Parution : 16/05/2019
ISBN : 9782360549917
312 pages (14,8 x 21 cm)

22.00 €

Stoner

Blues for the Red Sun

Les ouvrages consacrés à ce genre méconnu étant bien plus rares que les apparitions de John Garcia au Hellfest, on ne peut que chaudement recommander ces 314 pages allumées qui, pour 22 euros, nous ramènent daredare dans le désert des barbares. Mieux qu’un bong !

Philippe Lageat – Rock Hard

C’est à deux heures de route de Los Angeles, entre Palm Desert et Joshua Tree, niché dans des canyons ou des sites de communautés en ruine que naquit le stoner, à l’occasion des premières generator parties à la fin des années quatre-vingt. Entre raves punk et jam sessions clandestines sous influences, elles allaient aboutir à la naissance de Kyuss, et bien plus tard à la création d’un groupe auréolé de succès, les Queens Of The Stone Age. Comme le grunge, cousin des contrées plus humides, le stoner n’a pas d’autre réelle signification qu’un argot des années soixante-dix signifiant un état de défonce — mais il évoque une scène qui embrasse à la fois les racines du metal plombé, Black Sabbath en tête, et des inclinations plus ouvertement psychédéliques. Outre les figures populaires, désormais patrimoine du classic rock, cette anthologie explore toute la richesse du stoner.

Revue de presse

- Interview Jean-Charles Desgroux - Musique de "stoner" Ralph Elawani Le Devoir 13 septembre 2019
- Stoner Rock Julien Deleglise Juke Box Magazine août 2019
- Books'N'Roll - Episode #02 MUSinc 29 juillet 2019
- Critique de Stoner Romain Graëffly Art'N'Roll 16 mai 2019
- Stoner Guillaume Ley Guitar Part août 2019
- Le son écrasant de la canicule Olivier Wyer La Liberté 29 juin 2019
- Stoner Olivier Ducruix Guitar Part 24 juillet 2019
- Stoner Julien Deleglise La planète du stoner 10 juin 2019
- Le monde est stone Roseline Artal My Rock juillet 2019
- Quand t'es dans le désert Jean-Marc Pinson Ouest-France 8 juillet 2019
- In the desert… Belkacem Bahlouli Rolling Stone juin 2019
- Stoner, Blues for the Red Sun Philippe Lageat Rock Hard juin 2019
- Stoner Olivier 'Zoltar' Badin New Noise juin 2019
- Stoner Ludovic Egraz Guitare Xtreme juin 2019

- Interview Jean-Charles Desgroux - Musique de "stoner"

Dans le cadre du passage de Sleep au MTelus, Le Devoir se penche sur une nébuleuse musicale enfumée à laquelle Black Sabbath a servi de matrice.

Le contraire aurait presque été décevant. Ou bien un chouia moins payant en termes de capital symbolique. « Malheureusement, le management de l’artiste a refusé [votre] demande de billet pour Sleep. Aucun journaliste n’est admis [gratuitement]. » Courriel laconique reçu après un message de l’attaché de presse du groupe indiquant qu’il ne croyait pas que le trio originaire de San José se prêterait au jeu de l’entrevue d’ici son concert du 13 septembre. Qu’il est bon, parfois, dans ce monde chaotique, de se faire ramener à l’ordre, même si l’on n’y croit pas une seconde. Dommage. Une occasion ratée de parler avec une formation dont le son a été décrit par le New York Times Magazine comme l’équivalent d’une toile de Rothko qui vous frapperait sur la tête avec un sac rempli de marteaux. Néanmoins, on dit que l’occasion fait le larron. Et puisque ce larron en connaît quelques autres, il en a donc profité pour creuser le sillon d’un genre musical que les journalistes ont oeuvré à magnifier, en créant une mythologie sur laquelle plusieurs s’appuient avec un brin trop d’aisance. Regard sur le stoner.

Mélasse sonore

Déphasé, le stoner ? Par la presse, oui, qui a souvent utilisé le terme à toutes les sauces. C’est du moins l’avis de Jean-Charles Desgroux, animateur radio sur Heavy1, auteur de biographies d’Alice Cooper et d’Iggy Pop, et plus récemment de l’ouvrage Stoner – Blues for the Red Sun, paru aux éditions Le mot et le reste. « Nous sommes tous coupables d’apposer des étiquettes sur des genres pour tenter de cerner une scène. », explique-t-il, par Skype. Assis devant une muraille de disques, il s’élance : « Ces gros mots réduisent les groupes à une image, une nébuleuse. »

D’après lui, le stoner recoupe avant tout un état d’esprit, une évocation vintage qui renvoie inévitablement à l’imaginaire des stupéfiants. « Le mot générique est stoner, mais on peut dresser une arborescence de sous-chapelles : doom, sludge et autres fusions musicales qui ont donné naissance à un style poisseux, une mélasse sonore. » Une mélasse dont l’influence la plus notoire demeure à ce jour Black Sabbath et l’album Master of Reality, paru en 1971. La matrice du genre ; les Tables de la loi pour une légion groupes allant des Américains de Eyehategod aux Britanniques d’Electric Wizard, en passant bien sûr par Sleep, mais aussi par les Montréalais de Dopethrone.

D’anecdotique à iconique

« Sleep, à l’origine, est un groupe complètement anecdotique qui provient des cendres d’Asbestosdeath, une formation au son poisseux avec un côté morbide et ténébreux », soutient Jean-Charles Desgroux. Curieusement, à l’époque où le trio formé de Chris Hakius, Matt Pike et Al Cisneros (qui allait plus tard se scinder en deux autres groupes : OM et High on Fire) fait paraître son deuxième album, Holy Mountain (1992), on assiste à une résurgence de l’amour pour Black Sabbath.

« Sabbath était considéré comme des has-beens par la presse. », se souvient Desgroux. « Sleep fait partie des premiers groupes à avoir confessé leur amour pour eux. » L’auteur qui baigne dans le genre depuis plus de 25 ans voit en ces derniers les meilleurs héritiers des interprètes de Paranoid. « C’est en continuité directe avec l’esprit : les mecs écoutent de la musique qui n’est pas cool du tout et fument de l’herbe parce qu’ils apprécient la pièce Sweet Leaf sur Master of Reality ». À cela, on pourrait évidemment ajouter : et ils claquent une avance de dizaines de milliers de dollars de leur étiquette en cannabis et en amplificateurs faits sur mesure pour enregistrer une chronique marijuanienne couchée sur un riff crapoteux répété durant une heure que l’on baptisera Dopesmoker…

[…]

« Les groupes n’avaient rien à prouver à l’origine. L’idée n’était pas d’exploiter une tendance cool. C’était juste une scène de mecs bloqués dans les années 1970. Une scène qui n’était pas régie par les dictats commerciaux de l’époque ; une espèce de mode post-hippie, avec syndrome de la défonce, de l’amour vintage et un refus de la modernité qui dictait le quotidien d’une jeunesse factice. »

Toute la chronique est disponible sur le site du Devoir

Ralph Elawani
Le Devoir 13 septembre 2019

- Stoner Rock

[…]

S’il y a bien un journaliste légitime pour écrire le premier ouvrage en français sur le stoner, c’est Jean-Charles Desgroux. Il pousse sa passion pour le genre à fond.

[…]

L’ouvrage se révèle très complet, et apporte de nombreux éclairages, y compris pour l’amateur averti. C’est assurément un livre indispensable pour comprendre ce style musical part entière, toujours aussi actif vingt ans après ses balbutiements.

Julien Deleglise
Juke Box Magazine août 2019

- Books'N'Roll - Episode #02

Liste des ouvrages présentés :

“L’art de ranger ses disques” – Frédéric Béghin et Philippe Blanchet (Rivages)
“Stoner : Blues for the red sun” – Jean-Charles Desgroux (Le Mot et le Reste)
“Cthulhu metal : L’Influence du mythe” – Sébastien Baert (Bragelonne)

- Ces livres sont disponibles dans toutes les bonnes librairies, sur les sites des éditeurs ainsi que sur tous les sites de ventes en ligne ;)

Regardez la chronique vidéo

MUSinc 29 juillet 2019

- Critique de Stoner

Toute société / communauté secrète ses intellectuels, lesquels formeraient des cercles concentriques selon leurs fonctions / prééminence : les premiers étant les théoriciens et concepteurs, les suivants répercutant et enseignant de façon plus ou moins consciente leurs travaux et avancées. Signant avec « Stoner : Blues for the Red Sun » son quatrième livre en quatre ans, pour un total de cinq à ce jour (Ozzy, Alice Cooper, Iggy…) ; et tentant le difficile exercice consistant à cerner un genre musical composite, Jean-Charles Desgroux appartient de fait au cercle des clercs Metal, l’intellectuel « traditionnel » au sens gramscien du terme. Il avait déjà tenté l’expérience en 2016, avec « Hair metal : Sunset Strip Extravaganza ! », de donner concept et corps à une catégorie musicale tout entière, laquelle pourtant uniquement labellisée par une synecdoque : le Metal « à cheveu » (« Hair Metal »). Il récidive en 2019, tel un Stakhanov de la recherche Hard Rock, avec 307 pages consacrées à une autre sous-mouvance : le Metal « drogué » (« Stoner Metal »). Ordo ab Chao. Et, comme en atteste la bibliographie présente en page 302, infiniment peu de livres ont été rédigés sur ce sujet, aucun d’ailleurs dans la langue du groupe Triangle, et pas moins de trois par un artiste-peintre et Designer culte dénommé Frank Kozic : le premier paru en 1997, année communément acceptée comme celle de l’émergence mondiale du Stoner.

[…]

De la page 94 jusqu’à l’ultime page 294, le narrateur cesse toute approche intégrale. Son naturel de Rock Critic revenant au galop, et reprenant la méthode éprouvée pour la rédaction de son opus sur le « Hair Metal », il décortique par ordre de sortie les cent albums essentiels du Stoner : de l’antédiluvien cryptique « Born Too Late » de Saint Vitus en 1986, au plus estival « John Garcia and the Band of Gold » (janvier 2019… par le cofondateur de Kyuss). Si cette seconde séquence fait quelque peu perdre à l’ouvrage de son dynamisme conceptuel, l’érudition de l’auteur, des prouesses stylistiques faisant mouche (pour les précurseurs du Doom « l’expansion de l’univers s’était arrêtée en 1973 »…) ainsi que sa volonté de transmettre, soutiennent en continue votre attention. Car disparate la galaxie Stoner est. Et comme à la Samaritaine de jadis, le liseur va y trouver de tout, voir tout et n’importe quoi : de Corrosion of Conformity aux Melvins, de Pentagram à Electric Wizard, de Crowbar à Fatso Jetson, Fu Manchu, Mastodon en passant par Down, Acid Bath, Unida, The Obsessed ainsi qu’Eagles of Death Metal ou Eyehategod pour les plus réputés. Oui, puisque la (contre-)culture de Jean-Charles Desgroux étant béton, notre lecteur va également (et peut-être) faire connaissance avec les plus confidentiels (et Dieu sait qu’il y en a) : Leadfoot, Roadsaw, Alabama Thunderpussy, The Men of Porn, Fireball Ministry, Dozer, Sixty Watt Chaman, Gas Giant, Demon Cleaner ou encore Dali’s Llama… Et comme cela ne suffisait pas, un addenda de cent incontournables supplémentaires y est immédiatement adjoint (il y a le premier album solo de Melissa auf der Maur, amusant…). En définitive, et comme on n’en doutait point au moment d’extirper l’opuscule du colis en carton adressé par l’éditeur, « Stoner : Blues for the Red Sun » constitue un des ouvrages Rock / Metal les plus aboutis et captivants de l’année. Un dense grimoire, servi par une parfaite connaissance géographique et socioculturelle des Etats-Unis en général, ainsi que de Palm Springs (et de ses vastes environs) en particulier. Présenté dans un panier lexical bien garni, et qui nous préserve de salutaires distances vis-à-vis du style ainsi que des lieux communs journalistiques, cette précieuse somme pourrait fort bien servir de modèle à d’autres, consacrées à des mouvances contemporaines prospères, mais pour l’instants orphelines de toute réflexion d’ampleur en français (l’Indus, le néo-Metal voire, tiens, le Metal symphonique…). A l’époque où la création Rock Mainstream est asséchée, cette traversée du désert Mojave et voisinages par voie papier s’avère des plus rafraichissantes.

Lisez toute la chronique sur Art’N’Roll

Romain Graëffly
Art'N'Roll 16 mai 2019

- Stoner
Après un ouvrage qui a permis de découvrir en détail la scène hair-metal, Jean-Charles Desgroux s’attaque à une autre de ses grandes passions musicales, le courant stoner. Autant vous dire que le bonhomme en connaît un rayon et qu’aucun grain de sable de Joshua Tree n’a de secret pour lui. Reprenant la structure du précédent ouvrage, il délivre une discographie sélective et ultra complète qui n’oublie personne au sein de ce courant aussi touffu que perché, entre metal et psychédélisme. On retiendra surtout l’excellent historique du stoner, sur plus de 90 pages en début de livre, riche en anecdotes qui font la lumière sur la brume laissée par les nombreux pétards consommés par des musiciens perchés, dont le génie a donné naissance à une vague de groupe totalement géniaux. Un bouquin primordial.
Guillaume Ley
Guitar Part août 2019

- Le son écrasant de la canicule

Le journaliste Jean-Charles Desgroux consacre un ouvrage fascinant au stoner rock, un genre lourd, psychédélique et toujours plus prisé.

A quelques heures de route de Los Angeles par la Highway 10, loin du sea, sex and sun du littoral et du quadrillage irrationnel de l’agglomération : le désert. C’est là, dans cet implacable décor d’apocalypse, de canyons sauvages et de villes abandonnées que naît le stoner rock. Une musique lourde et oppressante. Une réponse au harcèlement permanent de ce soleil anthropophage dont l’agression n’a d’égal que le baiser du crotale tapi dans la poussière au pied des arbres de Josué.

Fin des années 1980, les kids d’une petite ville de la vallée de Coachella, la bien nommée Palm Desert, attendent le crépuscule pour sortir leurs vans et leurs génératrices et improviser des rassemblements au milieu de ce nulle part aride. Des raves désertiques et clandestines dont les carburants principaux sont les guitares sous distorsion et les substances hallucinogènes. A la faveur de ces premières generator parties, va essaimer un nouveau genre de rock fiévreux qui va conquérir la planète: « la juxtaposition de la lourdeur extrême de Black Sabbath et du psychédélisme de Pink Floyd », résume Jean-Charles Desgroux, journaliste et animateur radio spécialisé dans le heavy metal et auteur de Stoner – Blues for the Red Sun, un des tout premiers ouvrages sur le stoner rock, aux éditions Le mot et le reste.

[…]

Il s’essouffle… Et repart « Le style s’est propagé un peu partout, en France, en Allemagne, dans la Scandinavie, au Japon… De nombreux festivals sont aujourd’hui consacrés au stoner rock qui jouit d’une popularité assez incroyable pour une musique de niche au départ », s’étonne presque le spécialiste. Dans son ouvrage qui propose, outre une histoire méticuleuse de cette musique, une sélection d’albums incontournables, on mesure l’étendue du spectre : des forêts nord-américaines (les inapprivoisables Melvins) aux bayous de Louisiane (les tenants du sludge metal Acid Bath ou Down) en passant par l’Angleterre et le doom écrasant d’Electric Wizard, héritiers directs de leurs aînés de Black Sabbath. « Dès le milieu des années 2000 on observe hélas un essoufflement créatif. Les puristes se désolidarisent du succès de la locomotive Queens Of The Stone Age et pas mal de groupes tombent dans la caricature. Mais depuis quelques années, des formations telles que Elder ou All Them Witches osent aller plus loin que l’étiquette. » Une renaissance qui ne peut que s’accentuer sous l’effet du réchauffement climatique.

Olivier Wyer
La Liberté 29 juin 2019

- Stoner

Le livre commence comme un guide du routard consacré au désert Mojave et ses environs, une région aussi belle et pleine de mystères qu’austère, à l’aridité implacable. Le décor, pièce maîtresse quant aux prémices du mouvement, une fois planté, l’auteur nous plonge dans les méandres du stoner, d’abord en dressant une liste fort bien détaillée des principaux acteurs (groupes, labels, salles de concert et festivals). Ensuite en sélectionnant les 100 albums majeurs estampillés stoner, au sens très large du terme, pour les décortiquer avec précision. Et comme toute sélection, aussi judicieuse qu’elle soit, elle alimentera forcément des débats passionnés pour souligner si telle formation méritait de figurer dans ladite sélection et non dans un impressionnant addenda (tout aussi riche et intéressant que le reste du livre) en guise de bouquet final. Mais laissons aux forums spécialisés les querelles de clochers, les cloisons entre certaines familles musicales étant parfois aussi fines qu’une feuille de papier à rouler, du stoner au doom, en passant par le desert rock, le space rock, le sludge… « Stoner : Blues For The Red Sun » – titre en hommage au second album studio de Kyuss – est un ouvrage dense et complet sur le sujet (peut-être manque-t-il juste quelques propos rapportés et/ou témoignages d’artistes…), parfois même complexe, surtout pour un néophyte, et pourtant terriblement prenant. Du coup, l’envie d’aller faire une virée dans le high et low desert est plus que tenace tout au long de la lecture de cette véritable bible du stoner, tout comme celle de compléter (ou de commencer) une discothèque consacrée à ce style plus riche qu’on ne pourrait le croire. Et l’*on ne peut que saluer le travail passionnant d’un vrai passionné*, Jean-Charles Desgroux, journaliste spécialisé dans la presse metal depuis des années et déjà auteur de plusieurs livres. Un livre certes copieux, mais un régal pour les amateurs du genre.

Lisez la chronique en ligne

Olivier Ducruix
Guitar Part 24 juillet 2019

- Stoner

Stoner-Blues For The Red Sun, le premier ouvrage sérieux sur le stoner-rock et sa galaxie.

Le stoner-rock a toujours été considéré comme une forme de sous-genre de la sphère Metal. Seul le canadien Martin Popoff, journaliste spécialiste du Heavy-Metal et du Hard-Rock, avait suffisamment pris le mouvement au sérieux pour y consacrer un ouvrage complet, en anglais. En France, quelques rares journalistes spécialisés y virent l’avenir d’un rock alors moribond, alors que le grunge n’a pas encore explosé à la face du monde. Le regretté Cyril Deluermoz de Rock&Folk, et Jean-Charles Desgroux furent de ces pionniers au nez fin. Comme il l’explique par ailleurs dans cet ouvrage, grunge et stoner étaient les deux pendants d’un même mouvement de la scène rock en rébellion contre l’establishment musical, mêlant Black Sabbath et punk hardcore.

Jean-Charles Desgroux étant de ces journalistes sur la brèche du stoner depuis ses balbutiements discographiques, sa légitimité à écrire un ouvrage sur le genre est donc totale. La première partie est consacrée à une explication des origines du mouvement. Et elles sont capitales. Passionné, Desgroux a parcouru la Californie, enquêtant sur les traces de cette musique : la région, sa population d’hier et d’aujourd’hui, les lieux emblématiques, studios, sites de generator parties. Il a rencontré de nombreux musiciens, producteurs… Sa vision est donc très complète pour expliciter le stoner dans son contexte : celui du désert de Mojave, des alentours de Palm Springs, irradiés de soleil, mais aussi carbonisés de misère sociale. Comme à Seattle, les jeunes en rupture et les marginaux se sont retrouvés dans cette musique acide et violente dont les racines remontent au milieu des années 80.

[…]

Pour l’adolescent fan de stoner que je fus dès 1992 avec « Blues For The Red Sun » de Kyuss, il aura été l’occasion de me replonger dans tous ces disques, parfois un peu délaissés sur une étagère. Cet ouvrage, le premier sur le genre en français, très complet et passionné, sera une très bonne lecture accompagnant vos écoutes d’albums.

Lisez la chronique intégrale sur La planète du stoner

Julien Deleglise
La planète du stoner 10 juin 2019

- Le monde est stone
Après des ouvrages sur Iggy Pop, Alice Cooper ou le métal en général, c’est au stoner que s’est récemment attaqué notre cher Jean-Charles Desgroux. S’il puise ses racines dans le blues et le désert californien, ce genre musical est également capable de naviguer vers le métal ou le punk, ce qui le rend autant unique qu’incontournable, et ce, aux quatre coins du globe.
Roseline Artal
My Rock juillet 2019

- Quand t'es dans le désert
Rien à voir avec la chanson de Capdevielle mais Jean-Charles Desgroux nous embarque dans le désert californien entre Palm Desert et Joshua Tree pour découvrir ce mouvement musical, le Stoner, enfant du hard, frère du grunge. Ses grands-parents ont pour noms : Led Zeppelin, Black Sabbath, Deep Purple. Une basse lourde, des rythmes hypnotiques, des guitares saturées, le stoner fait le grand écart entre le métal, le rock psychédélique et le hardcore à la sauce Black Flag. A grand renfort de substances hallucinogènes ! Dans les années 80–90, des groupes sont sortis du sable, Kyuss et son disque « Blues For The Red Sun », sous-titre du livre d’ailleurs, Sleep, Fu Manchu et bien d’autres. Au passage, notons le délire créatif des pochettes de disques… La figure qui résume bien ce mouvement est celle de Josh Homme et de ses Queens Of The Stone Age. Jean-Charles Desgroux connaît non seulement la musique mais aussi les lieux. Son livre est une mine d’informations musicales et une sorte de guide du routard… stone.
Jean-Marc Pinson
Ouest-France 8 juillet 2019

- In the desert…

Ce rock né du désert s’est imposé aujourd’hui toutes catégories confondues parmi les genres les plus courus du metal.
Et de Kyuss aux Queens of the Stone Age, de ces raves punk quelque part perdues du côté des ravins et des canyons du désert de Joshua Tree en Californie, comme le signale le journaliste et écrivain Jean-Charles Desgroux, et grand spécialiste de la question stoner, jusqu’aux plus grands stages “mondialisés” désormais, ce style continue de gagner des adeptes, depuis sa fondation dans les années 80. Si au nord-ouest des États-Unis, les musiciens inventaient le grunge, au dus, le psychédélisme hardcore prenait forme. C’est cette sage née de fan ode ce qu’on appelait alors le hard rock, et qui qualifièrent leur création de stoner rock – donc du rock de défoncé, littéralement – que nous invite à (re)découvrir Desgroux. Et l’épatante discographie complète qui termine l’ouvrage vaut son pesant d’or.

Belkacem Bahlouli
Rolling Stone juin 2019

- Stoner, Blues for the Red Sun
Jean-Charles Desgroux est un stakhanoviste, à tel point qu’on en arrive à se demander si le gaillard dort. En l’espace de cinq ans, le voilà en effet qui sort son quatrième livre, les trois précédents, également publiés chez Le mot et le reste, ayant pour noms Alice Cooper : Remember The Coop’ (2015), Hair Metal – Sunset Strip Extravaganza (2016) et lggy Pop : Shake Appeal (2017). Stoner – Blues For The Red Sun marche dans les traces de Hair Metal… puisque, comme ce dernier, il s’attaque à un « sous-genre » de la famille metal, racontant son historique, ses ramifications, ses principaux acteurs et labels. Compilations, bibliographie et vidéographie sont au menu de cet ouvrage dont la substantifique moelle réside avant tout en une sélection de 100 albums (pour 100 groupes, ce qui rend l’exercice plus délicat) disséqué sur deux pages. Alors, bien sûr, on peut débattre de certains de choix (Eagles Of Death Metal et Wolfmother sont-ils vraiment stoner ? Songs For The Deaf est-il l’opus le plus foncièrement stoner de Queens Of The Stone Age? The Quillet Loading Data n’auraient-ils pas mérité de figurer ici en meilleure place ?), mais les listes, c’est comme le goût : chacun a le sien qui est toujours le meilleur. Une chose est sûre : Jean-Charles est un stoner maniac, un vrai, et il sait de quoi il parle. Les ouvrages consacrés à ce genre méconnu étant bien plus rares que les apparitions de John Garcia au Hellfest, on ne peut que chaudement recommander ces 314 pages allumées qui, pour 22 euros, nous ramènent daredare dans le désert des barbares. Mieux qu’un bong !
Philippe Lageat
Rock Hard juin 2019

- Stoner

Après vérification, il semble bien que l’argument de vente numéro un de ce livre soit vrai : même si voilà désormais un bon quart de siècle que l’on a redécouvert les vertus de l’alcool de cactus, le plaisir de jouer au fin fond du désert par 40° et les premiers Black Sabbath, jamais encore la France n’avait eu droit à son livre sur le mouvement stoner ! Une lacune enfin comblée, qui plus est par un collègue qui n’en est pas à son premier bouquin et s’avère être un fan, un vrai. C’est à la fois tout l’intérêt et la limite de l’ouvrage : de fait, sur ces trois cents pages, plus de deux tiers sont en fait consacrés à une sélection, forcément subjective des cent meilleurs disques du genre, avec une chronique sur deux pages pour chacun. L’histoire du mouvement en soi n’occupe que la première section du livre, avec un parti pris qui ne plaira pas à tous. Ne pas s’attendre ici à une flopée d’interviews, à des chiffres ou autres éléments découlant d’une démarche traditionnelle. Non, bien qu’il se base sur des faits étayés, le point de vue de l’autre est finalement davantage celui d’un baroudeur des grands espaces américains que d’un journaliste rigoriste. À ce titre, les vingt premières pages sont fabuleuses, car prenant la formant d’un guide du routard un peu déglingué du parc national Joshua Tree, de ces banlieues oubliées écrasées par le soleil à deux heures de Los Angeles, où tout une contre-culture, née du skate et du mouvement punk, est apparue au début des années 80. Mais une fois ce décor (très) bien posé, on tombe ensuite dans une chronologie somme toute assez classique.

[…]

Mais à l’arrivée ce livre donne surtout envie de replonger dans certains disques qui avaient (trop) pris la poussière dans notre discothèque, et c’est bien ça l’important.

Olivier 'Zoltar' Badin
New Noise juin 2019

- Stoner
Journaliste musical incontournable et spécialiste du hard rock et du heavy metal, Jean-Charles Desgroux est connu pour ses nombreux écrits pour le compte des magazines Rock Sound, Crossroads ou encore Rock&Folk. ll est aujourd’hui animateur pour la web radio Heavy1. Après avoir signé quelques brillantes biographies (lggy Pop, Alice Cooper), mister Desgroux nous livre Stoner, Blues For the Red Sun, un ouvrage entièrement dédié au stoner rock, style lourd et psychédélique né à la fin des années 80 lors de jams clandestines (équivalent rock des raves techno) sous les cactus géants du désert californien, mais également dans le New Jersey et le Maryland, et qui puise sa sève chez les pionniers du heavy metal (Biack Sabbath en tête de liste), doom (candlemass) et du space rock (Hawkwind). Les pionniers du genre (Kyuss, Monster Magnet, Fu Manchu et consorts) ont mis le feu aux poudres, mais le genre stoner (allusion non déguisée à un état de défonce avancée) s’est ensuite propagé dans le monde entier. Cette anthologie nous raconte toute l’épopée du stoner, et passe en revue une centaine d’albums incontournables, cultes ou parfois confidentiels. Absolument indispensable !
Ludovic Egraz
Guitare Xtreme juin 2019
Réalisation : William Dodé - www.flibuste.net - Mentions légales