Revue de presse
Pink Floyd Which One’s Pink? est déjà le quatrième ouvrage publié aux éditions Le mot et le reste sur le groupe de Cambridge. À la fois précurseur et en dehors du genre progressif, Pink Floyd a toujours été une source de fascination pour le public, la critique et les musicologues. Cet ouvrage en particulier s’intéresse au son unique de Pink Floyd. Car contrairement à beaucoup de groupes du même calibre, le son si particulier du quatuor n’a jamais vraiment pu être imité. Qu’est-ce qui rend alors le son des Anglais si unique dans le monde du rock? C’est la question à laquelle le journaliste Alexandre Higounet a tenté de répondre dans ce livre.
Pink Floyd Which One’s Pink? se lit comme une véritable enquête. L’auteur met en lumière avec précision et pédagogie les éléments musicologiques, il analyse ainsi avec minutie la contribution de chaque musicien et de ses influences à l’ensemble. Alexandre Higounet se penche aussi sur les caractéristiques des compositions, les apports des traditions blues, folk ou jazz et les dynamiques personnelles. En s’appuyant sur un nombre important de sources (déclarations de David Gilmour, Roger Waters, Rick Wright et Nick Mason mais aussi de leurs collaborateurs comme Ron Geesin qui a orchestré le morceau « Atom Heart Mother » ou Bob Ezrin producteur de The Wall, A Momentary Lapse of Reason et The Division Bell) le journaliste propose une interprétation inédite et convaincante de la musique du quatuor. Loin de briser la magie en la dévoilant, cette approche analytique donne au contraire une dimension supplémentaire aux albums de Pink Floyd et on se prend à réécouter Wish You Were Here, Meddle, Dark Side of the Moon, etc. avec une nouvelle perspective. Au cœur de son livre, Alexandre Higounet souligne en particulier l’apport essentiel mais parfois oublié d’un des musiciens dans la création des albums les plus essentiels. Même si on pourra regretter un style un peu familier par endroits, l’ouvrage offre des clés de compréhension tout à fait intéressantes, un livre essentiel pour tous les amateurs du groupe.
La question est si simple que nous nous demandons comment une réponse peut y être apportée tout aussi simplement. Qu’est-ce que le son Pink Floyd ? Cette question peut aussi se décliner ainsi : Quelle est la définition du son Pink Floyd ? Épineuse question s’il en est une, car pour qui connaît ce groupe légendaire, une foule de réponse peut survenir, des plus basiques ou plus tordues (surtout lorsque nous sommes de mauvaise foi). Avec Pink Floyd Which one’s Pink? (aux Éditions Le mot et le reste), Alexandre Higounet propose une analyse archi-pointue pour tenter d’y répondre.
Quelle ne fut pas notre joie, fan de Pink floyd devant l’éternel, d’apprendre la sortie de cet ouvrage que nous n’attendions pas/plus. En effet, depuis la fin de l’activité du groupe (quelque part au milieu des années 90, après la sortie en 1994 de The Division Bell), nombre de bouquins, de DVD, d’articles plus ou moins sérieux ont vu le jour. Si certains, excellents, tel le fameux Pink Floyd de Nick Mason (le batteur du groupe qui avait amassé une foule de souvenirs durant tout le long de la carrière du Floyd) revenaient sur la carrière du groupe dans un bouquin aussi beau qu’intéressant, d’autres se penchaient sur les coulisses des disques phares tels Dark side of the moon (quarante cinq à cinquante millions d’exemplaires vendus). Pourtant, aucun n’essayait d’apporter une réponse définitive quant au son Pink Floyd.
Alexandre Higounet ne s’encombre pas de l’histoire du groupe autrement que pour articuler sa recherche. La formation a connu quelques changements ayant conduit à définir sa musique. Qui de Syd Barrett, de Roger Waters, de David Gilmour a inventé l’identité du groupe ? Qui en a été l’architecte (ce terme, pour les néophites, n’est pas anodin, Roger Waters et Rick Wright suivaient des études d’architecture avant leurs débuts dans le groupe) ?
La réponse n’est pas aussi simple. En effet, chaque membre à apporté sa pierre à l’édifice, en reprenant successivement le leadership. Lorsque Barrett sombra, Waters pris le commandement, notamment parce qu’il était le seul à écrire des paroles tenant plus ou moins la route (et qu’il fallait bien quelqu’un pour tenir se rôle). Il s’est montré le moteur du groupe durant presque deux décennies. Quand il quittera le groupe en 1985, Gilmour en reprendra les rênes. Chacun des leaders désignera, plus ou moins dictatorialement, la marche à suivre. Syd Barrett lorgnait fort vers une pop psychédélique, Waters vers une sorte de folk pastoral, Gilmour vers un rock plus calibré FM.
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Dans son livre, Alexandra Higounet remet les choses à plat, sans parti pris, défendant tour à tour les membres du groupe pour leur apport. Il ne fait pas partie de ces personnes dont l’avis ne souffre aucune discussion. Nous sentons chez lui la passion pour le groupe ainsi que pour ses membres. Nous ne pouvons que saluer le travail titanesque qu’il accomplit dans ce livre, allant jusqu’à décrypter le moindre vibrato intervenant entre 4’20 et 4’25.
Si Pink Floyd which one’s Pink? conviendra à un lectorat de passionné, il devrait aussi permettre aux néophytes de mieux comprendre l’œuvre et la puissance de ce groupe décidément hors normes.
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