Dans “Riot Girrrl”, la journaliste Mathilde Carton a enquêté sur la révolution musicale, politique et culturelle qui au début des années 90 a vu surgir des filles rebelles sur la scène très virile de la musique underground américaine.
Gérard Lefort — Les Inrocks
Revue de presse
Le rock, c’est une affaire d’hommes, l’affaire est entendue. En 1990, en marge des mouvements punk et grunge, un groupe, Bikini Kill, va prendre en main son destin et marquer à jamais l’histoire du rock au féminin.
Résultat d’un travail titanesque réalisé par Mathilde Carton durant une dizaine d’années dans le cadre d’un mémoire de recherche, ce livre particulièrement documenté fait le tour de la question d’un mouvement méconnu mais fondamental, celui des Riot Grrrl. Il est porté par un personnage emblématique, Kathleen Hanna, la chanteuse du groupe Bikini Kill, une ennemie intime de Courtney Love. Et puisque l’on évoque la femme de Kurt Cobain, ce dernier n’est pas loin non plus. Il aura d’ailleurs des relations poussées avec les filles d’Olympia, la ville d’attache de Bikini Kill. […]
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Riot Grrrl de Mathilde Carton a été chroniqué dans le talk show “La mare aux grenouilles”.
C’était l’Amérique des années 90, de Bush senior, «Tempête du désert» en Irak, manifestations anti-avortement aux États-Unis. Bientôt, Nirvana ferait du rock indépendant le style à la mode. Et le punk? Vingt ans après son avènement, ce sont des filles qui s’emparent des guitares. Enfin! Bikini Kill, Bratmobile, Heavens to Betsy: elles ont 20 ans et fomentent une révolution féministe, par le chant, par le rock, en incitant les femmes à venir devant la scène, là où les mecs pogotent à s’en mettre des coups de brute. Et par les fanzines, le premier du genre lançant le terme «Riot Grrrl», suivi du manifeste «Girl Power» en 1991. L’histoire vaut qu’on la raconte, avec ses fulgurances, ses idées et ses figures, au premier rang desquelles Kathleen Hanna, aujourd’hui 52 ans, meneuse de Bikini Kill puis Le Tigre, groupe pionnier du rock électronique. Avec «Riot Grrrl. Revolution Girl Style Now» Mathilde Carton met cette histoire en résonance avec l’actualité.
«Les Riot Grrrls, raconte Mathilde Carton, ont construit un mouvement politique, trop peu visible à l’époque, mais qui, depuis #MeToo, inspire la jeune génération.» Pourtant, tous les essais consacrés à l’histoire du rock ne mentionnent pas ce chapitre, et de loin. Écrire aujourd’hui sur les Riot Grrrls, ex-plique Mathilde Carton, c’est également s’inscrire dans la réécriture historiographique, nécessaire travail d’une relecture féministe du passé. Le fait est que, sans cela, les Riot resteraient invisibles. Bienvenue dans ce cas la documentation précise de Mathilde Carton, comme ses nombreux entretiens avec Hanna et les autres. L’ouvrage, l’un des rares en français sur le sujet, prend une tournure originale lorsque l’auteure interroge le devenir du mouvement : comment les Riots Grrrls ont ouvert la voie à des artistes d’aujourd’hui, des artistes mainstream telles que les Spice Girls, Beyoncé et Miley Cyrus, chacune revendiquant à sa sauce, ici le girl power (Spice Girls), là le féminisme (Beyoncé), enfin le répertoire des Riot Grrrls (Miley Cyrus interprétant «Rebel Girl» de Bikini Kill au printemps 2021). La contestation du patriarcat à l’aune du showbiz? «On peut fustiger cette récupération capitaliste. Comme on peut se réjouir de ce tremplin. Dans cette lutte, tout est bon à prendre.»
Un article à retrouver dans La Tribune de Genève*”:https://www.tdg.ch/punk-et-feminisme-quand-les-filles-ruent-dans-les-arts-860763219243
Qu’on soit sous un parasol ou derrière son bureau, les journées plus longues de l’été appellent souvent à la lecture. On a sélectionné pour vous 5 livres de non-fiction sur le féminisme à dévorer cet été.
On dit souvent que l’été on aime lire un polar ou un roman léger. Pourtant, c’est peut-être quand on est en vacances qu’on a l’esprit libre pour lire des livres un peu moins distrayants, mais tout aussi importants. Voici cinq livres féministes que vous pourriez mettre dans votre valise si vous partez en vacances.
Riot Grrrl, Revolution Girl Style Now de Mathilde Carton
Là encore, la musique libère les mœurs. Dans Riot Grrrl (éd. Les Mots et le Reste), la journaliste Mathilde Carton nous raconte l’histoire du mouvement des Riot Grrrl, un mouvement punk américain des années 1990, composé de groupes de femmes aux convictions féministes. À travers l’histoire des différents groupes de ce mouvement, l’autrice veut montrer en quoi cette énergie a ouvert la voie à de nombreuses femmes dans le milieu musical, des Spice Girls à Beyoncé ou encore Miley Cyrus.
À l’époque, le punk était encore une affaire d’hommes. Pas très disruptif pour un mouvement qui veut aller à contre-courant de la société… Mais heureusement, quelques femmes ont su faire pencher la balance en leur faveur et ont occupé les scènes de Seattle à Washington.
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Le livre Riot Grrrl : Revolution Girl Style Now de Mathilde Carton a rallumé le feu du mouvement punk féministe américain des années 1990. A travers les groupes Bikini Kill ou Bratmobile, la journaliste retrace le début de cette culture underground jusqu’à sa révolution culturelle et politique. En se réappropriant la scène musicale punk, les Riot Grrrl dénoncent le patriarcat, le male gaze et les violences sexuelles. Clémentine Gallot et Anne-Laure Pineau nous en parlent dans ce nouvel épisode.
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Cinq ans après l’ouvrage de Manon Labry Riot Grrrl paru chez Zones, et tandis que le groupe phare du mouvement, Bikini Kill, s’est reformé entretemps, la journaliste Mathilde Carton revisite cette déflagration punk et féministe du début des années 90. Là où sa prédécesseuse s’en tenait à son sujet de départ, Mathilde Carton analyse l’impact qu’ont eu ces filles à la rage très contagieuse sur la pop mainstream de la fin de la décennie et jusqu’à nos jours, des Spice Girls à Beyoncé en passant par Alanis Morissette. Et sort définitivement de sa niche ce qui, il y a quelques années encore, faisait figure d’objet de culte, célébré entre initié·e·s.
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A l’aube des années 90, dans la fac d’Evergreen, des filles rebelles et prêtes à en découdre créent leur propre mouvement musical. Les Riot Grrrls sont punk, féministes et veulent avant tout initier une Revolution girl style now. Mathilde Carton retrace et analyse leur histoire dans son dernier livre. Nous l’avons rencontrée.
« Slut » marqué en lettres noires sur le ventre, textes féministes criés dans le micro et batterie binaire bien calée, voici trois éléments simples à propos du mouvement riche et complexe des Riot Grrrls. Au sein de groupes tels que Bikini Kill, Bratmobile ou encore Heavens To Betsy, ces musiciennes/militantes sont parties en croisade contre les lads envahissants du milieu musical. Dans son dernier essai sobrement intitulé Riot Grrrl, Mathilde Carton dépasse les clichés accolés au punk féministe et se penche sur la façon dont ces artistes américaines se sont organisées politiquement et culturellement pour envoyer chier le patriarcat.
Ton livre est la continuité d’un mémoire que tu as commencé en 2009. Comment cet intérêt pour les Riot Grrrls est né chez toi ?
Lorsque j’étais étudiante à Science-Po Lille, j’ai fait mon année d’échange universitaire aux Etats-Unis. C’est là-bas que j’ai suivi mes tout premiers cours d’étude de genre. Ça a été comme une révélation, tu n’arrives plus à ne pas voir les mécanismes à l’œuvre. Ensuite, vu que j’étais très branchée musique, je me suis dit que je pouvais peut-être croiser la sociologie au rock n’ roll. En grattant un peu, tu t’aperçois qu’il y a une relation très ambivalente entre le féminisme et le milieu musical. Par exemple, il y a eu le mouvement Rock Against Sexism dans les années 70–80. Malheureusement, ces initiatives n’étaient que des coups d’épée dans l’eau. Les femmes de cette époque te racontent qu’elles avaient peur d’être catégorisées comme féministes et qu’il n’y avait pas vraiment de solidarité de groupe.
Cette peur de l’étiquetage « féministe » dont tu parles se retrouve dans les articles de presse que tu cites. On peut voir que les mêmes procédés de diabolisation et d’infantilisation des féministes sont encore présents aujourd’hui.
C’est sûr ! Prenons, par exemple, le terme de « féminazies » que l’on retrouve dans le discours d’Eric Zemmour. Ce qu’il y a de très marrant, c’est qu’il a d’abord été inventé par Rush Limbaugh en 1990. C’était un éditorialiste conservateur et un porte-parole de la sphère réactionnaire américaine. Aujourd’hui, ce mot est rentré dans notre discours médiatique via CNews et toutes les plateformes plus que droitières. C’est pour ça que le mouvement des Riot Grrrls est vraiment intéressant à raconter pour nous, Français.es, trente ans plus tard. Toutes les thématiques qu’elles abordent sont celles dont nous n’arrivons pas à nous défaire.
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Retrouvez l’interview en intégralité sur Maze
Mathilde Carton était l’invitée de Laurent Goumarre pour parler de son livre Riot Grrrl, Revolution Girl Style Now dans son émission Côté Club sur France Inter !
Dans “Riot Grrrl : revolution girl style now”, la journaliste Mathilde Carton retrace l’odyssée furieusement féministe des héroïnes du mouvement Riot Grrrl, vague culturelle majeure des années 90. Une lecture électrisante.
Pas sûr que l’on parlerait autant du “girl power” sans les Riot grrrl. Les Riot, c’est quoi ? Un mouvement culturel et musical né au début des années 90 sous l’impulsion de Kathleen Hanna, étudiante de 22 ans, qui en fondant l’explosif girls band Bikini Kill va déboulonner la sphère masculine et sexiste du punk. Par-delà les groupes tout aussi féministes qui suivront, la vague Riot se décline également en fanzines, en expos, en festivals sororaux.
Ce n’est pas un courant musical : c’est une révolution culturelle. Et qui, à travers les paroles et les actes de ses instigatrices, annonce déjà les convictions des féminismes d’aujourd’hui. Rapport décomplexé au corps et à la sexualité (un corps aussi politique que ceux des plus contemporaines Pussy Riot), réunions en non-mixité, valorisation du “regard féminin”, dénonciations des agissements misogynes de la scène musicale… Ce qu’ont apporté les Riot s’envisage intensément dans notre société post-#MeToo.
Et tout cela, la journaliste Mathilde Carton le raconte avec éclat dans son bien-nommé Riot Grrrl : revolution girl style now. Un essai dont le style libre semble se calquer sur l’énergie des femmes punk et politiques mises en mots. Aussi factuelle qu’irrévérencieuse, la narration fait honneur au vaste champ théorique déployé par ces bandes de filles, tout en rendant hommage à leur impertinence et à leur désinvolture. C’est savoureux.
La suite de l’article et l’interview de Mathilde Carton est en ligne sur Terrafemina
Mathilde Carton était sur le plateau de l’émission Escala en Paris diffusée sur RFI pour une interview toute en espagnol sur les Riot Grrrl !
À revoir sur RFIó-el-mundo-del-punk
L’émission Bulles noires du 29 mai sur Radio Libertaire a consacré ses deux heures sur les ondes à Mathilde Carton et son livre Riot Grrrl, Revolution Girl Style Now.
Réécouter l’interview sur Radio Libertaire
Mathilde Carton dissèque le mouvement Riot Grrrl, éruption féministe sur la scène alternative étasunienne des années 1990, dont l’influence perdure.
Qu’ont en commun les Linda Lindas et Tramp Stamps? Pas grand-chose, même si au premier coup d’œil elles puisent dans un référentiel commun. Les Linda Lindas sont quatre punkettes âgées de 10 à 16 ans – trois d’origine asiatique et une latina – dont le clip devenu viral, «Racist, Sexist Boy», dénonce la haine ordinaire au pays de Trump. De leur côté les Tramp Stamps, au look pop-punk et aux slogans féministes, ciblent les ados avec une efficacité milléniale. Las, leur irrésistible ascension s’est transformée en naufrage retentissant. Démasquée, la supercherie: les Tramp Stamps sont des industry plants, un pur produit marketing surfant la vague Me-Too, un casting sans authenticité.
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La journaliste Mathilde Carton consacre un ouvrage au féminisme dans la scène punk nord-américaine. Riot Grrrl. Revolution Girl Style Now s’attache en particulier aux figures de Kathleen Hanna et Tobi Vail, respectivement chanteuse et batteuse du groupe Bikini Kill, emblème du mouvement. [...]
Lire l’article dans Le Courrier
« On ne jouera pas si les mecs ne laissent pas les filles devant ! » Dans Riot Grrrl, la journaliste Mathilde Carton revient sur le mouvement punk et féministe des années 90 qui a secoué la scène underground. De concerts en fanzines, la jeune chanteuse Kathleen Hanna et ses consœurs ont révolutionné un univers dominé par les hommes et ont mené un combat qui trouve écho encore aujourd’hui dans la culture populaire.
À travers des entretiens et rencontres tenus avec celles qui menaient la fronde de ce mouvement, une plongée dans des archives universitaires, et en s’appuyant sur des extraits de paroles et fanzines, l’autrice fait le compte rendu documenté de ce cri de colère et de ralliement qui fomente la Revolution Girl Style Now.
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Dans la foulée de l’essai de Manon Labry Riot Grrrls, Chronique d’une révolution punk féministe (2016), Mathilde Carton apporte une pierre à l’édifice en documentant et analysant ce mouvement punk et féministe. Le courant Riot est devenu un objet d’étude, comme en témoignent cet essai ou le documentaire The Punk Singer de Sini Anderson dédié à Kathleen Hanna (2013) et le Woman of Rock Oral History Project, créé en 2014, qui compile des interviews filmées « pour que la mémoire du rock féministe ne disparaisse pas ». Le combat Riot est bel et bien vivant et continue de résonner.
Un article à retrouver en intégralité sur Les Missives
Entre Portland et Seattle, au début des années 1990, des groupes de filles en colère, bientôt estampillées Riot Grrrl (du nom d’un fanzine) théorisent un “girl power” plus radical et plus inclusif que le féminisme des années 1970.
Mathilde Carton (Riot Grrrl, Le mot et le reste, 250 pages, 20€) décrypte les victoires et les limites d’un mouvement underground qui ne résout pas ses contradictions (c’est un mouvement de jeunes filles blanches) dont le message édulcoré sera récupéré par les Spice Girls. N’empêche que les Bikini Kill et consoeurs ont ouvert à coup de chaussures Dr Martens des portes qui ne se refermeront plus. Leurs visions du paternalisme et de la sexualité sont le terreau de la révolte #MeToo.
Au début des années 1990, la scène grunge de Seattle, aux États-Unis, va voir Nirvana exploser. Peu de figures féminines sont alors mises en avant dans le punk. C’était sans compter sur l’énergie colérique et l’engagement politique de quelques femmes qui vont se battre pour faire partie de ces scènes musicales, et créer en même temps un mouvement social et culturel, les Riot Grrrls.
Comment ces groupes de filles ont-ils réussi à se faire une place sur la scène grunge et hardcore américaine ? Quel rôle le groupe Bikini Kill, mené par Kathleen Hanna a-t-il joué dans le mouvement ? Quel est l’héritage culturel et politique des Riot Grrrls ?
Thomas Rozec interroge Mathilde Carton, autrice de « Riot Grrrl » (éd. Le Mot et le Reste, 2021).
Réécouter le podcast Programme B sur Binge Audio
L’histoire du bande de filles magnétiques
Comme Mathilde Carton aime les sujets qui croisent culture et politique, elle est servie avec les Riot grrrls qui de l’émergence punk ont pavé la voie à de multiples chanteuses. Elle leur consacre une “biographie” artistique. Racontant la trajectoire de cette formation singulière qui n’a cessé de revendiquer que les femmes ont aussi un pouvoir. Un courant qui considère que plus les femmes créent et plus les inégalités s’estompent. C’est vrai que lorsqu’une femme fait un doigt d’honneur, ça marque les esprits et on ne voit alors guère en elle une maman. Une des protagonistes du livre va même bosser chez McDo pour…payer son avortement. Plus trash que ça tu meurs. A lire sans hésitation, car au-delà de la musique comme telle, c’est tout un monde de vie qui se déploie et qui montre que l’éducation non formatée d’une jeune fille peut être une promesse d’avenir.
Une chronique à retrouver sur Culturehebdo
Mathilde Carton sortait son bouquin le 6 mai dernier chez Le Mot et le Reste. Kathleen Hanna, chanteuse de Bikini Kill, est au centre de son attention. La cavalcade des Riot Grrrls bouffe la scène. Revue de 250 pages de révolution punk et féministe.
Compliqué de faire sa place dans un monde 100% masculin quand on est une femme ? Valable aujourd’hui mais déjà très réel dans les nineties. Kathleen Hanna en a un peu (beaucoup) marre. Ne pas pouvoir profiter pleinement d’un concert punk/rock sans être bousculée par des vieux dégueulasses misogynes. Tout simplement, ne pas avoir sa place. [...] Et c’est ce dont Mathilde Carton parle dans son bouquin. Efficace, authentique. Girl Power, indeed.
« Si le répertoire de Bikini Kill est avant tout l’expression d’une féminité brutalisée, celui de Bratmobile parle d’aliénation. »
Riot Grrrl, c’est un mouvement féministe et musical. Ça parle de viol, de violences domestiques, de racisme, de sexisme et de sexualité. Le Grrrl de Riot Grrrl, ça se prononce Girl mais on roule les 3 r comme si on gueulait fort dans le micro, kinda rock’n’roll vibe. Plus que la musique, c’est la parole que ce mouvement libère. Il rassemble celles qui ont vécu des choses similaires. Un peu un pré-#MeToo, quoi. Sauf qu’au début des nineties, mettre des hashtags sur les réseaux sociaux était impossible. Alors, pour s’exprimer, on chante, on va sur scène, on rencontre et on parle. Et pour faire passer ses idées et se faire connaître, pas de Twitter ni de Facebook, donc on crée des fanzines. Sorte de flyers à idées fortes composés et imprimés en mode Do It Yourself. Pas toujours compris ni écouté, le mouvement prend pourtant et s’étend. Plus qu’un hommage aux Riot Grrrls, le livre de Mathilde Carton est une mini-encyclopédie des artistes et musiciennes qui ont participé à ce début de démocratisation sous le feu ardent des projecteurs. Démocratisation de l’idée que les femmes ne sont pas des objets ni seulement des corps et que oui, surprise motherfucker, elles sont talentueuses. Féministe (non, ce n’est pas un gros mot) et gardant la distance de l’hommage, ce livre est un dictionnaire de références. Parfois même très (très) différentes de Bikini Kill et Bratmobile dans le genre. Beaucoup plus pop, Alanis Morissette, Spice Girls, Beyoncé. Riot Grrrl, c’est 10 ans de recherche et de travail pour Mathilde Carton et une restitution précise du punk rock féministe des années 90. Riot Grrrl rappelle que le Girl Power ne vient pas d’Instagram mais bien de beaucoup plus loin. On dit merci aux Riot Grrrls et même aux Spice Girls. Révolutions en balle et badass à souhait, prend ça la chick lit.
Retrouvez la chronique en intégralité sur PointBreak.fr et la playlist réalisée par Mathilde Carton
Marie Bonnisseau a reçu Mathilde Carton pour son livre sur les Riot Grrrl !
Une interview à réécouter sur Radio Nova
Il a suffi d’une poignée d’étudiantes branchées punk rock et bien remontées contre les mecs. Les filles veulent en découdre et entendent fédérer toutes celles qui ont à la fois la rage et l’amour des Ramones. Leurs groupes s’appellent Bikini Kill ou Bratmobile, et elles vont donner naissance au mouvement Riot Grrrl. Trente ans après, ce mouvement underground a essaimé jusque dans le mainstream. Mathilde Carton nous raconte.
Elles étaient punk, elles étaient fun, elles étaient féroces. Et elles ont fait la révolution féministe dans la musique underground. Interview de Mathilde Carton, auteure d’un livre sur les Riot Grrrl.
ELLE. Les Riot Grrrl, c’était qui, c’était quoi ?
MATHILDE CARTON. C’est un mouvement musical, avec des groupes comme Bikini Kill, Bratmobile, Sleater-Kinney, mais aussi un mouvement social. Il y a trente ans, sur un campus américain, des filles ont décidé qu’elles allaient créer leur propre scène artistique parce qu’elles en avaient marre d’entendre : « Toi, t’es une fille, donc tu ne sais pas jouer de guitare »… À partir de là, ces étudiantes s’emparent de leurs stylos, de leurs instruments pour dire leurs rêves et leurs désillusions. Et elles montent sur scène pour raconter ce qu’elles ont dans les tripes.
ELLE. Même si elles ne connaissent rien à la musique…
M.C. À la fin des années 1970, avec l’émergence du punk, apparaît l’idée que n’importe qui peut faire de la musique. Elles viennent de là. Ce n’est pas grave si tu n’es pas bonne. Plus tu feras, meilleure tu seras. La légitimation par l’expérience.
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Découvrez l’interview en intégralité sur ELLE
Rock&Folk Radio a rencontré Mathilde Carton pour la sortie de son livre “Riot Grrrl, Revolution Girl Style Now” sortie aux éditions Le Mot Et Le Reste.
Réécouter l’émission sur Rock & Folk radio
Dans “Riot Girrrl”, la journaliste Mathilde Carton a enquêté sur la révolution musicale, politique et culturelle qui au début des années 90 a vu surgir des filles rebelles sur la scène très virile de la musique underground américaine. Féministes et militantes, elles allumèrent un feu qui continue à propager son incendie.
Le 27 juin 1991 à Washington D.C., la jeune (22 ans) chanteuse Kathleen Hanna juste avant que ne débute le concert de son groupe Bikini Kill, apostrophe le public : “Les filles à l’avant ! Je ne déconne pas ! Toutes les filles devant ” Et comme sa recommandation n’a aucun effet sur les premiers rangs exclusivement masculins, elle réitère, mi rageuse, mi diplomate : “Soyez cool les mecs pour une fois dans vos vies ! Allez derrière…derrière, là-bas !” Comme l’écrit Mathilde Carton, journaliste et autrice de Riot Grrrl, Revolution Girl Style Now, “ça n’a l’air de rien, mais cette façon de redéfinir la géographie des concerts punk est révolutionnaire.” Une révolution par les filles pour les filles, qui par la grâce du groupe Bikini Kill et de quelques autres (Bratmobile, Sleater-Kinney) eut du mal à trouver sa place entre punk agonisant et grunge vagissant.
Au terme d’une dizaine d’années de recherches, rencontres, entretiens, plongée dans des archives, dont celles de la Fales Library de l’université de New York, et dans la foulée de l’essai de Manon Labry (Riot Grrrls, Chronique d’une révolution punk féministe, La Découverte, 2016), le constat documenté de Mathilde Carton est sans appel : au début des années 90, les filles n’existent pas sur la scène rock underground américaine, n’ont pas le droit d’exister, pas mieux considérées qu’un Kleenex usagé, traitées de salope, de pute, de gouines, à longueur de chansons couillues.
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L’interview de Mathilde Carton est à lire en intégralité dans Les Inrock
La journaliste française Mathilde Carton revient dans “Riot Grrrls” sur la révolution punk féministe et militante qui au début des années 1990 a vu l’émergence de groupes de filles rebelles sur la scène musicale underground américaine.
C’est un cri de colère et de ralliement qui a lancé un nouveau mouvement. Avec “Revolution, Grrrl Style, Now!”, la culture Riot Grrrl, littéralement “les émeutières”, de jeunes féministes nord-américaines a émergé au début des années 1990 au sein du milieu du punk underground. Parmi ces nouvelles venues figurent ainsi des groupes comme Bikini Kill, Bratmobile, Huggy Bear ou plus tard Sleater-Kinney, bien décidés à rendre “le punk plus féministe et le féminisme plus punk”.
Malgré plusieurs ouvrages existants déjà sur le sujet, la journaliste française Mathilde Carton revient à son tour en détail sur cette révolution d’abord musicale qui a fini par essaimer dans d’autres domaines. Fruit de “dix ans de maturation à la suite d’un mémoire de recherche croisant rock’n’roll et féminisme”, comme elle l’explique à la RTS, “Riot Grrrl: Revolution Girl Style Now” s’intéresse à l’histoire de cette “bande de filles magnétiques qui a posé les bases du féminisme pop actuel”. Ne comptant plus faire croire que le punk n’est exclusivement qu’une affaire d’hommes.
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Épisode 1
Épisode 2
Épisode 3
Épisode 4