L’éclairage sur sa personnalité troublée depuis l’enfance et la conception de ses œuvres phares proposée dans le tout récent et chaudement recommandé ouvrage Mike Oldfield, Tubular Bells et au-delà, de Frédéric Delâge, sert de captivant révélateur.
Hugo Cassavetti — Télérama
Revue de presse
Le journaliste poitevin Frédéric Delâge a écrit le premier livre en français consacré au musicien anglais Mike Oldfield. Il se dévore comme un roman.
Tous ceux qui ont vu le film d’horreur L’Exorciste, réalisé par William Friedkin en 1973, ont forcément en mémoire « ce petit air lancinant, à la fois enfantin et inquiétant » qui ouvre le long-métrage. Cet extrait musical est tiré du premier album entièrement instrumental d’un jeune Anglais alors inconnu. Un album dont la couverture – un tube métallique plié en trois, flottant dans le ciel au-dessus de la mer – deviendra légendaire. Un disque qui permettra aussi à la toute nouvelle maison de disques Virgin Records de connaître un développement historique.
C’est cette histoire, et quelques autres, que raconte le journaliste poitevin Frédéric Delâge dans son livre Mike Oldfield, Tubular Bells et au-delà.
D’où est venue l’idée de ce livre ?
« À la base, j’avais envie de faire un livre sur le disque Tubular Bells, une aventure qui est exceptionnelle, tant par l’importance du disque lui-même que par l’histoire de sa réalisation. Mais comme Tubular Bells irrigue finalement toute la carrière de Mike Oldfield, qui en a fait des suites et des versions alternatives, c’était difficile de ne s’en tenir qu’à l’évocation d’un seul disque. Le bouquin est quand même pas mal centré sur ce premier album, mais j’ai élargi à toute sa carrière. Et il n’y avait aucun livre en français sur Mike Oldfield, alors qu’on en trouve plusieurs en anglais. Comme pour le livre que j’ai écrit sur Kate Bush, en 2017, ou le premier que j’ai fait sur le rock progressif, en 2002 : à l’époque ces sujets n’avaient pas été traités en français. » […]
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En 1973, Mike Oldfield sortait « Tubular Bells », devenu un succès mondial après avoir été utilisé comme thème musical du film « L’Exorciste ». Près de cinquante ans plus tard, Frédéric Delâge a écrit le premier livre en français consacré à l’artiste
La mélodie a hanté bien des cauchemars. Mais avant de devenir la musique d’introduction du film « L’Exorciste », “Tubular Bells” était surtout le premier album du musicien britannique Mike Oldfield, restant l’un des morceaux phares du rock progressif. L’artiste n’avait encore pas eu d’ouvrage francophone lui étant consacré. Une anomalie réparée par un Périgourdin, Frédéric Delâge.
L’interview est disponible sur Sud Ouest
S’il est un artiste au sujet duquel il manquait une biographie en langue française, c’est sans doute Mike Oldfield. Grâce à la plume alerte et rigoureuse de Frédéric Delâge, voilà qui est chose faite avec ce Mike Oldfield : Tubular Bells et au-delà. Si l’ouvrage est plutôt court (216 pages), sa densité n’en est pas moins importante. L’étude, en interpellant surtout l’œuvre fondatrice que représente Tubular Bells, permet de remettre au centre du village l’église monumentale qu’est ce premier disque inattendu et surprenant d’un jeune homme de 20 ans au printemps 1973 et, au demeurant, un artiste inclassable dont la singularité n’en finit plus de nous interpeller.
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“Genesis”, “Kate Bush” ou encore “Chroniques du Rock Progressif” et autres “Prog 100” sont autant d’ouvrages de référence qui font de Frédéric Delâge un des piliers de la littérature liée au rock progressif. Avec “Mike Oldfield – Tubular Bells et au-delà”, le journaliste nous propose le premier ouvrage en français consacré à Mike Oldfield, et plus particulièrement à l’un des albums mythiques de l’histoire du rock progressif.
Au-delà de la simple évocation de la réalisation de ce qui reste une véritable prouesse artistique et technique, l’auteur replace cette œuvre dans le contexte très particulier de la vie de Mike Oldfield, ainsi que dans le cadre de la création du label Virgin. “Mike Oldfield – Tubular Bells et au-delà” se lit comme le roman de la vie d’un artiste à la personnalité complexe, dont toute l’œuvre est hantée par cette première réussite. Fort de références multiples et des éclairages de Tom Newman, un des principaux protagonistes de l’histoire de Tubular Bells, Frédéric Delâge mêle avec habileté le décryptage de l’œuvre et le contexte de sa réalisation, donnant ainsi les clés non seulement de cette première référence discographique mais également de la suite de sa carrière évoquée dans la deuxième moitié de l’ouvrage.
A l’occasion de la sortie de l’ouvrage chez l’éditeur Le Mot et le Reste, Frédéric Delâge nous a accordé une longue interview à Poitiers, le 4 juin 2021.
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À artiste à part, livre à part. Frédéric Delâge signe le premier ouvrage en français consacré à Mike Oldfield, un musicien difficile à classer dont l’œuvre, d’une richesse rare, ne s’est jamais réellement affranchie du succès colossal de Tubular Bells.
Journaliste à La Nouvelle République du Centre-Ouest et à Centre Presse, Frédéric Delâge est l’une des valeurs sûres du journalisme musical hexagonal. Spécialiste de la scène prog sur laquelle il s’est déjà penché minutieusement (Chroniques du rock progressif, Prog 100), il est l’auteur d’une bio indispensable sur Genesis (La boîte à musique… Turn It On Again), et d’un ouvrage – le seul en français – sur Kate Bush (Le temps du rêve). Aujourd’hui, il s’attaque à un autre monument, l’insaisissable Mike Oldfield, et signe Tubular Bells et au-delà.
Corse Matin : Après Genesis, Kate Bush et la scène prog, vous vous attaquez à Mike Oldfield, un artiste à la discographie aussi complexe que sa personnalité. Pourquoi ?
Frédéric Delâge : Parce qu’il fait partie, du moins pour ses meilleurs albums, de mes musiciens favoris et qu’il n’existait aucun livre en français sur sa carrière. J’aime bien ” m’attaquer ” à des sujets sur lesquels aucun auteur francophone ne s’est penché jusqu’ici : c’était le cas pour le rock progressif en 2002 et c’était aussi le cas pour Kate Bush en 2017.
Et puis la vie et la carrière de Mike Oldfield ont clairement des aspects romanesques, entre ses problèmes psychologiques, ses addictions, son incroyable précocité, et l’aventure extraordinaire de Tubular Bells : un jeune homme si tourmenté qu’il côtoie presque la folie se met en tête de composer une œuvre instrumentale dont absolument personne ne veut au départ, et qui va finalement se révéler, grâce à sa rencontre avec le tout jeune patron de Virgin Records Richard Branson, un des plus gros succès des années 70.
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Une interview à retrouver en intégralité sur Corse Matin
En 1975, deux ans après le triomphe écrasant de “Tubular Bells”, Mike Oldfield réalisait, à 22 ans, son véritable chef-d’œuvre : “Ommadawn”, habité par ses racines irlandaises et sa douleur profonde. Un lumineux album artisanal de folk orchestrale, où la virtuosité ne prend jamais le pas sur la richesse mélodique, la sensibilité et l’émotion.
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L’éclairage sur sa personnalité troublée depuis l’enfance et la conception de ses œuvres phares proposée dans le tout récent et chaudement recommandé ouvrage Mike Oldfield, Tubular Bells et au-delà, de Frédéric Delâge (éd. Le mot et le reste), sert de captivant révélateur. Et confirme qu’un disque qui touche profondément ne le fait jamais sans raison. Car si on apprend, entre autres, dans le livre que le benjamin de la famille Oldfield a fréquenté très tôt Mick Jagger, qui n’était que bienveillance et encouragements à son égard – Mike accompagnait sa sœur Sally lorsqu’elle allait rendre visite à sa copine d’enfance Marianne Faithfull –, ou nous rappelle que le jeune prodige fit ses classes dès 16 ans comme bassiste chez Kevin Ayers, on découvre surtout l’enfance traumatisante qu’il a vécue auprès d’un père pour le moins sévère et d’une mère dépressive et alcoolique qui enchaînait les séjours à l’hôpital psychiatrique. L’alcool devenant vite le périlleux terrain d’entente entre la mère désespérée et son fils peu apte à la communication avec ses pairs. Seule la musique lui servait de langage, d’expression de ses émotions, aussi douloureuses qu’enfouies.
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Un article à retrouver en intégralité sur Télérama
Outre le fait qu’ils soient anglais, Kate Bush et Mike Oldfield ont plusieurs points communs, et non des moindres : leur précocité, leur personnalité singulière, leur attachement à vivre reclus et leur volonté de maîtriser entièrement le processus créatif. Est-ce cela qui a séduit Frédéric Delâge au point de leur consacrer à chacun un ouvrage entier ? Ou bien est-ce le fan qui s’exprime, frustré qu’il n’existe aucune littérature en français consacrée à ces deux personnages importants de l’histoire du rock ? Car bien qu’ils se fassent discrets aujourd’hui, tous deux ont connu une immense popularité, ont durablement influencé une multitude d’artistes contemporains et restent encore dans de nombreuses mémoires.
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Avec un style narratif désormais bien rôdé, Delâge évite toutes les embûches habituelles de ce type d’ouvrages comme les analyses musicologiques fastidieuses, les avis personnels trop envahissants et la subjectivité flagrante de fan, les digressions et l’abondance de détails inutiles : ces derniers sont relégués en notes de bas de page pour les lecteurs avides d’exhaustivité. Au contraire, par un découpage bien aéré, Tubular Bells et au-delà peut se lire d’une traite tel un bon page-turner. La première moitié est ainsi consacrée à cet album quasi légendaire, depuis les premiers pas musicaux de son créateur jusqu‘à son succès phénoménal inattendu et ses diverses conséquences. La seconde moitié du livre couvre le reste d’une carrière en dents de scie, pendant laquelle cette première réussite majeure va souvent réapparaître sous différentes formes, entre « suites » plus ou moins réussies, rééditions diverses et exposition mondiale aux allures de reconnaissance universelle aux JO de 2012.
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Comme l’a fait Kate Bush : Le temps du rêve, ce livre comble une lacune dans un pays où on trouve presque à coup sûr, aujourd’hui encore, un exemplaire ou deux de cet album à la pochette emblématique chez le disquaire d’occasion du coin ou les grandes enseignes dites « culturelles ». S’il donne envie de se replonger dans Tubular Bells avec une connaissance nouvelle de l’œuvre et d’approfondir le sujet Oldfield (mais aussi d’éviter soigneusement certains disques !), souhaitons qu’il incite une plus jeune génération à découvrir cet incontournable représentant du bouillonnement créatif propre aux années soixante-dix.
Une chronique à retrouver sur Chromatique.net
Avec un sous-titre : Tubular Bells et au-delà et un constat : il s’agit du seul livre en français consacré au travail de Mike Oldfield… Qu’est-ce qui peut faire le succès d’une œuvre ? La jeunesse de son créateur ? L’audace de son producteur ? Le choix des instrumentistes ? Son adéquation à l’époque ? etc. Difficile de trouver une cause unique et difficile de réunir d’un coup les causes nécessaires. Alors on dira qu’il s’agit d’un concours de circonstances favorables ! D’une conjoncture particulière… pour ce qui est du succès de Tubular Bells sorti le 25 mai 1973 et inaugurant un label tout neuf : Virgin Records. Le titre assure la renommée du label et on lira dans ce livre les rapports entre Virgin et le musicien. Est-ce qu’un titre épuise la créativité de son auteur ? Comment peut-on poser cette question ? Il est évident que non ! En revanche le goût des auditeurs peut changer et trouver moins plaisante la nouvelle musique ou pire, à l’inverse, ne vouloir que la répétition du premier succès…pour éviter de se savoir changer et vieillir. Mike Oldfield depuis Tubular Bells a vieilli mais n’a rien perdu de son sens de la composition. Il est toujours bon instrumentiste et a depuis longtemps oublié le stress du premier concert dont une Bentley fut l’enjeu. Ce livre rend l’individu attachant, bien au-delà de sa musique… Questions : Qui parmi vous, lecteurs, lectrices, a suivi le musicien ? Qui n’écoute même plus Tubular Bells, se contentant de penser à ses souvenirs de l’époque ?
Si vous avez aimé L’exorciste, prenez le temps d’écouter l’intégralité de Tubular Bells en lisant ce livre…
Une chronique à retrouver sur Daily Passions
Un spécialiste du rock progressif
Journaliste pour la presse provinciale (Centre-Ouest, La Nouvelle République), Frédéric Delâge est aussi un passionné de rock progressif, ce qui l’a amené à collaborer pour des magazines comme Rockstyle ou Crossroads. On lui doit déjà une anthologie sur le rock progressif et une biographie de Kate Bush, parues tous deux chez Le mot et le reste en 2014 et 2017. Le voici qui consacre un essai, qui relève aussi de la biographie à Mike Oldfield, l’auteur du mythique Tubular Bells.
Des débuts éblouissants
On découvre en tout cas l’enfance et les débuts du prodige anglais, marqué par la fragilité mentale de sa mère. Mike Oldfield bénéficie en tout cas de l’effervescence créatrice de ces années-là, travaille très jeune avec Kevin Ayers, ancien membre de Soft Machine. Oldfield s’inscrit ainsi dans ce qu’on va appeler le rock progressif, musique ambitieuse qui se détache de la simplicité des débuts du rock and roll pour se rapprocher du jazz ou de la musique classique. Un morceau typique de progressif dure ainsi entre 15 et 20 minutes. [...]
Un parcours contrasté
Ce livre montre bien que Mike Oldfield sera toujours prisonnier du succès de son premier disque. Son second, Hergest Ridge, pâtit déjà de la comparaison et une partie du public passera à côté d’Ommadawn, injustement tant l’œuvre s’avère passionnante à la réécoute. Dans les années 80, Oldfield s’éloignera du rock progressif et aura des tubes (Moonlight Shadow, To France) chantés par la grande Maggie Reilly. Cette période est jugée négativement par Frédéric Delâge et c’est dommage car l’originalité mélodique de certaines chansons est indéniable. Après avoir quitté Virgin, Oldfield donnera des suites à Tubular Bells, loin d’être aussi originales.
Retiré aux Bahamas, le musicien enregistre toujours et prépare apparemment un retour sur scène dès que la situation sanitaire le permettra. Son parcours en tout cas, bien raconté dans Mike Oldfield Tubular Bells et au-delà, reste fascinant.
Une chronique à retrouver sur Boojum