Parution : 14/04/2016
ISBN : 9782360542031
384 pages (148 x 210)

25.00 €

The Doors - Nouvelle édition

Les portes claquent, l’héritage tumultueux de Jim Morrison

L’éternel conflit entre idéalisme et cynisme.

Serge Kaganski – Les Inrockuptibles

Traduit de l’américain par Suzy Borello
Tout commence en 1968, lorsque Jim Morrison apprend que ses frères d’armes ont vendu, sans son consentement, les droits de “Light My Fire” pour une pub Buick : “Come on Buick, light my fire…” Le contrat sera annulé mais la confiance est brisée. Ce groupe qui s’était construit sur un base égalitaire – comme on en trouve peu dans l’histoire des formations rock qui privilégient généralement le système du front-man – va voir son unité se fissurer en moins de trois ans. En 1971, Jim Morrison disparaît à Paris et laisse les Doors avec une vide qu’ils ne parviendront pas à combler. L’héritage est lourd, l’absence de Jim précipitant la fin du groupe, mais il faut le préserver, garder cette force si particulière que “The Lizard King” avait su lui donner. C’est du moins ce que pense John Densmore, batteur de la formation californienne, qui tente de sauvegarder son intégrité et la mémoire des Doors. Il s’oppose ainsi à Ray Manzarek et Robby Krueger et raconte au lecteur l’épopée juridique qu’il a vécue. L’auteur alterne récits de procès et souvenirs du bon vieux temps, maintenant le lecteur dans un rythme soutenu. Il nous livre sa vision des Doors et son combat pour préserver l’héritage de Jim Morrison, questionnant ainsi la place de l’argent dans le fonctionnement des groupes et l’intégrité dans l’univers du rock.

Lire un extrait

Revue de presse

- L'intégrité de l'artiste en question David Chaberty Le Bon Plan 12 septembre 2014
- The Doors Jean Girodineau Le Bazar Musikal 19 mai 2014
- Interview - The Doors, John Densmore, L'heure de vérité Romain Decoret Batteur Magazine Juillet/Août 2014
- Rencontre - John Densmore : Derrière la porte Thomas Boujut France 2 // Alcaline, le Mag 29 mai 2014
- Le portes claquent : le combat de John Densmore, batteur des Doors Maxence Grugier Fluctuat.premiere.fr 10 juin 2014
- Livre de la semaine Olivier Valerio Radio P.FM // Easy Rider 01 juin 2014
- Densmore envers et contre tous Éric Buggea La Corse Votre Hebdo 20 juin 2014
- Coup de sonnette Be Avril 2014
- The Doors Dominique Boulay Blues Magazine Juillet-août-septembre 2014
- Épisode 38 : The Doors ou les portes de la perception américaine Collin et Mauduit France Inter // Si l'Amérique m'était contée 24 mai 2014
- John Densmore garde les clés des Doors Olivier Nuc Le Figaro 23 avril 2014
- L'invité Patrick Simonin TV5MONDE 18 avril 2014
- John Densmore L'ange gardien des Doors Sophie Rosemont Rolling Stones avril 2014
- Invité, John Densmore Patrick Boyer France Inter // Partout ailleurs 25 avril 2014
- Soirée du Disquaire Day Valli France Inter // Live Me Do 19 avril 2014
- The Doors racontés par John Densmore dans les Nocturnes George Lang RTL // Les Nocturnes 7 mai 2014
- Le procès des Doors, le livre explosif (ou comment refuser 15 millions de dollars) ! Katy Katy's Eat
- Les disquaires font la fête samedi avec un ex-Doors en invité de luxe La Dépêche 19 avril 2014
- John Densmore, le batteur de The Doors, invité exceptionnel du Disquaire Day français 2014 Grand Hôtel Français 15 avril 2014
- Parution de The Doors, Les portes claquent Le Blog de Shige
- Le Disquaire Day 2014 invite John Densmore des Doors Caroline J. Sortir à Paris 26 février 2014
- John Densmore : « Aujourd’hui, on soignerait Jim Morrison » Thierry Meissirel Bien public 19 avril 2014
-Interview : John Densmore, batteur des Doors, raconte Paola Genone L'Express 19 avril 2014
- Revolving Doors Serge Kaganski Les Inrockuptibles / Tiré à part Disquaire Day 19 avril 2014

- L'intégrité de l'artiste en question

John Densmore, le batteur du légendaire groupe The Doors, publiait en 2012 un livre dans lequel il relatait le douloureux combat judiciaire qui l’opposait à ses ex-comparses du groupe mythique. Le livre sort maintenant en traduction française. Jim Morrison se retourne-t-il dans sa tombe ? Tel est la question centrale du débat, rapporté dans ce livre, qui oppose les héritiers des Doors jusque devant la cour de justice du comté de Los Angeles. Les acteurs ? John Densmore, batteur, Ray Manzarek, claviers (récemment disparu), et Bobby Krieger, guitare. Le conflit ? L’esprit et l’essence du groupe. D’un côté Ray et Bobby qui comptent bien exploiter l’héritage du groupe, avec des contrats publicitaires juteux, des tournées de reformation (avec Ian Astbury de The Cult en remplacement de Jim Morrison), et de l’autre John Densmore qui entend défendre bec et ongles l’esprit originel du groupe, et donc aussi l’esprit de Jim Morrison, vis à vis duquel, selon lui, Ray et Bobby sont coupables de haute trahison.
C’est l’un des intérêts de ce livre : on entre dans l’esprit du groupe mythique à la grande époque, celle où « Light my fire » était numéro 1 des ventes aux Etats-Unis en 1967. À l’époque c’est le Vietnam, c’est le mouvement hippie, et le « flower power ». C’est dans ce contexte que les Doors se forment, en se concevant comme porteurs d’une vision alternative au capitalisme guerrier des conservateurs américains. Les Doors se pensent eux-mêmes comme une entité qui délivre un message. Ils partagent tout, fonctionnent de manière radicalement démocrate (droit de veto de chaque musicien sur toutes les décisions du groupe), et opposent une intégrité spirituelle à tout esprit de profit. Dès cette époque, le groupe refuse de gros contrats publicitaires par respect de sa propre identité. C’était l’essence des Doors, et cela doit le rester, affirme John Densmore, qui fait du respect de cet héritage l’objet d’un long combat contre ses anciens comparses.

DÉCOUVREZ L’INTÉGRALITÉ DE L’ARTICLE SUR LE SITE DU BON PLAN

David Chaberty
Le Bon Plan 12 septembre 2014

- The Doors

Un livre de plus sur Jim Morrisson, écrit par l’ancien batteur des Doors ? Un livre d’anecdotes sulfureuses au titre a priori racoleur, ou bien un livre pour rétablir la vérité sur le leader d’un des groupes les plus controversés des années 60–70 ? On sait d’ailleurs que Densmore s’était fendu à la fin des années 80 d’un best-seller (Riders On The Storm) dans lequel il retraçait sa vie aux côtés du Roi lézard, ce sombre monarque autoproclamé du rock… Alors, à quoi bon en remettre une couche ?! Pourquoi remuer la légende, puisque le mythe est toujours plus vendeur que la vérité, si l’on en croit ce que voulait dire John Ford dans L’Homme qui tua Liberty Valance ?

Heureusement, il s’agit de tout autre chose. Si l’ouvrage commence par une anecdote du vivant de Morrison, c’est pour rappeler la teneur du pacte signé par les quatre membres du groupe en 1968 : les royalties devaient être partagées de manière strictement équitable entre les quatre Doors, quel que soit l’auteur-compositeur des musiques qu’ils jouaient ensemble. Une posture assez inédite pour l’époque, et dissimulant une face B remarquable : toutes les décisions devaient être prises en commun, chaque musicien possédant un droit de veto en cas de désaccord avec les autres. Densmore s’en souviendra très bien, après la vente de « Light my Fire » à la firme Buick, ce que Morrison, absent ou trop défoncé pour être consulté au moment de la transaction, reprochera à ses acolytes jusqu’à sa triste mort à Paris en 1971. Quand on forme l’un des groupes les plus emblématiques de la contre-culture américaine, on ne vend pas son âme à une simple marque de bagnoles.

RENDEZ-VOUS SUR LE SITE DU BAZAR MUSIKAL POUR DÉCOUVRIR L’INTÉGRALITÉ DE L’ARTICLE

Jean Girodineau
Le Bazar Musikal 19 mai 2014

- Interview - The Doors, John Densmore, L'heure de vérité

À l’occasion de sa venue sur Paris pour le Disquaire Day, John Densmore a accordé une interview à Batteur Magazine et fait la couverture du numéro été. Deux pages d’interview et quatre bonnes feuilles tirées de l’ouvrage à découvrir.

Découvrez l’intégralité de l’interview et des bonnes feuilles :

1
2
3
4
5
6
7

Romain Decoret
Batteur Magazine Juillet/Août 2014

- Rencontre - John Densmore : Derrière la porte

Alcaline a eu la chance de recevoir John Densmore, batteur du légendaire groupe The Doors, à l’occasion de la sortie de son livre. L’occasion de revoir des images inédites du groupe et d’en apprendre un peu plus sur ce monument du rock.

REVOIR L’ÉMISSION

Thomas Boujut
France 2 // Alcaline, le Mag 29 mai 2014

- Le portes claquent : le combat de John Densmore, batteur des Doors

John Densmore, l’ancien batteur des Doors, voit son livre The Doors, Les portes claquent, l’héritage tumultueux de Jim Morrison (Le mot et le reste), enfin traduit en France. Fidèle à l’idéal de son mythique leader et compagnon de route, Densmore revient sur son combat juridique et morale pour garder indépendante la musique des Doors. Il y livre aussi le témoignage vivant de ses aventures au sein d’un des groupes les plus influents de son temps.

Du Roi lézard (Jim Morrison), l’histoire a surtout gardé le charisme, les poèmes, la fièvre, le romantisme noir, le délire hippie punk, l’exhibition de quéquette à Miami. Les Doors étaient avant tout le groupe de Morrison, ce chanteur possédé. La réalité, comme toujours, est malheureusement beaucoup plus prosaïque. Comme le disait avec beaucoup d’humour et moult ironie Hunter S. Thompson, le journaliste Gonzo de Las Vegas Parano œuvrant pour Rolling Stones dans les 60’s : “Le music business est une fosse à fric cruelle et superficielle, un long couloir synthétique où les voleurs et les macs se la coulent douce, et où des hommes bien meurent comme des chiens. Mais il y a aussi un côté négatif”. C’est ce côté-là que présente Les portes claquent, l’héritage tumultueux de Jim Morrison, le livre de John Densmore publié ces jours-ci par Le mot et le reste.

[...]

LIRE L’ARTICLE DANS SON INTÉGRALITÉ

Maxence Grugier
Fluctuat.premiere.fr 10 juin 2014

- Livre de la semaine

Easy Rider vous présente The Doors, les portes claquent, livre de la semaine.

RÉÉCOUTER L’ÉMISSION

Olivier Valerio
Radio P.FM // Easy Rider 01 juin 2014

- Densmore envers et contre tous

“La tension est palpable, la cause noble et le récit passionnant.”

LIRE L’ARTICLE DANS SON INTÉGRALITÉ

Éric Buggea
La Corse Votre Hebdo 20 juin 2014

- Coup de sonnette
Dès 1968, le groupe va battre de l’aile jusqu’à s’écraser avec la mort de Jim Morrison. Le batteur du groupe raconte les années déclin, et nous donne à voir les Doors… par le trou de la serrure.
Be Avril 2014

- The Doors

375 pages qui se dévorent comme un polar, car John Densmore a du style et du talent, et cela nous rappelle plein de choses, et nous connaissons bon nombre des protagonistes des événements décrits.

LIRE L’ARTICLE DANS SON INTÉGRALITÉ

Dominique Boulay
Blues Magazine Juillet-août-septembre 2014

- Épisode 38 : The Doors ou les portes de la perception américaine

Philippe Collin et Xavier revisitent l’histoire du groupe The Doors en compagnie du batteur John Densmore et de l’écrivain / critique rock Michka Assayas.

John Densmore vient de publier The Doors, les portes claquent, paru aux éditions Le mot et le reste. Paru l’an dernier aux USA, cet ouvrage de 396 pages sera distribué chez tous les disquaires et libraires indépendants.

John Densmore nous livre sa vision des Doors et son combat pour préserver l’héritage de Jim Morrison, questionnant ainsi la place de l’argent dans le fonctionnement des groupes et l’intégrité dans l’univers du rock.

Une nouvelle édition Le Nouveau Dictionnaire du rock coordonnée par Michka Assayas est parue chez Robert Laffont.

RÉÉCOUTER L’ÉMISSION

Collin et Mauduit
France Inter // Si l'Amérique m'était contée 24 mai 2014

- John Densmore garde les clés des Doors

Membre fondateur des Doors en 1965, John Densmore a assuré les parties de batterie pour le groupe jusqu’à la mort de Jim Morrison en 1971. S’il a participé à deux albums des Doors sans leur chanteur, il a bien vite constaté l’hérésie que cela constituait. Alors que les survivants de la formation originale partaient sur la route sans lui, en utilisant le nom des Doors, Densmore les attaqua afin de défendre le principe d’égalité défendu par Morrison. Il raconte ce combat dans le livre The Doors: les portes claquent, qui vient de paraître (Éd. Le Mot et le reste).

Les abonnés peuvent consulter l’article dans son intégralité ICI

Olivier Nuc
Le Figaro 23 avril 2014

- L'invité

Interview en direct de John Densmore pour la sortie de son ouvrage et sa venue lors du Disquaire Day 2014.

À revoir ICI

Patrick Simonin
TV5MONDE 18 avril 2014

- John Densmore L'ange gardien des Doors

Après avoir gagné un procès contre ses anciens partenaires musicaux, le batteur des Doors raconte à Rolling Stone les risques qu’il a pris pour préserver l’héritage éthique du groupe mené par Jim Morrison.

Lien vers l’article

Sophie Rosemont
Rolling Stones avril 2014

- Invité, John Densmore

Lors de sa venue pour le Disquaire Day 2014, Patrick Boyer est venu interviewer John Densmore, récolter son témoignage sur l’histoire qu’il raconte dans The Doors, Les portes claquent.

Réécouter l’interview ICI

Patrick Boyer
France Inter // Partout ailleurs 25 avril 2014

- Soirée du Disquaire Day

Live Me Do était en direct de la Gaîté Lyrique de 21h à 23h, avec au programme des mini concerts et une interview exclusive de John Densmore, batteur des Doors, pour rythmer cette soirée du Disquaire Day!

Réécouter l’émission ICI

Valli
France Inter // Live Me Do 19 avril 2014

- The Doors racontés par John Densmore dans les Nocturnes

Pour réécouter l’émission

“The Doors, Les Portes claquent”, tel est le titre du livre qui vient de paraître aux Éditions Les mots et le reste il y a quelques jours. L’auteur est l’un des membres du groupe américain The Doors réduit de moitié depuis la mort en mai 2013 de leur pianiste Ray Manzarek. En recevant John Densmore dans le studio des Nocturnes, Georges Lang a ouvert la porte aux mille et un secrets du groupe. Depuis leurs débuts sur la plage de Venice à Los Angeles jusqu’à ce mois de mai 2013, le musicien californien revient au cours des trois heures de l’émission sur l’histoire musicale et tumultueuse de ces quatre garçons qui avaient décidé de changer la musique des années 60 en apportant un brin de poésie à leurs chansons. John Densmore évoque bien sûr la mort de Jim Morrison à Paris, alors qu’il n’avait que 27 ans, la survie du groupe sans leur chanteur charismatique, les différends qui ont opposé les membres des Doors au sujet de l’exploitation de leur catalogue par de grandes marques américaines, il revient également sur l’appartenance du nom du groupe et le procès qui a opposé pendant de nombreuses années le batteur du groupe aux deux autres, Ray Manzarek et Robbie Krieger.

Dans cette émission de trois heures au cours de laquelle John Densmore s’est livré sans concession à Georges Lang, on apprendra comment “Light my fire” est né sur le sable de Venice Beach, de quelle manière “Riders on the storm”, inspiré d’une chanson populaire a vu le jour et a été raccourci pour les besoins des radios américaines, qui était vraiment Pamela Courson, la petite amie de Jim Morrison. Les portes du studio des Nocturnes à RTL sont restées fermées pendant 2 heures lors de la venue de John Densmore. Les quelques personnes autorisées à y rester écoutant quasi religieusement les paroles de l’un des deux survivants de ce groupe mythique The Doors.

George Lang
RTL // Les Nocturnes 7 mai 2014

- Le procès des Doors, le livre explosif (ou comment refuser 15 millions de dollars) !

LE BLOG

Comme je l’ai dit plusieurs fois ici, je préfère en général les autobiographies aux biographies, car elles sont plus vivantes, écrites de façon plus spontanée que la prose journalistique trop rêche à mon goût ;) Bref, j’aime d’abord la fraîcheur et la singularité qui s’en dégagent presque systématiquement. Et avec le témoignage du batteur des Doors, John Densmore, en conflit avec les deux autres membres survivants dans les années 2000 (jusqu’à la mort de Ray Manzarek, le claviériste), on est gâté : les groupes de rock se déchirent toujours pour des problèmes d’argent ou d’ego, mais ici, c’est pour un problème d’éthique avant tout : le but de Densmore est de sauver contre vents commerciaux et marées marchandes – devant les tribunaux – l’âme de Jim Morrison et, plus globalement, l’héritage altruiste des insouciantes années 60 ! Un témoignage à dévorer tambour battant, évidemment :)

Tous les passionnés de rock et plus particulièrement ceux dont la vie a été chamboulée par la musique des Doors (j’ai moi-même tous leurs albums et un grand portrait de Morrison placardé dans le réduit qui me sert de studio d’enregistrement) attendent fébrilement ce genre de témoignage écrit, reçu comme une nouvelle clé destinée à percer un peu plus le mystère qui filtre derrière ces légendaires portes de la perception.

Je me souvenais bien que les Doors s’étaient “reformés” au début des années 2000, mais sans le batteur historique (et avec un autre chanteur). J’avais même vu le DVD du concert : THE DOORS of the 21st Century. Comme beaucoup de monde probablement, je n’en savais pas plus, ignorant tout de la guerre totale que se livraient en coulisses et à distance les membres survivants : John Densmore a attaqué ses “frères musicaux” pour utilisation fallacieuse du nom et du logo du groupe (THE DOORS était écrit dix fois plus gros sur les affiches que la mention “of the 21st Century”). Quand on sait que même Oliver Stone n’a pas eu l’autorisation d’utiliser le logo des Doors pour son film consacré au groupe (et réalisé avec l’aval des membres), on comprend mieux à quel point le sujet est sensible.
Et ce n’est pas tout : John Densmore a commis le “crime” de refuser 15 millions de dollars proposés au groupe par Cadillac pour l’utilisation d’une chanson des Doors dans un spot TV. Décision qui a de quoi donner le vertige et rendre fous de rage ses anciens partenaires des Doors (si un membre du groupe oppose son droit de veto, les autres doivent se ranger à sa décision, comme à l’époque de Jim Morrison).

“Mais pourquoi est-il si méchant ?!” se diront certains.
Je vous laisse découvrir les raisons et les motivations – louables et courageuses – qui ont conduit Densmore à se comporter et à agir de la sorte, et franchement, c’est très difficile de se mettre à la place des deux camps, tant les enjeux paraissent légitimes de chaque côté : la lutte pour sauver la mémoire de Jim et l’œuvre du groupe d’un côté, l’envie de remplir les grandes salles à travers le monde pour faire rayonner la musique des Doors – leur musique -, de l’autre.
Le batteur des Doors relate donc sur près de 400 pages passionnantes son chemin de croix judiciaire contre ses deux frères ennemis.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, il faut savoir qu’il a eu du mal à trouver un éditeur avec ce projet, comme il le confiait à Rock&Folk en 2012 : « Si j’ai eu tant de mal à placer ce livre, c’est justement parce que je ne raconte pas des histoires de cul, comment je me suis pris plein de drogue et comment j’ai sauté plein de femmes. C’est comme au procès, quand ils ont essayé de me faire passer pour anti-américain. Parce que je refusais de gagner de l’argent. Un jour, j’étais à la barre, et l’avocat de Ray et Robby me prend à parti : “Qui êtes-vous, Mister Densmore, pour vous appointer le seul et unique exécuteur de ce que Jim Morrison a laissé derrière lui ?” Et là je lui dis : “Bah, il se trouve que je ne suis pas le seul protecteur. Il y a dans cette salle un homme de 90 ans, un amiral qui commandait une flotte dans le Golfe du Tonkin lors d’une guerre contre laquelle nous avons écrit et joué des chansons. Et il est pourtant ici, lui aussi, pour faire respecter les volontés de son fils” ».

Hé oui, Densmore a reçu le soutien du père de Jim Morrison et de la famille du chanteur pendant toute la durée de cette longue procédure judiciaire ! “Le split des sixties réconcilié” comme il dit.
Vous l’avez compris, ce livre permet de suivre le procès comme si vous y étiez, y compris la première phase, celle de la découverte de l’appareil judiciaire : “Quand j’y pense, c’est devenu la règle d’or de bien des avocats ces jours-ci : oublions la vérité ! On s’en fout de ce qui est vrai ou non ! Contentons-nous de faire pleuvoir sur notre adversaire une averse infinie de paperasse et d’accusations venant contredire les siennes, peut-être qu’on réussira à embrouiller notre monde… y compris le juge”. J’ai fait un peu de droit il y a quelques années (j’en suis vaccinée aujourd’hui), raison supplémentaire pour laquelle ce témoignage m’a intéressée : c’est un document unique sur la société américaine très judiciarisée. Rassurez-vous, il n’est heureusement pas nécessaire d’être calé en droit pour dévorer ce document, la passion de la musique et des méandres de l’âme suffiront :). Les plus belles pages restent celles où le batteur pose un regard philosophique sur la vie et les dégâts de la cupidité sur la nature humaine.
Voici un petit passage dans lequel il en parle très bien :
“Le Ly Hayslip, Vietnamienne auteure du livre Entre le ciel et la terre, adapté au cinéma par Oliver Stone, explique qu’au Vietnam, les gens naissent avec le sentiment du bonheur et n’éprouvent pas le besoin de l’acquérir. Satisfaite de travailler dans les rizières, elle est convaincue que ce n’est qu’en arrivant aux Etats-Unis, pendant la guerre, que le matérialisme s’est immiscé dans son esprit. [...] La plupart d’entre nous possèdent déjà beaucoup, mais nous en voulons toujours plus”.

C’est là la pierre angulaire de la réflexion du batteur : s’il refuse les 15 millions de dollars de Cadillac, c’est parce qu’il estime que les membres des Doors vivent déjà dans l’opulence et n’ont pas besoin de cet argent. Il dit bien que le dilemme ne se poserait pas s’il était sans le sou, qu’il accepterait évidemment une telle somme s’il faisait partie d’un jeune groupe d’aujourd’hui, tant le marché actuel du disque est incertain.
De fait, il n’hésite pas à égratigner au passage certaines gloires des années 60 (Bob Dylan, les Who, les Beach Boys, les héritiers de Jimi Hendrix, etc.) qui, selon lui, ont vendu leur âme aux diables publicitaires.
D’ailleurs, j’ai découvert en faisant des petites recherches rapides sur internet que Bob Dylan a fait une pub en 2007 pour… la Cadillac Escalade, celle que Densmore avait refusé quelques années plus tôt. On imagine donc la somme que Dylan a dû empocher pour cette prestation.

Alors bien sûr, on peut de prime abord ne pas se sentir concerné par un conflit de riches un peu surréaliste, très éloigné des préoccupations des gens lambda (surtout par les temps qui courent). Mais à bien y regarder, John Densmore aborde des sujets très proches du quotidien de chacun, des valeurs et idéaux qui nous animent, des dysfonctionnements de la société, des problèmes existentiels, politiques, sociaux, etc., et tout le monde peut se retrouver dans ses réflexions sur la valeur essentielle des choses.

La traduction française de ce livre sort dans un contexte apaisé : maintenant que Ray Manzarek est décédé, the war is over, comme le chantait Jim Morrison.

Le plus : les photos rares de Jim Morrison et celles de sa famille au grand complet pour le procès !

Katy
Katy's Eat

- Les disquaires font la fête samedi avec un ex-Doors en invité de luxe

[…] Clou de la 4e édition, le batteur des Doors, John Densmore, viendra spécialement à Paris pour y présenter son livre “The Doors, les portes claquent: L’héritage tumultueux de Jim Morrison”.

L’ouvrage, qui n’a été publié qu’aux Etats-Unis et a été traduit en français pour le “Disquaire Day”, sera uniquement distribué chez les disquaires et libraires indépendants.

- “Un besoin de retrouver du lien” -

“Son livre s’inscrit totalement dans l’esprit de ce que nous défendons. C’est quelqu’un qui a refusé 15 millions de dollars pour ne pas trahir l’esprit des Doors et qui dit que la culture n’est pas que de la marchandisation”, estime M. Godevais.

L’article ICI

La Dépêche 19 avril 2014

- John Densmore, le batteur de The Doors, invité exceptionnel du Disquaire Day français 2014

Cette année, le Disquaire Day à Paris aura un parrain de choix : John Densmore, batteur des Doors, sera présent en France dès le 16 avril et participera à de nombreux évènements avant et pendant le Disquaire Day le 19 avril 2014.
C’est à l’occasion de la sortie en France le 17 avril 2014 de son livre « Les portes claquent, l’héritage tumultueux de Jim Morrison » que nous auront le plaisir de voir distribuer cet ouvrage chez tous les disquaires et libraires indépendants à l’occasion du Disquaire Day.

« John Densmore nous livre sa vision des Doors et son combat pour préserver l’héritage de Jim Morrison, questionnant ainsi la place de l’argent dans le fonctionnement des groupes et l’intégrité dans l’univers du rock.
La couverture du livre a été réalisée par Franck Shepard Fairey, street-artist américain contemporain, designer et illustrateur. Son travail est mondialement connu depuis la création du poster Barack Obama « Hope ».

L’article ICI

Grand Hôtel Français 15 avril 2014

- Parution de The Doors, Les portes claquent

John Densmore invité exceptionnel du Disquaire Day français 2014

Toute l’équipe du Disquaire Day est fière d’annoncer que John Densmore, batteur des Doors sera l’invité exceptionnel du Disquaire Day français 2014 à l’occasion de la sortie le 17 avril 2014 en France de The Doors: Unhinged, Jim Morrisson’s legacy goes on trial. Paru l’an dernier aux USA cet ouvrage de 396 pages sera distribué chez tous les disquaires et libraires indépendants à l’occasion du Disquaire Day.

John Densmore nous livre sa vision des Doors et son combat pour préserver l’héritage de Jim Morrison, questionnant ainsi la place de l’argent dans le fonctionnement des groupes et l’intégrité dans l’univers du rock. La couverture du livre a été réalisée par Franck Shepard Fairey, street-artist américain contemporain, designer et illustrateur. Son travail est mondialement connu depuis la création du poster Barack Obama Hope.

Présent en France dès le 16 avril, John Densmore participera à de nombreux évènements avant et pendant le Disquaire Day le 19.

L’article ICI

Le Blog de Shige

- Le Disquaire Day 2014 invite John Densmore des Doors

Attention évènement ! Si vous êtes fans des Doors alors ne manquez pas l’édition 2014 du Disquaire Day, qui se tiendra le samedi 19 avril! Et pour cause, John Densmore, le batteur des Doors, a été désigné invité d’honneur et sera ainsi présent en France dès le 16 avril!

Le CALIF (club action des labels indépendants français) vient d’apporter une très bonne nouvelle aux nombreux fans des Doors… Ainsi, John Densmore, batteur du mythique groupe, sera l’invité exceptionnel du Disquaire Day français 2014 à l’occasion de la sortie française du livre « THE DOORS, les portes claquent, l’héritage tumultueux de Jim Morrison ».

Si cet ouvrage est paru l’an dernier aux Etats-Unis, il est en revanche inédit en France mais cela va changer… Et pour cause, « THE DOORS, les portes claquent, l’héritage tumultueux de Jim Morrison » débarquera chez nos disquaire et libraires indépendants, le 17 avril prochain, à l’occasion du Disquaire Day, qui se tiendra, rappelons-le, le samedi 19 avril 2014.

A l’intérieur de cet ouvrage de 396 pages, John Densmore y alterne récits de procès et souvenirs du bon vieux temps. Il nous livre sa vision des Doors et son combat pour préserver l’héritage de Jim Morrison, questionnant ainsi la place de l’argent dans le fonctionnement des groupes et l’intégrité dans l’univers du rock.

Quant à la magnifique couverture, elle est signée Franck Shepard Fairey, célèbre artiste américain contemporain, designer, illustrateur et street-artist.

Présent en France dès le 16 avril, John Densmore participera à de nombreux évènements avant et pendant le Disquaire Day. Restez connectés pour en savoir plus.

L’article ICI

Caroline J.
Sortir à Paris 26 février 2014

- John Densmore : « Aujourd’hui, on soignerait Jim Morrison »

Le légendaire batteur des Doors vient en France, à l’occasion du Disquaire Day, présenter son livre, qui raconte le procès qui l’a opposé aux autres musiciens du groupe, plus de trente ans après la mort de Jim Morrison.

Vous étiez le seul groupe majeur des années 60 à avoir protégé votre œuvre. Qui en avait eu l’idée ?

« C’est Jim Morrison. Il a suggéré que l’on signe les chansons ensemble, et que l’on partage les droits équitablement tous les quatre. On n’avait aucune expérience du “music business”, mais c’était une idée brillante, quand on voit que les Stones et les Beatles n’ont aucun droit de regard sur une partie de leur œuvre…

Vous aviez même chacun un droit de veto sur l’utilisation de vos chansons. Ce qui a entraîné ce procès…

« Oui, je n’ai pas voulu revenir sur ce principe, et notamment le refus d’utiliser des chansons des Doors pour des publicités. C’était important pour Jim. Hélas, les autres préféraient l’argent et la gloire à la mémoire de leur ami…

La loi et la musique, ça va bien ensemble ?

« Si j’ai appris un truc avec ce procès, c’est que tout musicien, à la minute même où il sent approcher le succès, doit appeler un avocat et protéger son travail. »

Hormis les paroles, quel était l’apport musical de Jim ?

« On a écrit toutes nos chansons tous les quatre. Jim venait avec ses paroles, il en avait toujours beaucoup. Et il trouvait les mélodies qu’il chantait, sur les structures musicales qu’on lui proposait. Mais pour dire vrai, il n’était pas du tout musicien, il n’aurait pas pu écrire une chanson tout seul. Mais c’était un mélodiste fabuleux. Ca me manque encore de ne plus jouer avec lui. »

Comment a-t-on pu laisser Jim Morrison sombrer autant dans l’alcool ?

« C’était l’époque. Il n’y avait pas de clinique de désintoxication dans les années 60. On ne considérait même pas l’alcoolisme comme une maladie. C’est sûr qu’aujourd’hui, il serait soigné, il aurait fini par être clean. »

Qu’est-ce qu’il reste des années 60 ?

« Les graines des droits civils, du féminisme, du droit des minorités, tout ça a été planté dans les années soixante. On avait les idées, mais ça a pris des années pour entrer en application. Et je crois qu’il faut continuer à arroser ces belles plantes… »

Comment expliquez-vous que si longtemps après leur fin, les Doors continuent à être aussi populaires ?

« Euh… Je crois que leur batteur était très bon. C’est drôle, non ? »

L’article ICI

Thierry Meissirel
Bien public 19 avril 2014

-Interview : John Densmore, batteur des Doors, raconte

L’ancien batteur des Doors, John Densmore, livre le récit de son aventure au sein du groupe. Dans son livre, The Doors, les portes claquent (Le Mot et Le Reste), il revient sur la bataille légale qu’il a menée pour empêcher que la musique du groupe de Jim Morrison soit utilisée dans des publicités. Le musicien est le parrain de la quatrième édition du Disquaire Day, un événement mondial qui a lieu aujourd’hui.

À l’heure où les Virgin Megastore ont fermé leurs portes, les disquaires indépendants sont en plein boom. Et avec eux le vinyle. A cette occasion, on pourra dénicher des pièces rares, des inédits, et assister à plus de cent concerts dans 245 boutiques, de Lille à Paris. Pour soutenir les disquaires indépendants, chez lesquels son livre est distribué, John Densmore s’est rendu en France et nous raconte son épopée.

Dans Les portes claquent, l’héritage tumultueux de Jim Morrison, vous décrivez les coulisses du procès que vous avez intenté contre les deux anciens membres des Doors: Robby Krieger (guitare) et Ray Manzarek (orgue électrique et piano). Six ans d’une bataille légale que vous avez fini par gagner. Au nom de qui, de quoi?

De Jim Morrison et de sa mémoire. Du respect et de l’affection que j’ai pour les Doors. J’ai fait ce procès parce qu’en 2003, trente-deux ans après la mort de Jim, la marque de voitures Cadillac nous a offert un contrat de 15 millions de dollars pour réaliser une pub en utilisant le nom et les musiques des Doors. C’était tentant, mais inacceptable. Jim se serait retourné dans sa tombe… Mon livre commence par une phrase très éloquente qu’il prononça en 1968: ‘Allez vous faire foutre!’ Il était furieux car il venait de découvrir que Robby, Ray et moi avions accepté 75 000 dollars pour faire un spot publicitaire pour Buick. Le deal consistait à leur permettre de réaliser un clip avec notre chanson Light my Fire comme BO et de changer le texte.

A la place de Come on baby light my fire, nous devions chanter Come on Buick light my fire. Jim était écoeuré. Il nous a hurlé dessus, en disant qu’il ne pourrait plus jamais nous faire confiance, que nous étions des marionnettes pathétiques, que nous avions fait un pacte avec le diable et qu’il détruirait une Buick avec une massue si nous osions chanter ces paroles ridicules. En y repensant, l’image de Jim avec la massue me fait rigoler, c’était tout lui. Mais, il avait totalement raison. Je n’allais donc pas répéter la même erreur! Comme m’a dit Tom Waits: “Quelle drôle d’idée de transformer ses paroles en un jingle!”

Pourquoi aviez-vous accepté à l’époque?

Nous étions jeunes et idiots. Et nous avions besoin d’argent. Mais en voyant la réaction de Jim, j’ai compris.

Vous avez aussi empêché les deux autres membres de jouer sous le nom de The Doors. Pourquoi?

En ce qui me concerne, les Doors sont morts avec Jim, dans une baignoire, en 1971. Malgré mon désaccord, Ray et Robby ont commencé à tourner sous le nom de “The Doors of the 21st Century”. Sur les affiches, on ne voyait que ces lettres géantes dorées composant un nom: “The Doors”. J’ai immédiatement écrit une lettre à la veuve de Jim pour lui apprendre que son mari avait ressuscité et qu’il se produisait sur scène. Et qu’apparemment j’étais là aussi, ce qui n’était pas le cas puisque j’avais refusé. J’ai aussi demandé à Ray d’arrêter ce cirque et il m’a promis de le faire. Sauf qu’il a continué. Je n’avais rien contre le fait que Ray et Robby jouent nos chansons, ni qu’elles soient reprises par d’autres groupes, mais je n’aime pas arnaquer les gens. Vous voulez écouter les Doors? Les enregistrements et les vidéos sont disponibles. Mais on ne réinvente pas un groupe comme celui-là sans son leader! C’est n’importe quoi. J’ai donc initié ce procès avec le Morrison Estate, qui a été fondé par les parents et la veuve de Jim Morrison, pour interdire à Krieger et Manzarek d’utiliser le nom du groupe et d’accepter le contrat publicitaire avec Cadillac. Ils ont contre-attaqué, en disant qu’on les empêchait de vivre de leur musique.

Cela vous a coûté cher. On vous a accusé d’être anti-américain, de “tuer” définitivement l’un des plus grands groupes de l’histoire du rock, d’être un “sale communiste”?

Absolument (rires). Ils ont tenté de convaincre le jury que j’étais anti-américain parce que je ne soutenais pas une grande usine nationale comme Cadillac. Ils ont témoigné contre moi en disant que jétais également un ”éco terroriste” parce que je militais avec la chanteuse country Bonnie Raitt dans des organisations pour la sauvegarde de la planète. J’ai même été arrêté avec elle pour avoir protesté dans la rue contre l’abattage d’arbres séculaires. Tout cela me fait bien rigoler, mais à vrai dire, je me suis senti trahi et très seul. Heureusement, pendant ces six années de procès, j’ai eu le soutien public de musiciens comme Neil Young, Tom Petty, Tom Waits ou Randy Newman. Dans mon livre, le chanteur de Pearl Jam, Eddie Vedder a écrit: “Un jour, je serai “a Dead Rock Star” (une étoile du rock disparue). J’espère vraiment qu’il y aura alors quelqu’un qui possède l’intégrité et l’obstination de John Densmore pour s’occuper de la bonne utilisation de l’héritage de notre musique.” Ses mots m’ont profondément touché.

Tom Petty a déclaré que votre livre était un manuel incontournable pour tout passionné de musique.

C’est adorable (rires), mais ce qui compte au-delà de ce livre est de constater que beaucoup de musiciens croient encore en quelque chose. C’est le cas, par exemple, de Stewart Copeland (le batteur de Police), qui a joué avec Krieger et Manzarek dans ce groupe appelé “The Doors of the 21st Century”... Et qui, un soir, a lui-même jeté l’éponge et déclaré au micro, en plein concert, qu’il était contre le fait d’utiliser le nom des Doors. Il était conscient du fait que sans ce nom, le “nouveau groupe” n’aurait plus accès aux grands stades et aux limousines.

David Bowie, Keith Richards, Lou Reed et dernièrement Bob Dylan ont fait des campagnes de publicité. Qu’est ce que cela vous fait?

Ça n’efface pas leur talent, les merveilles qu’is nous ont léguées. Quand Bob a fait cette pub pour la marque Chrysler, on m’a demandé ce que j’en pensais. J’ai tout simplement répondu: “Mais, vous ne le savez pas ? Bob n’a plus un rond!” (rires) Et j’ai ajouté: ” Cela n’aura pas d’impact sur son génie, mais ça me rend tout de même un peu triste.”

Vous ne trouvez pas qu’il y a une certaine utopie dans le mythe du rockeur pur et dur?

Il n’y a pas une seule réponse à cette question. Dans mon livre, je reprends ce que Pete Townshend des Who m’a raconté un jour: “Si on tombe amoureux de l’une de mes chansons, je suis content. Je me fiche qu’on la reprenne, qu’on la détourne, qu’on la massacre.” Mais avec Jim Morrison c’était différent: il ne connaissait pas la musique, n’avait pas les instruments pour écrire une chanson, mais les mélodies et les paroles jaillissaient de lui sans arrêt. Il ne se sentait pas sûr de lui sans nous à ses côtés: il nous était redevable et disait que, sans nos connaissances et notre maîtrise de la musique et des instruments, ces chansons n’auraient jamais vu le jour. Il a voulu partager les droits de chacune des compositions avec nous. Oui Jim était un pur. Un rockeur? Pas sûr.

Jim Morrison n’était pas un rockeur?

Non. Comme moi et les autres membres des Doors, Jim était un passionné de jazz, de country, de flamenco. J’allais écouter John Coltrane quand j’étais petit et je n’oublierai jamais ses conversations avec son saxophone. Jim adorait Coltrane et Ornette Coleman, que je lui ai fait connaître. Il voulait les allier à la poésie de Rimbaud et à la sienne. Il lançait un phrasé comme “What have I done to the earth” et attendait mon improvisation sur ses mots, comme un “call response” dans le blues ou le gospel, mais très free jazz. Avec des ruptures, du slam presque et ce que Coltrane appelait des “sheets of sound”, des nappes de son.

Avez-vous des regrets?

Non. J’ai écrit ce livre pour expliquer aux fans des Doors la raison de mes actes. Je voulais préserver ce groupe que j’ai tant aimé et ses membres: Jim, Ray, Robby et John. Comment imaginer Police sans Sting, les Beatles sans John ou les Rolling Stones sans Mick? C’est impossible. Et même les Stones, sans Keith Richards et le batteur: impossible!

Pourriez-vous imaginer les Doors avec Jim Morrison, mais sans les autres membres du groupe?

J’aime cette question odieuse. Je dirais que le batteur est le coeur battant du groupe, donc non! Stewart Copeland m’a dit qu’il n’arrivait pas à reproduire ce que je faisais sur les chansons des Doors! (rires) Je ne sais pas. Est-ce que Robby à la guitare était fondamental? Oui. Et Ray! Nous n’avions pas de basse dans ce groupe et Ray, de sa main gauche, jouait les lignes et les tempos comme le ferait un bassiste. Il apportait le groove et les bases sur lesquelles bâtir le morceau. Il avait appris le boogie-woogie à Chicago: l’ostinato du début de Light My Fire vient de lui.

Et sa main droite s’échappait dans les improvisations, les solos. Je devais tenir le beat et avoir une conversation très ouverte avec Jim. Il faut dire que nous étions tous essentiels, parce que Jim ne pouvait jouer que quelques accords. Qu’est-ce qui a fait l’unicité des Doors ? La cohésion. Ce n’était pas un groupe comme les Beatles, où chaque membre était un véritable compositeur à part entière. Etre un groupe signifie vivre en polygamie, sans le sexe. On doit être d’accord, avoir une réelle interaction basée sur des règles. Les chansons des Doors sont nées d’une empathie, elles ont été composées par tous les membres ensemble. J’aurais joué au nom des Doors pour des concerts de charité, mais pas pour l’argent.

Quelles ont été ensuite vos relations avec les deux autres membres des Doors?

J’ai appelé Ray peu avant sa mort. J’ai voulu qu’il lise mon livre. Il a aimé.

Vos projets?

Je suis en train d’écrire un livre dont chaque chapitre est consacré à un musicien remarquable que j’ai connu. Son titre est Meeting with Remarquable Musicians: Bob Marley, Ravi Shankar, Bob Dylan.

Vous êtes le parrain du Disquaire Day. Fréquentez-vous les disquaires indépendants?

Absolument. On y trouve des raretés, des inédits. De plus en plus de musiciens, même les plus connus, veulent que leurs disques soient vendus dans ces endroits qui ont une âme et où l’on trouve des passionnés de musique qui savent vous conseiller. Comme le chantent les Clash dans Lost in a Supermarket, je me sens perdu dans ces grandes surfaces où les albums sont classés sans aucun sens et où rien n’a de sens d’aiilleurs. J’aime aussi les vinyles, leur son, leurs pochettes, ce côté artisanal qui ne doit pas se perdre. La musique n’a aucun avenir si on oublie le passé, elle n’est que stupide répétition. Ces disquaires indépendants appartiennent à une communauté, ils sont tous liés à travers le monde. Ils vendent aussi des livres, des revues. Et c’est à dimension humaine. J’ai voulu que mon livre ne soit vendu que dans ces endroits, parce que c’est là, sur scène et sur le web que tout se passe aujourd’hui.

L’article ICI

Paola Genone
L'Express 19 avril 2014

- Revolving Doors

Le batteur John Densmore, présent à Lyon à l’occasion du D-DAY, voit son récit de la vie des Doors après Morrison publié en France. Ou l’éternel conflit entre idéalisme et cynisme.

L’article en entier

Serge Kaganski
Les Inrockuptibles / Tiré à part Disquaire Day 19 avril 2014
Réalisation : William Dodé - www.flibuste.net - Mentions légales