Revue de presse
La destinée du peuple afro-américain au fil des siècles a fait naître, souvent dans la douleur, des formes d’expression revendicatrices dont la vigueur a identifié ce que l’on a appelé la « Black Music ». Cette dénomination réunit des dizaines de genres musicaux qui continuent de se développer et de dessiner les contours de notre paysage sonore mondial. Le blues et le gospel sont les matrices de ces évolutions progressives vers une universalité artistique. Nos invités, auteurs, spécialistes, passionnés, relatent la genèse d’une culture séculaire.
Lorsque l’on cherche les vestiges d’une aventure humaine exceptionnelle, certaines traces indélébiles réapparaissent toujours et attestent d’un engagement sincère. Le guitariste et chanteur Son House a failli échapper au récit épique de la culture américaine. Disparu des radars pendant près de 20 ans, ce n’est qu’en 1963 que son nom rejaillit grâce à la curiosité de jeunes adeptes du blues ancestral. Son retour dans le feu des projecteurs réhabilitera son répertoire qui, aujourd’hui encore, fascine les virtuoses de notre temps. Olivier Renault a su restituer ce périple unique dans un ouvrage édifiant paru aux éditions « Le Mot et Le Reste ».
“Son House était un musicien de blues américain né le 21 mars 1902 dans le Mississippi et décédé le 19 octobre 1988. Il était l’un des pionniers du blues du Delta, un style de blues caractérisé par son authenticité, sa simplicité et ses racines profondes dans la région du Delta du Mississippi.
La vie de Son House est fascinante. Il a commencé à jouer de la musique très jeune, inspiré par des musiciens locaux comme Charley Patton et Willie Brown. Dans les années 1920 et 1930, il a gagné en notoriété en jouant dans des juke-joints et des fêtes locales, et en enregistrant quelques chansons pour divers labels, dont Paramount Records.
Cependant, sa carrière a été marquée par des hauts et des bas. Après une période de tournée et d’enregistrements, il a finalement quitté la musique dans les années 1940 et est retourné dans le Mississippi pour travailler comme pasteur. C’est à ce moment-là que Son House a été redécouvert par des musicologues et des fans de blues dans les années 1960, lors du revival du blues. Des enregistrements de ses performances originales ont été réédités et il a recommencé à se produire sur scène.
Son style de jeu était très distinctif, caractérisé par son jeu de guitare percussif et puissant, sa voix rauque et passionnée, et ses paroles émouvantes. Ses chansons abordaient souvent des thèmes universels comme l’amour, la perte, la douleur et la lutte.
Bien que Son House n’ait jamais atteint la même renommée que certains de ses contemporains comme Robert Johnson, il a eu une influence énorme sur la musique blues et a inspiré de nombreux artistes, tant dans le domaine du blues que dans d’autres genres musicaux. Sa contribution au blues du Delta et à l’histoire de la musique américaine est immense, et son héritage perdure encore aujourd’hui.”
Podcast disponible sur le site de PerfectoMusic
“Success story, loser magnifique. Son House, éclairci par Olivier Renault dans cette somme passionnante sur l’un des pères du Delta Blues. En filigrane, une certaine idée de l’authenticité.”
Chronique à retrouver dans le Point Break n°4 ou en ligne
Stanley Péan présente Son House, le livre d’Olivier Renault sur la vie de ce pionnier du blues du Mississippi.
“Dans le livre d’Olivier Renault, on découvre aussi l’homme derrière sa guitare, alcoolique, dépendant aussi des femmes, meurtrier (légitime défense, précise-t-on) avec sa part de mystère…”
Chronique à retrouver dans le dernier numéro de Ouest-France
“Né en 1902 à Clarksdale (Mississippi), le chanteur et guitariste Edward James House fut longtemps privé d’une notoriété qui aurait dû le hisser au rang des piliers de la culture populaire américaine. En ces temps-là, la ségrégation réduisait considérablement les chances d’exister en tant qu’artiste. Fatigué de batailler chaque jour pour faire valoir sa place dans la société, Son House jeta l’éponge au début des années 40. Ce n’est qu’en 1963 que son nom rejaillit soudain… Olivier Renault raconte cette résurrection inespérée dans une méticuleuse biographie parue aux éditions « Le Mot et Le Reste ».”
“Figure emblématique, père de styles toujours en vogue aujourd’hui, Son House reste un des héros non chantés (ou si peu…) de cette musique, Il était temps qu’un livre lui rende hommage. C’est fait, et de belle façon.”
“Son House disparaît dans l’anonymat et les volutes de l’alcool de maïs, quelque part à Long Island, où on le retrouve cueilleur de patates. Dans les années 1960, des groupes comme les Rolling Stones et quelques autres vont le faire sortir de l’ombre, pour un dernier tour de piste. C’est l’histoire tragique et miraculeuse qu’Olivier Renault nous déroule avec la précision, la méticulosité et la passion d’un ethno-musicologue.”
Article à retrouver dans le magazine Le Point de janvier 2024