Hammer of the Gods, est une vision hallucinante de Led Zep sur la route, en studio et à la ville, basée sur les mémoires de leur road-manager et homme de main, l’infâme Richard Cole. À ne manquer sous aucun prétexte.
Romain Décoret – Guitarist & Bass Magazine
Jimmy Page, Robert Plant, John Paul Jones, John Bonham… Ces quatre musiciens et leur formation Led Zeppelin ont enflammé et révolutionné le monde de la musique dans les années 1970. Ils sont les parrains du Heavy Metal et ils sont entrés dans la légende.
Entre histoire et mythe, rumeurs, scandales et chronique patiemment construite, cet ouvrage retrace avec brio les grandes heures de Led Zeppelin, de l’adolescence de ses protogonistes et de la formation du groupe jusqu’à sa dissolution puis, en 1995, son inscription au Rock and Roll Hall of Fame qui permit de réunir à nouveau Jimmy Page et Robert Plant pour une tournée mondiale.
Hammer of The Gods est LA biographie de référence du groupe Led Zeppelin. Originellement publiée en 1985, mise à jour en 1997 et en 2008, elle a connu un succès retentissant. Elle est accompagnée d’une bibliographie et d’une discographie détaillées.
Revue de presse
Publiée pour la première fois en 1985, la biographie du groupe de hard-rock Led Zeppelin intitulée Hammer of the Gods a suscité de nombreuses critiques. Notamment de la part des principaux intéressés.
Jimmy Page, le guitariste et leader de la formation, aurait jeté l’ouvrage par la fenêtre de son domicile, agacé par les quelques passages qu’il avait lus à l’époque.
Robert Plant, le chanteur, a déclaré que l’auteur du livre avait collecté de fausses informations, en grande partie par l’intermédiaire de Richard Cole, manager sur les tournées des rock stars de 1968 à 1980. D’après lui, Cole aurait déformé sciemment la réalité. Héroïnomane, aigri, frustré de n’avoir jamais eu de grandes responsabilités au sein de l’équipe, souvent cantonné aux réservations de chambres d’hôtel, il aurait ainsi caricaturé les membres du groupe et inventé certaines anecdotes peu glorieuses à leur sujet pour se valoriser.
Mais qui se cachent vraiment derrière les quatre garçons de Led Zeppelin ? Ce que l’on a rapporté sur eux était-il vrai ? Étaient-ils dévoués au satanisme, se livraient-ils à des jeux sadiques avec les filles qui les rejoignaient dans leurs chambres, étaient-ils pervers, dangereux, insolents, prétentieux et mégalomaniaques ?
Une chose est sûre, en refermant ce livre, beaucoup de questions resteront en suspens et il sera difficile de se faire son propre jugement.
L’ouvrage, cependant, n’en reste pas moins passionnant à lire. Il se dévore comme un roman. Les événements se succèdent au rythme des tournées et des séances de studios. Comme dans un road movie, le lecteur est littéralement entraîné sur la route en compagnie des musiciens, du staff et du bienveillant producteur-garde du corps Peter Grant toujours prêt à protéger son quatuor à coups de poings et d’empoignades bien viriles, traversant ainsi les époques depuis les années 1960 jusqu’à nos jours sur tout le globe.
Les heures de gloire se mêlent aux heures d’humiliation : brutalités policières faites contre les fans, hostilités, quolibets et moqueries des passants à l’égard du groupe, interdictions pour les musiciens de pénétrer dans certains restaurants ou certaines piscines par peur qu’ils répandent un virus ou… un sort satanique… Il faut croire que Led Zeppelin suscita autant l’admiration que la haine.
Mais n’est-ce pas là le lot de toutes les légendes du rock ?
Une émission rock ! Mauvais Genres honorera, en ce samedi, ceux qui resteront dans l’histoire de la modernité comme les Montaigne et La Boétie de la pop culture érudite, les Erckmann-chatrian du night clubbing bien compris et les Roux et Combaluzier du star system en ébullition : Philippe Manoeuvre et Jean-Pierre Dionnet. Ce, à l’occasion de la sortie, chez Sony, du coffret Sex Machine : synthèse sous forme de 2 CD et 3 DVD de ce qui fut l’émission musicale la plus effervescente des années 80 : soul music tout azimuth, bimbos coquines en embuscade, sketck scotchant et buffets de gags “Khomiques” à volonté. Du premier clip de Madonna aux invocations de David Lee Roth, tout y fut, tout nous reste.
En second volet de soirée seront traités avec le respect dus à leur rang : Led Zeppelin, suite à la parution de Hammer of Gods, la biographie définitive du groupe par Stephen Davis (éditions les
Mots et le Reste); et Tom Waits dont une biographie sort également chez Rivages.
Donc, les choses sont claires, on couche les vieux, on réveille les mômes, c’est la soirée qui secoue !
Avec Led Zeppelin, on tient la matière idéale pour l’une de ces biographies sulfureuses, cocktail de sexe, drogue et rock’n’roll qui assure le succès en librairie (les confessions de Keith Richards étant le mètre-étalon du genre). Editeur marseillais éclectique et consciencieux, Le Mot et le Reste propose un vaste catalogue d’études thématiques consacrées aux marges sonores (heavy metal, post-punk, musiques électroniques et expérimentales) ainsi que des biographies de pionniers emblématiques (Eric Dolphy, Jimi Hendrix, Magma, Captain Beefheart). De là à présenter Hammer of the Gods comme le livre “de référence” sur les auteurs de “Stairway to Heaven”, il y a un pas qu’on regrette de voir l’éditeur franchir sous prétexte de marketing.
Cette traduction d’un best-seller controversé du journaliste Stephen Davis, publié en 1985 et mis à jour depuis, s’attarde avec délectation sur les frasques, nombreuses mais souvent exagérées, qui ont contribué à façonner le mythe Led Zeppelin. Négligeant les processus de création, les interactions avec le reste de la scène musicale—pas un mot sur les alter ego Deep Purple et Black Sabbath, très peu sur le mouvement punk, né en réaction aux monstres de stade comme Led Zep. Rien sur le contexte culturel et social des seventies qui vit toute une jeunesse se passionner pour ce quatuor flamboyant, certes virtuose et sexuellement “chargé”, mais désespérément creux.
La peinture d’un groupe narcissique, misogyne, organisé comme un gang, mais aussi fragile, payant cher sa licence (alcoolisme, toxicomanie, dépression, décès du batteur John Bonham), n’en reste pas moins éloquente.
A la fin des années 60, alors que les Beatles avaient en tête de se séparer, suite à des conflits internes et afin de se produire séparément, que les Stones roulaient leur bosse contre vents et marées, des groupes émergeaient apportant un nouveau souffle, un nouvel élan, une nouvelle conception, une nouvelle perception de la musique rock. Mais souvent, comme dans d’autres domaines, on refaisait du neuf avec de l’ancien. Les groupes se font et se défont, au gré des humeurs des uns et des autres. Et le public découvre ainsi des ensembles pétris de professionnalisme sans pour autant connaître leurs antécédents, succédant, ou émergeant, à des groupes ayant pour noms: The Birds, The Yardbirds, The Small Faces, The Who, Them, The Young Rascals, Pink Floyd, The Doors, Barclay James Harvest, Yes, The Animals, The Byrds, The Monkees, The Kinks, Spencer Davis Group… Liste non exhaustive à compléter selon affinité.
Mais pour s’imposer dans les esprits, il ne suffit pas d’un simple professionnalisme musical, que possèdent déjà la plupart du temps ceux qu’on appelle les requins de studios et qui améliorent les formations dans des enregistrements auprès de chanteurs n’ayant pas d’accompagnateurs attitrés. Pour impressionner les esprits et acquérir les faveurs du public jeune, rien ne vaut quelques bons scandales, réels ou fictifs, colportés par les rumeurs, afin d’assoir une popularité qui va crescendo.
Ainsi Led Zepellin, fondé en 1968 par Jimmy Page et qui appartenait aux Yardbirds, dont fit partie Eric Clapton avant leur dissolution en 1968, a bâti sa légende sur des supputations dénuées de tout fondement mais qui attirèrent les groupies. Des légendes selon lesquelles la moins vénéneuse était la vente de leur âme au Diable. Mais qui étaient les membres de ce quatuor qui révolutionnèrent le rock, lui insufflant un souffle tonique s’imposant comme les pionniers du hard rock et du heavy métal ?
D’abord Jimmy Page, auteur-compositeur, guitare rythmique, guitare solo et basse. John Paul Johns, compositeur et multi-instrumentiste (basse, piano, orgue, claviers, à l’occasion guitare) rejoint Page qui veut former un nouveau groupe. Robert Plant, parolier, chant, harmonica, percussions et guitare à l’occasion, et John Bonham, dit Bonzo, compositeur, batterie, percussions, complètent rapidement ce groupe qui prend le nom de New Yardbirds puis adopte celui de Led Zeppelin le 9 novembre 1968. Ce nom provenant d’une blague de Keith Moon, qui appartenait aux Who, déclarant à Jimmy Page lorsqu’il apprit l’intention de celui-ci de fonder un supergroupe, que ce projet allait s’écraser au sol comme un Zeppelin de plomb.
Led Zepellin connaitra son apogée entre 1971 à 1975 puis enregistrera un déclin entre 1975 à 1980. Suite au décès le 25 septembre 1980 de John Bonham, décès dû à une absorption effrénée d’alcool au domicile de Jimmy Page, le groupe se dissout. Mais les trois acteurs restants, ou plutôt les trois musiciens, entameront des carrières solos, se retrouvant parfois à l’occasion de fêtes de charité, de show télévisés ou d’enregistrements studio, mais la plupart du temps n’y participeront que deux des membres restant sur les trois du groupe mythique. Un peu comme le firent les Beatles.
Des rumeurs de reformation du groupe circulent de temps à autre, mais il est peu probable que cela soit entériné officiellement.
Cette saga d’un groupe qui a marqué l’histoire du rock, pionnier du hard rock et du heavy métal mais qui emprunta aussi au blues, au folk, au reggae, au rockabilly, à la soul et au funk, sans oublier les musiques du monde comme la musique classique, celtique, indienne, arabe ou country, vendant plus de trois cents millions d’album de par le monde, est narrée avec rigueur, précision, passion, amour, clairvoyance, lucidité et impartialité par Stephens Davis qui a bien connu le groupe de par son métier de journaliste musical. Il raconte le parcours de Led Zeppelin, de l’ante jusqu’au post-Led Zeppelin, avec objectivité, franchise, ardeur, patience, et son texte est truffé d’anecdotes toutes plus intéressantes les une que les autres, avec ce sentiment qui est réservé par des parents à leurs garnements, des enfants turbulents mais au combien attachants.
Évidement ce document copieux ne serait pas complet sans les annexes, la bibliographie française, la discographie et l’index des noms cités.
Un ouvrage indispensable à qui veut mieux cerner non seulement le mythe de Led Zeppelin mais aussi comprendre leur apport musical, connaitre l’ambiance et les à-côtés, l’atmosphère et tout ce qui a contribué à cette ascension ainsi qu’un regard critique sur une époque a marqué toute une génération.
Il ne faut jamais négliger le gout des dieux pour le jeu !
Led Zeppelin, du haut de son Olympe électrique, n’a passé son temps qu’à ça : s’amuser à profiter d’un pouvoir qu’il s’était construit à la barbe de tous. Jouer aux plus méchants, aux plus cupides, aux plus plagieurs, au plus détestablement bruyants. Enfin, jouer avec le feu dans une quête prométhéenne qui le ramènera cruellement au rang d’humain dévasté. Hammer of the Gods porte en lui sa propre légende. Paru en 1985, il levait le voile sur les frasques du groupe le plus célèbre des 70’s. Disait enfin ce qui se murmurait depuis cette fameuse deuxième tournée américaine. Évoquait filles et animaux, drogues et magie noire, argent liquide et hommes de main. Bien sûr, le gang et son porte flingue Peter Grant nièrent en bloc (les rock stars sont menteurs comme des arracheurs de dents…) pensant à leurs fans et surtout à leurs femmes.
Comment Stephen Davis (au demeurant biographe de Marley, Morrison…) qui n’avait passé que deux semaines avec eux en 1975 pouvait ambitionner de détenir ces vérités scandaleuses ? Certes, c’est auprès de Richard Cole, l’adjoint de Grant, qu’il aurait puisé ses sources et cette eau salement croupie. Mais ne disait-on pas que Cole, aigri par des responsabilités en berne et victime d’une héroïnomanie chronique n’avait pas toute la fiabilité requise ? Qu’importe, les rumeurs devenaient enfin de grands moments d’histoire et c’est bien de cela que le rock se nourrit.
Le livre sortit en France en 1989 amputé de plus de 120 pages (les plus attendues bien sûr – les ayant droits veillaient !) et l’on dut attendre François Bon et son Led Zeppelin une Biographie pour nous aider à passer le cap du millénaire avec du gossip Led Zep légèrement dégrossi. Mais voilà, François Bon n’est pas journaliste comme Davis, archétype de ces journalistes anglos saxons qui s’effacent derrière leurs sujets. Connaissant admirablement le monde du rock et détenteur d’un carnet d’adresse de flic des stups, Davis relate cette grande histoire de bruit, de fureur et de pouvoir avec une précision chirurgicale et sans en faire des caisses. La traduction discrète et efficace de Philippe Paringaux fait le reste.
Le livre montre que, depuis le début, Led Zep était voué à incarner la face obscure et glorieuse du rock. L’émotion au service de la puissance de feu. Le marteau des dieux!
Que ce carré magique, formé de deux provinciaux assoiffés de reconnaissance et de plaisirs faciles (Plant et Bonham) associé à une déjà star sophistiqué et en retrait et un arrangeur génial mais loin de tout (Page et Jones), dirigé par un manager ambitieux et sans scrupules (Grant) constituait la formule chimique de la réussite planétaire.
On suit album après albums, tournées cyclopéennes après tournées dantesques le groupe irradié par le succès et la force mais aussi miné par la mort et le sort contraire. On assiste à la longue perdition d’un homme et d’un batteur exceptionnel que fut Bonzo que nul ne put sauver car – telle Janis Joplin – il n’était pas de ce monde.
Enfin, on observe la différence essentielle entre les deux hommes canons du groupe. L’un énigmatique, prudent mais mortifère (Page), l’autre, solaire, jouisseur mais résistant à tout (Plant)
*Led Zeppelin fut le groupe de tous les records car il symbolisait ce que la jeunesse populaire des années 70 représentait et réclamait : rébellion, transgression, culture accessible. Sans jamais attirer les intellos (Soft Machine) ou les bas du front (Slade), Led Zep a donné un idéal esthétique et démocratique à des millions de jeunes.
Stephen Davis a su mieux que quiconque traduire cette épiphanie.*
Dans son excellente émission hebdomadaire consacrée à la musique, à la BD et aux livres, Olivier Valério nous parle cette semaine de Hammer of the Gods et Under Their Thumb.
Pour écouter l’émission : EASY RIDER
Avec Led Zeppelin, on tient la matière idéale pour l’une de ces biographies sulfureuses, cocktail de sexe, drogue et rock’n’roll qui assure le succès en librairie (les confessions de Keith Richards étant le mètre-étalon du genre). Editeur marseillais éclectique et consciencieux, Le Mot et le Reste propose un vaste catalogue d’études thématiques consacrées aux marges sonores (heavy metal, post-punk, musiques électroniques et expérimentales) ainsi que des biographies de pionniers emblématiques (Eric Dolphy, Jimi Hendrix, Magma, Captain Beefheart). De là à présenter Hammer of the Gods comme le livre “de référence” sur les auteurs de “Stairway to Heaven”, il y a un pas qu’on regrette de voir l’éditeur franchir sous prétexte de marketing.
Cette traduction d’un best-seller controversé du journaliste Stephen Davis, publié en 1985 et mis à jour depuis, s’attarde avec délectation sur les frasques, nombreuses mais souvent exagérées, qui ont contribué à façonner le mythe Led Zeppelin. Négligeant les processus de création, les interactions avec le reste de la scène musicale—pas un mot sur les alter ego Deep Purple et Black Sabbath, très peu sur le mouvement punk, né en réaction aux monstres de stade comme Led Zep. Rien sur le contexte culturel et social des seventies qui vit toute une jeunesse se passionner pour ce quatuor flamboyant, certes virtuose et sexuellement “chargé”, mais désespérément creux.
La peinture d’un groupe narcissique, misogyne, organisé comme un gang, mais aussi fragile, payant cher sa licence (alcoolisme, toxicomanie, dépression, décès du batteur John Bonham), n’en reste pas moins éloquente.
Le numéro d’été du magazine Rock’N’Folk publie quelques bonnes feuilles de THE HAMMER OF THE GODS, biographie à paraître en septembre du groupe légendaire Led Zeppelin…
“Le gang de Jimmy Page est à l’honneur dans une gargantuesque biographie, enfin traduite. Dans cet extrait, le dirigeable conquiert l’Amérique et taquine le Squale.”