Revue de presse
Officiellement, Syd Barrett, est évincé de Pink Floyd, le groupe dont il est le fondateur, le 6 avril 1968. Néanmoins, et Alexandre Higounet insiste sur ce point, la séparation – et en corollaire la descente aux enfers qui suivra pour Barrett – se situe un soir de janvier 1968, le 26 pour être précis. Roger Waters se trouve au volant de la camionnette dans laquelle sont entassés le matériel et les musiciens de Pink Floyd. Le bassiste assure le ramassage pour rallier Southampton où le groupe doit jouer ce soir-là. Wright (claviers), Mason (batterie) et Gilmour (guitare) sont déjà installés sur les sièges… Manque un dernier musicien, Barrett, occupé à attendre au bas de son immeuble qu’on vienne le chercher. Un Barrett grillé depuis quelques mois par le LSD dont il consomme de grandes quantités. Ce qui le rend de plus en plus ingérable et qui explique l’engagement de Gilmour (son ami d’enfance, tout comme Waters), afin de pallier aux absences du leader. « On est obligé de le prendre ? » Qu’importe qui a prononcé cette phrase… La camionnette poursuit son chemin, le groupe abandonnant un ami sur le bord de la route.
Cette soirée marque le début de « la croisée des destins ». Tandis que Pink Floyd se dirige vers une reconnaissance planétaire (qui prend définitivement son envol en 1973 avec l’album « The Dark Side of the Moon »), la carrière de Syd Barrett, talentueux et surréaliste compositeur décline rapidement, au rythme de l’évolution de sa santé mentale. Il apparaît furtivement sur le second album de Pink Floyd (alors qu’il avait composé une grosse majorité du premier), puis on lui connaîtra encore deux albums solos enregistrés en 1970 (avec l’aide de Gilmour et Waters qui tentent de venir en aide à leur ami). Ensuite, plongée dans l’introspection et l’anonymat…
C’est ici que se situent la base et l’intérêt de ce livre riche en détails, passionnant pour tout fan du Floyd et de celui qui est devenu une icône malgré lui. Si Barrett ne s’est jamais remis de cet abandon, on peut également dire que celui-ci aura laissé des séquelles au sein du groupe qui, dès son arrivée au sommet de la gloire, éprouvera de plus en plus de difficultés à préserver une ambiance respirable entre ses musiciens. Waters comme Gilmour, les nouveaux leaders de Pink Floyd, sont rongés de remords. Les albums « The Dark Side of the Moon », « Wish You Were Here » (à la surprise générale, un Barrett méconnaissable débarque dans le studio durant les sessions d’enregistrement…) et « The Wall » s’inspirent clairement de la vie dramatique de Syd Barrett. S’il ne souhaite pas prendre position, Alexandre Higounet décortique minutieusement les faits historiques qui ont conduit le groupe vers les sommets du rock, un succès qui repose sur l’abandon d’un ami… et sur ce que lui en ont inspiré les conséquences . Puis il en arrive à un constat implacable. Sans Syd Barrett, Pink Floyd n’aurait pas pu exister. Avec lui, il n’aurait pas pu poursuivre…
Une chronique à retrouver sur JazzMania
Il y a des événements, dans la vie d’un groupe, qui en écrivent la légende. L’éviction de Syd Barrett, l’âme créatrice de la première mouture de Pink Floyd en est une. Elle est peut-être même la plus incroyable, la plus lourde de conséquences sur ses membres. Et sans elle, certaines des plus brillantes œuvres du monde du rock n’auraient jamais vu le jour. Dans cet essai absolument passionnant, Alexandre Higounet revient sur ce moment charnière, survenu il y a plus de 40 ans et qui reste, aujourd’hui encore, chargé en mystères et en questions. Pink Floyd & Syd Barett, la croisée des destins, paru chez Le mot et le reste, ravira les fans du groupe comme les férus d’histoire du rock.
[...]
Avec un travail de fourmi, recoupant les divers témoignages des proches de l’époque, Alexandre Higounet (dont nous avions déjà salué le formidable travail sur son précédent ouvrage Pink Floyd, Wich one’s Pink?) nous replonge au cœur de la légende, en explorant chacune des pistes de réflexion, avec un regard à la fois de fan, d’amoureux inconditionnel du groupe, mais également avec l’oeil critique du journaliste.
En résulte deux caractéristiques folles de son travail : un talent de conteur absolument magnifique, plein de vie, d’amour, et une rigueur incroyable qui font que ce talent de conteur est d’une crédibilité sans failles. Il se garde bien de donner son avis, émet des hypothèses, nous questionne ne joue pas le rôle d’un psychiatre en tentant de décrypter le malaise mental de Barrett, bref en sachant rester à sa place.
Néanmoins, il n’est qu’un homme, et nous sentons dans certaines de ses phrases les émotions qui le traversent s’imprimer sur le papier. Comment rester insensible à la folie du créateur du Floyd ? Ne nous met-elle pas dans la possibilité de notre propre folie ? Et comment pouvons-nous rester de marbre devant l’amitié qui unissait le Crazy Diamond à ses amis d’enfance qui portèrent (et portent peut-être encore un peu) sur leur dos le poids de la culpabilité ? [...]
Enfin, nous terminerons cette chronique en mentionnant cela. Grands fans du Floyd nous-mêmes, connaissant en (très) grande partie son histoire, ses méandres, nous avons découvert des ramifications inattendues, des points de vue intéressant (c’est le moins que nous puissions dire) et surtout des facettes de Barrett inédites qui font qu’il reste, à nos yeux, éternel et génial. En ce sens, ce bouquin a toutes les raisons de figurer dans les bibliothèques des fans du groupe (et pour les moins fans, ou ceux qui se lancent dans l’exploration du groupe, cet ouvrage est tout simplement indispensable). À posséder absolument !
Une chronique à retrouver en intégralité sur Litzic
Une couverture à fond rose et tramée avec en sous-titre La croisée des destins, un ensemble subtil et discret mais, à mon avis, efficace. Je ne sais pas comment vous écoutez la musique, êtes-vous de ceux qui, passionnés, écoutent tout ce qui se fait ou presque ou de ceux qui suivent le/les mouvements, les modes ? Je vais certainement en faire hurler beaucoup mais je suis passé à côté des Pink Floyd, comme de pas mal d’autres groupes et musiciens vénérés aujourd’hui. Attention ! Je ne porte pas de jugement sur leur musique, je dis qu’elle ne me touche pas lorsque je l’écoute à l’occasion. Dans ce livre, l’auteur poursuit sa lecture du groupe en détaillant et analysant les rapports de celui-ci avec Syd Barrett. En 1967 c’est Barrett qui compose et impose un style qui fait décoller le groupe – la description du passage du Floyd lors du concert fondateur de cette musique est remarquable. Mais nous sommes en un temps où certain produit s’il libère la créativité (?!) génère aussi parfois des troubles. Et Barrett use de LSD… L’émission de télé Cinq colonnes à la une avait diffusé sur cette drogue un reportage assez « inquiétant ». Il en consomme au point de mettre en péril le groupe qui vient d’intégrer David Gilmour… Et le groupe oubliera un soir d’embarquer Barrett dans son aventure. Cet « oubli » pèsera longtemps sur les musiciens et Syd Barrett meurt un an après le mea culpa/réconciliation du groupe…
La bibliographie qui justifie ce livre et le sert à merveille est en fin de volume et je crois qu’Alexandre Higounet en fait une bonne synthèse. Il est clair et précis et surtout sans affectation. Un livre de fan intelligent…
Bonne lecture en écoutant leur musique, cela va sans dire.
Une chronique à retrouver sur Daily Passions
Au printemps 1967, la pop psychédélique de Pink Floyd quitte l’underground londonien. Porté par les innovations débridées de Syd Barrett, le Floyd barrettien semble promis à un grand destin. Pourtant, début 1968, juste après l’intégration de David Gilmour, Waters, Wright et Mason laissent leur leader sur le bas-côté. Aussi vulnérable qu’ingérable, broyé par le LSD, rejetant les impératifs de son ascension au nom de son idéal artistique, Syd est viré de son groupe. Inscrit dans son acte de naissance, l’épisode hantera la mémoire du quatuor qui observe l’effacement mental de son inspirateur initial au moment où lui rencontre le succès mondial.
En partant de l’intuition simple que l’effondrement de Barrett formate Pink Floyd, ce livre propose d’analyser en détail les ressorts de leur relation et de montrer comment le destin tragique du premier a déterminé l’évolution artistique du second.
Une chronique à retrouver sur Made by frenchies
Le cerveau cramé au LSD, Syd Barrett fut lâché par ses compagnons du Pink Floyd, anciens amis d’enfance qui prirent leur envol pour le succès. Le journaliste Alexandre Higounet raconte combien la culpabilité hanta le groupe. Et alimenta de superbes albums…
[...]
Dans le livre qu’il consacre aux rapports entre Syd Barrett et les autres membres du groupe (Pink Floyd & Syd Barrett. La croisée des destins, chez Le Mot et le Reste, 200 pages, 19 €), Alexandre Higounet évoque ses prises affolantes de LSD. Même son chat y avait droit et quiconque passait chez lui devait se méfier de ce qu’il buvait – la consigne était de se servir directement au robinet…
[...]
Décidés à percer coûte que coûte, et à ne plus s’encombrer d’un musicien ingérable, les autres membres l’abandonnèrent à son sort. Tout en lui tendant la main pour produire deux albums solos qui ne connaîtront pas le succès alors que celui du Floyd deviendra mondial. Mais Alexandre Higounet rappelle combien la culpabilité va peser sur les plus proches de Syd : Gilmour, Waters et Wright. Elle alimentera trois albums les plus essentiels de leur discographie : The Dark Side of the Moon, Wish you were here et The Wall. La trahison, la folie, le goût du gain, la perte des idéaux, une adolescence au goût de cendres… L’ombre de Syd Barrett n’était jamais très loin.
Un article à retrouver sur Dernières Nouvelles d’Alsace
L’émission musicale Basique conseille le livre d’Alexandre Higounet !
Fondé en 1966 par Syd Barrett (guitare, chant, composition), Pink Floyd réunit Richard Wright (claviers), Roger Waters (basse) et Nick Mason (batterie et percussions). Au printemps 1967, la formation quitte la scène psychédélique de l’underground londonien et connaît des débuts très prometteurs avec l’album The Piper at the Gates of Dawn. Porté par les innovations débridées de Syd Barrett, Pink Floyd semble promis à un bel avenir. Pourtant, début 1968, juste après l’intégration de David Gilmour, le groupe délaisse Syd Barrett, devenu aussi vulnérable qu’ingérable, broyé par le LSD, rejetant les impératifs de son ascension au nom de son idéal artistique. Peu après la sortie de l’album A Saucerful of Secrets (1968), Syd est viré de son groupe. L’épisode hantera la mémoire du quatuor qui rencontre le succès mondial alors que s’éloigne son inspirateur initial. Reposant sur le postulat que l’effondrement de Syd Barrett formate Pink Floyd, ce livre analyse les ressorts de leur relation et montre comment le destin tragique du premier détermine l’évolution artistique du second.
Une chronique à retrouver sur La Gazette
Pour comprendre comment Pink Floyd est passé d’un groupe qui reprenait les standards de rythm’n’ blue au phénomène pop de l’année 1967. Ou comment Floyd doit son existence au génie si particulier de son premier leader Syd Barrett., sans qui le groupe n’aurait pas existé. C’est ce qu’écrit le journaliste Alexandre Higounet qui a fait un sacré boulot d’investigation. Aux éditions Le Mot et le reste il est aussi l’auteur de « Pink Floyd, Which One’s Pink ? » Il explique : au printemps 1967, la pop psychédélique de Pink Floyd quitte l’underground londonien. Lorsque le groupe arrive sur scène le miracle se produit. Syd Barrett déborde de créativité. Son rock psychédélique et son charisme sidèrent. Pourtant le 26 janvier 1968, après l’intégration de David Gilmour, Roger Waters, Rick Wright et Nick Mason virent Syd de son propre groupe. Il est ingérable, l’esprit broyé par le LSD. « Le nœud relationnel entre le groupe et son premier leader, au carrefour des sentiments, des ambitions, des non-dits et des moments d’enfance partagés, offre une clé incontournable dans la compréhension de ce qu’est Pink Floyd. » Inscrit dans son acte de naissance, l’épisode hante la mémoire du quatuor alors qu’il rencontre le succès mondial. « L’effacement de Syd Barrett a touché le groupe à vie et à tel point il a exercé une influence sur sa trajectoire artistique, avec en toile de fond un sentiment omniprésent et jamais résolu, car jamais on ne change le passé : la culpabilité. » En partant du postulat que l’effondrement de Barrett formate Pink Floyd, ce livre analyse en détail les ressorts de leur relation et montre comment le destin tragique du premier a déterminé l’évolution artistique du second. La culpabilité est au cœur des concepts du Floyd : The Dark Side of the Moon, Wish you were here, The Wall. Leur histoire commune prend ses racines au cœur de l’enfance, celle de trois gamins de Cambridge, Roger Waters né en 1943, Roger Keith Barrett et David Gilmour tous deux nés1946. Lecture chaleureusement conseillée aux amateurs.
Une chronique à retrouver sur le Blog des Arts
On ne compte plus les ouvrages sur Pink Floyd : témoignages de l’intérieur (Pink Floyd : L’histoire selon Nick Mason), biographies… Rien que chez Le mot et le reste, on comptait déjà cinq parutions avant l’arrivée de La Croisée des destins. Alexandre Higounet, déjà à l’origine du passionnant Which one’s Pink ? (2018) axé autour de l’identité sonore du groupe, s’attaque cette fois à l’histoire qui lie intimement le quartet anglais et la figure de Syd Barrett, sans qui il n’aurait sans doute jamais vu le
jour. Un angle de vue captivant, mettant en perspective la trajectoire dramatique de ce musicien de génie, l’impact de son éviction du groupe dans sa descente aux enfers (sans porter de jugement), et revient sur la culpabilité qui va hanter ses anciens compagnons pour le reste de leur carrière. Une histoire aussi saisissante que tragique racontée avec ferveur et un vrai souci du détail.
Si Syd Barrett n’avait pas été évincé du groupe, la musique et l’histoire des Pink Floyd aurait été bien différente… Il suffit d’écouter les mythiques albums « Dark side of the moon », « Wish you were here » et « The wall » (sans parler du titre « Shine on you crazy diamond » qui lui est dédié), pour être convaincu que Waters, Wright et Mason ne se sont jamais vraiment pardonnés de l’avoir abandonné, alors qu’il basculait dans la folie, pour le remplacer par David Gilmour, un autre de ses amis d’enfance… Mais, Syd, devenu ingérable par sa consommation accrue de LSD et campé sur son idéal artistique au détriment des impératifs de l’ascension fulgurante du groupe, ne leur a pas vraiment laissé le choix… Roger Waters, dans une interview, s’était expliqué à ce sujet : « Bien sûr que Syd a été très important… Le groupe n’aurait jamais pu exister sans lui parce qu’il composait toutes les chansons. Cela n’aurait pas pu se produire sans lui mais d’un autre côté, cela n’aurait pas pu continuer avec lui ». L’ont-ils trahi ? Sont-ils responsables de son tragique destin ? Auraient-ils pu l’aider davantage ? Ce passionnant essai qui retrace avec objectivité le parcours des Floyd (« Quand Syd Barrett est Pink Floyd » (genèse et apogée des Floyd de Syd Barrett), « La croisée des chemins » (choix douloureux de l’éviction de Barrett et arrivée de Gilmour), « Le miroir inversé des destins : 1968 /1970 » (descente aux enfers de Barrett) et « La culpabilité envers Syd au coeur des concepts du Floyd ») nous offre, en toute connaissance de cause, l’occasion de nous faire notre propre opinion sur le sujet… Brillant !
Une chronique à retrouver dans le Arts et essais N°52 d’À vos marques tapage
Sur la photo du livre d’Alexandre Higounet, le musicien est presque caché derrière ses quatre camarades, éclipsé par les autres membres du Floyd. Les histoire du rock finissent parfois mal, et cet « effacement douloureux » de Syd Barrett dont parle l’auteur fait assurément partie des hécatombes artistiques (et humaines) de la fin des années 60. Sur près de 200 pages, Alexandre Higounet enquête sur le cas Syd Barrett, qui arrêta définitivement la musique au milieu des années 70 pour vivre reclus chez lui jusqu’à sa mort en 2006.
Pink Floyd & Syd Barrett – La croisée des destins, c’est une enquête très complète sur le naufrage de Syd Barrett. L’auteur porte son attention sur ce « diamant fou du Floyd », dont on peut rapprocher le destin de celui d’un autre musicien maudit, Brian Jones des Rolling Stones. Tous deux ont créé leurs groupes avant de s’en faire évincer, comme des malpropres diront certains, pour le bien de leurs formations respectives, argumenteront les autres. Et c’est tout le sujet de cet ouvrage que d’étudier le plus finement possible les motivations des différents protagonistes. Pour comprendre la teneur des liens entre les cinq musiciens, et en particulier Syd Barrett, Roger Waters et David Gilmour, Alexandre Higounet remonte à leur enfance pour un « examen précis et complet des faits » comme il le dit lui-même. Ce dernier propose également des notes de bas de pages très détaillées, prenant en compte différents points de vue des musiciens mais aussi de leur entourage. L’auteur analyse aussi avec force détails les effets du raz de marée que constitua le départ de Barrett, dont les vagues se feront sentir dans plusieurs des albums du Floyd.
Alexandre Higounet part souvent de la matière artistique produite par Barrett et les autres membres de Pink Floyd pour illustrer son propos, et c’est indéniablement l’un des points forts de l’ouvrage. On en apprend plus sur l’évolution artistique de Barrett, principal artisan du premier album The Piper At The Gates Of Dawn, partant du rythm’n’blues pour aller vers le jazz, s’ouvrant à tout un champ expérimental sans laisser de côté les mélodies pop, aboutissant au psychédélisme. Pour illustrer cette « synthèse barrettienne », et tenter de reconstituer la personnalité morcelée de l’artiste, Alexandre Higounet analyse en détails certains morceaux composés par Barrett, se penchant également sur ses textes. Le livre invite par ailleurs à réfléchir au statut de l’artiste et à son rapport à un « rock business » qui s’est développé à partir de la fin des années 60, mais aussi sur la créativité et ses ressorts parfois mystérieux, cette part d’intime contenue dans toute création. Chez Le mot et le reste, Alexandre Higounet a publié Pink Floyd – Which one’s pink ? en 2018, qui plongeait déjà dans le riche univers musical du Floyd. Ce deuxième livre qui se penche sur le génial et torturé Syd Barrett est indispensable pour les adeptes du groupe et les passionnés de musique en général.
Une chronique de Bruxelles News
Le livre d’Alexandre Higounet remet Syd Barrett (en haut à gauche sur la pochette de l’album) dans l’histoire du mythique groupe. L’un des plus importants avec les Beatles, les Rolling Stones et les Doors.
Très bon livre pour ceux qui aiment la musique des années 1960–1970. Alexandre Higounet raconte de A à Z, donc de long en large, tout ce qui concerne les Pink Floyd, notamment l’énorme influence de Syd Barrett qui s’est fait virer du groupe qui n’a pas perdu au change car son ami David Gilmour a pris le relais à la guitare. Cofondateur des Pink Floyd avec Roger Waters (basse), Patrick Wright (clavier) et Nick Mason (batterie), Syd Barrett (guitare) a donné le son psychédélique au groupe qui a séduit la jeunesse mondiale. Un son qui n’avait rien à voir avec les Beatles. Le 29 avril 1967 les quatre copains jouent à l’Alexandra Palace, à 5 h du matin, devant une salle raide défoncée au LSD. Hendrix, Brian Jones et Lennon sont dans la foule. Syd Barrett envoute la salle avec sa guitare qu’il fait rugir. Moins d’un an plus tard ( le 26 janvier 1968) il se fait évincer par ses amis parce qu’il est incontrôlable, toujours en train de se défoncer, au point de faire n’importe quoi. Il peut monter sur scène et ne jouer qu’une note pendant des heures, dans un bad trip. Il plombe les concerts et donc doit partir pour céder la place à David Gilmour. N’empêche ses amis ne laisseront jamais tomber le turbulent musicien qui les inspira pour composer leurs trois grands albums: The Dark Side of the Moon, Wish you were here et The Wall.
Les Pink Floyd enverront toujours de l’argent à Syd Barrett qui poursuit sa chute tout en se lançant dans une carrière solo à hauts risques tant il vit dangereusement.
La musique des Pink Floyd ne vieillit pas. C’est un temps fort du XXe siècle. La B.O. de beaucoup d’entre-nous.
Le 2 juillet 2005, 200 000 personnes assistent au concert des Pink Floyd à Hyde Park. Un an plus tard meurt Syd Barrett. Il avait à peine la soixantaine.
Une chronique à retrouver sur le blog de Bernard Morlino
Sur la photo du livre d’Alexandre Higounet, le musicien est presque caché derrière ses quatre camarades, éclipsé par les autres membres du Floyd. Les histoire du rock finissent parfois mal, et cet « effacement douloureux » de Syd Barrett dont parle l’auteur fait assurément partie des hécatombes artistiques (et humaines) de la fin des années 60. Sur près de 200 pages, Alexandre Higounet enquête sur le cas Syd Barrett, qui arrêta définitivement la musique au milieu des années 70 pour vivre reclus chez lui jusqu’à sa mort en 2006.
Pink Floyd & Syd Barrett – La croisée des destins, c’est une enquête très complète sur le naufrage de Syd Barrett. L’auteur porte son attention sur ce « diamant fou du Floyd », dont on peut rapprocher le destin de celui d’un autre musicien maudit, Brian Jones des Rolling Stones. Tous deux ont créé leurs groupes avant de s’en faire évincer, comme des malpropres diront certains, pour le bien de leurs formations respectives, argumenteront les autres.* Et c’est tout le sujet de cet ouvrage que d’étudier le plus finement possible les motivations des différents protagonistes.* Pour comprendre la teneur des liens entre les cinq musiciens, et en particulier Syd Barrett, Roger Waters et David Gilmour, Alexandre Higounet remonte à leur enfance pour un « examen précis et complet des faits » comme il le dit lui-même. Ce dernier propose également des notes de bas de pages très détaillées, prenant en compte différents points de vue des musiciens mais aussi de leur entourage. L’auteur analyse aussi avec force détails les effets du raz de marée que constitua le départ de Barrett, dont les vagues se feront sentir dans plusieurs des albums du Floyd.
Alexandre Higounet part souvent de la matière artistique produite par Barrett et les autres membres de Pink Floyd pour illustrer son propos, et c’est indéniablement l’un des points forts de l’ouvrage. On en apprend plus sur l’évolution artistique de Barrett, principal artisan du premier album The Piper At The Gates Of Dawn, partant du rythm’n’blues pour aller vers le jazz, s’ouvrant à tout un champ expérimental sans laisser de côté les mélodies pop, aboutissant au psychédélisme. Pour illustrer cette « synthèse barrettienne », et tenter de reconstituer la personnalité morcelée de l’artiste, Alexandre Higounet analyse en détails certains morceaux composés par Barrett, se penchant également sur ses textes. Le livre invite par ailleurs à réfléchir au statut de l’artiste et à son rapport à un « rock business » qui s’est développé à partir de la fin des années 60, mais aussi sur la créativité et ses ressorts parfois mystérieux, cette part d’intime contenue dans toute création. Chez Le mot et le reste, Alexandre Higounet a publié Pink Floyd – Which one’s pink ? en 2018, qui plongeait déjà dans le riche univers musical du Floyd. Ce deuxième livre qui se penche sur le génial et torturé Syd Barrett est indispensable pour les adeptes du groupe et les passionnés de musique en général.
Une chronique à retrouver sur Diversions
Une enquête sur un groupe mythique
Journaliste pour RMC Sport, Alexandre Higounet a déjà consacré un ouvrage à Pink Floyd, Which one’s pink ? en 2018. Contrairement aux Beatles où à Led Zeppelin, le Floyd n’a en effet pas de leader jusqu’à l’émergence de Roger Waters au mitan des années 70. Mais il y en eut un pourtant, au tout début du groupe : Syd Barrett, ami d’enfance de Roger Waters et David Gilmour, figure centrale du psychédélisme londonien. La carrière météorique de Barrett en a fasciné plus d’un (citons Étienne Daho et David Bowie). Alexandre Higounet propose avec Pink Floyd et Syd Barrett, la croisée des destins de relire les trajectoires entrelacées de Barrett et de Pink Floyd.
Un « crime fondateur » ?
Rappelons les faits bien relatés ici. Après avoir composé la majeure partie de l’excellent Piper At The Gates Of Dawn et enregistré des singles à succès comme See Emily Play, Syd Barrett sombre. Durant le second semestre de 1967, l’abus de drogue, surtout le LSD, détruit l’équilibre mental d’un jeune homme peut-être déjà fragile. Il se révèle incapable de gérer le succès, ne joue plus sur scène et se réfugie dans la catatonie. Pour le doubler sur scène, ses trois camarades engagent David Gilmour mais la formule à cinq ne fonctionne pas.
Alors début 68, un jour de janvier, Waters décide de ne pas aller chercher Barrett pour les répétitions. Ce dernier s’en rend-il compte ? Il semble que oui, d’après les témoignages car il a des moments de lucidité. Si le départ de Barrett va pousser le groupe à s’inventer une nouvelle identité musicale, qui les mènera à enregistrer des chefs d’œuvre comme Dark Side of The Moon ou The Wall, ils n’oublieront jamais leur fondateur. Waters et Gilmour surtout se sentiront coupables, au point de travailler sur ses albums solos. Mais l’histoire ne s’arrête pas là bien sûr.
Un absent obsédant
Beaucoup de chansons du Floyd s’adressent à Barrett. Songeons à If en 1970, à Brain Damage et bien sûr à Shine on You Crazy Diamond. Alexandre Higounet propose ici de relire leur carrière à l’aune de cette absence. Bien des textes écrits par Waters s’adressent à Barrett. Sur The Wall, que cela soit le disque ou dans le film, bien des épisodes décrits retracent la vie de Syd et son effondrement, croisés avec des souvenirs de Waters. Même des morceaux comme Echoes ou Atom Heart Mother semblent vouloir des paysages sonores inspirés à la fois par l’état mental de Barrett et les sentiments du groupe envers lui.
[...]
Pour Higounet, c’est l’effondrement mental de Barrett qui a forgé Pink Floyd. Passionnant.
Une chronique à retrouver en intégralité sur Boojum