- J’ai l’impression qu’une personne sur deux de mon entourage porte un nom qui n’est pas le sien, lui avait dit Howard alors qu’ils faisaient les disquaires.
- Il faut te faire une raison Howard, avait répondu Dave. Tu es le genre de type qui donne envie aux gens de changer de nom et de vivre une autre vie.
Revue de presse
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Avouons-le tout de go, nous ne connaissions pas du tout l’histoire de Devoto et ce bouquin de Benjamin Fogel, biographie se lisant comme un roman, ou roman se lisant comme une bio, remet nos pendules à l’heure. Comme tout personnage fondamental de l’histoire de la musique, Howard Devoto était rongé par un ego surdimensionné, dont il avait conscience (ce qui le rendait en partie malheureux), et porté par une vision sans concessions de la musique, de son industrie et du star system en général.
Intransigeant avec les autres et avec lui-même, son portrait ne nous le rend pas pour autant antipathique. Nous y voyons juste un homme, avec ses forces, ses blessures, son manque de confiance bousculé par la folie Sex Pistols se transformant petit à petit en force créative démentielle. On ne peut dès lors que constater que le personnage d’Yvan De Christo, frère de Simon, ressemble étrangement à ce chanteur/compositeur punk jusqu’au bout des godasses. Comme si une boucle se bouclait, même s ce n’est évidemment pas le cas.
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Peut-être que nous pouvons ainsi agir en conséquence. Nous voyons petit à petit se restreindre nos libertés individuelles, que nous sommes acteurs de ce délitement par facilité. En effet, le contentement instantané, notre ego se régalent de la crasse qui dégouline des réseaux. De même que nous nous y mettons en avant sans cesse, en quête de like, d’espoir d’une reconnaissance susceptible de nous conduire à la célébrité. Tout ceci n’est que fadaise, qu’un leurre éhonté. Et en lisant Le renoncement de Howard Devoto, nous ne pouvons que constater que tout ceci n’est que vanité. Quand, comme le chanteur, nous réalisons qui nous sommes, à force de revers, on ne peut que prendre un peu de recul et réfléchir, pour ne pas dire évoluer (dans le sens qui est bon pour nous).
Loin d’être anecdotique, nous dirions simplement que l’auteur qu’est Benjamin Fogel est à l’image de celle des plus grands. Il dépeint notre société avec une justesse implacable. Ce qui fait assurément de lui un grand écrivain. Tous ses livres sont intimement relié par un sentiment d’indépendance et de combat pour une vérité universelle, celle d’une humanité en quête d’elle-même, cherchant à taire ses mauvais penchants.
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”Retrouvez l’article en intégralité sur Litzic”:
Benjamin Fogel, ça fait quelques années que je le suis par écran interposé. Son blog Playlist Society a fait bien du chemin depuis les chroniques régulièrement “trollées” des disques de Greenday ou U2. Désormais, il joue dans la cour des grands : son blog réunit un nombre croissant de collaborateurs; ensemble, ils ont créé leur propre maison d’édition. Mais Le Renoncement de Howard Devoto a profité d’un éditeur plus renommé, Le mot et le reste, qui n’est pas à son coup d’essai dans le genre biographies “rock”. Bref, si je suis resté à mon humble niveau, conscient de mes limites rédactionnelles, Benjamin n’a cessé de progresser, son écriture s’affinant pour ne garder que l’essentiel. Ce livre, l’un des rares sur cet artiste pourtant majeur du rock de ses quarante dernières années, est une biographie matinée de fiction. En effet, Devoto reste un personnage pour le moins mystérieux et l’auteur n’a semble-t-il eu d’autres choix que de combler les “trous” avec quelques partis pris personnels. Ce procédé permet ainsi de conserver une lecture fluide. Après, il serait intéressant d’avoir l’avis du chanteur sur cette biographie non officielle. Tous les événements de sa carrière y sont abordés, de son enfance dans le Nord de l’Angleterre, au fameux épisode de la première venue des Sex Pistols à Manchester dont Devoto alors tout jeune étudiant fut à l’origine, en passant bien sûr par la carrière musicale à proprement parler. Le Renoncement de Howard Devoto, c’est la clairvoyance du chanteur qui, dès la sortie du premier EP des Buzzcocks, claque la porte du groupe et du punk, voyant déjà un mouvement rattrapé par les médias et le marketing. Le Renoncement de Howard Devoto, c’est aussi l’abandon de Magazine, sa grande œuvre, inventeur du post-punk, par manque de succès, de reconnaissance et le sentiment d’inutilité, de n’avoir plus rien à dire. Devoto jettera l’éponge après plusieurs tentatives infructueuses post-Magazine, trouvant un boulot dans la société civile, comme n’importe quel quidam.
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Lire la chronique sur La musique à papa
Ne nous mentons pas, lire des bouquins sur le rock revient finalement à se morfondre littéralement de regrets sur tout ce qu’on a raté, contes parfaits, moments magique ou rencontre exceptionnelles. Le Renoncement de Howard Dévot de Benjamin Fogel n’échappe pas à la cruelle règle. Car si Devoto n’est pas très connu du grand public aujourd’hui, on peut sans aucun doute lui accorder quelques crédits majeurs dans l’historie du rock anglais de la fin des années 70. Le plus évident étant d’avoir, en organisant le premier concert des Sex Pistols à Manchester le 4 juillet 1976, littéralement révolutionné la scène locale tant le gig emballa sa petite cinquantaine de spectateurs parmi lesquels, attention v’là du beau linge, les futurs membres fondateurs de Simply Red, The Fall, Joy Division, New Order et les Smiths, rien que ça. Inutile donc de préciser à quel point on aurait aimé être dans l’assistance pour voir in vivo se dissiper les hésitations de ces jeunes gens, jusque-là wannabe rockers qui concrétisèrent ensuite tous leurs rêves avec ce moto inspiré du concert : “Si les Sex Pistols arrivent à ce son là sans savoir jouer, j’y arriverai aussi.”
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Howard Devoto est, sous sa plume sobre et élégante, sûrement plus séduisant et moins ambigu qu’en réalité mais le joli portrait d’esthète dissident qu’il en dresse rend avant tout un hommage mérité à cet énigmatique musicien.
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Qui est Howard Devoto ? Un jeune gars de Manchester pas plus brillant que ça, issu des classes moyennes qui se retrouve à l’endroit exact au moment pile… jusque-là rien d’exceptionnel… et qui de surcroît, c’est sa force, met en lien les deux dimensions. De quasiment rien, il fait presque tout avec une détermination hallucinante, frôlant l’autisme (je galvaude un terme médical… je sais…) et le mépris de son prochain. Le gars réussit à faire venir les Sex Pistols, alors en plein boum, à Manchester en empruntant la voiture d’une copine le temps d’une virée hasardeuse à Londres. Ce concert restera gravé dans la pierre, non pas tant pour ce qu’il s’y joua sur scène que pour la concentration de futurs génies du pop-rock dans la fosse. De mémoire les futurs Smiths, Joy Division, The Falls et d’autres que j’ai oubliés… The place to be ! Armé de cette même détermination et d’un début de notoriété dans le punkland, il fonde dans la foulée les Buzzcocks, se démène comme un damned (c’est placé) pour sortir de façon complètement indépendante, un premier E.P. (Extended Play=mini album) en fondant son propre micro label. Succès total. Lassé et pressentant le déclin inévitable du mouvement rebelle mais de toute évidence transitoire, il plaque tout au bout de six mois, alors que la gloire lui tend les bras, pour fonder Magazine, pratiquer un musique nettement plus évoluée et devenir un des précurseurs du post-punk et de la new-wave. Rien que ça… Sorti de nulle part, il a la petite vingtaine et ce n’est que le début du périple.
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Un livre sur Howard Devoto a de quoi enthousiasmer car ce personnage a joué un rôle majeur dans l’émergence du punk et du post-punk en Angleterre. Associé aux débuts des Buzzcocks et aussi à Magazine, il a continué à produire des œuvres très inspirées dans les années 1980, que ce soit au sein de Luxuria (deux albums seulement) ou à travers des collaborations alchimiques (on notera en particulier sa présence sur le fantastique Brute Reason de Bernard Szajner en 1983).
Benjamin Fogel a donc décidé de se pencher sur cette figure oubliée, tout en comblant les vides informationnels de cette biographie musicale par des dialogues fictionnels. La vie de Devoto, de son vrai nom Trafford, en elle même est assez banale. Né à Scunthorpe en 1952, il est issu d’un milieu plutôt privilégié. Comme beaucoup de jeunes, il s’ennuie et se réfugie dans la musique dont il parle avec ses quelques amis pendant des heures. Il monte son premier groupe au lycée et lit les auteurs français. Bref, rien de très palpitant. Puis il commence à envoyer des petites annonces dans la presse spécialisée et rencontre Peter McNeish (Pete Shelley), un passionné de musique électronique qui avait conçu son propre oscillateur. Mais c’est le 18 février 1976 qu’il aura une révélation en lisant un article du NME sur les Sex Pistols. Il veut les voir à tout prix et décide de partir à Londres sans savoir si le groupe va se produire sur scène. Par chance, il apprend au magasin Sex de Malcolm McLaren qu’ils jouent au High Wycombe College. Fasciné, il décide de les faire venir à Manchester en juin et crée avec Pete les Buzzcocks dans la foulée. Dans le public se trouvent des membres de The Fall, Joy Division ou des Smiths. L’ascension des Buzzcocks sera rapide et leur premier EP Spiral Scratch obtient un succès énorme. La tâche accomplie, Devoto sera le premier à quitter le navire punk. Même si on peut y voir un auto-sabotage de son propre envol, la remise en question de l’artiste va l’amener à créer Magazine avec le guitariste John McGeoch, un des premiers combos post-punk. Quatre albums paraîtront entre 1978 et 1981, puis un disque de reformation en 2011. Benjamin Fogel se focalise essentiellement sur cette période d’hyperactivité, avec pas mal d’anecdotes ou d’épisodes déplaisants (la performance ratée à Top Of The Pops, la tournée avec Patti Smith, odieuse). La suite est traitée plus rapidement, mais on y sent émerger une personnalité intègre, qui a toujours un peu fui le succès. Par la suite, Devoto obtiendra un emploi au sein d’une agence de presse en tant que responsable des archives photographiques et mènera une vie bien tranquille. Au final, il demeure une énigme totale, devenu un personnage-clé du rock anglais peut-être juste par hasard. Le style est maîtrisé et le livre se lit en une bouchée. On regrettera juste l’absence d’une discographie complète en fin d’ouvrage et une bibliographie.
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Connaissez-vous Howard Devoto ? C’est l’homme qui se cache derrière les Buzzcocks, l’un des groupes qui a fait connaître le mouvement punk anglais. Un livre passionnant revient sur son parcours hors-normes.
Manchester, 1976 : Howard Devoto fréquente encore l’université (en dilettante) quand il tombe sur un article du New Musical Express (l’un des grands hebdomadaires musicaux anglais) vantant l’énergie et l’originalité d’un tout jeune groupe, les Sex Pistols. À la faveur d’un périple londonien improvisé, il va voir le phénomène de ses propres yeux, lors de deux concerts qui le marquent profondément. Enfin il trouve un groupe qui répond à ses aspirations de rupture et de liberté. C’est le déclic : en quelques semaines, il organise lui-même un concert des Sex Pistols à Manchester et forme son groupe (avec Peter Shelley) : les Buzzcocks. Ce concert ainsi que le premier disque entièrement auto produit des Buzzcocks, ce sont les étincelles qui vont embraser la scène musicale anglaise et lancent le mouvement punk. Mais, tandis que son groupe commence à connaître un beau succès, Howard Devoto le quitte brutalement, par refus des compromis qu’impliquerait le succès. C’est le premier épisode de la courte carrière d’un homme qui a fait du contre-pied son mode de vie.
Et il y en aura bien d’autres, de ces épisodes savoureux ou pathétiques, racontés avec talent par Benjamin Fogel (cofondateur de Playlist Society, revue culturelle en ligne), qui a choisi pour cela une forme originale : le roman.
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L’étude de cette figure singulière du post-punk qui en laissa plus d’un pantois (Simon Reynolds, par exemple), mi-roman (Fogel bouche les trouves d’une biographie difficilement cernable grâce à pas mal de recherches et à son imagination), mi-documentaire, laisse entrevoir toute la question de la création, de l’ego, des pulsions autodestructrices, des contradictions qui affleurent dès lors que la création artistique devient un métier, etc. Une “bio” qui se lit comme un roman des années 80, avec toutes ses figures emblématiques et, en filigrane, le parcours individuel d’un gomme qui possédait tout pour réussir s’il n’avait pas eu pour pire ennemi l’éthique et l’honnêteté. Une fable, moderne malgré l’époque dont il est question ici, qui pourrait servir de leçon à pas mal de monde aujourd’hui. Saura-t-on la lire correctement ?
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Le renoncement de Howard Devoto ou l’histoire d’un brave archiviste anglais connu pour avoir monté les Buzzcocks puis inventé le post-punk. Pas moins.
Il n’était pas très beau, dans les années 1970. Ça non… Pas mieux qu’un Brian Eno ou qu’un Blixa Bargeld. Il n’avait rien d’une future star du rock et, pourtant, il va devenir en quelques années l’un des personnages les plus importants de l’histoire du punk et du post-punk. Dans un ouvrage assez percutant, Benjamin Fogel nous offre l’opportunité de suivre le parcours de vie atypique du créateur des Buzzcocks et de Magazine, que tout le monde aime citer les coudes sur le comptoir sans pour autant bien le connaître.
Le cofondateur du site Playlist Society nous fait d’abord comprendre que l’œuvre de Devoto n’a tenu qu’à une série de hasards. Dans cette biographie romancée (mais bien documentée), Benjamin Fogel nous ramène à une époque où les Sex Pistols commençaient tout juste à faire parler d’eux. Les créateurs du punk anglais n’avaient pas encore sorti d’album et, faut-il le rappeler aux moins de vingt ans, Internet n’existait pas. Il s’en fallait donc de peu pour que Devoto passe à côté de “Anarchy in the UK”, lui qui vivait près de Manchester, cette sinistre cité ouvrière vivant des restes de la capitale britannique.
Il y a donc eu un premier coup de chance, lorsqu’une camarade de classe, dont il n’était pourtant pas proche, lui prêta la bagnole qui lui permit de se rendre à Londres avec son pote Peter Shelley, le temps d’un week-end improvisé. Il y avait encore moins de chance pour que le groupe de Johnny Rotten se produise en concert ce 20 février 1976. Sans parler de celle de faire la rencontre de Malcom McLaren, cet hyper communicant qui lui donna l’idée de créer sa propre bande, puis de faire venir les Pistols chez les mancuniens, un beau jour de juin 1976. Les premiers punks anglais reviendraient le mois suivant, permettant ainsi aux Buzzcocks de faire leur première partie, et l’un de leurs tous premiers concerts.
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En refermant cet ouvrage, on sait que l’objectif de Benjamin Fogel est bel est bien rempli. En utilisant la forme du récit romancé, il est parvenu à rendre dicible ce qui ne l’était pas de manière évidente, à savoir la psychologie d’un homme complexe et en proie au doute constant. En délaissant un peu les reconstitutions factuelles, il nous dépeint un Howard Devoto plus tangible, un homme auquel il est désormais possible de s’identifier. Si la reconstitution des dialogues servant à rendre certaines situations plus fluides ou vivantes ne nous a pas toujours convaincus, l’ensemble se lit pourtant en oubliant les ficelles du narrateur. Enfin, on apprécie le style dynamique et sincère, à mille lieux de la pose si chère aux punks et aux fans de new wave.
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Jean Rouzaud s’enthousiasme sur le livre de Benjamin Fogel dans une belle chronique lors du Nova Club de David Blot.
Réécouter l’émission et la chronique sur le site de Nova
Revivez 1h30 d’entretien en musique avec Benjamin Fogel autour de son ouvrage.
Réécouter l’émission sur le site de Label Pop
Définitivement on n’en sort plus. L’époque bénie du post-punk n’a pas encore fait l’objet d’un retour en grâce, malgré le revival eighties, mais après la sortie du 3e album de Motorama sous perfusion Joy Division, Howard Devoto est à l’honneur. Cofondateur des Buzzcocks qu’il quitte à la sortie de leur premier EP pour aller former Magazine, ce Grand Homme a écrit quelques pages de l’histoire de la musique rock.
Benjamin Fogel prend le parti d’un narrateur omniscient. Il EST dans la tête de Howard Devoto, il CONNAIT ses ressorts et motivations à chaque instant de sa courte carrière musicale. L’avant-propos du Renoncement de Howard Devoto nous avertit, on a affaire à une biographie s’autorisant les digressions totalement fictives pour “combler les vides et conférer une continuité narrative au texte”. On n’est pas chez Duras non plus. Les critères littéraires deviennent incroyablement lâches dès qu’on parle de bouquins sur le rock. Bien que largement au-dessus du lot, Le Renoncement de Howard Devoto n’a pas grand-chose de littéraire (on se lancera dans un débat pour définir la littérature un autre jour).
Fort heureusement, de par son sujet Benjamin Fogel évite l’écueil de la compilation d’anecdotes rock’n’roll (sex, drugs and pffft) qui constituent la matière première non décantée d’un trop grand nombre d’ouvrages. Howard Devoto n’est pas Iggy Pop et Magazine n’est pas Mötley Crüe. Là où bien des rock critics se pignolent sur les frasques des crétins congénitaux des Stooges pour mieux éviter de parler musique, Fogel traite son sujet avec le sérieux qui sied à un individu aussi peu rock’n’roll que Devoto. En dehors de quelques paragraphes sur l’enfance de celui qui se nommait encore Howard Trafford et des extrapolations sur ses discussions avec deux femmes ayant partagé sa vie, on ne parlera ici que de cheminement intellectuel et musical.
Autre faiblesse absente ici, le manque de recul par rapport à un environnement musical. Loin de faire du Royaume-Uni de 1976–1977 une terre acquise au punk rock, Fogel rappelle que Pete Shelley et Howard Devoto étaient “les deux seuls punks non londoniens de toute l’Angleterre” au moment de la création des Buzzcocks. Bien que parfois aveuglé par le caractère novateur de Magazine au point d’en faire un groupe à succès, l’auteur insiste sur la chute qu’a constitué le passage du groupe à Top Of The Pops, soit l’exemple unique d’une formation dont les ventes ont dégringolé après avoir participé à l’émission. Fogel rappelle le Big Bang qu’a été le concert des Sex Pistols au Free Trade Hall en 1976, événement auquel ont assisté touts ceux qui allaient ensuite compter sur la scène musicale de Manchester : Tony Wilson, Martin Hannett, Mick Hucknall, Mark E. Smith, Peter Hook, Bernard Sumner et Steven Patrick. Mieux vaut néanmoins disposer de solides bases concernant l’histoire du punk/post-punk pour tout suivre. On ne saura trop conseiller le film 24 Hour Party People de Michael Winterbottom qui concentre cette histoire en un bon divertissement.
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Lire l’intégralité de la chronique sur le site albumrock.net
Une fois de plus Easy Rider chronique un de nos ouvrages et on les remercie pour tous leurs compliments !
Réécouter l’émission sur le site d’Easy Rider
La liste des groupes qui doivent tout aux Buzzcocks et à Magazine est longue comme le line-up du Austin Psych Fest, et Howard Devoto – l’homme à l’origine de ces deux groupes (et le génie derrière “Boredom” et “Shot by Both Sides” qui ne sont pas loin d’être respectivement le meilleur morceau de punk et le meilleur morceau de post-punk de l’histoire) – aurait dû avoir un destin à la Bowie. Au lieu de ça, Devoto, à qui Simon Reynolds attribuait “le premier prix de clairvoyance” pour avoir su “quitter le navire du punk alors que celui-ci venait tout juste de sortir du port” (dans son livre Rip It Up And Start Again), a passé l’essentiel des années 90 à archiver des photos de presse dans un local sans fenêtre et à relire Huysmans.
“Les bons jours, il arrivait à se persuader que tout cela avait été injuste, que l’histoire aurait dû retenir les Buzzcocks et Magazine, plutôt que les Sex Pistols et Joy Division, mais dans les mauvais (...) la prétention dont il avait fait preuve tout au long de sa carrière le dégoûtait” écrit Benjamin Fogel dans les dernières pages de son livre Le Renoncement de Howard Devoto qui paraît ce jeudi aux éditions Le mot et le reste. Du fameux concert des Pistols du 4 juin 1976, organisé à Manchester par les branleurs que sont alors Devoto et Pete Shelley jusqu’à la reformation de Magazine en 2009, Fogel – cofondateur de la revue en ligne (devenue depuis peu maison d’édition) Playlist Society – retrace l’itinéraire de ce gamin des West Midlands (il a grandi dans la cambrousse du Warwickshire) qui a révolutionné le rock et tout envoyé valser deux fois en quatre ans et questionne les raisons des (auto-) sabotages successifs de Devoto, dans un récit qui s’autorise une part de fiction mais s’appuie sur de solides connaissances du sujet.
Benjamin Fogel présentera et signera son livre le jeudi 19 février à la librairie Le Salon (by Thé des Écrivains) dans le 3ème arrondissement de Paris. Soyez-y.
Extraits et playlist à retrouver sur le site de The Drone