Remercions Jezo-Vannier de nous raconter du coup autant d’histoires d’artistes souvent géniales quoique parfois tombées dans les profondes oubliettes du showbiz mais dont la force et le talent nous atteignent encore à travers ses récits.
Agnès Léglise – Rock&Folk
Revue de presse
En 1967, Aretha Franklin chante «Respect». Aujourd’hui, ce tube est devenu un hymne féministe. Sophie Torlotin décrypte l’importance de ce tube avec Steven Jezo-Vannier, auteur de «Respect, le rock au féminin», aux éditions Le mot et le reste.
Un tube, une histoire est à réécouter sur RFI
Steven Jezo-Vannier parle de Blondie dans ce reportage consacré aux femmes qui font les tubes de l’année 80.
Un reportage à revoir ICI
Ellen Ichters retrace l’histoire des Girl Group dans Augioguide en citant à de nombreuses reprises la livre de Steven Jezo-Vannier. Un texte à lire, un audioguide à écouter.
Il y a le Boys Band et bien sûr, il y a le Girl Group. Quelle différence? Le premier est un terme qui se popularise vers la fin des années 80, le second émerge dès les années 50 et jusqu’à nos jours. L’histoire des Girl Group reflète à la fois la soumission et l’émancipation féminine dans un monde toujours trop masculin: celui de la musique.
Quand les femmes ont commencé à se mettre à plusieurs pour chanter, l’industrie et les médias ont choisi de leur créer une catégorie. Tout comme ils avaient créé une catégorie pour la musique afro-américaine, la Race Music. C’est ainsi que, dans les années 50, une tradition de groupes vocaux féminins naquit, succédant à quelques précurseuses (oui, ça se dit). La notion de Girl Group était née.
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Le rock au féminin? La question s’étend ici à l’ensemble des musiques pop, prenant sa source dans leur avènement et poursuivant l’enquête jusqu’à leurs déclinaisons actuelles (blues, disco, grunge, hip-hop…). Respect renvoie ainsi à la chanson d’Aretha Franklin, inversant le sens des paroles d’un titre d’Otis Redding pour en faire un hymne féministe. Ce point de départ montre un monde musical déjà acquis aux causes des hommes. Au sortir de plus de 50 ans d’histoire, la place occupée par les femmes dans l’industrie de la musique montre certes une évolution positive. Mais toujours fragile.
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Critique du livre Respect : le rock au féminin (Le mot et le reste) de Steven Jezo-Vannier
« Un livre vraiment, vraiment intéressant. C’est très complet, bien écrit. Je le
recommande. » Catherine Poganat
Respect : le rock au féminin de Steven Jezo-Vannier emprunte son titre au mythique morceau d’Aretha Franklin, lui-même subtilisé à Otis Redding en 1967. En inversant les paroles de “Respect” pour en faire un hymne féministe demandant plus de considération à son compagnon, la Reine de la Soul s’impose aux sommets des tops et de la revendication de l’époque. C’est à travers l’histoire de ces morceaux ayant bousculé le machisme ambiant et marqué le parcours de leurs interprètes que Steven Jezo-Vannier dresse un état des lieux d’un siècle de musique par les femmes.
Respect retrace la – lente – évolution de la place des femmes dans le milieu musical et dans la société, des premières chanteuses blues du début du XXe siècle aux icônes pop actuelles en passant par Janis Joplin, Donna Summer ou encore P.J. Harvey. Un combat pour l’égalité entre les sexes parfois associé à d’autres luttes comme celles pour les droits civiques, la liberté d’expression, la fin de la guerre au Vietnam ou encore la reconnaissance des droits des homosexuels. L’auteur explore les moyens, parfois radicaux, mis en œuvre par les chanteuses pour se faire une place à part entière dans leur époque, toutes avec des styles et des personnalités bien différentes.
Avis :
Ne vous fiez pas à son titre, ici le terme « rock » est à prendre au sens large car l’auteur explore des styles musicaux très variés (blues, rock, soul, pop, variété française…) et fait – à l’exception de la musique électronique – un tour d’horizon plutôt complet des musiques populaires. Avec sa galerie de portraits de chanteuses – parfois également auteures – le livre démontre, en s’appuyant sur de nombreux extraits de textes de chansons, que la conquête de l’égalité n’a pas été un long fleuve tranquille. Les femmes ont du s’imposer en tant qu’artiste dans un monde dominé par les hommes et parfois se libérer de la figure masculine (producteur, compagnon, père…) qui gérait leur carrière. Tina Turner est l’une de ces chanteuses qui a su s’extraire de l’emprise de son mari Ike qui la violentait en plus de gérer d’une main de fer ses affaires.
Au-delà de la visibilité des femmes derrière le micro, le contenu des textes est également très important pour juger de l’avancée du droit des femmes. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’image du rapport hommes/femmes véhiculée dans les chansons interprétées – et parfois même composées – par des chanteuses ne sont pas forcément à l’avantage de ces dernières. Steven Jezo-Vannier met en avant le fait que certains titres de chanteuses de blues et de rock vont même jusqu’à banaliser les violences conjugales et valident l’inégalité toute « naturelle » entre les deux sexes. Il est intéressant de noter que ces textes sont d’ailleurs présents tout au long du siècle, dans des styles musicaux différents, et prouvent que l’évolution des mentalités est un combat qui reste d’actualité.
L’attitude des chanteuses sur scène ou dans leurs clips est également abordée dans le livre. Suivant le modèle de Britney Spears, Miley Cyrus fait tout – et surtout n’importe quoi – pour casser l’image de gentille jeune fille héritée de son rôle dans la série Hannah Montana pour la firme Disney. Friande de provocations, souvent jugées de très mauvais goût, la chanteuse joue sur une hyper sexualisation de son corps qui fait débat. Alors que l’esthétique du porno soft a envahi certains clips, le grand déballage sexy de ces chanteuses signe-t-il l’aboutissement triomphant de la lutte pour l’égalité ou au contraire un triste recul qui utilise le corps de la femme – nu et dans des poses suggestives de préférence – pour vendre de la musique ?
Cette question qui divise reste ouverte car, comme le suggère la lecture de ce livre, la question de l’égalité réelle entre hommes et femmes et des moyens pour y accéder est loin d’être réglée et toujours d’actualité et le girl power emprunte des voies qui peuvent parfois paraître contradictoires.
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Pauline Seiterle a rencontré Steven Jezo-Vannier pour une interview où Respect, le rock au féminin est évoqué, mais aussi le “Classic femal blues” et l’histoire de la musique rock jusqu’à nos jours.
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Si vous suivez un peu mes chroniques, vous savez qu’en règle générale je dis du bien des livres de cette maison d’édition, non par flatterie mais tout simplement parce qu’ils sont faits avec sérieux et cet amour des sujets qui les rend passionnants. C’est encore le cas avec celui-ci qui n’est pas un catalogue des meilleurs CD/vinyles de rock au féminin mais une approche de l’histoire des femmes qui ont participé de l’histoire de la musique.
L’auteur a regroupé ses choix – on reviendra plus loin sur certains partis pris – selon les époques et les inscrit dans leur rapport à l’histoire de la musique rock en général. Avant d’aller plus loin, je voudrais glisser une remarque sous forme de question : quand vous écoutez de la musique anglo-saxonne, est-ce que vous comprenez toujours les paroles ?
L’auteur ouvre son livre par la citation de la version féminine du succès d’Otis Redding « Respect », c’est-à-dire qu’il se place en référence au rock féminin « revendicateur ». Il traite surtout des chanteuses qui se distinguent des hommes en opposant un discours féministe au discours machiste ambiant. Remarque : il me semble qu’une distinction plus grande aurait pu être faite entre interprètes seules et auteures compositrices interprètes ; ce n’est pas Magali Noël qui écrit « Fais-moi mal Johnny » mais Boris Vian… On découvre ainsi l’évolution du public et indirectement des moyens de diffusions et l’on constate que l’inspiration des chansons ne varie guère et repose toujours sur les rapports entre les hommes et les femmes. Cela vous permet de réviser votre lecture de l’anglais.
On a compris l’intérêt passionnant de ce livre auquel l’auteur a ajouté un chapitre pour les chanteuses françaises mais auquel il manque, il me semble, Jeanne-Marie Sens, Juliette, Marie-Paule Belle et les Québécoises (Diane Dufresne « J’ai rencontré l’homme de ma vie »). Et comme je n’ai pas su voir le nom de Ricky Lee Jones, je me demande si un index des noms cités n’aurait pas été utile, il aurait peut-être permis de distinguer interprètes et auteures.
En tous cas, ce livre est indispensable à une bonne connaissance du sujet et à une bonne constitution de discothèque…
Bonne lecture.
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Vous pensiez que l’attitude “Sexe, drogues et rock’n’roll” était réservée aux hommes ? Eh bien oubliez vos préjugés en tournant les pages de ce livre et plongez dans la carrière et la vie des premières chanteuses blues du XXe siècle jusqu’à celles des icônes pop actuelles.
Avec l’ouvrage Respect, le rock au féminin, le lecteur suit l’évolution de l’histoire du rock grâce à une galerie d’attitudes, de paroles et de portraits d’artistes féminines du XXe et XXIe siècle.
“Tu penses que tu n’as qu’à appeler pour que j’accoure. Eh bien, écoutes, que je t’informe, je ne suis pas le genre de nana à cirer les pompes”.
Ces paroles d’‘un titre de Wanda Jackson en 1954 incarne un esprit rebelle qui veut s’affranchir des hommes. Respect emmène le lecteur au cœur de la conquête des femmes de l’espace musical, intimement lié à leur engagement féministe et anti-raciste.
Ces pages retracent presque cent ans de blues et de rock déclinés par des artistes féminines qui ont cherché à se libérer de l’emprise masculine tant au niveau personnel, professionnel et sexuel.
Avec un éventail complet de groupes et chanteuses parfois injustement oubliées, ce livre est riche en anecdotes pertinentes sur de nombreuses figures de proue du rock féminin. Drogues, alcools, abus sexuels, mariages et divorces, combat d’une vie, cruauté et cupidité des producteurs, tout y est. Respect impose de jeter un œil dans le rétroviseur afin de redécouvrir les classiques des stars des années 50 70 telles que Billie Holliday, Donna Summer, Tina Turner ou Janis Joplin.
Sans jamais imposer de jugement, Steven Jezo-Vannier réhabilite la portée symbolique du travail musical de ces artistes.
L’auteur cite en exemple ces femmes qui ont su se battre pour exister en dehors de l’emprise masculine, dénonçant la misogynie, la violence domestique, la tyrannie du physique… Respect évoque aussi les girls group des années 50, déjà exploités et muselés (The Crystals, The Ronettes).
Le lecteur appréciera les nombreuses citations de paroles de chansons traduites, illustrant parfaitement les périodes citées, agrémentées des pochettes de l’époque. De plus, quelle fabuleuse discographie ce livre permet-il de se créer ou de remettre à jour !
Cet ouvrage digne d’une encyclopédie, fouillé et bien documenté, n’omet pas les voix françaises de la rébellion. Elles ont su influencer leurs auditeurs, les faire réfléchir, en distillant leurs idées de liberté. De Mistinguett à Brigitte Bardot, en passant par Piaf et Camille, Respect nous étonne et nous rappelle que la France n’a rien à envier ni aux Etats-Unis ni à l’Angleterre, tant ces artistes ont su également faire figure de pionnières dans l’indépendance vis à vis des hommes.
Avec Respect, le Rock au Féminin, l’auteur nous démontre que l’émancipation artistique, sexuelle, politique et identitaire par le biais de la musique a fait des héroïnes, Odetta Holmes, Nina Simone, Aretha Franklin : des avant-gardistes.
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Le festival Les Femmes s’en mêlent le clame depuis 18 ans, sur fond de riffs ou de beats : le rock ne se conjugue pas qu’au masculin. LFSM met les points sur les i tandis qu’un livre de Steven Jezo-Vannier aide à replacer les filles sur l’échiquier pop.
Le rock? Une affaire de virilité, de testostérone et de biscottos. Un truc de gars qui en ont dans la housse de guitare. Un domaine réservé aux mâles sachant davantage rouler des mécaniques que manier le micro. Le récent bouquin de Steven Jezo-Vannier, Respect, Le rock au féminin tombe à pic pour remettre les pendules à l’heure. Il rappelle qu’en cent ans de musique populaire, les filles ont “quitté les marges artistiques [...] pour prendre place sur scène”. Dès le début des années 1920, elles ont su “jouer de leur corps et de leur voix pour imposer leur talent”, bataillant contre la misogynie ambiante. L’auteur déplore une vision partielle de ‘léhistoire et la légende du rock” qui “oublient un peu vite que les femmes ont toujours été présentes, parfois même à l’origine des révolutions musicales”. Il dénonce une “vaste mise en scène” imposant “une répartition des rôles où l’homme serait actif et la femme passive”, une conception qui pose “une frontière artistique entre la lumière des projecteurs, où brille le chanteur, et la périphérie où s’agitent ses admiratrices”. La lecture de ce livre nous apprendra notamment que “contrairement à ce que laisse supposer la construction légendaire du blues, autour de figures tutélaires comme Robert Johnson et Son House, ou plus tard Muddy Waters, John Lee Hooker et Howlin’ Wolf, la commercialisation du blues est à l’origine une affaire de femmes.”
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David Taugis invite Steven Jezo-Vannier pour un entretien d’une heure autour de son ouvrage.
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Radio Canada interview Steven Jezo-Vannier pour la sortie de son ouvrage. Une interview musicale en deux parties.
« Un ouvrage très intéressant. Ça se lit facilement par petites vignettes. Beaucoup de découvertes à faire dans ce livre. C’est un plaisir de lecture. »
PREMIÈRE PARTIE
DEUXIÈME PARTIE
Malgré la présence de figures féminines majeures, la pop music, est longtemps restée une affaire de mecs. Une affirmation qui semble obsolète aujourd’hui et fera sourciller certaines lectrices, tant la situation semble avoir évoluée. Pourtant tout n’est pas rose pour les femmes dans l’industrie musicale. L’évolution que nous connaissons fut acquise de haute lutte par une poignée d’artistes audacieuses, et c’est grâce à elles que la musique de notre époque reconnait de plus en plus les figures féminines. Une histoire transcrite par Steven Jezo-Vannier dans Respect, le rock au féminin, paru aux éditions Le mot et le reste.
Qui se rappelle que l’usage du terme rock ‘n’ roll vient d’une femme ? C’est en effet Trixie Smith dans “My Man Rocks Me (With One Steady Roll)” qui employa pour la première fois ce terme désormais passé dans le langage courant. Steven Jezo-Vannier, lui, s’en souvient ! L’essayiste, spécialiste de la contre-culture et de l’histoire du rock, vient nous le rappeler au début de son tout nouvel ouvrage, Respect, le rock au féminin. Evidemment, le terme “rock” est à prendre au sens large ici, comme synonyme de “pop culture” (ou “pop music”), car l’auteur se penche, au cours de cette copieuse histoire des femmes et de leurs apports dans les musiques populaires, aussi bien sur les icônes du blues et de la soul, que sur celles du rock, du punk et du grunge, sans oublier d’évoquer les stars glamours et bling bling de la FM et du R’n’B actuel.
Je dois obtenir un peu de respect
On pourrait dire que tout commence en avril 1967. Un mois où la chanteuse Aretha Franklin, en changeant quelques mots dans les paroles d’une chanson d’Otis Redding, va enflammer le cœur de millier de femmes (et peut-être de certains hommes) en réclamant du respect. Le respect, pour les femmes tout du moins, est une valeur souvent négligée dans l’univers de la musique populaire. De fait, et Jezo-Vannier le souligne très bien dans son livre, “par leur omniprésence dans les classements, dans les bacs des disquaires, sur les scènes et dans les médias, les hommes ont imposé leur domination sur les musiques populaires, depuis leurs origines folkloriques (country, blues, jazz) jusqu’à leurs déclinaisons les plus actuelles (rock, hip-hop, électro)”. Il est vrai que dans les années 60, entre le blues et ses histoires de femmes infidèles, le rock et la soul avec leurs femmes soumises à l’amour de leurs hommes, la figure féminine semble uniquement vouée au respect des valeurs machistes de leur temps. Un constat toujours étonnant si l’on considère que ces musiques forment la bande-son de cultures considérées comme “ouvertes”, “iconoclastes” et “révolutionnaires”. Trois adjectifs qui ne concernent pas, semble-t-il, la gente féminine. L’auteur précise d’ailleurs : “la longue tradition de la chanson féministe se confronte à un imaginaire collectif. En apparence, tout porte à croire que les musiques populaires sont une affaire d’hommes. Les garçons, qui ont été les premiers à pouvoir s’emparer des guitares et des micros se sont appropriés cette musique et l’ont peuplé d’images, de paroles et d’attitudes masculines imprimant les consciences.” et de citer les roulements de bassin d’Elvis Presley, les paroles misogynes de certaines chansons, ou les chanteuses façonnées par leurs producteurs.
L’ère des rebelles aux cheveux longs
Il faudra attendre les années 70 et le mouvement hippie pour réellement voir apparaître des femmes maîtresses de leur art et de leurs destinées. Auparavant, c’est presque le black out total. Combien de femmes dans le mouvement rockabilly par exemple ? Au cœur du mouvement psychédélique du Summer of Love (à part Grace Slick de Jefferson Airplanes et Janis Joplin et son Big Brother and The Holding Company) très peu de femmes s’exprimeront. Dans la country et la folk music (et le film des frères Coen, Inside Llewyn Davis, le montre très bien), très peu également. Ce seront donc les sylphides aux longs cheveux de Laurel Canyon et du Village qui viendront remettre les pendules à l’heure (féminine) de la musique, et en particulier du folk et de la pop. Sur la côte ouest ce sont les Joni Mitchell, Joan Baez, Michelle Phillips et Cass Elliot de The Mamas and The Papas, qui s’imposent de plus en plus dans le paysage pop. Une vague de douceur, alors que pendant ce temps, en Angleterre, une minuscule japonaise irrite fortement les fans du plus grand groupe de pop de tous les temps. C’est Yoko Ono, maitresse de John Lennon des Beatles, accusée de tous les maux, et en particulier de détériorer les relations entre les membres du groupe. On le voit, pour les femmes, le combat est encore loin d’être gagné.
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L’émission Easy Rider vous parle de notre ouvrage entre deux chronique d’albums et une chronique de bière !
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Beyoncé, Taylor Swift, Lady Gaga… Les femmes dominent-elles la musique pop ?
Elles seront les reines de la 57e cérémonie des Grammy Awards, dimanche. Mais les chanteuses ont-elles définitivement pris le pouvoir ? Francetv info a posé la question au spécialiste de la musique Steven Jezo-Vannier.
La 57e cérémonie des Grammy Awards sera tout feu tout femme, dimanche 8 février. Beyoncé est l’une des favorites pour remporter la prestigieuse récompense de “l’album de l’année”. La soirée sera aussi marquée par les prestations de Lady Gaga ou encore Gwen Stefani. Mais l’événement de la soirée sera, sans doute, la prestation de Madonna, éternelle reine de la pop, qui présentera son nouvel album, Rebel Heart. Les femmes ne s’illustrent pas que sur la scène des Grammy Awards. En octobre 2014, les artistes féminines ont réalisé une performance inédite (en anglais). Elles se sont, en effet, emparées des cinq premières places du classement musical Billboard pendant six semaines. Une première depuis la création du top 100 du magazine américain.
Steven Jezo-Vannier, historien et auteur de Respect, le rock au féminin, explique comment les femmes ont pris leur revanche sur les hommes dans la musique pop.
Francetv info : Lors Super Bowl, Katy Perry a assuré le show pendant la mi-temps du match de football américain. Elle sera aussi présente aux Grammy Awards dimanche en compagnie de Beyoncé, Lady Gaga, Taylor Swift et de nombreuses autres artistes féminines. Les femmes dominent-elles aujourd’hui la scène musicale ?
Steven Jezo-Vannier : Les musiques contemporaines accordent une grande place aux femmes. Les chanteuses ont réussi à s’affirmer derrière les micros et se sont imposées sur des créneaux qui ne sont pas ceux des hommes. Les femmes se posent à la fois en égales et en rivales des artistes masculins. Leur présence sur la scène, le discours qu’elles portent et leur identité artistique sont tout à fait singuliers.
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Madonna, Lady Gaga, Rihanna… Toutes ces artistes se sont construit des personnages. La musique ne leur suffit pas pour avoir du succès ?
Les stars contemporaines ont une personnalité très forte, maîtrisent leur image et savent surtout en jouer. Madonna le faisait très bien avec la religion et la féminité. Ces évolutions poussent à une sur-médiatisation des artistes féminines. Elles construisent un véritable personnage qui va répondre à certains symboles et attentes du public. Beyoncé est l’emblème de cette appropriation de l’image. Elle est maîtresse de sa musique et de sa carrière artistique.
Beyoncé a su construire sa notoriété grâce à une mise en avant de son corps comme objet de désir, mais aussi grâce à des paroles qui défendent le féminisme. La chanson ” Independent Women ”, lorsqu’elle faisait partie des Destiny’s Child, est très révélatrice d’un discours d’émancipation des femmes. Britney Spears a, elle aussi, joué de sa féminité pour défendre des textes plutôt féministes. Dans la chanson ” Stronger ”, elle dit à son copain qu’elle ne sera plus sa propriété. Mais ce discours n’est pas toujours présent dans ses chansons. ” I’m a Slave 4 U ” (“Je suis ton exclave”) en est même l’exact opposé.
Mais ce n’est pas le monopole des femmes… Les hommes aussi jouent avec leur apparence. Quand James Brown revient sur scène transpirant et torse nu avec une serviette autour du cou, c’est déjà hyper sexuel.
Certaines artistes comme Nicki Minaj ou Miley Cyrus sont constamment dans la provocation. N’y a-t-il pas un écart entre leur discours féministe et ces postures qu’elles adoptent ?
C’est tout le débat. Certains estiment que c’est un retour en arrière, que le corps de la femme se vide de son humanité pour être réduit à l’état d’objet. Mais d’autres pensent qu’adopter des postures provocantes et suggestives est un moyen de se réapproprier son corps en tant que femme. Ce qui est certain, c’est que cette hypersexualisation des chanteuses permet de vendre des albums et cela s’est accentué avec l’apparition des clips vidéos. À partir de ce moment-là, l’image compte autant que la musique et les chanteuses pop ou r’n’b sont plus sexy à l’écran qu’un groupe de rock… Et Jennifer Lopez n’a hésité à suivre ce mouvement. Dans le clip de ” Booty ”, sorti en 2014, on voit plus souvent des plans de ses fesses que de son visage. Cela peut prêter à sourire, mais c’est extrêmement révélateur. Tina Turner jouait, elle aussi, de sa féminité dès les années 1980 en aguichant le public masculin. Des stars comme Miley Cyrus ou Nicki Minaj vont beaucoup plus loin et sont même souvent à la limite de la vulgarité. Quand Miley Cyrus fait du twerk avec Robin Thicke aux MTV Video Music Awards, elle veut juste choquer. On n’est plus vraiment dans un discours d’émancipation des femmes.
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Bien sûr, faut dire que pour à peu près tout le monde civilisé, le seul mot respect donne quand même avant tout une immédiate et démangeante envie de se lever et de danser avec en bande-son la grande Aretha Franklin et son immense titre de gloire “Respect”, cette chanson qui ne lui était pas destinée mais dont elle changea les paroles et en fit non seulement le premier hymne féministe mais peut-être le seul que même les hommes sexistes aiment. Hymne féministe peu-être mais pas icône féministe car Aretha, comme l’explique Steven Jezo-Vannier dans son livre Respect, Le rock au féminin, malgré son indépendance financière ne revendiquait pas du tout un féminisme personnel et elle, comme les copines, chantait et vivait le bon vieux machisme à la papa et subissait ce sexisme sous mille forme d’oppressions, artistiques autant qu’intimes.
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Remercions Jezo-Vannier de nous raconter du coup autant d’histoires d’artistes souvent géniales quoique parfois tombées dans les profondes oubliettes du showbiz mais dont la force et le talent nous atteignent encore à travers ses récits et qui toutes ont marqué de façon plus ou moins discernable l’histoire de la musique et du droit des femmes, ce long chemin dont la fin, dans le rock comme dans le monde, n’est même pas en vue.
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Rébecca Manzoni consacre sa chronique du jour au livre de Steven Jezo-Vannier.
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À l’occasion de la sortie du livre Respect, Le rock au féminin de Steven Jezo-Vannier chez Le mot et le reste, une playlist subjective de filles qui en ont. Définissant une autre voix possible que celle de la femme au foyer de rock star ou la groupie dévouée, elles ont changé le monde à leur façon et la vision qu’on se fait du « second sexe ». Comme le clamait Courtney Love : « I want every girl in the world to pick up a guitar and start screaming ».
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C’est le retour de Steven Jezo-Vannier, à qui l’on devait déjà un excellent California dreamin’, livre complet sur le rock californien mais surtout sur les dizaines de groupes méconnus et ultra-originaux des sixties.
Cette fois c’est 350 pages sur les filles , sobrement intitulé Respect, d’après la chanson d’Aretha Franklin. On y apprend que Elvis aurait suivi les conseils – pour ses déhanchements et postures – de Tura Satana , vedette du film de Russ Meyer Faster Pussycat Kill! Kill! Cette show-girl américano chinoise, karateka, que j’ai eu l’honneur de rencontrer, mettait au même niveau go-go dancing, self-défense, et bonnes manières. Quand à Mick Jagger, sa fascination pour Tina Turner (époque Ikettes), lui aura inspiré quelques pas et autres allées et venues dynamiques sur scène (James Brown étant hors de portée). On pourrait ajouter le culot sexué des Ronettes ( Ronnie Spector, femme , égérie et fer de lance du paranoiaque Phil Spector..) mais aussi de Betty Davis ( femme scandaleuse de Miles), toutes deux gravement courtisées par toutes les stars Pop de l’époque.
L’auteur raconte aussi la méconnue Ma Rainey, et son premier groupe : Assassinators Of The Blues!, et son aplomb , qui lui permet d’assumer son goût pour le gin et sa bisexualité, et une arrestation en party-group de filles… ou elle affirmera « finalement je les préfère aux hommes » , dans une chanson en 1928 (“Prove it on me”) ! Changement d’époque et autres filles gonflées : PATTI LABELLE et son tube « Lady Marmelade » inspiré des prostituées de Nouvelle Orléans, ou les Pointer Sisters , 4 filles de pasteur qui en 1981 sortent « I’m so excited », avec mode d’emploi détaillé et succès à la clé. J’apprécie aussi les JOAN JETT et SUZI QUATRO, sorte de bolides Pop-Rock taillées pour la scène, et qu’importe les « Spandex » moulants et les gilets en cuir, les coupes mulet et les riffs rageurs.
Le livre respecte l’ordre et les époques , mais les personnalités sont telles qu’on le lit dans le désordre, par curiosité : 2 sacrés numéros comme MOE TUCKER et NICO , respectivement batteuse et chanteuse du VELVET ne peuvent laisser personne indifférent. MOE, petite brune garçonne et fermée, cognant ses peaux debout, minimaliste et froide, et NICO, grande blonde solaire et débridée, prêtresse à l’harmonium, lancinante et grave, déclamant ses visions. Elles sont dans mon panthéon, et ont marqué leur époque. Mais si le livre revient beaucoup sur les déboires des filles noires avec leurs amants, maris, managers, dealers et autres proxénètes du Show Bizz US, abus et violence qui auraient mené toutes ces DIVAS vers l’alcool, la drogue et les .. femmes ! L’auteur oublie que ces messieurs ont sombré exactement dans les mêmes enfers…
Quand on pense que le groupe de Jamaïcains ultra machos de Marley (le père d’une vingtaine d’enfants) s’appelle les Wailers (pleureurs) ! Cet historique cite la plupart des PAROLES importantes des chansons à MESSAGE, et pas mal de complaintes, mais il ne peut nous donner la façon de crier, insinuer, murmurer ou hurler de ces filles, souvent des BÊTES de SCENE, qui changeaient tout avec leur CORPS. Car ce livre est beaucoup sous cet angle FEMINISTE, revendicatif et contestataire, ce qui assez bien avec le BLUES au féminin, mais dans le ROCK, c’est plutôt le contraire, et dans le PUNK c’est tabou !!!... Les SLITS (fentes) crient leur liberté, comme la moitié éthiopienne de X RAY SPEX, POLY STYRENE et son exhortation au Bondage. Ne parlons pas des Françaises qui, depuis MISTINGUETT ont les hommes dans la peau, PIAF qui ne demande qu’à se faire sauter par son légionnaire, MAGALI NOËL qui réclame à son Jules FAIS MOI MAL ou CATHERINE RINGER qui drague Andy de force (comme Piaf avec Milord)… Car elles sont toutes là, dans ce livre encyclopédique ! Et il y en a pour tout le monde, après les afro américaines maltraitées, alcoolos et suicidaires, il y a les nymphos ( voir plus haut), mais aussi les lesbiennes militantes, façon BETH DITTO, ou LESLEY GORE (américaine des sixties à redécouvrir) avec son tube « You Don’t Own Me » (tu ne me possèdes pas !) ironiquement repris par Klaus Nomi en « You Don’t Know Me » (+ jeu de mots avec Nomi.)
Chaque chapitre a son BLOC de filles : typées, révoltées, agitées, déséquilibrées… Même les puissantes NINA SIMONE, NICO ou ARETHA avaient leur lot d’émotions incontrôlées ou de pulsions négatives. ( Encore une fois exactement comme les garçons !) Au bout de cette invraisemblable série de filles, on est un peu sonné, mais la mémoire rafraichie et ce n’est que justice puisque la plupart de ces AMAZONES devraient absolument être inoubliables .
Respect, comme la chanson d’Otis Redding reprise par Aretha Franklin en 1967, ou comme un signe de considération adressé à toutes celles qui ont fait que la musique n’a pas été qu’une histoire de mecs, de la part de Steven Jezo-Vannier, auteur de _Respect, Le rock au féminin° qui vient de paraître aux Éditions Le mot et le reste.
Les tatouages, l’alcool, le sexe et la défonce n’ont pas été que des histoires de bonshommes, qu’on se le dise ! Steven Jezo-Vannier nous le rappelle dans son dernier bouquin : Respect.
Après son California Dreamin’ paru en début d’année, le rockophile Steven Jezo-Vannier remet le couvert littéraire avec un bouquin qui revient sur les femmes Pop’n’Roll, qui ont su se faire une place dans un monde largement dominé par les mâles. Lesquelles, comment et pourquoi, l’auteur livre son analyse de la présence féminine dans le monde de la pop et du rock, avec l’arrivée du féminisme et l’évolution de la place que la femme a prise dans l’univers musical macho. Déroulé comme un parcours chronologique, le livre nous fait rencontrer Nina Simone, Janis Joplin, Donna Summer, Patti Smith, Beyoncé ou Rihanna. Un recueil garni de pépites, véritable hommage rendu aux femmes en général, et aux chanteuses en particulier, celles qui ont su s’imposer dans un monde cruellement masculin et difficile à intégrer.
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La fabuleuse édition Le mot et le reste sort ce mois-ci un must-have que vous pouvez dès à présent ajouter sur votre liste de Noël. Respect, Le rock au féminin, écrit par Steven Jezo-Vannier – connu pour sa spécialité de la contre-culture et du rock- retrace l’histoire des grandes figures féminines de la musique. De Billie Holiday à Beyoncé en passant par les Spice Girls ou encore PJ Harvey, tous les styles sont confondus et l’on y trouve son compte. Et l’auteur ne cherche pas à nous faire prendre parti, son œuvre est écrite en toute objectivité. Tantôt l’on y découvre les pionnières du blues (Bessie Smith, Ma Rainey), tantôt l’on y retrouve nos disques de jeunesse (Françoise Hardy, Alicia Keys, Britney Spears). Il y a dans cette ouvrage quelque chose que l’on trouve rarement dans d’autres : ressortir le côté unique et créatif de toutes celles qui se sont battues « sur scène et hors scène ».
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À peine a-t-il publié California Dreamin’, il y a de cela quelques mois, que notre graphomane rock’n’roll préféré enchaîne avec cette très belle idée contenue dans Respect, la place et la revendication féminine dans le monde du blues et du rock. Steven Jezo Vannier (cf. interview ) réussit peut être ici son meilleur effort. Il nous invite par un parcours chronologique à retrouver toutes ces voix féminines qui pour la plupart (Big Mama Thornton, Odetta, Nina Simone, Janis Joplin, Chrissie Hynde, Rihanna…) ont fait valoir leur droit et le respect de leur identité. “Respect”, chanté tout d’abord par Otis Redding et ironiquement repris par Aretha Franklin qui la détournera au profit de la cause féminine dont l’apanage ne sera pas les groupes Kleenex de la Motown (Shirelles, Supremes…). Le livre est certes chronologique mais ils se divisent parallèlement en de grandes périodes habitées par ces divas. _Comme toujours, Jezo-Vannier nous sort de petites pépites inconnues de nos oreilles pourtant éprouvées*, personnalités oubliées mais qui surent contribuer à l’émancipation de la femme dans un univers particulièrement macho et misogyne. Vinrent les années 70, où être chanteuse et femme devint une attraction (Joplin, Slick, Mama Cass, Suzy Quatro…) qui ne se démentira pas avec les all girl bands et autres Rrrrr Girls (Runaways, Go-Go’s, L7, The Donnas…) des années suivantes. Aujourd’hui, il est banal qu’une femme soit la frontwoman d’un groupe (Gossip, Portishead, Garbage…) où que des groupes 100 % féminins rencontrent le succès (Plasticine, Bikini Kill…). Elles doivent être conscientes d’être les héritières d’une longue lignée de baroudeuses passionnées et entêtées qui voulait hurler contre les loups. Un mystère pourtant dans ce beau livre : l’absence incompréhensible de l’hémorragique Amy Winehouse.
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