Ouvrage luxueux, car compagnon de plusieurs mois potentiels de lecture, et ouvrage délicieux, puisque l’on peut le picorer au hasard, comme on fait par jeu pivoter une boussole.
Christian Larrède – Son du Monde
Revue de presse
Publicitaire à la retraite, le Lyonnais Philippe Brossat a tiré de sa passion pour le rock et pour la ville de New York le livre « Streets of New York. L’histoire du rock dans la Big Apple » paru en automne 2019. Une parution qui valait bien une rencontre.
Dans un vieux café de la presqu’île de Lyon tout en moulures dorées et en tentures bordeaux, Philippe Brossat boit un café allongé. Ni le cadre Second Empire du lieu, ni la dégaine sobre de l’ancien publicitaire, lunettes sur le nez et baskets aux pieds, ne dégage quoi que ce soit de rock. Seuls les livres qu’il a amenés avec lui trahissent son « cœur de rocker » : « Streets of New York. L’histoire du rock dans la Big Apple », paru l’automne dernier aux éditions Le Mot et le reste et « Places I Remember – les lieux du rock 1954–1980 », sorti chez le même éditeur en 2013.
Né en 1954, l’année de la révélation du King
Bien que ni journaliste, ni critique musical, Philippe Brossat est l’auteur de ces deux livres. Ce sont les ouvrages d’un passionné : « tout était déjà écrit lorsque je suis allé voir mon éditeur », explique-t-il.
Grandir à Montrond-les-Bains, dans la plaine de Forez, dans le fin fond de la Loire et écrire sur l’histoire du rock dans la Grosse Pomme, voilà qui est intrigant. En riant, il souligne que sa passion pour le rock était inévitable : « Je suis né en février 54, en juillet de la même année Elvis enregistrait That’s All Right (Mama) et Blue Moon of Kentucky ».
« Très jeune, vers 12 ans, plutôt que de faire mes devoirs, j’écoutais non-stop le transistor comme on disait à l’époque », raconte-t-il. « Le rock, je n’écoutais que ça et je rêvais à tous les lieux comme Londres, New York, San Francisco, la côte Ouest… »
Son engouement d’adolescent ne l’a plus jamais quitté : « normalement, lorsque l’on entre dans la vie active ça passe mais en ce qui me concerne, ça ne s’est pas arrêté, ça s’est même accéléré ! ».
Il a désormais les moyens de ses rêves : avec femme et enfants, le voilà à Londres ou sur la route du blues. « Pour chaque voyage, j’avais une idée derrière la tête », explique-t-il.
« C’est là que le truc s’est créé »
Pour accéder aux lieux les plus inaccessibles, il a toutes les audaces. « J’explique que je viens spécialement de France et généralement les gens ont pitié », s’amuse-t-il. C’est ainsi qu’il a accès aux Olympic Studios, à Londres, où ont enregistré Led Zeppelin, David Bowie, les Rolling Stones… Comme sur chaque lieu emblématique, il est saisi du même vertige : « c’est là que le truc s’est créé ».
Il garde un joli souvenir de la visite de Liverpool sur les traces des Beatles quand devant le 10 Admiral Grove, la minuscule maison d’enfance de Ringo Starr, une femme d’un certain âge l’invite à entrer. Elle avait transformé l’endroit en musée de poche dédié au batteur.
Mais les proches de Philippe Brossat ont parfois du mal à suivre : « un jour à Memphis, sur une espèce de terrain vague, mes enfants m’ont demandé ce qu’on faisait là ». Lui est alors tout ému d’être sur les lieux des studios Stax, les studios d’Otis Redding.
Philippe Brossat livre
« New York, la ville qui a tout inventé »
En 2009, il signe pour le journal Libération un papier sur les 40 ans de Woodstock. Son reportage fait la Une du journal. S’ensuit son premier livre sur les lieux du rock. New York y a déjà une belle place mais il y a tant à raconter. C’est ce que l’on réalise en tournant les pages du second livre de Philippe Brossat « Streets of New York. L’histoire du rock dans la Big Apple », paru en septembre. « C’est la ville qui a le plus influencé la scène rock, toute l’histoire du rock et peut-être de la musique est là-bas », s’enthousiasme-t-il.
Il déroule : « C’est une ville d’immigration et chaque quartier est lié à une époque et un mouvement musical : le jazz et la soul à Harlem, le folk avec Bob Dylan à Greenwich Village, le punk rock à East Village avec les Ramones et Patti Smith, le disco dans les discothèques de Brooklyn, le rap et le hip hop dans le Bronx, même la salsa est née à Spanish Harlem… New York est la ville qui a inventé tout ça ! ».
Par chance, son métier de publicitaire l’a souvent amené là-bas et sa fille y a longtemps vécu. Mais il y a eu cette fois où il a pris l’avion simplement pour voir un concert d’Aretha Franklin. « Je savais qu’elle ne viendrait plus en Europe, je n’ai aucun regret ».
Mais Philippe Brossat vit aussi le rock au présent : « Je continue de m’intéresser à tout et je vais toujours beaucoup en concert. Je suis le plus vieux de la salle », s’amuse-t-il.
Avec Streets of New York, l’histoire du rock dans la Big Apple, Philippe Brossat nous emmène à bord de son “soundseeing bus” à la découverte des innombrables lieux qui racontent un siècle de musique à New York.
Pas que du rock d’ailleurs, mais du jazz à Harlem en évoquant notamment Billie Holiday au Monette’s super club, devant sa maison dans le même quartier, ou en contant les premiers exploits de Grand Master Flash dans le Bronx. Dans le Lower East Side, la dernière demeure de Bowie, le Gene Frankel Theater qui vit se produire un autre saxophoniste Sam Rivers, et accueillit le studio de Robert Mapplethorpe au dernier étage, le mur d’Albert’s Garden qui servit d’arrière-fond à la couverture du premier disque des Rarnones… Soho où Joe Jackson enregistre sur Grand Street son fameux Night and Day new yorkais. Un livre foisonnant, passionnant et précis (gui repère l’immeuble de Greenwich Village où Patti Smith vécut cinq ans avec Allen Lanier claviériste et guitariste des hard-rockeurs de Blue öyster Cult) agrémenté de photographies, et qui, évidemment, compte parmi les artistes les plus cités, un certain Lou Reed. Normal, l’un de ses albums les plus achevés s’intitule… New York!
Le Chelsea Hotel, c’est un lieu qui, grâce à la politique d’accueil et d’hospitalité menée par son propriétaire Stanley Bard, est devenu une sorte de muse pour de très nombreux artistes et a vu naître en son sein des œuvres considérées aujourd’hui comme des chefs-d’œuvre, musicaux ou non.
Le roman “2001: L’odyssée de l’espace” d’Arthur C. Clarke a été écrit au Chelsea Hotel, ainsi que “Sur la route” de Jack Kerouac et “Sad Eyed Lady of the Lowlands” de Bob Dylan. Niki de Saint Phalle et Willem de Kooning y ont résidé, tout comme Stanley Kubrick, Janis Joplin ou Milos Forman. Quelques noms parmi tant d’autres.
Bref, les chambres et les couloirs vétustes et poussiéreux du Chelsea Hotel résonnent de tant d’œuvres et de légendes qu’on a décidé de pousser la porte pour tenter de percevoir la magie, parfois noire, qui émane de ses murs.
Philippe Brossat, auteur du livre “Streets of New York. L’histoire du rock dans la Big Apple” paru aux Editions “Le mot et le reste”, revient sur l’histoire de ce fameux hôtel au micro de Jonathan Remy.
Écoutez Philippe Brossat sur le site de la RTBF
Pendant les années 60 et 70, j’étais résistant à l’idée qu’il fallait absolument aller à New York, que c’était la ville magique, 24h sur 24, et je voyais des connaissances en revenir, plus ou moins émerveillées par la bête… Certains même n’en revenaient pas !
J’avais choisi Londres, puis ce fut l’Inde pour les mêmes raisons : des villes cultures, des mondes à part, avec des styles très marqués (Bombay, Calcutta, Bénarès, les villes fantômes…)
New York me paraissait rétro, très ricain avec ses quais, ses blocs de pierre ou de béton, la capitale du dollar, 5e avenue, même la bande de Warhol me paraissait teintée de snobisme bourgeois, branchée fric !
En quelques années (1967 – 1978), le Rock électrique et urbain, noir et cheap, puis les clubs, le Punk américain trash, quelques Latinos (Fania), quelques Funks, une fièvre Disco, pour en arriver au Rap…
New York avait pris la tête, tentant d’évincer Londres et le swinging absolu, Paris la classe avec passé « Arty », ou Berlin post guerre, post apocalypse…
Comme souvent, le marketing US avait frappé : à partir du Pop, piqué aux Anglais, du Brit Rock, encore anglais, de la « Fashion » prise à Paris, et d’un mode de vie dans la « concrete jungle », sur fond de Polar, avec une autre idée de la bohème (parisienne !) devenue trash, les Américains avaient réussi à concocter une image unique.
Le tour était joué : avenues, bourse, gratte-ciel, 5e avenue, truands, gangs (West side story), melting-pot, speakeasy, studios de cinoche et de musique… un ragoût de modernité sulfureuse, crasse et néons.
D’Harlem au Bronx, de Chelsea à Little Italy
Un livre de 300 pages, exécuté par un archiviste fou (Philippe Brossat) nous raconte chaque quartier, chaque building où il s’est passé quelque chose, sous l’angle des musiciens, des plus grands bohèmes, en suivant les évènements de cette scène dite Rock… (avec en prime les Jazzy, les Latinos et les rappeurs…)
Chaque quartier déroule sa mythologie : Harlem et le génie afro-américain, l’Upper East Side chic (Central Park) pour ceux qui ont réussi, puis Chelsea (Union Square) bouillant de freaks et de clubs, Greenwich village pour le Folk, les Hippies, enfin en bas, le Lower East Side avec ses boîtes (près de Chinatown, Little Italy) et Downtown Tribeca pour les Punks Rockers…
Et on traverse le fleuve pour Bronx, Queens, Brooklyn et ses bandes, ses légendes Rap, Block Parties, Gangs etc (+Williamsburg pour les US Bobos…)
Le génie de ce livre est la ballade avec adresses précises, détaillée et chaque fois une histoire, un groupe, un musicien et sa muse, une embrouille, un disque ou une photo, un séjour, des évènements, des échecs, des arrivées, des départs…
Hendrix, Lunch, Basquiat…
Encyclopédie historique de cette ville sans fin, ribambelles de personnages connus, mythiques, « beautiful losers » ou requins aux dents longues, studios célèbres pour des disques « collector », histoire même du Rock, que l’on voit naitre et évoluer comme un serpent, de rue en rue, d’appart en loft ou en sous-sol, de squats jusqu’aux penthouse des nantis… On est fasciné par la quantité d’énergie concentrée !
Voilà, c’est bien là, à NY City que se sont agglutinés tous les « absolute beginners » venus de tout le pays pour réussir ou se détruire.
Citer des noms est impossible (Hendrix ou Lydia Lunch, Lou Reed ou Basquiat, Kool Herc ou Blondie… ils sont TOUS là !)
Une bible sans Dieu autre que le feeling, le rythme, l’attitude, les idées, les cris et les shows de générations inspirées, de mecs et de filles excités, voulant rendre coup pour coup à la société et au reste du monde… sur cette île de Manhattan.
Mana-Hatta, un ancien cimetière indien !
Streets of New York. Histoire du Rock dans la Big Apple. Par Philippe Brossat. Éditions Le Mot et le Reste (il a mis 20 ans à réunir ces centaines d’infos !) 312 pages + illustrations en noir et blanc. 21 euros (avec index complet de tous les noms du livre, classés par page…)
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Du Bronx au Greenwich Village en passant par Brooklyn, et même sans avoir jamais mis les pieds à New York, on saisit la dimension emblématique de la ville dans l’histoire du rock. Bardé de références et de documents, l’auteur nous indique le chemin.
Le plus troublant de l’ouvrage reste sa dualité : ainsi, la méthode, nécessaire mais pas suffisante, d’une pérégrination qui, du nord au sud et de l’est à l’ouest, s’appuie sur la topographie des points cardinaux, se double d’une émotion – et passion – palpable(s) face à ces lieux qui ont fait l’Histoire.
[…]
Reporter-photographe pour guide touristique orienté, il réserve quelques lignes introductives à chaque quartier, avant d’en explorer les lieux signifiants : l’allée qui inspira la pochette de Strange Days, deuxième album des Doors, un coin de Central Park où Hendrix prit la pose, le mur immaculé d’un immeuble de la 5ème Avenue ou, pour le compte du légendaire disque Horses, Patti Smith fixa l’objectif du photographe Robert Mapplethorpe ? On peut retrouver tous ces lieux où, même brièvement, opéra la magie, et se remémorer ou apprendre ces anecdotes qui font une légende. Et briller en société itou (le légendaire mur des Ramones se situe à Albert’ Gardens). Ouvrage luxueux, car compagnon de plusieurs mois potentiels de lecture, et ouvrage délicieux, puisque l’on peut le picorer au hasard, comme on fait par jeu pivoter une boussole.
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New York est la métropole de tous les possibles. On peut la visiter sous bien des angles. Philippe Brossat nous fait une invitation toute spéciale, à savoir d’arpenter le macadam de la Grosse Pomme pour se mettre dans les pas des vedettes de la musique populaire et découvrir ainsi des adresses chargées d’histoire. Ça va du 16E 63th qui fut le refuge de Edie Sedgwick une muse de Warhol à la grande époque du Velvet Underground, au Studio 54. Disons le tout de go, nous sommes devant un véritable travail d’érudition. Saluons ce travail de recherche préalable qui nous laisse pantois. En même temps, pour les amateurs d’histoire, même s’ils ne sont pas fou spécialement de musique, apprendront énormément sur des pages glorieuse de la ville. Quel guide merveilleux. Décidément, New York n’en finit pas de se dévoiler. On prend la mesure de l’apport considérable de cette dernière l’évolution de la musique. Et qu’est-ce qui se trouve au 34–56 107th ? On vous le donne en mille, le Louis Armstrong Museum. On apprend qu’il s’y donne des concerts. À la fin de cette lecture édifiante vous serez un incollable pour ce qui est des liens de N.Y. avec la musique.
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Alors que l’on se prépare à aller faire un tour à New York avec Woody ALLEN et son jour de pluie à New York, sort concomitamment le livre des éditions marseillaises Le Mot et Le Reste, Streets of New York, l’histoire du rock dans la Big Apple.
Ce livre est enthousiasmant : à chaque page, à chaque rue, il évoque des souvenirs, des anecdotes qui balayent bien plus large que ce que le titre sous entend. Il s’adresse en effet aux passionnés de musiques, de toutes les musiques, du jazz au rap sans oublier la pop, le rock puisque la Big Apple a inspiré tous les styles, a vu naître tous les grands courants.
Pour découvrir New York autrement, pour tous les amoureux de cette ville qui pourraient dire à l’instar de Woody Allen, en ouverture de Manhattan, en voix off , quand il déclare sa flamme à la ville : “Quelle que fût la saison, New York existait toujours et vibrait aux sons des grandes mélodies de George Gershwin….New York was his town and it always would be.”
Philippe Brossat va bien plus loin que le Manhattan Ma n: cette ville qui n’est pas la sienne, lui colle aussi à l’âme. Il arrive à nous la faire revivre en organisant une visite méthodique, du Sud au Nord, avec, dès l’introduction, un plan très simple pour se situer entre Manhattan, Bronx, Queens et Brooklyn.
L’auteur qui a passé plus de vingt ans à sillonner la ville à la recherche de traces, d’empreintes, en a photographié le plus souvent les lieux marquants. Il vous en fait aimer ses rues, ses parcs, ses maisons… Et ceux qui y vécurent : comme dans le film de 1948, Naked City, où Jules Dassin évoque les millions d’ histoires qui se déroulent dans cette cité sans voiles.”
C’est le guide le plus complet, absolument indispensable d’une époque et de sa culture, à travers toutes ses formes artistiques, de la littérature au cinéma, sans oublier la peinture, l’architecture (Soho et ses cast-iron buildings reconvertis en lofts), la photo, la danse….Comment s’organise ce livre plus passionnant que le Routard ou Lonely planet?
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On peut lire d’un trait ces Streets of New York, linéairement, chronologiquement ou picorer au hasard. Se servir aussi d’ un index formidable qui vous permet de localiser Charles MINGUS, Woody ALLEN, SAM RIVERS, Dizzy GILLESPIE et Charlie PARKER au Town Hall en 1945, John COLTRANE, Bill EVANS au Village Vanguard, Joni MITCHELL… mais aussi Bob DYLAN, les frères Coen dans le Greenwich Village d’ Inside Llewyn Davies, Patti SMITH posant pour Robert MAPPLETHORPE pour la mythique pochette de Horses, toutes les icônes de la pop, des lieux mythiques comme le Chelsea Hotel(W 23th street/7Av.) Andy WARHOL, Lou REED, NICO et le Velvet, David Bowie, John Lennon et Yoko au DAKOTA sur Central Park West, qui abrita aussi Léonard BERNSTEIN, les studios d’enregistrement ( Tower Records/ Pazz and Jop Music Polls The Village Voice) et les galeries d’art, Jean Michel BASQUIAT, MADONNA…
Ce New York deviendra un peu le vôtre et avec ce livre, vous déambulerez d’un bloc à l’autre, dénichant appartements, restaurants, galeries, cinémas, théâtres… Alors, n’hésitez plus, procurez-vous ce Streets of New York très vite.
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Ah New York ! La ville de tous les mythes, la ville artistique par essence, la ville fantasme également, celle que nous rêvons tous de visiter (pour ceux qui n’ont pas encore eu l’occasion de le faire). Cette 5éme avenue, ce Madison Square Garden, Time Square, autant de noms qui sonnent doux à nos oreilles, comme s’ils faisaient partie intégrante de notre vie. Avec Streets Of New York, l’histoire du rock dans la Big Apple , Philippe Brossat nous dresse un état des lieux de ceux qui sont incontournables pour tous les amoureux de la musique (et de l’art de façon plus large).
Rock, punk et autres facéties musicales.
Il y est ici question, forcément, bien évidemment, de rock, de punk, mais également de jazz, de rap, de DJ tant la ville fut et est toujours une place incontournable de l’innovation musicale et place d’avant-garde artistique. Alors, il est normal de voir les noms de Andy Warhol, Jean-Michel Basquiat, Jack Kerouac, Allen Ginsberg, Velvet Underground, Talking Heads surgirent au détour d’une page, comme si tout ce beau petit monde était encore bel et bien vivant.
Car ici, tout est tellement vivant, brillant et surtout protégé par nos cultures éparses qu’il nous est presque impossible de croire qu’un Lou Reed soit mort, tout comme un Bowie, ou même un Syd Vicious. Philippe Brossat pourtant ne joue pas de la plume comme d’une baguette magique, il se contente de tracer l’itinéraire de ces stars ayant dormi dans tel hôtel (par exemple le Waldorf), fréquenté tel ou tel studio (l’Electric Lady de Jimi Hendrix par ex) avant de remplir x fois le Madison Square Garden (par exemple).
Quartiers et rues mythiques.
Avec eux, nous empruntons les rues du Bronx, du Lower East Side, Brooklyn, tous ces quartiers ayant été ou étant plaque tournante d’une quelconque révolution musicale ou artistique, encore en train de couver ou ayant déjà explosé aux oreilles du monde entier.Cette ville, New York, est tellement magique qu’elle est le personnage principal de ce bouquin regorgeant d’anecdotes, toujours pointues, plus ou moins importantes dans l’histoire du rock mais toujours justes et précises, permettant à notre imaginaire, enfin celui de ceux qui n’y ont jamais mis les pieds, de visualiser la grosse pomme dans ses moindres recoins.
En déambulant dans toutes les rues ayant vu passer telle ou telle célébrité, en épluchant la liste des lieux incontournables de la Grosse Pomme, Philippe Brossat nous dresse un état des lieux qui nous semble exhaustif de tout ce que New York a pu vivre d’excitant sur le plan de l’émulation artistique. Si, aujourd’hui, la ville s’est embourgeoisée, s’en oublier qu’elle a vu naître le hip-hop il n’y a pas si longtemps de cela, qu’elle a accueilli tous les plus grands jazzmen et qu’elle fut le lieu où le rock trouva sa place de façon constante, de ses tout débuts dans les show d’Ed Sullivan (Elvis Presley, la première des Beatles à la télévision américaine, c’est lui), jusqu’aux concerts block party d’Africa Bambaata et l’avènement des Beasty Boys.
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Avec une écriture simple, où pointe souvent un peu d’humour, Philippe Brossat nous tire donc le portrait de cette ville généreuse, innovante, toujours à l’affût de la nouveauté en n’oubliant jamais que cette ville qui ne dort jamais est celle qui abrite tous nos rêves, nos fantasmes, et répand partout dans le monde la notion d’American Dream. Incontournable.
La chronique intégrale est en ligne