Revue de presse
« Wish you were here » ... Comment est né ce joyau où plane indubitablement l’ombre de Syd Barrett? C’est l’entreprise que s’est fixé Philippe Gonin (spécialiste des Pink Floyd, il nous a déjà offert sa précieuse érudition avec ses analyses sur les albums « Dark side of the moon » et « The wall ») qui a mené l’enquête pour nous dévoiler l’histoire de ce titre ô combien mythique. S’appuyant sur les témoignages des membres du groupe et de tous ceux qui ont été témoins du processus de création de ce bijou, il nous en offre une étude détaillée, aussi bien sur la musique que sur les textes, s’attardant sur les tournées du groupe (French et british summer tour de 1974, tournée américaine de 1975 et concerts de 1977) en terminant par la création de la pochette et par la revue de presse qui a accueilli l’album à sa sortie. Une plongée intellectuelle et sensible au cœur de ce titre « pas comme les autres» qui a marqué la carrière de ce groupe qui, malgré les années qui passent, ne perd rien de son prestige et séduit de plus en plus de fans, de tous âges… Passionnant!
Une chronique à retrouver sur À vos marques tapage
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In fine avec ses 140 et quelques pages, l’ouvrage livre de nombreuses réponses, nous conforte sur beaucoup de choses qu’on pensait du groupe et pour le fan, détaille musicalement beaucoup de sections des morceaux.
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Un livre qui se lit d’une traite.
Apparition d’un Fantôme
Philippe Gonin est un spécialiste de la dissection d’albums. Spécialiste incontournable de Pink Floyd, on lui doit aussi un Pornography de The Cure pas piqué des vers (chez Discogonie / Densité) à lire absolument.
Ici, il retourne à ses premiers amours, si on peut dire. Après avoir décortiqués Dark Side Of The Moon, The Wall, (chez Le Mot et le Reste) et Atom Heart Mother (Scèrén – CNDP), le voici qui s’attaque à Wish You Were Here.
Et, inutile de le cacher, voici un outil formidable pour (re)découvrir cet opus paru en 1975 et qui, surtout, était attendu au coin de la rue par la terre entière après la face sombre de la lune.
Donc, comme le disait l’admirable Wim Wenders à la fin des Ailes du Désir, «Nous sommes embarqués». Embarqués dans l’univers de la construction de l’après (thème à la mode en ce moment).
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Il s’agit de Syd Barrett, lui-même, apparu tel un fantôme. Est-ce vrai ou non ?… La réponse est dans le livre et attendez-vous à des surprises, à tous les niveaux. Vous allez apprendre des tas de choses tout comme votre serviteur et c’est jouissif.
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« Wish you were here »… Comment est né ce joyau où plane indubitablement l’ombre de Syd Barrett ? C’est l’entreprise que s’est fixé Philippe Gonin (spécialiste des Pink Floyd, il nous a déjà offert sa précieuse érudition avec ses analyses sur les albums « Dark side of the moon » et « The wall« ) qui a mené l’enquête pour nous dévoiler l’histoire de ce titre Ô combien mythique. S’appuyant sur les témoignages des membres du groupe et de tous ceux qui ont été témoins du processus de création de ce bijou, il nous en offre une étude détaillée, aussi bien sur la musique que sur les textes, s’attardant sur les tournées du groupe (French et british summer tour de 1974, tournée américaine de 1975 et concerts de 1977) en terminant par la création de la pochette et par la revue de presse qui a accueilli l’album à sa sortie. Une plongée intellectuelle et sensible au cœur de ce titre « pas comme les autres » qui a marqué la carrière de ce groupe qui, malgré les années qui passent, ne perd rien de son prestige et séduit de plus en plus de fans, de tous âges… Passionnant !
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Retour sur la genèse et la réalisation de l’album Wish you were here de Pink Floyd, par Philippe Gonin (disponible aux Éditions Le mot et le reste).
Quelques semaines après l’excellent livre d’Alexandre Higounet Pink Floyd wich one’s pink, un autre livre revient sur le mythique groupe Anglais. Il s’agit ici d’une étude sur le fameux Wish you were here , De Philippe Gonin, et sur la mythologie l’ayant façonné.
Cet album du Floyd, le dernier « véritable » du groupe au grand complet, fait suite au cultissime The dark side of the moon. Après celui-ci, le groupe, sonné par le succès, se trouve bien dépourvu au moment de passer à la suite des événements discographiques de leur groupe. Il faut dire que Pink Floyd, avec The dark side…, entrait dans une nouvelle dimension, passant de groupe underground à celui de fer de lance du rock.
Encensé, salué par la critique et le public, The dark side… s’avérait dès lors très difficile à surpasser, ou même à égaler. Pourtant, 4 petites notes magiques, entrées depuis dans la légende du rock, allaient conduire le Floyd vers un plus que digne successeur, qui prendra le nom de Wish you were here, album gravitant autour du thème de l’absence. En creux, celle de Syd Barrett, membre fondateur du groupe, tombé en disgrâce en même temps que sa maladie (schizophrénie) devenait ingérable, probablement attisée par les excès de l ‘époque de son seul album sous le nom Pink Floyd, à savoir The piper at the gate of down (disque incontournable du psychédélisme british).
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Ce bouquin est à même d’éclairer les personnes qui ne connaissent pas (ou peu) l’histoire du groupe. Les détails qui y sont dévoilés devraient leur permettre d’appréhender l’atmosphère qui régnait alors au sein du groupe. Pour les connaisseurs, seules les parties concernant les lives et les réactions de la presse avant et suite à la sortie du disque sont sources de nouveautés.
Pour le reste, Philippe Gonin, qui fait preuve de beaucoup de rigueur dans ses analyses, ne laissant aucun « on-dit » sans réponse, relate une histoire qui fait effectivement partie de celle du rock. Il perpétue de fait le mythe, replace un disque dans son époque et dans celle, compliquée, du groupe, tout en pointant du doigt les prémices de la dislocation de celui-ci.
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Avec un sous-titre Wish you were here qui inscrit ce volume dans une série commencée avec The Wall et poursuivie avec The Dark Side of the Moon (même auteur, même éditeur). Philippe Gonin est un universitaire et cela se reconnaît ici non à un style « jargonesque » mais à la qualité de certaines références (Roland Barthes, Paul Veyne) et au sérieux de l’analyse. Comme il est aussi guitariste, il va de soi qu’il sait de quoi il parle. Et d’abord du contexte de création de cet album dont l’enregistrement studio commence en janvier 1975, soit près de deux ans après le succès de The Dark Side of the Moon. Les Pink Floyd avaient la particularité de jouer-créer en concert les morceaux qu’ils enregistraient ensuite. Ainsi Shine on joué en concert en 1974 (en tournée en France et en Angleterre) sera la base de l’album à suivre. Mais les Pink Floyd déçoivent certains critiques. L’un d’entre eux ira même jusqu’à écrire qu’ils peuvent installer sur scène leur matériel, le brancher et s’en aller en coulisse pour parler d’autre chose.
Lorsqu’il analyse l’enregistrement en studio de l’album, Philippe Gonin n’oublie pas de parler des rapports entre les membres du groupe. Et lorsqu’il recherche l’origine du fameux « thème de Sid » et commente une analyse d’un autre critique il fait intervenir des notions musicales :« rapports intervalliques » pour se justifier.
Vous avez compris qu’il s’agit là d’un travail d’amateur éclairé au sens d’amoureux non aveuglé. Un travail qui transcende ce que l’on pourrait appeler « cuisine » ou recette pour essayer d’en découvrir l’âme. Je laisse aux amateurs « passionnés » le soin de dire si l’auteur l’a trouvée.
A lire lentement en écoutant en boucle leur musique dont je suppose que vous avez au moins un album.
Bonne écoute…
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L’auteur, enseignant et musicologue Philippe Gonin continue son exploration de l’œuvre du Pink Floyd avec un troisième volume, cette fois-ci consacré à l’album Wish You Were Here, après The Dark Side Of The Moon et The Wall.
Autant le dire d’emblée, je n’apprécie que les deux premiers albums de ce groupe, mais j’aime beaucoup l’idée de dédier un livre entier, soit près de cent-cinquante pages, à un seul disque vinyle. Cela renvoie d’ailleurs à l’époque où l’on pensait véritablement en termes de faces A et B, de graphismes intérieurs et extérieurs, et cela allait avec une pensée artistique que l’on ressent aisément à la lecture de ces pages. Et puis il faut le dire, cette pochette, qui se trouvait dans la collection de ma sœur aînée, m’a marqué, sûrement plus que son contenu sonore : ces deux hommes qui se serrent la main et dont l’un brûle tout comme la photographie elle-même semble se consumer ou cet étrange personnage à la Magritte dans un désert de sable… Il y a beaucoup de mystère derrière ces visuels, quelque chose d’à la fois surréaliste et tragi-comique, et je découvrirai plus tard qu’ils avaient été conçus par de vrais génies du graphisme : le collectif britannique Hipgnosis.
Ainsi l’auteur décortique le processus de création, l’enregistrement, les questionnements et les tournées liées à cet album, tout en l’inscrivant dans une œuvre plus large. Ce neuvième album studio, paru en 1975, figure parmi les favoris des fans, même si la critique de l’époque avait reproché un certain manque d’imagination et l’attitude hypocrite de bourgeois qui critiquent la bourgeoisie et le capital.
En effet, le groupe est en plein questionnement à ce moment de son parcours. Les musiciens ont fondé des familles et se détachent du Pink Floyd qui est devenu un produit commercial suite au succès phénoménal de The Dark Side Of The Moon en 1973. Ils ressentent une dichotomie entre ce qu’ils sont (riches, célèbres) et leur volonté de s’opposer à l’establishment et à la société de consommation (leurs liens avec la contre-culture de la fin des années 1960 est très loin derrière). Les musiciens sont aussi lassés, et les témoignages rassemblés sur les tournées de l’époque (une en Grande-Bretagne, une en France en 1974) le confirment. Le Floyd devient un job lucratif, sans profondeur, une parodie du prog rock prétentieux qui fera arborer à Johnny Rotten le fameux T-shirt “I hate Pink Floyd”. Le critique Nick Kent les assassine sans prendre de pincettes dans ces années-là, où les textes dans la presse pouvaient encore avoir un impact sur les groupes. Comment faire pour redonner un peu d’âme à une entité qui semble avoir perdu la sienne ? Et que donner à un public de masse qui attend un Dark Side Of The Moon II ?
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Alternant plages musicales et morceaux plus bavards, le disque bénéficie aussi de la technologie de l’époque et les nouveaux appareils électroniques que Rick Wright s’est procurés, alors que les textes sont imprimés pour la première fois à l’intérieur du disque, démontrant une maturité assumée dans l’écriture de Roger Waters.
Se basant sur les nombreux livres déjà publiés sur le Floyd, les articles et interviews, Gonin analyse chaque morceau avec précision et avec une connaissance de musicien notamment dans l’approche pointue des notes. La partie sur le travail avec Hipgnosis m’a particulièrement interpellé, ainsi que la collaboration avec Gerald Scarfe pour les projections de la tournée de 1977, notamment pour “Welcome to the Machine” et le film qu’il intitule L’Homme de Sable (pour “Shine on you crazy Diamond”) avec son imagerie animée anxiogène. Le livre s’avère donc documenté, sérieux et satisfera tous ceux qui veulent en savoir plus sur ce disque.
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Avec The Dark Side Of The Moon, ils avaient atteint la célébrité planétaire. Début 1975, les Pink
Floyd entrent en studio avec pour défi de tenir la distance. Ils signeront Wish you were here, peut-être
leur meilleur album dont l’érudit Philippe Gonin raconte l’histoire.
Ils avaient pointé l’appât du gain dans Money, leur premier vrai tube surgi de The Dark Side of the Moon, propulsant l’album au firmament des ventes. Et c’était bien d’argent dont il s’agissait désormais. Le groupe était devenu l’un des plus bankable du moment. Après un tel succès, il convenait de battre le fer tant qu’il était chaud. Il ne s’agissait pas tant de produire un nouvel album, le batteur Nick Mason évoquant combien, et curieusement, le label EMI s’abstiendra de leur mettre la pression, que de capter tous les revenus générés autour de leur nom. Ainsi était née la société Pink Floyd Music Publishers ayant pour objet de contrôler tout ce qui pouvait se traduire en espèces sonnantes et trébuchantes. « Soudain, on s’est rendu compte que Pink Floyd devenait un produit, et une grande partie de notre temps et de notre énergie a été consacrée à nous préoccuper du côté commercial de la gestion du groupe, plutôt que de jouer, ce qui n’est pas une bonne chose », observait dès 1974 le claviériste Rick Wright. Le groupe n’en poursuivait pas moins sa trajectoire artistique propre. Entre lassitude et ennui. Cet ennui auquel les séances d’enregistrement étaient supposées remédier. « Quand on a l’habitude de travailler très dur pendant des années et des années, et que l’on en est arrivé au point que l’on cherchait, il faut continuer parce que l’on se rend compte que là où on est arrivé, ce n’est pas ce que l’on pensait être », confiait Roger Waters qui bientôt fera du groupe l’instrument personnel de sa créativité avant le clash final. Dans Pink Floyd, Wish you were here (éditions Le Mot et le Reste), Philippe Gonin décortique l’élan qui remettra le groupe sur les rails. L’auteur, d’une érudition stupéfiante, a déjà consacré un ouvrage à The Dark Side of the Moon et à The Wall. On sait combien cet album, enregistré entre janvier et juillet 1975, est traversé par le thème de l’absence. Celle de Syd Barrett, figure incandescente du groupe basculant dans une folie lestée de LSD, et que son ami, David Gilmour remplace en catastrophe.
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Parfois très technique sur les compositions et les instruments utilisés par le groupe, ce livre ne regorge pas moins d’une foule d’informations sur un album qui pour Gilmour et Wright demeurait le meilleur du groupe. Enfin, petite information quant au fameux visuel du disque: deux hommes en costume/ cravate se serrant la main, l’un étant en flammes. À ceux qui pensaient qu’il s’agissait d’un simple photomontage, précisons qu’un cascadeur auquel on a véritablement mis le feu tenait le rôle. Il fallut s’y prendre à quinze reprises avant que le photographe ne soit satisfait.