rythmes ancestraux, avant même l’esclavage. Le choc des sensibilités blessées des Africains et le contact avec les instruments et la musique romantique blanche va faire le reste.
À travers un seul groupe, le Grateful Dead et son maitre Jerry Garcia, on en apprend sur le Blues, la Country, le Rock, la révolution psychédélique puis les montagnes russes : LSD, Light Show, Acid Test, Festivals, Parties, révolution sexuelle et tournées mondiales, l’avènement d’une industrie musicale générée par les apprentis sorciers hippies.
Quant aux sons, du classique aux modernes – musiques sérielles, concrètes, répétitives, minimalistes ou techno, digitales, muzak… tous les penseurs, ingénieurs, compositeurs, bidouilleurs, bricoleurs qui vont gravir la montagne sacrée des ondes sonores, des vagues, des nappes et des possibilités.
Dans le premier, Great Black Music, Philippe Robert résume 110 albums : en une double page, le meilleur de chaque artiste (ou groupe). Sa vie, son style, son apport, la pochette du meilleur album… Puis 2 listes: les autres albums datés et une poignée d’artistes proches.
Intelligent et efficace, même s’il manque des Cubains et des Africains, car l’auteur a choisi l’Amérique comme creuset avec une excroissance jamaïcaine importante. Mais c’est une liste de merveilles allant de Billie Holiday à nos jours, avec Sly, Jimi, Betty Davis, Otis ou Sun Ra, et tous les surdoués du blues, de la Soul, du Reggae-Dub, et même des maudites comme Millie Jackson, Jill Scott Heron et tant d’autres, bref surapprouvé par NOVA.
Pour Grateful Dead, évidemment c’est centré, mais le Dead a débuté bien avant le groupe lui-même et fut environné de plein d’évènements à conséquences mondiales : drogue, Vietnam, révoltes, émeutes, réseaux répression, trouvailles de synthés et autres boucles, distorsions et échos.
Steven Jezo-Vannier est un fou du détail, il sait tout. Cette révolution de 1964 jusqu’à 1969, avec le « avant « et le « après », qui paraît d’avant notre ère, si loin, presque déplacée aujourd’hui. Mais ses vieux chevelus préhistoriques ont quand même poussé les portes de la perception. (Pour compléter, le livre de Tom Wolfe Acid Test raconte l’épopée du Magic Bus, post Beat, des Pranksters et des Hells, dans le chaudron lysergique.)
Quant à Digital Magma de Jean Yves Leloup, c’est un puits d’informations historiques, souvent mal connues, notamment toute l’école allemande d’Alban Berg à Stockhausen, les Italiens, les Américains comme John Cage et La Monte Young, des ribambelles d’ingénieurs, novateurs et même de philosophes pour développer les nouveaux champs acoustiques. Jusqu’à nos raves, samples, DJ, et autres fondus de home studio, réseaux internet, dématérialisation.
Trois livres, un éditeur, une passion et des auteurs vraiment dévoués. À compléter sur le net, en attendant c’est NOVAPLANET qui régale.
bien qu’inscrit au firmament du patrimoine rock américain, The Grateful Dead, groupe phare de la scène californienne durant 30 ans (1965–1995) paraît aujourd’hui quelque peu oublié. Dans un intéressant ouvrage, intitulé simplement Grateful Dead, Steven Jezo-Vannier ressucite de façon détaillée ce groupe légendaire au nom étrange (le Mort reconnaissant), incarnation à la fois de la musique psychédélique et du style de vie libertaire des années 60/70. L’auteur replace l’histoire de cette formation, réunie sous la houlette de son charismatique leader Jerry Garcia (banjo, guitare, chant) dans un contexte autant social que musical. Évoluant en pleine période flower power, le Grateful Dead véhicule les idées communautaires et alternatives de la contre-culture américaine. Ses musiciens, qui vivent à San Francisco dans la célèbre Ashbury Avenue, prennent de l’acide.
Le livre de Jezo-Vannier, peuplé d’anecdotes, évoque tout autant le parcours de chaque musicien du Dead que la discographie – prolifique – du groupe. Incroyable bête de scène, le Grateful Dead possède son public par des concerts fleuves d’une durée pouvant s’étaler jusqu’à... 6 heures, préfigurant d’une certaine façon le phénomène des rave-parties. (Également la formation bat des records d’audience avec un nombre gigantesque de concerts). Les musiciens du Dead créent une musique à la fois légère, singulière et intemporelle, mêlant astucieusement divers genres musicaux (rock, blues, country, bluegrass, free-jazz, raga indien). Empruntant à la fois à l’acid rock (psychédélisme), au rock progressif et à la musique contemporaine, ce groupe majeur aligne concerts et disques au cours de trois décennies. Peu après la mort le 9 août 1995 de Jerry Garcia, à la suite d’un infarctus, le Grateful Dead se sépare.