Dans cet ouvrage de moins de 120 pages simple comme une chanson de 2’30 faite de quelques accords, c’est une grande partie de l’Amérique qui se tient entre nos mains, mythes et réalités confondus, au carrefour du bien et du mal.
Benjamin Cocquenet – culturopoing.com
Revue de presse
Eh minou tu sais j’me suis dit que comme première publication chez les Unwalkers fallait que j’tape assez fort, du coup j’ai réfléchi à une histoire, ou à un dude qui voulait marcher dans son sens à lui, pas faire comme tout le monde même si des fois faut faire avec.
Ça tombe putain de bien vu que Silvain Vanot (à qui on doit un bouquin sur Dylan dispo en Librio) a sorti un truc sur Johnny Cash, qui est genre un de mes héros préférés et un modèle de citoyenneté dans la vie (ça veut dire quelqu’un qui arrive à foutre le bordel et se faire aimer des gens même si à la base c’est un sale gosse qu’était pas destiné à ça tu vois ?)
I walk the line, en référence à la chanson la plus connue du chanteur, est aussi efficace que le répertoire de Cash ; chapitres lus en 3 minutes tout en révélant des secrets qui te permettent de mieux comprendre l’Homme en noir, c’est simple, professionnel et orienté, en gros un bon mélange de perfection.
Tu peux pas t’empêcher de penser au film de James Mangold (Walk the Line, y’a pas le I c’est important) et tant mieux parce que Vanot y fait référence, t’hallucines aussi de voir avec quelle simplicité il te décompose ce tube, l’analyse et te dit tout ça avec des mots simples, comprenant que la musicologie tu savais même pas que ça pouvait exister ni comment ça pouvait être intéressant dans la vie.
Pas de secrets croustillants dignes d’un torche cul acheté chez le marchand de journaux, mais de véritables anecdotes sur ce qui a constitué la légende Cash ; son amitié avec Dylan, les enregistrements de ses tubes en langues étrangères (allemand/espagnol), son concert à la prison de Folsom et les réactions du personnel du pénitencier quant au fait qu’il se foutait bien de leur gueule, appuyé par des prisonniers chauds bouillants, …
Pas besoin d’être fan ou incollable sur l’artiste, ça se lit tout seul et on en ressort avec l’envie de choper une gratte, d’y glisser un billet pour changer le son de l’instrument et de lâcher des « hmmmmmm » avant chaque couplet.
Un putain de régal, autant t’dire que t’as vite fait de réviser ta lettre au Père Noël, préférant piocher dans la biographie sélective, la discographie sélective et la filmographie sélective de Johnny pour égayer tes étrennes.
Allez Santa fais nous plaisir putain !
Gimme some mother fuckin kisses !
Lou
Chronique à lire sur Unwalkers
Le héros américain de la country, éclairé par une biographie bien anglée et en personnage de roman, revit sous la plume d’auteurs de l’Ouest.
Les musiciens savent parfois parler de musique. C’est le cas du Normand Silvain Vanot, déjà auteur d’une bio de Dylan, auteur-compositeur qui se faisait rare mais signe son retour sur disque le 3 juin. Pour sa courte biographie de Johnny Cash, il s’est appuyé sur deux chansons. Dans la très prude I Walk The Line, enregistrée en 1956, Cash dit comment l’amour permet à un homme de suivre « la ligne » d’une vie droite. Il l’aurait écrite pendant son service militaire en Allemagne, alors qu’il se languissait de sa future (première) femme et essayait d’éviter les excès. Ça n’allait pas durer. Dans la violente Folsom Prison Blues, gravée la même année, Johnny Cash chante « J’ai tué un homme à Reno juste pour le voir mourir ». Un titre qui établit sa réputation de rebelle, bien que Johnny Cash n’ait jamais tué personne ni séjourné en prison. Sauf pour y donner des concerts. Ceux au pénitencier de San Quentin et, justement, à Folsom, en Californie, ont donné deux de ses meilleurs disques. À travers les oppositions entre ces deux chansons qui l’ont accompagné toute sa carrière, Vanot dresse avec beaucoup d’habileté le portrait du géant de la country décédé en 2003, après avoir été redécouvert par une nouvelle génération de fans. […]
A partir de son titre phare, Silvain Vanot livre avec beaucoup de justesse et de simplicité quelques secrets sur l’homme en noir qui ne cessera d’être hanté par cette chanson séminale, promesse écrasante en tant qu’homme et en tant que chanteur.
« Il y a deux genres de révolutionnaires : ceux qui s’opposent à ce qui est, et ceux qui, ignorant ce qui est, construisent une œuvre qui, sans qu’ils le sachent même, est révolutionnaire ». Emmanuel Bove (citation introductive à l’ouvrage).
C’est un texte court au style dépouillé mais précis qui sonne comme la chanson qui lui sert de guide : quelques accords sur des mots simples.
A revers de la biographie souvent anecdotique, Silvain Vanot propose un texte dont les courts chapitres sont autant de rendez-vous entre l’homme et sa chanson. Des moments de vie essentiels, des moments intenses et révélateurs dans lesquelles l’auteur se glisse discrètement pour sonder le mystère de l’homme en noir mais avec une pudeur à contre-courant des « biographies tabloïd » qui hantent trop souvent le rayon « Nouveautés » de nos librairies.
Des points, comme du temps suspendu, dans une ligne de vie que l’on sait chahutée. Des points qui ponctuent et structurent le texte et la vie du chanteur. Des points donc à la fois essentiels mais aussi répétitifs, cycliques, pour mieux mesurer le poids de quelques paroles presque anodines sur la vie de la star et de l’homme.
I keep a close watch on this heart of mine
I keep my eyes wide open all the time
I keep the ends out for the tie that binds
Because you’re mine, I walk the line
Je surveille de près mon coeur
Je garde, tous le temps, les yeux grands ouverts,
Je prends soin du lien qui nous unit
Puisque tu es à moi, je marche droit
On voit pointer la malédiction d’un titre trop écrasant pour laisser respirer une discographie riche en surprises, le poids d’une promesse qui bute de façon incessante contre le mythe agité du sex, drugs & rock’n roll. Sur cette vie – médicamentée, alcoolisée, parfois violente -, nous saurons finlement et heureusement peu de choses. Silvain Vanot, en musicologue érudit mais pas trop, préfère se saisir de la lente gestation du titre puis de ses multiples transformations pour mieux parler de l’homme en noir.
Des premiers enregistrements au studio Sun avec Sam Philips – qui introduira le fameux mugissement de Johnny Cash dans le titre comme guide vocal -, en passant par la version plus ou moins ratée du célèbre concert au pénitencier de Folsom et une version allemande (!!!) destinée au marché européen, on mesure l’importance d’un titre dans l’histoire d’un genre (la country, genre conservateur qui s’élève là au niveau du rock), d’un homme (la religiosité d’une promesse de bonne conduite) et d’un pays (un visage, celui du Sud, et la mythologie qui le nourrit).
Dans I walk the line, tout est simple, les mots comme le message, mais pourtant immense, mythologique. De la simplicité au mythe, du fait aux idées : c’est ce très juste parcours que ce court ouvrage décide de suivre.
Derrière la promesse du titre, on devine l’influence de la religion et Silvain Vanot égrène son texte de quelques références bienvenues sur les sources baptistes qui fondent l’homme et son œuvre.
Entre les mains de Sam Phillips – créateur d’un autre mythe : Elvis Presley -, on redécouvre les racines complexes ou s’entremêlent la country et le rock, on fantasme la rencontre improbable de Hank Snow et de Bob Dylan, imaginant Johnny Cash en élève appliqué qui prendrait des notes.
Et puis, il y a la rudesse du style Cash, celui d’un conteur-prédicateur du Sud : les approximations stylées de Luther Perkins à la guitare, beaucoup de cognac, quelques femmes dans quelques bars. Quelque chose de tellurique, qui sent la poussière et le soleil de plomb et que l’on retrouve des frères Coen (O’Brother) au film Walk the line de John Frankenheimer. On s’étonnera assez peu de découvrir que Johnny Cash fut un convaincant acteur de westerns.
En 2’30, c’est un certain visage de la culture américaine qui s’invite et qui y trouve son expression la plus brute, la plus évidente. Mais aussi une métaphysique puissante et incarnée qui interroge chaque auditeur sur sa propre vie, ses espoirs comme ses échecs, ses réussites comme ses erreurs. 2’30 qui flirtent avec l’universel (intéressante réflexion sur la disparition du « I » dans le biopic de James Mangold qui dépersonnalise une phrase que l’on pourrait croire sortir de la Bible : Walk The Line!).
Dans cet ouvrage de moins de 120 pages simple comme une chanson de 2’30 faite de quelques accords, c’est une grande partie de l’Amérique qui se tient entre nos mains, mythes et réalités confondus, au carrefour du bien et du mal. Mais aussi au carrefour de nos propres vies. Ce n’est pas rien.
On sait le tour de force nécessaire à l’écriture d’un livre entier sur un album, on n’ose pas imaginer ce qu’il faut comme travail pour éditer un ouvrage uniquement sur une chanson. C’est pourtant le défi que s’est lancé le chanteur français Silvain Vanot avec ce Johnny Cash – I Walk the Line, qui relate l’histoire de la chanson qui révéla au monde entier, tant ce fut un tube, l’amour d’un homme pour celle qui deviendra plus tard sa femme, et le restera (un certain temps…). L’auteur n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il avait déjà écrit une biographie en 2001 sur Bob Dylan, qu’on ne présentera pas sauf pour dire qu’il entretenait une amitié sincère pour l’homme en noir. Avec un style toujours aussi concis, avec cette pédagogie indispensable pour nous faire découvrir des séances d’enregistrement au nombre impressionant, il transforme l’histoire de ce titre en véritable épopée à travers le temps, sans jamais oublier de nous dire qui était Cash.
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«Hello I’m Johnny Cash». The Man in black is back! Avec son essai publié aux éditions Le Mot et le Reste, l’auteur-compositeur français Silvain Vanot retrace la carrière et l’influence musicale de Johnny Cash en partant de son tube emblématique, «I Walk the Line». Une chanson dédiée à la fidélité, à l’amour éternel et utilisée ici comme fil rouge pour une redécouverte d’un monument de la culture américaine.
Johnny Cash, qui se surnommait «l’homme en noir» pour sa défense des pauvres, des taulards et de tous les accidentés de la vie, ne jouait pas un rôle. Durant son enfance, il avait connu la pauvreté, terrible, dans une famille digne d’un roman de John Steinbeck. Et pourtant, avec l’aide de sa foi en Dieu, d’une voix et d’un caractère exceptionnels, il avait réussi à devenir cette personnalité musicale dont l’aura influence toujours la nouvelle génération de chanteurs de country. Ce genre musical méprisé par les critiques, cette musique de paysans, ces rednecks de l’Amérique profonde qui ont pourtant fait de ces chansons le genre musical préféré des Américains.
«La première fois que j’ai entendu Johnny Cash, c’est quand il a sorti ‘I Walk the Line‘, en 1956. Ça ne ressemblait pas à la musique country qui marchait à l’époque. Il émanait de John (le vrai prénom de Cash, ndla) une sorte d’énergie négative» déclare Kris Kristofferson, acteur, chanteur folk et ex-membre du groupe the Highwaymen (avec Waylon Jennings, Willie Nelson et…Johnny Cash).
Musicien, Silvain Vanot apporte l’avis et les connaissances d’un professionnel sur la musique de Johnny Cash. Monsieur Johnny Cash. Son ouvrage n’est pas une biographie pour lecteur avide de potins. Non, il préfère limiter ses propos au talent de l’artiste pour brouiller les pistes. Notamment avec l’opposition présente entre les styles des chansons. Comme «I Walk the Line», credo d’une vie bien rangée et honnête, et «Folsom Prison blues», récit fictif d’un criminel et hommage aux taulards pour qui Cash a donné des concerts. Dont celui resté dans toutes les mémoires. Celui du 24 février 1969 à la prison de San Quentin. Drôle d’endroit, d’ailleurs, où chanter une chanson comme «I Walk the Line». Avec un public composé de criminels de la pire espèce. L’ambiguïté, toujours, affichée par Johnny Cash.
Silvain Vanot le souligne très bien, «toute sa vie, Johnny Cash n’a cessé de basculer entre le bien et le mal dans ses chansons. Il a insisté jusqu’au dernier jour sur sa fragilité, n’a jamais joué au parangon de vertu, en rajoutant même un peu au passage.»
Chapitre après chapitre plane l’ombre du patriarche à la voix reconnaissable entre toutes. Un chanteur populaire, au propre comme au figuré, qui a eu la chance de ne pas connaître une fin de carrière pathétique, solitaire. Sur la fin de vie, usé et brisé par la mort de sa femme, June Carter, Cash avait su rebondir après avoir croisé le chemin du producteur Rick Rubin, spécialiste de… métal et de rap. De quoi finir en beauté, debout, sans débotter.
Aujourd’hui, «I Walk the Line», qui donne son titre à cet essai passionnant, reste une belle chanson, certes, mais qui a pris un peu de bouteille. Avec un petit goût suranné, mais buvable.
L’ouvrage se referme sur la liste de ceux qui ont tenté de reprendre ce tube, avec plus ou moins de bonheur. La palme de la meilleure reprise revient sans nul doute aux Everly Brothers avec une version limpide. Juste superbe. Par curiosité, il vous reste aussi à découvrir «I Walk the Line» en allemand («Wer Kennt Den Weg»), chanté par Johnny Cash himself. Une curiosité extraite parmi toutes les autres, présentes dans cet essai attachant dont l’intention «n’est pas de passer ‘I Walk the Line’ au tamis de la critique biographique» Ce qui est certain, c’est qu’il donne une furieuse envie de redécouvrir la discographie de ce sacré personnage, pur produit du terroir. Authentique. Born in the USA.
«I keep my eyes wide open all the time. As sure as night is dark and day is light» (J. Cash, I Walk the Line)
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En près de cinquante ans de carrière, Johnny Cash (1932–2003) a interprété des centaines d’airs traditionnels gospel, classiques de la country, du blues et du rock ou ses propres compositions. Parmi lesquelles, celle à jamais associée à son nom, I Walk the Line. Elle accompagne tout le parcours de Johnny Cash. C’est son histoire que raconte dans ce court ouvrage Silvain Vanot, lui aussi chanteur et guitariste, auteur-compositeur et écrivain.
« Je marche droit »
Elle trouve ses sources durant la période où Cash est soldat en Allemagne, au début des années 1950. A sa fiancée d’alors, devenue sa première femme, il dit son amour et affirme : « Je marche droit. » Déclaration d’intention morale d’un jeune homme élevé dans la religion. De là, Vanot nous emmène au Sun Studio, à Memphis (Tennessee), où la chanson est enregistrée le 2 avril 1956.
Il en décrypte la construction harmonique, ses différentes versions, évoque son adaptation en allemand jusqu’à l’ultime interprétation le 5 juillet 2003, deux mois avant la mort de Cash. Vanot dessine en parallèle un portrait de « l’homme en noir » – la teinte de ses tenues de scène –, aspirant au bien et attiré par le mal. Ecriture précise, érudite sans excès. De chapitre en chapitre, la chanson prend ainsi peu à peu sa dimension mythique.
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Musicien mais aussi écrivain… Après un « Dylan » en 2001, Silvain Vanot publie aujourd’hui son « Johnny Cash » pudique et sans fausses notes.
Transmettre et apprendre. Revenir sur l’immense star que fut « l’homme en noir » est certainement une gageure au point qu’écrire sa bio pourrait n’être qu’un défi de soi à soi, un exercice formel et un peu académique où finalement il s’agirait surtout de montrer combien «on» écrit bien, combien « on » est subtil et fin narrateur. Académique boursouflé, carriériste ou plutôt « fin de carriériste », c’est précisément ce que Silvain Vanot n’est pas. Artiste-compositeur salué par les Inrocks et quelques autres, il a eu son heure de gloire dans les années 90 et récoltera quelques soutiens indéfectibles pour finalement figurer sur cette photo de famille où l’on reconnaît notamment Jean-Louis Murat et Dominique A. Normal, musicien et accompagnateur, il est de ses solides instrumentistes sur qui on peut compter, pour la technique et aussi pour la conversation puisque Vanot accumule les connaissances et partagent assez facilement sans pour autant se proclamer « spécialiste ». C’est plutôt à quelqu’un de spécial qu’à un spécialiste à qui on a affaire ici. « L’échec à l’agrégation de lettres » qui figure en bonne place dans tous les articles qui lui sont consacrés semble avoir eu un effet vertueux sur le plan de la propédeutique, lui donnant l’envie de transmettre et d’apprendre sans imposer de cadres de pensée trop déterminés.
Enregistrer les oiseaux. Pas étonnant qu’il soit également enseignant aux Beaux-arts dans cette région Nord que l’on appelle aujourd’hui « Hauts de France » où il propose un cours non sur la musique mais sur le son, inspiré qu’il est par la « musique anecdotique » élaborée par Luc Ferarri, disciple rebelle de Pierre Henry, et qui a notamment pour particularité d’intégrer des sons issus de la vie réelle. En parallèle à son travail de musicien (pour le cinéma notamment), il aime partir avec son enregistreur vers les 5 ou 6 heures du matin capter les sons de la ville qui s’éveille. Il peut ainsi vous parler longuement d’un chant d’oiseau enregistré la veille qui pourrait certainement inspirer une chanson. C’est sans doute cette espèce de méthode de travail – ce sérieux, cette distance enthousiaste, cette patience- qui fait l’homme tel qu’il est aujourd’hui à 52 ans, professeur et musicien, compositeur et écrivain, pas spécialement aigri, conscient certes des difficultés à « vivre de sa musique » mais finalement remis de la crise existentielle qui pourrait en découler. De Johnny Cash, il va retenir la modernité mais surtout les origines modestes et cette fascinante droiture, cette façon d’incarner dignement la souffrance de « ceux qui n’ont rien » ou pas grand-chose; le monde de ceux qui travaillent avec leurs mains, ceux-là même qui s’endimanchent en fin de semaine pour jouer cette musique des Appalaches qui inspirera son œuvre.
Franchir la ligne. Traverse également dans ce court récit tout un pan de son enfance (Rouen, la Drôme, Paris) et ce milieu du vingtième siècle où la technologie et la morale chrétienne donnent franchement le la. Ou, plus exactement, sous couvert de bonnes manières, on en invente de nouvelles : glisser un bout de papier entre les cordes de sa guitare pour en faire un instrument purement rythmique et pousser la country propre sur elle vers la sauvagerie du rock. Jurer que l’on reste dans le rang et pourtant jouer sans cesse à en sortir, maritalement, culturellement, artistiquement (Cash quittera sa femme et ses quatre filles, défendra la cause des Indiens, reviendra sur le devant de la scène avec Rick Rubin, un producteur plutôt connu pour ses liens avec les scènes métal et hip-hop). Vanot raconte tout ça avec délicatesse et détails choisis, sans trop entrer dans les débats de spécialistes. On pourrait pourtant en apprendre beaucoup en conversant avec lui, sur l’Amérique et la violence, sur Donald Trump et le western… l’auteur rumine et digère les informations mais son livre se concentre sur l’imaginaire que porte avec lui le personnage de Johnny Cash : grandeur et humilité paradoxale de celui devant lequel disait Dylan on ne fait pas le poids « See how far we shall short of it » lorsque Johnny affirme qu’il est vraiment facile d’être fidèle. « Walk the line », un « vers » dit encore Dylan, quelque chose qui vient de cette folk musique, demi-vérité et légende certifiée, cocktail explosif qui fait les ingrédients de cette Amérique ambiguë dont on perçoit quelques échos en lisant ce livre.
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Un nouveau livre est paru le 17 mars aux éditions Le mot et le reste et s’intitule « Johnny Cash I Walk The Line ». Ecrit par Silvain Vanot, le livre retrace l’histoire de « l’homme en noir » au fil de ses cent vingt pages. Il y montre les deux facettes de Johnny Cash : celle de ses démons (ses addictions) et celle de celui qui se tient à carreau depuis qu’il a rencontré sa première femme.
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