Revue de presse
Belkacem Meziane, enseignant, musicien et chroniqueur a déjà réhabilité, pour les néophytes, des genres comme le disco et le funk. Des mal-aimés qui pourtant sont nés d’un brassage de styles, d’époques, de sons et qui ont apporté leurs pierres à l’édifice de la musique urbaine. Cette fois-ci,
sous le titre de Montell Jordan, il montre comment a surgi le rhythm’n’blues qui, aujourd’hui est davantage rythme que blues. Comme le disco, le R’n’B a été décrié. Parent cool du hip-hop, le R’n’B a surgi dans le paysage de la musique noire américaine. Si, dans les quartiers, les jeunes se reconnaissent dans le hiphop, des stars font un mix intéressant entre la pop, le funk et la soul, comme Prince ou Michael Jackson. Un peu de new jack swing là-dessus, une pincée d’influence gospel, des boys bands musclés des girls groups sexy… Aujourd’hui le R’n’B est un genre majeur. Belkacem Meziane raconte cette épopée en 100 disques, l’occasion de découvrir des pépites méconnues jusqu’aux grands noms d’aujourd’hui, d’Alicia Keys à Beyoncé ou Pharrell Williams.
A l’occasion de la sortie du livre This Is How We Do It, 40 ans de r&b en 100 albums, nous avons eu la chance de rencontrer Belkacem Meziane. Généreux et particulièrement affable, l’auteur revient pour notre plus grand plaisir sur toute la grande épopée du r&b moderne. Il nous gratifie même d’une petite sélection perso de 40 titres issus de son livre… Cet homme est grand !
BACKPACKERZ : J’aimerais pouvoir commencer cette interview par une rapide présentation de ta personne. Auteur d’ouvrages de référence sur le funk et le disco, j’ai lu que tu étais également musicien professionnel (saxophoniste), conférencier sur la musique noire américaine au sens large, rédacteur pour Soul Bag et New Morning Radio… Pourrais-tu nous résumer en quelques mots l’incroyable parcours qui t’a mené à parfaire un tel CV musical ?
Belkacem Meziane : Alors, j’ai grandi dans une famille « nombreuse » du 93. Et c’est un détail important parce que j’étais le dernier et on a toujours écouté beaucoup beaucoup de funk en famille. J’avais un frangin en particulier qui ramenait plein de disques à la maison. On devait être en 1981 ou 1982, j’avais 7–8 ans et j’ai été complètement piqué par cette musique : James Brown, Curtis Mayfield, The Temptations, Kool & The Gang, Shalamar… Il faut dire aussi qu’on était dans une banlieue qui écoutait beaucoup de soul-funk. On avait notamment un gros collectionneur de disques du nom de Mouloud qui était un peu le fournisseur officiel du quartier. Il avait facile une vingtaine d’années de plus que moi et allait chiner un peu partout. La Philadelphia Soul et tous ces trucs-là… Barry White à fond ! Il faisait ensuite des cassettes pour tout le monde. Mais je suis aussi un enfant du Top 50 et j’ai eu la chance de grandir dans un quartier éclectique où il y avait des punks, des amateurs de reggae et des gens qu’on appelait des hardos à l’époque (c’est un mot qu’on utilise plus vraiment aujourd’hui, mais c’étaient des gens qui écoutaient du heavy metal quoi). Et puis le hip hop est arrivé tout doucement aussi. Enfin bref, il y avait toujours un pote pour me faire découvrir quelque chose : Steel Pulse un jour, Metallica le lendemain, The Pogues le surlendemain. […]
Lire le long entretien de Belkacem Meziane sur Backpackerz
Musicien professionnel, enseignant, conférencier et auteur de deux autres anthologies aux éditions Le Mot et le Reste, Belkacem Meziane raconte avec This Is How We Do It l’épopée d’un style qui a réussi à élever la musique des ghettos noirs au rang de culture mondiale. […]
This Is How We Do It se veut avant tout pédagogique, revenant en premier lieu sur l’histoire du R&B, sur les différents courants qui l’ont traversé et bien entendu sur les hommes et femmes qui l’ont bâti. Car au-delà des noms des artistes et des chansons qui reviennent continuellement, l’attrait du livre est de mettre l’accent sur le processus créatif, sur les collaborations entre artistes et bien entendu sur les producteurs sans qui rien ne serait possible comme Jimmy Jam & Terry Lewis, Babyface & L. A Reid ou Teddy Riley, qui furent les chefs de file de cette révolution.
Ainsi, la liste de 100 albums qu’il présente dans ce livre n’est pas seulement qu’une playlist dans laquelle chacun pourrait venir choisir ce qui le tente, mais le récit de l’évolution d’un genre avec ses étapes-clés ainsi qu’une une analyse des différentes influences subies par les uns et les autres.
Ouvrage qui se lit autant qu’il s’écoute, This Is How We Do It permettra dès lors aux mélomanes de parfaire leur éducation musicale tant la connaissance de l’auteur sur le sujet est immense tout en réjouissant les nouveaux venus qui, au fil des découvertes, apprendront à connaître les artistes qui ont influencé les stars actuelles.
Une chronique à retrouver en intégralité sur Le Suricate Magazine
Cette série de podcast est née des interviews réalisées lors du festival Sunnyside, édition 2021. Initiée par Jazzus Productions, elle est réalisée par LeBloc main dans la main avec Radio Dijon Campus et La Primitive. Le principe est simple, la règle basique. On invite des musiciens, des programmateurs, des graphistes et d’autres passionnés à nous parler de musique, à aller faire les poches à My Little Sound Shop, disquaire de qualité. On se pose, on écoute et on parle.
C’est good. C’est soft. C’est hot.
”J’ai commencé en 2006 avec une conférence qui devait être unique où je parlais de Ray Charles. Deux semaines après, James Brown meurt. Il y a eu de beaux articles, Libé et les autres ont fait de beaux articles mais le James Brown, mon James Brown à moi, n’était pas assez défendu. J’ai donc fait une conférence sur lui et j’ai enchaîné quelques mois après avec Sly Stone, quelques mois après avec George Clinton… Aujourd’hui, George Clinton, ça va, tout le monde connaît mais il y a 15 piges, c’était pas évident. Le format des conférences, ce n’est pas quelque chose que j’ai inventé, évidemment mais on voyait des conférences sur le hip-hop, sur la musique electro, qui était en ébullition. Je suis malade de jazz, aujourd’hui, j’écoute que ça à 90%. Je me suis demandé comment cette musique, comment ces artistes ont influencé le hip-hop, l’electro. Si Miles Davis, Herbie Hancock et ces gens-là ont fait du funk, c’est pas rien quoi ! J’ai commencé à intensifier les conférences et j’en suis arrivé au bout d’un moment à écrire un premier bouquin, sur le funk, un deuxième sur le disco et un troisième que j’ai fini cette année. […]
Découvrez la suite de l’interview de Belkacem Meziane sur PointBreak.fr
Dans son livre “This is How we do it – 40 ans de R&B en 100 albums”, Belkacem Meziane souligne l’importance d’un genre qui a accompagné l’émancipation culturelle et économique de la musique noire par la production, le style vestimentaire et l’appropriation des moyens financiers. Et en plus, ça groove.
Découvrez l’interview de l’auteur sur une série de trois épisodes.
Un spécialiste de la musique afro-américaine
On a connu Belkacem Meziane, chroniqueur pour le magazine Soul Bag, pour des ouvrages consacrés au Funk et au disco comme On the One ! et Night Fever. Il poursuit ici son exploration de la musique noire avec This Is how We Dot It, consacré au R&B, genre très critiqué par les puristes à une époque…
Une musique décriée
Née petit à petit dans les années 80, le R&B est une musique grand public, au fond assez proche de la soul « quiet storm » des années 70 (voir l’album du même nom de Smokey Robinson) et du Hip-hop : un produit de synthèse en quelque sorte. Des producteurs comme Jimmy Jam et Terry Lewis, Babyface ou Teddy Riley, vont façonner un son à la fois suave et très rythmé, qui fera le triomphe de chanteuses comme Janet Jackson, Mary J. Blidge ou encore Beyoncé (ah ce Crazy in love !). Là, c’est le côté positif du genre. On peut aussi estimer que des groupes comme Boys II Men font juste de la chanson pour midinettes. Mais après tout les Beatles ont fait aussi beaucoup pour les midinettes…
Un genre toujours actuel
Toujours est-il que ce genre perdure jusqu’à aujourd’hui et a engendré une nouvelle forme de soul. De réels talents comme Pharrell Williams, un ancien des Neptunes, Angie Stone ou surtout Raphael Saadiq (Instant Vintage mais aussi Stone Rollin’), ont émergé et continuent de nous enchanter. Et quid de John Legend, une des plus belles voix de la scène actuelle, qui nous a donné l’album Get Lifted et dont on attend toujours un chef d’œuvre ?
Finalement, le R&B — au fond de la soul — ce n’est pas si mal, non ? Belkacem Meziane, dont l’érudition n’est plus à démontrer, le prouve dans ce très beau This Is How We Do It.
Une chronique à retrouver sur Boojum
Ce qu’il y a de bien avec les éditions Le mot et le reste c’est que leur catalogue qui s’étoffe de mieux en mieux constitue un ensemble de guides fantastiques pour qui ne veut pas être dépassé par la vie musicale et connaître ce qui compte dans tel ou tel domaine. On vous a parlé dans nos colonnes récemment d’un ouvrage consacré à la musique italienne contemporaine. On persiste et signe cette fois avec une introspection judicieuse du R&B en cent albums. Et c’est Belkacem Meziane qui se charge de nous promener entre ceux qui ont fait ou qui font les titres de gloire du genre. Le gars coiffe plusieurs casquettes, notamment comme musicien lui-même. Mais il est aussi chroniqueur, conférencier et enseignant. Bref, il est rompu à la communication. Le tout commence par un rappel de l’histoire du R&B. Un survol éclairé où on voit que ce qui a toujours fait “problème” c’est la classification réelle de ce style qui a été matinée au fil des ans par tellement d’influences comme on l’a vu avec un Barry White, pourtant une icône de l’ère disco.. Notre auteur démêle cet écheveau pour ne se centrer que sur ce qui est reconnu comme du vrai R&B. Sa sélection vous permettra comme pour tous les autres ouvrages, de vous constituer une banque musicale.
Une chronique à retrouver sur Culture hebdo
Après avoir travaillé sur l’histoire du Funk, et celle du Disco, Belkacem Meziane se penche sur le RnB des 40 dernières années avec This Is How We Do It. Au programme les plus gros vendeurs de disques de ces dernières années avec Beyoncé, R.Kelly, Rihanna, Bobby Brown, Teddy Riley, The Weeknd, TLC, D’angelo, et bien d’autres…
Au milieu des années 1980, le paysage musical noir américain est en pleine mutation. Le funk et la soul évoluent ; Michael Jackson et Prince deviennent des pop stars internationales. Une partie de la jeunesse se reconnait davantage dans le hip-hop, en lien avec la réalité des quartiers noirs. De jeunes artistes sentent qu’ils peuvent faire la synthèse de toutes ces sensibilités. Cette musique va prendre le nom de rhythm & blues, ou celui de son abréviation r&b, terme générique par lequel le public et l’industrie désignent depuis plusieurs décennies la musique populaire noire, distincte du blues, du jazz et du gospel.
Belkacem Meziane nous raconte la grande aventure du R&B, depuis le Harlem Hit Parade, en passant par le « race records », appellation aussi imprécise que raciste sous laquelle étaient rangés tous les titres en vogue dans la communauté noire (qu’ils relèvent du swing, du blues ou du gospel), jusqu’à l’officialisation du terme rhythm & blues / r & b correspondant à la diffusion de cette musique au niveau national, quand le r & b fait aussi son entrée dans les foyers de l’Amérique blanche, imposant un style, y compris vestimentaire, et revisitant le mythe américain du self made man avec la légende du « fabulous ghetto ».
Qui sont les chefs de file de cette révolution qui débute avec les stars du new jack swing, les boys bands élevés au gospel comme les girls groups sexy ? Quels sont les labels qui se spécialisent dans le r & b, qui sont les producteurs de génie, les musiciens, les ingénieurs du son qui contribuent au succès de cette musique ? Comment des artistes comme Mary J. Blige, R. Kelly ou Beyoncé vont s’imposer comme les nouveaux souverains de la great black music et des icônes planétaires ?
Une émission à réécouter sur Cause Commune
Belkacem Meziane : “le R&B est un courant musical mais aussi un courant de pensée et un courant culturel”
Le musicien et conférencier Belkacem Meziane, mordu d’histoire de la musique noire américaine, vient de publier “This is How we do it, 40 ans de R&B en 100 albums”, une plongée dans un courant musical riche et passionnant.
Après l’histoire du funk puis du disco Belkacem Meziane sort l’histoire du R&B, toujours aux éditions le Mot et le Reste. Il emprunte le titre à Montell Jordan “This is How we do It” qui résume assez bien le courant musical ” C’est un morceau qui incarne le hip-hop e R&B le gospel__, il y a du G funk dedans, c’est un morceau qui me parait être à la croisée des chemins. Et This Is How We Do It ça veut dire “voilà comment on le fait”, la musique noire voilà comment elle est interprétée par les noirs du ghetto ça me paraissait être un titre approprié ”...
L’évolution technologique et les home studio
Le R&B est apparu grâce à l’évolution de la technologie notamment les boîtes à rythmes et les synthés qu’on peut même emporter chez soi. Le home studio de Teddy Riley va permettre la naissance du New Jack Swing. ” Teddy Riley, produit depuis 1985 des beats et des grooves d’un genre nouveau pour les rappeurs Doug E Fresh ou Kool Moe Dee. Keith Sweat le contacte et lui propose de mélanger ses beats avec non pas du rap, mais des chants soul/funk. Réticent au départ, Riley accepte et offre à Sweat l’un des premiers albums new jack swing.”
Aaliyah
Une des princesses du R&B Aaliyah a marqué l’histoire du R&B avec seulement 3 albums : “Après son premier album produit par R.Kelly, les rumeurs autour de leur relation font scandale. Aaliyah peine à trouver des producteurs pour travailler avec elle. Le label Atlantic la confie à Timbaland & Missy Elliott et produisent 7 titres de son nouvel album. Cet album va propulser le duo et installer Aaliyah au sommet du R&B de l’époque.”
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L’affirmation de la femme noire
André Harrel producteur du label Uptown record parle même de Guetto Faboulous pour montrer les talents du ghetto noir américain et ça passe aussi par l’image de la femme avec notamment l’arrivée de girls band “On mets en avant des filles noires qui sont souvent stylées qui s’habillent en même temps en jet set mais aussi en garçon et qui parlent beaucoup d’indépendance et on aura ça encore plus 10 ans après avec les Destiny’s Child “Bills bills bills” c’est “paye mes factures j’en ai marre de donner de la tunes à des loosers” et puis le titre des TLC “No Scrubs est sur le même sujet. Donc on a cette revendication, cette affirmation des femmes noires encore plus que 10 ans avant ” No Scrubs de TLC, devient un hymne de l’indépendance féminine suivi quelques mois plus tard parIndependant woman.
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Bourré d’anecdotes, d’histoires dans l’histoire racontée par le passionné Belkacem, This Is how we Do It est un gros boulot de recherche sur 40 ans de musique jusqu’aux héritiers The Week end Bruno mars, Her et bien d’autres.
Une émission à retrouver en ligne sur Mouv’
Le livre de Belkacem Meziane est présenté dans Les Essentiels de Basique.
Trop souvent réduit au cliché de musique pour adolescentes, le “arèn-bi” est pourtant l’étiquette derrière laquelle se trouvent moult talents novateurs qui, guidés par les totems du chant et du groove, n’ont cessé de prolonger la grande histoire des musiques afro-américaines. Près de quarante ans de recul en témoignent et notre ami Belkacem Meziane s’y est plongé, muni de sa précision encyclopédique et toujours cette volonté de “raccrocher les wagons” pour mieux comprendre.
Ainsi, entre un LP du S.O.S. Band qui révèle l’impact du tandem Jam & Lewis et un album de Chloe x Halle qui illustre l’envergure de deux protégées de Beyoncé, This Is How We Do It se penche sur cent disques, cent artistes ou groupes qui ont apporté leur pierre à l’édifice. Comme pour ses ouvrages complémentaires consacrés au funk et au disco, Belkacem insiste sur le rôle des musiciens, des patrons de labels, et ici plus encore sur celui des producteurs, grands manitous du R&B. Une trentaine de pages d’introduction permettent de revenir sur l’ascendant rhythm and blues, l’influence primordiale du doo-wop et du funk, le lien entre la go-go et le new jack swing, la relation fusionnelle avec le hip-hop, sans oublier l’apport de la technologie. Les géant(es) sont là, tout comme les parrains (Isley Brothers, Charlie Wilson…) et les figures clés (Lauryn Hill, Frank Ocean…) mais aussi d’autres moins connues (Chukii Booker, Mint Condition…).
Les décennies 1990 et 2000 se taillent logiquement la part du lion, la neo soul est bien représentée, le prisme du sampling largement mis en avant. Une sélection un peu moins guidée par le hit-parade aurait permis de se délester de quelques stars préfabriquées – qui ont bien du mal à tenir la distance d’un album – pour davantage souligner une deuxième moitié des années 2010 porteuse d’une impressionnante éclosion de talents (à Londres, Toronto, Chicago…) dont la créativité tant au plan vocal et musical que du songwriting font du R&B une bannière plus que jamais exaltante.
Une chronique à retrouver dans Soul Bag
Belkacem Meziane était sur le plateau de la RTBF pour discuter de son nouveau livre This Is How We Do It dans Le Mug’ d’ouverture !
Une émission à réécouter sur la RTBF