Revue de presse
La chanteuse égyptienne Sherine Abdel Wahab est une célébrité dans son pays, bien connue du grand public dans le monde arabe depuis le début des années 2000. Mais les déboires de la pop star, comparés par ses fans à ceux de l’Américaine Britney Spears, et régulièrement relayés par la presse, « sont révélateurs d’une société égyptienne malade », estime Coline Houssais, enseignante à Sciences Po Paris et autrice du livre Musiques du monde arabe.
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To Coline Houssais, the author of “Music of the Arab World: An Anthology of 100 Artists,” these then-versus-now perceptions, which the exhibition risked encouraging, were misguided.
“There are two visions of the Arab world,” she said in an interview. “One is: ‘They’re barbarians, they’re Islamists.’ The other is:
‘Everything used to be so good before. It was a golden age.’”
“The Arab world’s development is measured using ultra-Western criteria, such as whether women smoke or not, or whether they wear short skirts,” she said. There were “more important factors, to do with equality: the number of women who work, women’s civil rights,” she added. […]
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Tenter de présenter les musiques du monde arabe en 100 artistes relève de la gageure. A l’exhaustivité, Coline Houssais a préféré un recueil de «chroniques pensées comme une fenêtre sur un répertoire». Dommage que le sous-titre «une anthologie en 100 artistes» soit équivoque.
Mais la matière est complexe. «Qu’est-ce que le monde arabe?» pose d’emblée l’autrice.
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Les supports se sont perfectionnés et les changements de régime ont entraîné des mouvements de population. D’où la volonté de l’autrice d’intégrer la diaspora dans ses morceaux choisis. Ses autres critères de sélection étant la popularité de l’artiste, l’accessibilité à un support (physique ou digital) et sa fonction représentative d’une communauté ou d’un patrimoine. Elle débute ainsi avec les récitations du Coran de l’Egyptien Cheikh Abdelbasset bin Ab-dul Samad pour terminer avec les rappeurs marocains Naar. Entre deux défilent Fayrouz, Oum Kalthoum, Idir, Khaled, Marcel Khalifé, Nass El Ghiwane, Aziza Brahim…
A noter la sélection de plusieurs femmes iconiques ou engagées dans la défense de leur culture. Un regard pluriel sur une culture foisonnante.
Une chronique à retrouver en ligne
Avec Musiques du monde arabe paru chez le Mot et le reste, Coline Houssais dessine les trajectoires musicales d’artistes assimilé·e·s au monde arabe qui permettent de mieux en comprendre la complexité et l’histoire.
Musiques du monde arabe retrace une généalogique artistique composée de multiples identités et de multiples vécus. À ceux-là, se joint aussi une expérience collective qui transcende les générations, milieux sociaux, frontières et nationalités. Le livre interroge aussi cette appellation – « musiques du monde arabe » – par le biais d’un corpus commun qui justifierait une approche globale.
Une histoire musicale commune
La musique du monde arabe a souvent été orale et transmise de famille en famille, de peuples en peuples. Elle est populaire et locale. Musiques et chants ont eu une forte importance dans les traditions et les rites. Si elle était présente au quotidien, la musique prenait également une place cruciale lors des moments de fêtes et des périodes de guerres. Évidemment, sa fonction a varié selon les peuples mais son importance s’est transmise au fil des siècles.
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Mondialisation et transmission
La musique du monde arabe traverse donc les frontières au début du 20e siècle, avec des innovations techniques et sociales. Coline Houssais cite notamment la radio, le cinéma et même le vinyle. La cassette, quant à elle, permet une distribution « informelle » et augmente la diffusion de la musique. Populaire dans les années soixante-dix, elle mène à une réelle révolution : celle de l’autoproduction. Il n’est plus nécessaire d’avoir un label pour produire et faire voyager son art : la cassette est petite, la cassette est transportable. Plus tard, Internet rend la musique encore plus accessible grâce aux plateformes de streaming. Le web a aussi rendu possible l’achat en ligne de supports CD, vinyles et bien d’autres.
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À travers ce livre, Coline Houssais fait découvrir cent artistes issus de multiples origines : iels viennent de Syrie, du Liban, d’Algérie, de Tunisie, du Maroc, de Palestine, de Jordanie, de Bahreïn, du Koweit, d’Irak, du Soudan et bien d’autres. Iels composent, écrivent, chantent, mixent. Iels font du métal, de l’électro, de la techno, de la folk, du raï et bien plus. L’anthologie regroupe de nombreuses icônes : des divas telles que Fayrouz, Oum Kalthoum, Warda, aux incroyables Cheikha Rimitti et Rachid Taha, en passant par la pop de Nancy Ajram au rap de Naar. À travers cent enregistrements, entre traditions et réinterprétations pop, l’autrice nous offre un environnement musical riche et complet.
Une chronique à retrouver sur Maze
Cette anthologie en 100 artistes a le grand mérite de présenter et de commenter précisément ce qui est en fait “un grand répertoire disparate”.
Les musiques arabes sont abordées à partir de facteurs historiques, culturels, politiques et économiques dans la très pertinente première partie de l‘ouvrage : faire nation en musique. S’ensuit une sélection d’artistes et la présentation de leurs contexte et historique de création. Un album est proposé à l’écoute, pour une immersion rapide dans l’univers de l’artiste. Son style est comparé à celui d’autres artistes, et son appartenance à une mouvance est également commentée.
Autre intérêt de cette anthologie ; un lexique, en fin d’ouvrage, permet de se familiariser avec les termes arabes, très utiles quand on aborde les musiques traditionnelles.
Sans avoir la prétention d’être complet, cet ouvrage rigoureux et précis est une base solide pour quiconque souhaite étendre sa connaissance des musiques arabes. Il permet aussi de se départir d’une vision orientaliste de ce domaine, et n’en est que plus appréciable.
Une chronique à retrouver sur À vos marques… tapage !
En 2011, la scène alternative musicale égyptienne s’imposait avec des chansons sur la révolution de la Place Tahrir, et plutôt rock, pop ou électro. Dix ans plus tard, sous le régime autoritaire du Raïs-Maréchal Sissi, que reste-t-il de cette scène pop révolutionnaire du Caire et de ses groupes ?
Les printemps arabes, 10 ans après. A l’occasion du dixième anniversaire des printemps arabes, France-Culture propose une journée spéciale consacrée aux révolutions et mouvements de contestations qui se sont produits en 2011 dans les pays arabes, et à leurs conséquences dix ans après.
Dans le cadre de cette Journée spéciale, Tewfik Hakem revient sur la scène pop égyptienne qui s’est engagée avec les manifestants de la Place Tahrir, en compagnie de Coline Houssais, journaliste, chercheuse, spécialiste de la culture des pays arabes et auteure de Musiques du monde arabe, Une anthologie en 100 artistes.
L’émission Le réveil culturel est à écouter sur France Culture
Ce ne sont ni des biographies banales ni des discographies assommantes que propose Coline Houssais dans son nouveau livre Musiques du monde arabe, une anthologie en 100 artistes, mais une formidable fusion de toutes les composantes qui ont entouré le parcours d’un artiste, la création d’une œuvre, la conception d’un genre. Une approche novatrice, aussi passionnante que pédagogique, parue le 30 juin 2020 aux éditions Le mot et le reste.
En lisant la biographie de la jeune autrice de 33 ans Coline Houssais, l’on comprend mieux les angles qu’elle a choisis pour le traitement de sa brillante anthologie. Formée à l’Institut d’Études Arabes de Damas et au campus Moyen-Orient Méditerranée de Sciences Po (où elle enseigne aujourd’hui), la politologue et chercheuse est aussi, évidemment, passionnée de culture et de musiques arabes. En résulte une œuvre hybride, une combinaison très intéressante entre éléments historiques, culturels, politiques et économiques qui amorce et accompagne sa sélection d’artistes.
Une introduction nécessaire
C’est une sorte d’introduction de près de 80 pages que Coline Houssais propose en premier lieu et qu’elle juge nécessaire (pour le plus grand bonheur du lecteur), afin de justifier la suite de son épopée, qui sillonne 20 pays. L’autrice revient sur des concepts tels que l’arabité ou le panarabisme, sur des contextes tels que la Nahda ou le Congrès de musique arabe du Caire, sur l’histoire avec les conquêtes médiévales ou les routes commerciales du monde arabe, ou encore sur les inventions technologiques qui ont joué un grand rôle dans la représentation des artistes, du vinyle au digital en passant par la cassette, de la radio au cinéma en passant par la télévision.
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En somme, une anthologie captivante qui sort des sentiers battus, à lire absolument.
Découvrez la chronique intégrale du livre en ligne
Coline Houssais nous offre un bijou consacré aux musiques arabes : Musiques du monde arabe, une anthologie en 100 artistes .
Un sacré travail ! Le premier défi étant évidemment de circonscrire et définir le sujet, soit la ou plutôt les musiques arabes, et donc l’arabité à travers ses courants, ses styles musicaux, sa géographie. Coline Houssais relève le défi avec brio, conjuguant le savoir d’une spécialiste et une écriture simple et pédagogique. On se promène de Cheikh Abdelbasset bin Abdul Samad à Naar, via Hédi Jouini, Najat Aatabou ou Fayrouz à travers la psalmodie, les liturgies chrétiennes du monde arabe, la musique arabe savante moderne, la musique soufie jusqu’à l’électro pop façon Soap Kills. On s’initie aux genres comme le dawr, le reggada, le khaliji, le mawwal… Les 70 premières pages qui contextualisent les musiques arabes et leur évolution ainsi que leur marché se lisent, comme les autres d’ailleurs, telle une épopée du chant et de la musique arabes. Le livre est un roman.
Une anthologie. Le procédé de l’anthologie a ses avantages et ses risques. Elle permet d’embrasser un maximum de choses, de musiques, de genres, de musiciens, de chanteuses et chanteurs. Elle suppose des choix et chacun regrettera peut-être de ne pas trouver parmi ces 100 choix son coup de cœur. C’est le jeu. Pourtant, rien ne semble oublié et la place apparemment faible faite à l’écurie Rotana (certes stéréotypée comme le souligne justement l’auteure) est une fausse impression : Fares Karam, Nancy Ajram et bien d’autres sont largement étudiés ici. La musique oranaise et algéroise des années 1940–1960 est abordée à travers Reinette L’Oranaise (on pense aussi à Line Monty) et prétexte à évoquer d’autres maîtres du chaabi comme Lili Boniche ou Cheikh Raymond. Le raï est exploré (à travers Khaled, Bouatiba Sghrir, Cheb Hasni). Il faut remercier Coline Houssais pour remettre dans la lumière un Djamel Alam et évoquer le regretté Rachid Taha dont elle souligne le rôle de passeur. L’anthologie a de toute manière une autre vertu classique : elle donne envie d’écouter ce que l’auteur propose. Le livre est une porte ouverte.
Histoire, géographie et mémoire. Ces 100 choix nous portent de la Syrie à l’Algérie, du Maroc à la Mauritanie, du Liban à la Tunisie, de la Palestine à l’Irak et au Qatar, de l’Égypte au Soudan. Ils nous parlent des sociétés arabes, de leurs valeurs, de leurs conflits et revendications notamment identitaires, de leurs mythes et de leurs stars. Ainsi du Sinatra du Nil, d’Oum Kalthoum et plus proches de nous Najwa Karam, Khaled ou Elissa. À travers les musiciens et les chanteurs/chanteuses, ce sont des notes, des rythmes, des tubes qui ailleurs, mais en France aussi, nous ont appris à écouter l’autre, à jeter des ponts, à se déporter de soi, à rentrer dans l’histoire de l’arabité. Le livre est musique, voyage et mémoire.
Une chronique à retroucer sur Actu juridique
Née en 1987, Coline Houssais est à la fois chercheuse, enseignante à Sciences Po, commissaire d’exposition, journaliste et traductrice. Passionnée et spécialiste de culture arabe, elle a récemment publié aux éditions Le Mot et le Reste Musiques du monde arabe, une anthologie qui ne passe pas inaperçue par le défi qu’elle représente et l’érudition qu’elle manifeste.
Cent artistes. Sélectionnés dans une vingtaine de pays, « les vingt-deux États de la Ligue arabe », définit-elle pour fixer un cadre, mais d’où seront par exemple quasiment exclus la Somalie, Djibouti et les Comores dont la production musicale en arabe est très faible.
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Cent artistes dont la présentation synthétique et quasi ritualisée nous aurait peut-être laissée sur notre faim si Coline Houssais s’en était tenue à cette forme en éventail. Mais il faut remarquer qu’avant de nous conduire jusqu’à eux, elle a balisé notre chemin d’une longue et passionnante introduction métaphoriquement intitulée « Faire nation en musique ».
Elle y montre la singularité et la communauté des chants et des destins, elle interroge la notion d’arabité et les frottements, politiques et sociétaux, de l’arabe classique face à l’arabe dialectal, mais aussi au berbère, au kurde, au nubien…, souligne que partout, historiquement, « la musique est le fruit d’un subtil mélange d’influences et d’une évolution propre à chaque territoire » qui viendront encore se confronter aux courants globalisés d’Europe ou d’Amérique du Nord d’aujourd’hui. Les circulations sont ainsi fortes entre les différentes parties du monde arabe avec l’extérieur, notamment entre la France et le Maghreb. Elle raconte les interactions entre l’industrie du disque, la radio, le cinéma puis l’avènement d’Internet, comme on raconte une histoire vivante, captivante, stimulante.
Une chronique à retrouver en intégralité sur Orient XXI
Un portrait de Coline Houssais réalisé lors du festival Arabesques où elle était invitée.
À regarder en ligne
Au programme des bambous FMR cette semaine, l’interview de Coline Houssais auteure du livre sur les Musiques du Monde arabes en 100 artistes, une chronique sur Davy Sicard et sur James Stewart (DJ spécialiste des musiques de l’Atlantique Noir), ainsi qu’un point sur le Festival Locombia qui devait avoir lieu cette semaine et passe en édition numérique.
En deuxième heure, un super set de Buenavibra DJ créé dans le cadre des Locombia DJ Sessions qui ont lieu chaque vendredi de 19h à 20h sur la page Facebook du Festival Locombia.
Un podcast à réécouter sur Les Bambous
Je ne me suis rarement senti aussi ignare en abordant un continent musical comme celui que Coline Houssais nous fait découvrir dans l’anthologie des Musiques du monde arabe qui vient de paraître. L’éditeur Le Mot et Le Reste s’est fait une spécialité d’ouvrages musicaux de référence(s) comme celui-ci. Si j’attends d’avoir tout lu pour en parler, cela risque de nous emmener loin. Chacun des 100 articles relatifs à un artiste mériterait qu’il soit connecté à une base de données sonores nous offrant d’en écouter quelques extraits. Cela reste assez abstrait au vu de l’éventail qui ne se contente pas de la musique strictement arabe, mais aborde les domaines berbère, kurde, nubien, libanais, etc., donc le Moyen Orient et l’Afrique du Nord. Les textes introductifs sont déjà passionnants, en termes d’histoire et de géographie, cherchant ce qu’il y a de commun à ces musiques si diverses. D’origine traditionnelle, elles évoluent aussi avec le temps, passant des campagnes à la ville, traditions orales et musique savante se retrouvant dans un panarabisme aux parfums très variés. Elles nous sont parvenues grâce à des passeurs qui ont voué une partie de leur vie à les faire connaître, particulièrement en France, conséquence critique du colonialisme. Depuis les années 50, les disques (et les cassettes, très en vogue dans leurs pays) leur ont permis de voyager. Coline Houssais préfère le concept de florilège à celui d’anthologie, et son approche sociohistorique n’est pas pour me déplaire, bien au contraire. Tant d’articles évitent de replacer les œuvres dans leur contexte qu’on n’y comprend rien du tout.
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La chronique est à retrouver en intégralité sur drame.org
Oum Kalsoum, Mohmamed Abdelwahab, Fayrouz, Reinette l’Oranaise, Cheb Hasni… Ces noms d’artistes vous disent peut être quelque chose mais sont souvent mal connus en France. Dans une anthologie de 100 artistes, appelée à devenir un outil indispensable, Coline Houssais nous propose de faire mieux connaissance avec les musiques monde arabe.
Le monde arabe est parfois vu d’Europe comme un tout uniforme. En proposant un « florilège » des musiques du monde arabe sous la forme d’une anthologie, Coline Houssais nous donne une perspective toute en nuances et en complexité. Spécialiste des cultures du monde arabe et enseignante à Sciences Po, elle a en effet constaté l’importance des circulations internes et externes qui ont enrichi et transformé les musiques d’une aire s’étendant de l’Atlantique à l’océan Indien. L’idée même de monde arabe ne va pas de soi. S’il y a bien une unité de langue en apparence, les langues vernaculaires parlées dans les pays qui le composent sont nombreuses. Coline Houssais fait ainsi une place aux langues berbères (comme le kabyle ou le chaoui en Algérie) et aux différentes formes dialectales de l’arabe. Les artistes, quelle que soit leur confession ou appartenance ethnique (de nombreux musiciens juifs font partie de cette anthologie), pratiquent une forte mobilité internationale qui facilite les influences, parfois dans un contexte colonial ou postcolonial. Les circulations sont ainsi fortes entre les différentes parties du monde arabe mais aussi avec l’extérieur, en particulier entre la France et le Maghreb : « Partout, la musique est le fruit d’un subtil mélange d’influences et d’une évolution propres à chaque territoire ».
Lire la chronique en intégralité sur L’éléphant
Cette anthologie prouve la richesse d’un patrimoine contemporain dont on ignore trop souvent l’importance en Occident. Le novice retrouvera certes les biographies de quelques noms connus comme Oum Kalsoum, Fayrouz ou Marcel Khalifé, sans oublier, pour citer des artistes plus récents, Khaled, Nancy Ajram ou Idir. Mais le livre de Coline Houssais, spécialiste des cultures arabes, offre matière à découverte ou à rappels en consacrant des notices à l’Algérien Slimane Azem, à la Libanaise Sabah, au Syro-Égyptien Farid El-Atrache et, bien sûr, à l’incontournable chanteuse syrienne Asmahan, disparue trop tôt. Comme l’explique l’auteure en préambule, il n’est pas d’origine unique à toutes ces musiques, ce sont de nombreux facteurs historiques communs (traditions rurales ou urbaines, louanges religieuses, partage de la poésie médiévale) qui ont façonné ces genres au point, parfois, de leur donner une rythmique proche. La riche présentation de l’ouvrage permet de comprendre d’où ces musiques sont venues, comment elles se sont diffusées et ce qu’elles représentent dans l’imaginaire arabe.
Lisez la chronique en ligne sur Le Monde diplomatique*
Des campagnes à la ville, de la tradition aux tentations de la pop, du raï d’Oran à la Kabylie debout d’Idir, de quoi la musique arabe est-elle le nom ? Tentative de décryptage par une enseignante passionnée.
Dans son amplitude et sa variété, le monde arabe existe bel et bien, et idem la musique qui va avec. Les publics ont ici la coutume mutine de s’approprier ces partitions, d’offrir à ces chansons un plus vaste costume, celui qui unit les âges, abolit les frontières, et fait même (parfois) fi des classes sociales. Coline Houssais accrédite donc la thèse d’une unité qui enjambe les différences, sur un mode de rêverie musicale. Riche seulement de la fièvre d’acquisition du profane, on ne lui contestera certes pas le choix de tel ou tel enregistrement, mais on s’arrêtera volontiers aux noms les plus célèbres de ce côté-ci de la Méditerranée. Ainsi, l’Égypte mordorée d’Oum Kalsoum et de Farid El Atrache prince des romances des berges du Nil, le minimalisme de Souad Massi l’Algérienne et, aux antipodes, Rachid Taha en extravagant personnage de roman, défilent ainsi en mode chronologique, à l’instar de Khaled, Cheb Mami ou Faudel (aujourd’hui plus ou moins disparus des radars), entre nos oreilles. L’occasion est alors trop excellente pour ne pas faire l’économie d’un périple en terres inconnues (Samira Tawfik, Khelifi Ahmed, Rawhi Al Khammash), et, même, de se frotter à une certaine conception de la modernité. Ainsi de Hello Psychaleppo ou de Soap Kills qui, sur les scènes actuelles, ne laissent pas leur part d’electro aux chiens. Un livre comme un voyage immobile, parfumé, et ondoyant.
Lisez la chronique sur le Son du Monde
Isabelle Kortian invite Coline Houssais pendant 1h pour parler de son anthologie Musiques du monde arabe. Une interview passionnante tout en musique.
Écouter l’interview sur Radio Cause commune
Musiques du Monde Arabe, Une anthologie en 100 artistes, le nouveau volume de l’éditeur Le Mot et le Reste, basé à Marseille et spécialisé dans les livres sur les musiques, s’attaque ici à un vaste territoire. De la plume même de son auteure « Il n’y a pas de musique arabe en tant que genre précisément délimité, mais davantage un répertoire qui se joue des frontières… »
La journaliste traductrice et chercheuse indépendante, Coline Houssais, a toutefois accepté ce défi et dessine un paysage musical, forcément subjectif mais enthousiaste, de cette riche région. Partant de la contrainte usuelle de l’éditeur pour ce genre d’approche transversale, liée à un style ou une région, elle brosse à partir de 100 disques une histoire qui traverse 26 pays et une multitude de styles apparus à des époques lointaines ou très récemment. On y croise les incontournables l’Egyptienne Oum Kalsoum, le Kabyle Idir ou l’Algérien Rachid Taha comme le Saoudien Mohammed Abdo ou les Libanais Mashrou Leila.
Lisez la chronique sur #AuxSons
Du Coran psalmodié au rap marocain en passant par la pop saoudienne, des pionniers aux dernières tendances, il y a de quoi occuper 1001 nuits d’écoutes passionnantes grâce à la parution du livre “Musiques du Monde arabe” de Coline Houssais.
Les musiques du monde arabe sont un mystère pour l’Occident. On croit les connaître, elles nous échappent aussi insaisissables et surprenantes que les improvisations vocales de la diva Oum Kalsoum.
Les musiques du Monde arabe chaloupent sur des rythmes et des logiques qui ne sont pas celles d’ici. Un exemple: cette vidéo de mariage du chanteur syrien Omar Souleyman. Ça se passe dans la rue. Avec génératrice, sono façon karaoké, chaises en plastique et invités qui dansent en ligne. Postée sur Youtube en 2017, la vidéo “Ya Bnayya” totalise près de 26 millions de vues! Le plus grand mariage de la planète s’est passé au cœur de la Djezireh syrienne et nous avons manqué la noce.
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Un livre musical signé par une politologue
Ce mystère oriental est en passe d’être dévoilé grâce à un livre: “Musiques du Monde arabe, une anthologie en 100 artistes”, à paraître le 30 juin. Ce livre est bien plus qu’un livre: c’est un plan, un guide, une boussole, le phare d’Alexandrie. On doit son existence à une politologue française, Coline Houssais, passionnée de cultures et de musiques arabes. Sa curiosité et son appétit de découvertes dépassent largement son champ d’expertise.
Il a fallu pourtant trancher: les musiques du Monde arabe se limiteront aux membres de la Ligue arabe, soit 22 pays. Et tant pis si les Kurdes, les Ottomans et certaines parties des Balkans ont plus d’un lien historique et musical avec ce sujet immense. Cette anthologie comprend deux parties. On y entre ignare, on en sort illuminé.
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Ouvrage savant et passionnant
Dans “Musiques du Monde arabe”, on passe des psalmodies du Coran à la trap marocaine, de l’oud classique irakien à la pop saoudienne, le tout avec les noms des artistes dans les deux calligraphies (européenne et arabe) et un lexique en sus.
Cet ouvrage est savant. Il n’est jamais barbant, toujours passionnant. Depuis le partial et militant ouvrage de Hachlaf, “Anthologie de la musique arabe”, paru en 1993, autant dire voilà un siècle, on osait plus espérer un bon ouvrage sur le sujet. Le voici enfin et il ne nous reste plus qu’à farfouiller dans les coins et recoins de Youtube, LE salon d’écoute des musiques arabes. Pour y découvrir des pépites et animer nos Mille et une nuits. A l’image de “Alf Leila Wa Leila”, si bien chantée par Oum Kalsoum.
Lisez la chronique intégrale en ligne
100 artistes présentés de la péninsule arabique jusqu’au Maghreb. Des psalmodies du Coran à la trap marocaine, en passant par les grandes divas égyptiennes et les musiques populaires d’hier et d’aujourd’hui. Avec Musiques du Monde arabe, publié chez l’éditeur Le Mot et le Reste, l’autrice Coline Houssais réussit un sacré tour de force. Explications en musiques au micro de Thierry Sartoretti.
Écoutez l’émission sur le site de la RTS
100 artistes de la péninsule arabique jusquʹau Maghreb. Des psalmodies du Coran à la trap marocaine, en passant par les divas égyptiennes. Avec “Musiques du Monde arabe”, publié chez lʹéditeur Le Mot et le Reste, lʹautrice Coline Houssais réussit un tour de force. Explications en musiques au micro de Thierry Sartoretti qui a fait de ce livre son coup de cœur.
Réécoutez l’interview sur le site de la RTS