Parution : 17/11/2016
ISBN : 9782360542321
240 pages (14,8 x 21 cm)

20.00 €

Pascal Comelade

Une galaxie instrumentale

Faisant feu de tous les bois des musiques populaires, Comelade a inventé un langage qui danse sur un squelette musical en perpétuel mouvement, du dépouillé strip-teaseux à l’orchestré-rhabillé, par fusions successives, mêlant folklore et underground, musique répétitive et variétés, riffs pataphysiques et instruments-jouets.
Depuis son premier disque publié en 1975, Pascal Comelade a tracé un parcours musical sans nul autre pareil en France. Cet enfant de la frénésie rock des années soixante et soixante-dix, passionné par les musiques populaires et la musique instrumentale, a déployé une œuvre profuse incluant de nombreuses collaborations avec notamment Richard Pinhas, P.J. Harvey ou Robert Wyatt. Ses compositions évoquent, suivant les époques et les mélanges, La Monte Young, MC5, Erik Satie, Jonathan Richman, Nino Rota, Captain Beefheart, Ennio Morricone, Suicide, etc. Apologiste de la reprise, praticien d’une forme de spontanéisme musical, ses thèmes instrumentaux ont aussi accompagné de nombreux films, ballets, et travaux de plasticiens – de Bob Wilson à Miquel Barcelo. Du folklore à l’underground, de la pataphysique au riff, de la musique répétitive aux instruments-jouets, voici une autre histoire, personnelle, comme un plat combiné toujours recomposé, de la musique de l’après-guerre à aujourd’hui.

Lire un extrait

Revue de presse

- Pascal Comelade Philippe Renaud Improjazz février 2017
Les carambolages de Comelade Sophie Pujas Le Point 2 février 2017
- Interview - Pascal Comelade : "J'ai toujours été underground" Gwenola Gabellec La Provence 23 janvier 2017
- Pascal Comelade Sophie Rosemont Plugged décembre 2016 - janvier 2017
- Interview - Comelade biographié Loraine Adam Rolling Stones janvier-février 2017
- L’orfèvrerie instrumentale de Pascal Comelade Olivier Horner Le Temps 28 décembre 2016
- Pascal Comelade : mégalo ou schizo? Jean Rouzaud Nova 3 janvier 2017
- Reportage et interview de Hild & Comelade Bertrand Loutte Arte Journal 19 décembre 2016
- Interview de Pierre Hild Yves Gabay La Dépêche 8 décembre 2016
- Le Livre - Interview / Pascal Comelade en liberté Olivier Nuc Le Figaro 10 décembre 2016
Les Inrockuptibles
- Voyages dans la galaxie de Pascal Comelade M.C Midi Libre 6 décembre 2016
- Pascal Comelade à la librairie Passages Le Progrès 6 décembre 2016
- Retour en fanfare sur la carrière singulière d'un Français multipiste Christian Larrède Les Inrockuptibles 7 décembre 2016
- Bricolage inspiré Les Inrockuptibles 30 novembre 2016
- Comelade en stéréo Bernard Géniès L'Obs 24 novembre 2016

- Pascal Comelade

Pascal Comelade est un être humain comme vous et moii. Quelqu’un de curieux, d’inventif, un créateur à la recherche sans cesse de l’originalité dans la simplicité. Depuis 40 ans, il construit petit à petit une œuvre devenue colossale en utilisant tous les supports musicaux possibles, de la cassette audio au CD en passant par le 45 tours et le format LP. Mais toujours de manières discrète, s’étonnant toujours, comme un enfant qu’il est sans foute resté, de l’intérêt qu’il peut susciter par son univers construit à partir et autour des souvenirs d’enfance, par l’entourage familial qui lui forge déjà des passions pour le cinéma, la musique, les arts en général. Il faut dire que son positionnement géographique, entre le sud de la France et la Catalogne permet de se forger une culture identitaire forte, d’autant que Pascal Comelda aime les voyages et les rencontres. Il deviendra une référence au Japon, dans les milieux branchés qu’il ne comprend pas toujours, comme cet enregistrement de certaines de ses pièces pour lequel il est invité mais au cours duquel il ne peut et ne doit pas intervenir sous peine de vexation et de sacrilège!
Alors au fil des ans, il se liera d’amitié avec Richard Pinhas, David Cunningham, Luis Llach, Pierre Bastien, Victor Nubla, Dominique Grimaud, Dominique Répécaud, et bien d’autres, la liste est longue, avec qui il partagera ses goûts prononcés pour Erick Satie, Marcel Duchamp, Alfred Jarry… Il créera son Bel Canto Orchestra, combo à géométrie variable et anarchisante, plongera dans l’underground à s’y noyer (“j’étais dans l’underground de l’underground”), bref, Comelade sera partout et nulle part à la fois, insaisissable mais toujours à la pointe de l’originalité. Et cela, toujours en totale humilité.
L’auteur, Pierre Hild, retrace sa carrière de manière chronologique, avec des chapitres courts et fouillés, et laisse le musicien s’exprimer longuement. Sa boulimie de collectionneur de disques plus rares et obscurs les uns que les autres prouve la propension qu’il a à vouloir tout entendre, tout découvrir ou redécouvrir, à se rapprocher de toutes les expériences déjà réalisées pour en quelque sorte les sublimer en les simplifiant ou en les améliorant à sa sauce, qu’elle soit folklorique ou pataphysique. Il a développé aussi tout un arsenal d’instruments de musique – jouets qu’il utilise de manière minimaliste ou répétitive.
Un livre passionnant à lire, qui personnellement me touche beaucoup parce qu’il arrive souvent qu’au détour d’un chapitre, on retrouve des souvenirs personnels ou des situations similaires, dans la vraie vie ou dans l’utopie onirique.

Philippe Renaud
Improjazz février 2017

Les carambolages de Comelade

Quel autre artiste peut se vanter d’avoir à la fois collaboré avec PJ Harvey et Robert Combas, Bob Wilson et Miquel Barcelo, Miossec et la légende de la chanson libertaire Lluis Llach? L’inclassable
musicien et plasticien Pascal Comelade sort un album pour revenir sur ses quarante ans de musique, et l’objet, enrichi d’un superbe livret illustré, est déjà une belle invitation au voyage créatif. Le Catalan est un touche-à-tout qui aime mêler les genres avec une joyeuse et fascinante virtuosité. Ses compositions majoritairement instrumentales, découragent les définitions et voyagent aussi bien dans les territoires de la musique expérimentale que de la culture populaire. Un enfant d’Erik Satie et de l’underground… l’underground… Pour prolonger la bal(l)ade, on pourra se plonger dans le riche essai biographique récemment publié par Pierre Hild ou arpenter les salles du musée d’Art moderne de Collioure, où il expose actuellement. Bienvenue dans une galaxie en constante expansion.

Sophie Pujas
Le Point 2 février 2017

- Interview - Pascal Comelade : "J'ai toujours été underground"

Amateur de vinyles, créateur de pépites bricolées, fondateur du Bel Canto Orquestra, Pascal Comelade a concocté un joli coffret Rocanrolorama (Because Music). Six disques et 69 titres pour raconter une vie de musique d’une folle inventivité, à la poésie joyeusement baroque, teintée de pataphysique.

Un livre vient aussi explorer la “galaxie instrumentale” du génial catalan (qui a joué avec Robert Wyatt, PJ Harvey ou Miossec) et qui réaffirme au cours de la conversation avec son accent chantant et clair : “En aucun cas je ne me positionne comme un artiste”. Ce “type du siècle dernier”, rigole-t-il encore, sera à Marseille mercredi pour une rencontre autour de son bazar rock, iconoclaste.

Avec ce coffret et ce livre, vous offrez une sorte de rétrospective, aimez-vous regarder dans le passé ?

Ce serait plus le résumé d’une rétrospective… Tout ce que j’ai fait jusqu’à maintenant, tous ces disques sont hors circuits, ça ne m’intéresse pas de les rééditer. Alors j’ai commencé il y a cinq ans ce travail qui n’est pas un recueil d’archives, ni un best-of (ndlr : ce dernier sortira le 7 avril). Il y a six disques ordonnés de façon plus ou moins chronologique. J’ai fait un tri avec un procédé de collage, pour revisiter tout ce matériel. Chacun des disques peut s’écouter de manière individuelle. J’ose espérer que ça donne une image rapide, radicale et efficace de mon travail.

Qu’est-ce que vous avez remarqué d’abord dans ce travail d’assemblage ?

Ce qui saute aux oreilles, c’est cette façon de pratiquer la musique, de la produire. Elle reste la même depuis 40 ans : avec très peu ou pas de technique, avec ce côté spontané, instinctif.

Comment la définiriez-vous ?

Je ne sais ni lire ni écrire la musique, j’ai une culture de radio, de musique dans la rue, j’essaie de jouer des instruments sans avoir été au conservatoire. Je ne peux pas parler d’inspiration mais j’ai une obsession depuis le début : produire une musique instrumentale. Il y a peut-être la sensation que ça part de tous les côtés, d’un chaos esthétique… mais la ligne c’est celle-là. Le seul repère que l’on puisse évoquer, c’est la musique d’ambiance des années 50–60, la muzak.

Cela a-t-il à voir avec votre premier choc musical ?

Non mais il y en a deux, quand j’étais très jeune : Memphis Slim et Paul Castanier. J’imagine que c’est pour ça que je suis passé au piano.

Vous vous présentez parfois comme un “musicien de bal” ?

Moi, je ne fais pas danser… C’est pour essayer de qualifier ce que je fais et dire que ma culture vient de là. Le plus important pour moi, c’est d’essayer de construire ma propre langue. Mais, c’est très long. Le plus difficile dans mon histoire, ça a été d’évacuer les tics, les références.

Ce langage si spécifique, vous le déployez aussi avec Pierre Hild dans le livre qu’il vous consacre ?

A la base, c’était un livre d’entretiens, on a dévié un peu. Je parle de tous les gens qui ont joué avec moi, un prétexte pour mettre énormément d’informations sur la musique. Ce n’est pas un livre où je raconte ma vie, cela n’a aucun intérêt dans mon cas.

Vous sentez-vous plus attendu en Espagne qu’en France ?

Les gens avec qui je joue là-bas sont inconnus en France et vice-versa, ça me fait vraiment une vie parallèle. Et nous ne sommes pas dans des pratiques musicales qui nous font atterrir sur les plateaux télé. Mais quand je joue, il y a du public. Je ne suis pas dans l’obscurité, j’ai cette chance. Je suis un type qui a toujours été dans l’underground, tout en ayant la possibilité de sortir des disques…

Quels sont vos projets en cours ?

Avec le peintre Miquel Barcelo, on fait une performance : il peint, j’accompagne en direct et quand il s’arrête… la peinture disparaît. Alors, j’accompagne la disparition de la peinture ! On va aller le faire au Japon, c’est un très beau projet. Les concerts dessinés, j’aime beaucoup. J’essaie d’en faire souvent avec Charles Berberian et Hervé Di Rosa.

Gwenola Gabellec
La Provence 23 janvier 2017

- Pascal Comelade
Partant de 1975, date de sortie de son premier disque, cette biographie très complète revient sur le parcours éclectique et néanmoins cohérent du musicien français – qui a travaillé avec PJ Harvey, Robert Wyatt et Bob Wilson. Excusez du peu ! Conscient de son importance, Pierre Hild a convaincu Comelade de lui confier les moments les plus importants de sa carrière, des anecdotes plus légères aussi, afin de retracer toute sa singularité. De bric et de broc, mais surtout pas en toc.
Sophie Rosemont
Plugged décembre 2016 - janvier 2017

- Interview - Comelade biographié

Un coffret de six CD et une biographie signée Pierre Hild consacrent simultanément quarante ans de “rocanrol pataphysique”: Rencontre avec le biographe de l’artiste catalan.

Dans Une galaxie instrumentale (Le Mot et le reste), Pierre Hild revient sur la riche carrière de Pascal Comelade, ce jeune sexagénaire à rouflaquettes, dans une biographie musicale incroyablement fouillée, jalonnée de dizaines d’albums pirates ou semi-officiels, de Fluence, sorti en 1975, à Rocanrolorama, la rétrospective qui vient de paraître.

Q Quelle est votre vision de l’œuvre de Pascal Comelade?
P.H.: Elle est sans demi-mesure. Pour moi, il y a une forme de génie musical. Comelade est un grand compositeur qui a su créer un langage propre, une idiosyncrasie basée sur toute une galaxie instrumentale qu’aucune énumération ou formule ne peut résumer. Une recherche sonore inouïe sur les terres du monde acoustique, qui a recours à un instrumentarium des plus variés, de la lutherie classique aux instruments-jouets, réductions d’instruments ou objets trouvés. Un langage forgé à partir d’innombrables musiques populaires telles que le rock’n’roll, le blues et les musiques folkloriques dites “du monde” – terme qu’il n’apprécie guère. Notamment, celles du bassin méditerranéen, la variété italienne et la musique de bal. Avec, toujours, dosé de manière très variable, le souci de la mélodie et du bruit, de l’accident, de la musique répétitive et du rythme.

Q Comment avez-vous conçu sa biographie?
P.H.: II existait sur lui des livres en français et en catalan, mais aucun ne retraçait son parcours musical. L’idée était donc d’exposer plus de quarante ans de carrière, de manière plutôt chronologique, tout en évoquant sa culture musicale, forgée depuis l’enfance. Je souhaitais que l’on entende sa parole de manière directe. Les rares choses “intimes” évoquées ici le sont uniquement parce qu’elles ont eu une incidence sur son œuvre. Ce n’est pas non plus un livre d’entretiens dans la mesure où Pascal Comelade répond au récit que j’écris, par un jeu de courtes séquences qui relèvent du ping-pong. Nous avions aussi, dès le départ, la volonté de profiter de ce portrait pour écrire une histoire clandestine de la musique instrumentale depuis l’après-guerre.

Q Comment s’est déroulée votre collaboration?
P.H.: C’est un livre à quatre mains, né d’une conversation de bar d’après concert. Pascal Comelade travaillait alors sur sa box de six CD (Rocanrolorama 1974–2016, Because) et il m’a semblé intéressant qu’un tel projet lui soit proposé au moment où il revisitait son œuvre. Ensuite, tout est allé très vite et de manière spontanée. Quelques semaines après cette première conversation, j’étais à Céret, chez lui, pour une première série de longs entretiens menés sur plusieurs mois. Il a fait preuve d’une implication sans faille. Son énergie s’apparente à un mouvement que l’on retrouve dans tout son travail. Il peut mettre quarante ans à faire un disque avec Pau Riba, tout en multipliant des collaborations spontanées avec Sergi Lopez, PJ Harvey ou Robert Wyatt. Sans opportunisme, et toujours en privilégiant l’immédiat, l’inattendu, les surprises et les accidents heureux qui en découlent.

Q : En quoi cette rencontre vous a-t-elle étonné?
P.H.: Pascal Comelade n’est en rien le personnage farouche que l’on décrit parfois. Sa distance vis-à-vis d’un certain “monde de la musique”, les précautions qu’il prend pour ne pas tomber dans ce que j’appellerais la “satiété du spectacle” ont pu le faire percevoir, à tort, comme un solitaire ombrageux. C’est un homme généreux, en perpétuel mouvement, toujours à l’écoute des proches comme des mondes imaginaires. C’est aussi cela que l’on ressent dans sa musique.

Loraine Adam
Rolling Stones janvier-février 2017

- L’orfèvrerie instrumentale de Pascal Comelade

Dans sa rétrospective en six volumes, le musicien français d’origine catalane, issu de 
la frénésie rock 
des années 60 et 70, revisite ses quarante ans d’art sonore avant-gardiste

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L’orfèvre français des miniatures instrumentales et nostalgiques, à qui le Yann Tiersen du Fabuleux Destin d’Amélie Poulain doit tout, poursuit son exploration des fantaisies bricolées. Dans ce Rocanrolorama 1974–2016 en forme de rétrospective en six volumes et un imposant livret, le Français issu de la frénésie rock des années 1960–1970 revisite ses quarante ans d’art sonore faussement naïf.

Une œuvre profuse jalonnée par des collaborations prestigieuses avec notamment Richard Pinhas, PJ Harvey, Robert Wyatt, Miossec ou récemment The Limiñanas, et dont les thèmes orchestraux évoquant tour à tour Philip Glass, La Monte Young, le MC5, Erik Satie, Captain Beefheart, Ennio Morricone, Nino Rota ou Suicide ont accompagné quantité de films, ballets et travaux de plasticiens. A la fois intimiste, tendre et truffé de clins d’œil, ce monde théâtral a tenu du miracle permanent.
Entre tangos et valses, berceuses et partitions doucement rock, ses petites pièces qui agglomèrent sans pareil pianos-jouets, guitares en plastique, cuivres, orgues et les quelques bizarreries habituelles composent un décorum aussi unique que magique. Epitomé de cette démarche artistique unique où dominent les motifs répétitifs et les mélodies poétiques, les 165 titres de Rocanrolorama dessinent un passé recomposé et remodelé.

Liberté jouissive
De ces travaux d’art brut sans cesse remis sur le métier, de ces collages aussi mouvants que volages, Comelade tire une anthologie thématique d’une liberté expressive jouissive. Les six albums d’environ une heure ici rassemblés – drôlement baptisés My Degeneration ou Patafisikal Polka – brassent inédits, extraits d’antiques cassettes et morceaux retravaillés par tranches temporelles, avec pour point de départ la sortie de son premier vinyle autoproduit marqué par la musique électronique, Fluence, et pour point d’ancrage la période de son fameux Bel Canto Orchestra à géométrie variable dès 1983. S’y épanouissent ainsi 133 compositions instrumentales, 19 reprises (Ma Gueule d’Hallyday avec Miossec ou Sex Machine de James Brown) et quelques collaborations notoires qui explorent sans cesse les interstices et tensions entre musique populaire et héritage underground.

En parallèle à ce recueil sans écueil paraît fort à propos une biographie du musicien catalan signée Pierre Hild, Pascal Comelade, une galaxie instrumentale (Ed. Le mot et le reste). Un portrait qui rappelle que Comelade a connu son heure de gloire en 1994 avec une nomination aux Victoires de la musique dans la catégorie «musique instrumentale» pour Traffic d’abstraction, l’un de ses meilleurs et plus accessibles albums à ce jour, puis voilà sept ans à travers à une compilation hommage de la scène indépendante, Assemblage de pièces comeladiennes du plus bel effet.
Grâce à cette double actualité, le compositeur iconoclaste d’une musique d’avant-garde minimaliste obsédé par la musique instrumentale ne devrait plus jamais être confondu avec un illustrateur sonore.

Lire l’article sur Le Temps

Olivier Horner
Le Temps 28 décembre 2016

- Pascal Comelade : mégalo ou schizo?

L’homme qui venait d’ailleurs…

Pascal Comelade, gars du Sud Ouest, Catalan, gitan, intello, artiste, curieux, encyclopédiste, anarchiste, bricoleur, improvisateur ? Il a tout fait, tout lu, tout bu par les oreilles ? Mais son avantage, c’est de penser, expérimenter, mélanger, puis agir !

Musicien de l’impossible

Alchimiste, cuisinier, parfumeur, accessoiriste, souffleur, funambule ? De Nino Rota à Moondog et aux Cramps, Pascal Comelade fut un filtre absolu, noirci au goudron des années 60, 70, période inépuisable, corne d’abondance et territoire de l’éternel retour…

La biographie à deux voix (Pierre Hild et Comelade) que proposent les éditions Le Mot et Le Reste, comble le vide de cette aventure bizarre d’un hyperactif total, que l’on peut avoir du mal à suivre car ce musicien de l’impossible accumule les références, sur plus de deux décennies surchargées.

Comelade convoque rock, garage, punk, mais aussi du minimalisme, du jazz, du répétitif, histoire de saluer des groupes comme Heldon ou La Monte Young. Sans oublier Satie, Debussy, Ravel, entrelardés de Vince Taylor ou du MC5 !!!

Comelade a bon goût ? Avec Robert Wyatt et Kevin Ayers, on est content. Mais avec Georges Jouvin ou Twist à Saint-Tropez, on se demande… De toute façon tout y passe et chacun de nous s’y retrouve : Kraftwerk ou Pere Ubu !

Non seulement cet individu joue avec des instruments d’enfants, des jouets, des crécelles, castagnettes ou des bandes magnétiques, mais en plus, il se plaît à citer Alfred Jarry, Raymond Roussel, comme William Burroughs ou Giovanni Papini (voir mon article sur ce site). Des auteurs radicaux ou maudits, des originaux très peu lus au final.

Pour ne pas mourir idiot

Ses musiciens valsent comme aux chaises musicales, chacun apportant sa touche ou sa (fausse ?) note, pour une touche de fantaisie, de surprise, ou d’émotion, auxquelles le Maestro tient plus que tout.

Mais qu’est-ce qui motive cet enfant gâté, entre surdoué et désobéissant ? Il aime tout, veut tout, mais façon Comelade-salade ? Il a enregistré des dizaines de « covers » ou de remakes, de versions augmentées ou amputées de riffs célèbres de « Louie Louie » à « Satisfaction » en passant par « You really got me ».

En même temps ce travail continu, cette déconstruction, ce bricolage forain, plein d’émotions et de clins d’œil, l’a emmené sur les rives de la KULTUR (!), ces musées, auditoriums et autres amphithéâtres ou ces dames de l’argent public viennent charitablement au secours des élèves doués, qu’elles couvent d’un regard plein de désir…(comprenne qui pourra ?)

Comme nous (les générations après guerre 1947 à 1960 ?) il a trempé dans tous les « coups » de la Pop culture, des tubes aux 45 tours impossibles, des fantaisistes aux losers, des génies aux ratés.

Sa tête aurait dû exploser (il doit y avoir des fissures et des fuites), mais tel le Pic vert, il a rafalé du bec (Woody Woodpiker ?) et fini par faire son trou dans le séquoia géant de la culture dite « populaire ».

Et tant mieux si Comelade a eu peur de manquer, s’il a voulu impressionner sa voisine, s’il s’est pris pour Léonard de Vinci, s’il a eu les yeux plus gros que le ventre et que son cerveau a enflé, car quand on s’intéresse aux trouvailles des autres, sans réserve ni cloison, on est pris à vie.

Ce livre contient donc toutes les références qu’il vaut mieux connaître pour ne pas mourir idiot.

Et en prime : les efforts – et les effets – d’un militantisme catalan que l’ancien danseur de Flamenco, lecteur d’El Vibora, Fan pro movida – Ceesepe, Mariscal, Barcelo, Nazario , Uka lélé, Martirio (voir Bazooka et Actuel)... et oranais que je suis, a du mal à appréhender.. Tant pis et olé !)

Lire la chronique de Jean Rouzau sur Novaplanet

Jean Rouzaud
Nova 3 janvier 2017

- Reportage et interview de Hild & Comelade

À l’occasion du mini-concert de Pascal Comelade et de la rencontre qui a suivi à la Maison de la Poésie, Arte est venue filmer quelques extraits du concert et interviewer nos deux compères.

Une session à revoir sur le site de Arte à partir de 9’19’’ ICI

Bertrand Loutte
Arte Journal 19 décembre 2016

- Interview de Pierre Hild

Éditeur, journaliste, auteur, Pierre Hild vient de publier aux excellentes éditions Le mot et le reste Pascal Comelade, une galaxie instrumentale, passionnante biographie du génial musicien Catalan, qu’il signe « mais qui a véritablement été écrit à quatre mains ». Analyse précise et détaillée de ses albums, anecdotes multiples et savoureuses, mises en perspective judicieuses : ce livre est un régal. Tous deux seront ce jeudi à Ombres blanches. Rencontre.

Comment définiriez vous la musique de Pascal Comelade ?

Il est très difficile de la définir : bien sûr, on emploiera les mots instrumentale, recherche sonore, acoustique, objets trouvés. Tout part d’une vaste culture populaire. C’est une remise en jeu perpétuelle, et en s’attachant à ce qu’il se passe en disque et hors-disque, en partant de cet homme. Sa première période, électro, minimaliste et répétitive, le poursuit encore aujourd’hui… Il n’a jamais eu de « tube », il se dit « underground underground » et il n’a jamais quitté ce qu’il était au début pour rejoindre la notoriété.

Quelle « entrée » dans son œuvre foisonnante recommanderiez-vous ?

Aujourd’hui, je dirais Rocanrolorama, le coffret qui vient de sortir – mais ce serait tricher ! Je suis assez d’accord avec certains de ses propres choix et je dirais « Psicòtic Music’Hall », « El Primitisvo », « Traffic d’Abstraction » des albums importants sortis dans les années 80. Je citerais également d’autres plus récents, comme « A Freak Serenade », « El pianista del antifaz » Ces disques réunissent de belles lignes mélodiques et la recherche sonore, il y a une grande profondeur de champ…

Pierre Hild et Pascal Comelade seront ce jeudi 8 décembre à l’espace-rencontre de la librairie Ombres blanches (3, rue Mirepoix).

Retrouvez l’interview sur le site de La Dépêche

Yves Gabay
La Dépêche 8 décembre 2016

- Le Livre - Interview / Pascal Comelade en liberté

LE LIVE – Le grand homme nous a fait l’honneur d’une visite dans le cadre de notre émission musicale, accompagné par Ivan Telefunken à la guitare.

Son Rocanrolama est une stupéfiante somme de ce qui fait toute la singularité de Pascal Comelade depuis quarante ans. Cette anthologie en six CD offre un saisissant raccourci de toutes les allées empruntées par le musicien, inclassable parmi les inclassables.
Depuis l’électronique répétitive des débuts aux collaborations débridées d’aujourd’hui (avec le groupe The Liminanas, notamment), le Catalan a exploré de nombreuses pistes de la musique populaire, avec une érudition et une passion jamais prises en défaut.
Depuis la fin de son Bel Canto Orquestra en 2015, Comelade multiplie les projets. On l’a ainsi vu accompagné de l’artiste Hervé Di Rosa pour une stupéfiante performance dans le cadre de la Maison rouge à Paris. Le grand homme nous a fait l’honneur d’une visite dans le cadre du «Live Le Figaro», accompagné par Ivan Telefunken à la guitare, pour deux titres originaux et une relecture inédite de Black is Black entre ukulélé et toy-piano.

La vidéo du live + interview sur le site du Figaro

Olivier Nuc
Le Figaro 10 décembre 2016


- Voyages dans la galaxie de Pascal Comelade

Tous les mardis, coup d’œil sur les initiatives qui font vivre le livre en Île singulière.

Comelade, le retour ! Quatre mois après avoir occupé la scène du théâtre de la Mer pour une soirée carte blanche, dans le cadre du festival Fiest’A Sète, le musicien catalan sera de nouveau présent à Sète, ce vendredi. Et cette fois à l’occasion de la parution de sa biographie, signée Pierre Hild, chez l’éditeur Le mot et le reste. Pierre Hild a longtemps été libraire, tout en collaborant au Matricule des Anges, au Cahier critique de poésie et à Libération. Travaillant dans l’édition depuis dix ans, il est l’auteur de Moondog Légende (éditions de l’Attente, 2007), Moondog (1916–1999), de son vrai nom Louis Thomas Hardin, étant un compositeur et musicien américain avant-gardiste, très apprécié des poètes de la beat generation. Et de Pascal Comelade.

« Un magique cabaret musical »

C’est justement après lui avoir envoyé un texte sur Moondog en 2007 que Pierre Hild a été invité à venir le saluer lors d’un concert. Tous deux sympathisent dès leur première rencontre, « tenant du Cochran-à-l’âne et de l’allons-y Alonso ». En 2015, constatant que Comelade a publié son premier album quarante ans plus tôt, Pierre Hild lui propose de retracer son parcours dans un livre. « Depuis 1975 à la croisée de nombreux mondes musicaux et géographiques, les compositions de Pascal Comelade forment un ensemble irréductible et proliférant, qui ne se définit ni d’un mot, ni d’étiquettes, écrit-il en préambule de cet ouvrage passionnant, ultra-documenté, jalonné par les souvenirs et anecdotes de l’artiste de Céret. Faisant feu de tous les bois des musiques populaires, il a inventé un langage qui danse sur un squelette musical en perpétuel mouvement, tout en multipliant les rencontres et collaborations : une prolifération rhizomatique où prennent racines les nombreux actes d’un magique cabaret musical. »

M.C
Midi Libre 6 décembre 2016

- Pascal Comelade à la librairie Passages
Depuis son premier disque, publié en 1975, Pascal Comelade a tracé un parcours musical unique en France. Cet enfant du rock des années 60 et 70 a déployé une oeuvre profuse, incluant de nombreuses collaborations avec, notamment, Richard Pinhas, P.J. Harvey ou Robert Wyatt. Le musicien vient de publier une intégrale de six CD, et le journaliste Pierre Hild retrace sa carrière dans un livre baptisé Une galaxie instrumentale.
Le Progrès 6 décembre 2016

- Retour en fanfare sur la carrière singulière d'un Français multipiste

L’objet, considérable (six disques, un imposant livret), mérite amplement, par le survol de quarante ans de carrière, certains titres revisités, des inédits et d’autres œuvres reformatées, l’étiquette d’anthologie. Si l’on considère que l’aventure s’accompagne d’une biographie ( Une galaxie instrumentale de Pierre Hild, aux éditions Le mot et le reste), d’une exposition et, naturellement,
de concerts (dont certains en compagnie du peintre Hervé Di Rosa), on conviendra que le musicien célèbre ses parcours dans l’effervescence. Ses parcours, au pluriel, car, bien que l’on ait tenté à ses débuts de le réduire au statut d’amuseur de foire praticien du piano-jouet, Comelade reste l’un des rares artistes protéiformes de son époque : par son ancrage catalan, ses choix graphiques (des pochettes illustrées par Swarte, Margerin, Berberian, Willem ou Robert Cornbas), ses passions en grand écart (les Kinks et le tango, Captain Beefheart et les fanfares), et les inspirations sans tabou qui vont avec. Et si l’on ne sait jamais vraiment ce que laisse entendre un disque du garçon, cela tient également à la nature des invités aux sessions : des récents Liminanas à Richard Pinhas, exemplaire guitariste et metteur en sons, de Robert Wyatt à PJ Harvey ou Miossec et Laurent Sinclair, peu sont en capacité de revendiquer un tel carnet d’adresses. La conséquence naturelle reste un paysage sonore toujours identique (il reste aux manettes) et toujours mouvant (les rencontres forgent le tempo et les harmonies), et un appariement fascinant entre mélodie et répétitivité, dans un évident désir de synthèse. Ce coffret témoigne du parcours irréprochable d’un créateur qui mêle en un discours fédérateur musiques populaires et rock, expressions traditionnelles et musiques répétitives. Et s’impose, par la grâce de sa fantaisie, comme le digne héritier d’Erik Satie.

Retrouvez l’article sur le site des Inrocks

Christian Larrède
Les Inrockuptibles 7 décembre 2016

- Bricolage inspiré
“Comelade, c’est le mec qui parfois accompagne les Liminanas sur scène?”, demande le jeune. Et un peu plus que ça : une légende de l’underground français depuis quarante ans, entre le bac à sable et l’avant-garde, dont l’œuvre ludico-primitive foisonnante méritait bien le résumé d’un coffret. On accompagnera l’écoute avec la saine lecture d’une biographie que lui consacre Pierre Hild, chez l’éditeur Le mot et le reste.
Les Inrockuptibles 30 novembre 2016

- Comelade en stéréo
Doublé gagnant pour le roi du rock décalé, Pascal Comelade. Alors que Pierre Hild publie Une galaxie instrumentale (éd. Le mot et le reste), un livre qui retrace sa carrière, Because Music édite en édition limitée un coffret de 6 CD, collection de titres originaux de Comelade regroupés sous le titre Rocanrolorama.
Bernard Géniès
L'Obs 24 novembre 2016
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