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Revue de presse
“Un passionné raisonnable”, c’est ainsi que se définit le journaliste, critique musical et écrivain Michka Assayas. Même raisonnée, c’est bien cette passion, toujours intacte, qu’il transmet à ses auditeurs lors de virées musicales quotidiennes sur France Inter, ses “Very Good Trip”. Titre donné également à son livre paru en septembre dernier, dans lequel il raconte comment la musique a pu transformer sa vie, dans ce qu’elle a de plus intime.”
Michka Assayas est journaliste et romancier. Il fut l’un des plus fervents promoteurs du rock dit post-punk britannique, dans les colonnes de Rock & Folk, au début des années 80’. Il a ainsi pu défendre dans ses chroniques des groupes comme Joy Division, New Order, Young Marble Giants ou encore les jeunes Irlandais de U2. Artisan du Dictionnaire du Rock (Robert Laffont, 2014 pour la seconde édition), il anime depuis 2015 l’émission quotidienne Very Good Trip sur France Inter.
Comment avez-vous commencé à vous intéresser à la musique ?
Michka Assayas : Par la radio certainement. Il y avait des chansons que j’entendais sur Europe 1, RTL, … Ma mère achetait quelques disques. Je me souviens de l’un d’eux qui s’appelait Dansons le twist. Je me suis aperçu plus tard en l’analysant que c’était du rock’n’roll de la Nouvelle-Orléans. Il y avait une chanson qui s’appelait Ooh Poo Pa Doo, avec un rythme à la Fats Domino. Cela me fascinait. Mon père tenait un journal intime et parfois je le lisais en cachette. Et une fois il avait écrit : “Michka écoute le twist comme un wagnérien la Tétralogie”. Je devais avoir six ou sept ans, peut-être moins… C’était comme une révélation mystique. Je me rappelle même que mon frère avait rapporté l’album Rubber Soul des Beatles à la maison. Je me souviens de regarder la pochette avec ces visages un peu anamorphosés, complètement fasciné. Je ne captais pas tout. Mais j’ai des souvenirs des Beatles, des 45 tours des Stones, … J’ai eu la chance de connaître cela parce que j’avais un frère plus âgé.
Pourquoi avoir choisi d’écrire sur la musique et ne pas avoir monté un groupe, à la fin des années 70’, au moment de la vague punk puis post-punk dont vous appréciiez les artistes ?
M. A. : Il y a plusieurs raisons à cela. La première est que je n’étais pas très apte à jouer de la musique, j’ai un problème de coordination. Mais après c’est comme conduire : quand on s’acharne, on ne devient jamais un très bon conducteur mais on peut se débrouiller. Je pense que si je m’étais acharné je me serai débrouillé, comme beaucoup l’ont fait. La raison peut-être plus profonde vient du milieu auquel j’appartenais, un milieu cultivé, instruit, … Certains diraient bourgeois éclairé, bohème, … mais bourgeois quand même. Tout cela sentait le souffre… De plus, il me paraissait plus prestigieux et plus facile d’écrire. Parce que lorsqu’on écrit un article, il n’y a pas le stade de la démo. On n’a pas à démarcher des maisons de disques, à trouver des concerts, à répéter, … On écrit et c’est diffusé immédiatement. Il y a une sorte de magie et d’immédiateté là-dedans. Pour moi, écrire dans Rock & Folk c’était vraiment une consécration. Écrire sur la musique me paraissait même presque plus prestigieux que de faire un 45 tours autoproduit dans mon garage et diffusé par un label indépendant. C’était aussi une époque où il y avait plein d’approches différentes de ce qui était encore une sorte d’underground : on pouvait être photographe, journaliste, graphiste ou dessinateur. Il y avait mille et une approches de cela. Et être journaliste, critique, disons accompagnateur de tout cela, propagandiste, missionnaire par l’écrit, c’était une voie possible, pour entrer là-dedans.
Mais n’avez-vous jamais ressenti le désir de la scène ?
M. A. : C’est arrivé sur le tard, lorsque j’ai commencé à être connu pour le Dictionnaire du Rock. Il m’est arrivé d’être invité à des rencontres. Moi qui étais terriblement timide face à un public important, cela m’a désinhibé. Puis je suis arrivé à donner des conférences. Ensuite, je me suis mis à jouer de la musique avec mon fils, de manière amateur. C’était comme une épreuve du feu car au fond de moi c’était un fantasme. Je m’étais dit que j’avais passé ma vie à commenter ce que faisaient les autres. Surtout quand j’étais très jeune, j’étais très intolérant, maintenant ce n’est plus le cas…
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3. La découverte : Very Good Trip, le rock aux Pays des Rêves.
Si vous êtes un auditeur nocturne de France inter et mélomane, vous connaissez certainement l’émission “Very Good Trip” animé depuis 2015 par le talentueux Michka Assayas. Si non, on ne peut vous recommander que fortement de l’écouter en direct ou en podcast. Novice ou expert, il y a toujours quelque chose à apprendre, un nouveau groupe à découvrir, une anecdote à savourer. Michka Assayas traverse les genres et le temps pour nous faire passer un bon moment. Pas la peine de se torturer pour chercher les playlists de votre été, tout est là. Et dans ce livre qui retranscrit pour la première fois les quelques meilleures émissions de “Very Good Trip”, vous pouvez être sûr de passer de bonnes vacances.
Very good trip », le livre : quelle drôle d’idée que de transcrire le verbatim de l’émission éponyme de Michka Assayas ! Autant une conférence, un enseignement appellent un passage à l’écrit, autant le rythme, la forme des interventions radio sont, a priori, inappropriés à la lecture. Certes, à la radio, animateurs et journalistes rédigent les interventions qu’ils vont lire à l’antenne. Pas d’improvisation, ou très peu, ce qui évite de « savonner », chercher ses mots pendant le direct. Mais, contrairement à ce qu ‘écrit l’auteur dans sa préface, « A la radio, la règle [n’]est [pas] de parler comme on écrit ». L’écriture radio est attachée à la voix, au phrasé, à la respiration, à l’articulation et impose ses règles de facto, écriture compacte, alerte, phrases courtes… ce que l’écrit n’a pas à prendre en compte. Et de poursuivre : « J’ai ainsi développé pour la radio un style intermédiaire : une écriture parlée qui donne l’illusion de l’oral spontané, tout en évitant ses scories ». En somme, ce que fait tout animateur ou journaliste. Michka Assayas découvre l’eau tiède…
Revenons au livre : il restitue le contenu d’une sélection de vingt-sept émissions, du vingt-sept juillet 2015 au 15 juin 2017. Très documenté, bourré d’anecdotes à la marge sur les artistes auxquels il s’intéresse, le livre permet de « réviser » l’émission, de se la remettre en mémoire, de reprendre en se donnant du temps la somme d’informations dont il la nourrit, le plus souvent passionnante (France Inter, 21h-22h, du lundi au vendredi). Et là, évidemment, manque le son, car l’on découvre que l’on a oublié le titre de Spirit, de Meilyr Jones, d’Aurora, de Pond, de… Le salut est dans le podcast.
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Bruno Letort reçoit Michka Assayas
Nous vous proposons d’ouvrir cette émission avec « Very good trip, le rock au pays des rêves », le livre fruit des chroniques de l’émission éponyme de Michka Assayas sur France Inter, consacrées à l’épopée du rock psychédélique. Des Bee Gees à Genesis, de Radiohead à Pink Floyd ou Brigitte Fontaine l’auteur décrit et commente cette veine homogène. Occasion de nous entretenir avec Mishka Assayas.
Michka Assayas est un journaliste, producteur, passeur et écrivain français. Il est notamment l’auteur du Nouveau dictionnaire du rock (Robert Laffont) considéré comme une référence.
Il est producteur de l’émission “Very good trip” sur France Inter, et il vient de faire paraître aux éditions Le mot et le reste le livre ” Very good trip, le rock au pays des rêves ”.
Pour écouter cette émission en podcast, cliquez ici
Emission juke box, à la veille de la Fête de la Musique… Comment expliquer l’attachement à certaines chansons ? Comment les ritournelles sont-elles gravées pour toujours dans notre cerveau ? Pourquoi les morceaux de notre adolescence sont-ils si importants quand on devient adulte ?
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Et puis pourquoi les chansons accompagnent-elles avec tant de justesse nos existences ?
Nous verrons également que certaines paroles de chansons peuvent nous faire philosopher sur la question du bonheur par exemple…
Et vous dîtes-nous quelles sont les chansons qui ont vraiment accompagné votre vie…
01 45 24 7000, sans oublier l’appli France Inter et la page Facebook de notre émission.
avec
Bertrand Dicale, journaliste, La B.O de votre vie ed.First
Marianne Chaillan, professeure de philosophie, La playlist des philosophes ed. Le passeur
Michka Assayas, journaliste, Very good trip, auteur de Le rock au pays des rêves ed Le mot et le reste/ France Inter et du lundi au jeudi à 21h sur France Inter
Pour écouter en podcast l’émission Grand bien vous fasse ! cliquez ici
Malgré ses faux-airs d’intello parisien, Michka Assayas, qu’on ne présentera plus ici tant on en parle, a su conserver une âme d’enfant. C’est ce qu’il commence par nous démontrer dans le préambule de ce nouveau recueil de ses ”écrits”. S’il a découvert des groupes aussi marquants que les Doors, pour ne citer qu’eux, à l’âge de 10 ans, c’est un peu plus tôt qu’il vécut l’irruption dans sa vie du rock psychédélique via des radios étrangères comme la BBC ou Radio Luxembourg. Ce n’est pas pour autant qu’il choisit de faire de ce média son métier, car il faudra attendre l’émission l’Inrockuptible de Bernard Lenoir, pour le voir passer derrière le micro une première fois.
Plus haut, nous parlions d’écrits pour la radio, et cela n’a rien de paradoxal : comme Assayas nous l’explique, il ne se sentira véritablement à l’aise en studio que lorsqu’on lui aura fait comprendre que, pour bien parler, il faut d’abord savoir écrire. Même le « bonjour » inaugural. Cela lui a servi de leçon et nous permet de comprendre pourquoi ce livre ressemble tant à une émission radiophonique : nous avons l’impression saisissante, en le lisant, de l’entendre comme si le poste était allumé.
La seule chose qui manque à cet ouvrage, c’est la musique. Assayas s’est évertué à rappeler dans le corps de ses textes quels morceaux il a passé lorsqu’il a entrepris de présenter l’émission Very Good Trip à compter de l’été 2015 sur France Inter. Pourtant, il manque un lien hypertexte nous reliant directement au son. C’est sans doute là toutes les limites du livre aujourd’hui, ce défaut de dépassement du format. Mais c’est là un autre débat.
L’essentiel est ici d’en apprendre beaucoup sur ce qui composa, après le milieu des années 1960, ce que l’auteur préfère appeler la “pop baroque”. Car le rock psychédélique, auquel nous pensions nous intéresser en lisant ce livre, n’est en définitive, et c’est ce que nous apprend Assayas, qu’une forme de pop baroque. Le rock psyché ouvrait les frontières, la pop baroque les étend au-delà, finalement, de la stratosphère. Et Michka Assayas, par son érudition et sa précision, et même s’il fait ici quelques raccourcis a priori assez faciles entre les genres musicaux, mérite de demeurer notre gourou.
Attention, toutefois : ce recueil de textes a été particulièrement orienté vers la pop baroque, qu’elle date des années 1960 ou d’aujourd’hui, puisqu’il montre aussi qu’elle a largement essaimé dans le rock. L’émission se poursuit et a encore étendu son champ d’action. On est sympa, on vous montre le chemin vers les podcasts gratuits : cliquez ICI
Pour consulter l’article sur le site Silence is sexy vous n’avez qu’à cliquer