Un livre dangereux, c’est-à-dire indispensable. Dangereux pour tous ceux, ils sont nombreux, qu’on se repent d’avoir lus docilement jusqu’à la dernière page. Ici, c’est l’inverse: on en veut presque à l’auteur d’avoir brusquement stoppé ses investigations à la lettre Z, sous le prétexte futile qu’elle est la dernière de l’alphabet.
Michel Barbey, Le Temps
Revue de presse
Un livre dangereux, c’est-à-dire indispensable. Dangereux pour tous ceux, ils sont nombreux, qu’on se repent d’avoir lus docilement jusqu’à la dernière page. Ici, c’est l’inverse: on en veut presque à l’auteur d’avoir brusquement stoppé ses investigations à la lettre Z, sous le prétexte futile qu’elle est la dernière de l’alphabet. Simple, géniale et, logiquement, reprise par d’autres, l’idée de Thierry Pérémarti consiste à surprendre les musiciens de jazz dans leur biotope, ce «chez soi» dont on les imagine souvent privés. Le résultat est… simplement génial. D’abord parce qu’il révèle l’envers sédentaire de ces nomades par accident, et qu’on trouve dans ces pages, confirmés ou démentis par leur environnement familier, certains aspects de leur personnalité entrevus lors de leurs déplacements. Il leur échappe aussi des confidences de jardin secret, plus difficiles à formuler entre deux avions que dans la quiétude d’un living-room. La vie de ces 78 portraits tient aussi à la concision de l’auteur, qui mêle dans un intelligent équilibre éléments biographiques et paroles rapportées.
Les élus? Des stars, des émergents, des obscurs, des gars qu’on croyait locataires de l’autre monde depuis longtemps. Certains, plus pathétiques, drôles ou écorchés que la moyenne, nous collent à l’imaginaire: Gato Barbieri, icône déboulonnée, malade et apeurée; Jack Costanzo échoué dans une maison Lego; Ray Ellis ruminant, la mémoire écarquillée, l’insuccès critique de Lady In Satin, avant-dernier album de Billie Holiday par lui confectionné; Jim Hall en ex-voisin de Jimi Hendrix, lui l’acoustique viscéral déconnecté des réalités électroniques. On y apprend, entre autres choses insoupçonnées, que les vaches sont sensibles au be-bop mais pas aux ballades (le scoop vient de Sheila Jordan); ou, plus sociologique, que le statut de musicien de studio faisait autrefois de vous le paria de la profession (Plas Johnson témoigne). Visiting Jazz, c’est un peu le «tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les musiciens de jazz» et que les dictionnaires ne vous disent pas. Le respect rusé de l’auteur pour ses interviewés stoppe net les dérives voyeuristes inhérentes au projet. Plus paparazzi que lui, on aimerait pour notre part plus de photos, plus de confidences, plus de tout: à quand le making of de ce bréviaire qui oublie de se prendre au sérieux?
Un livre épatant qui nous permet d’entrer dans l’intimité de jazzmen américains (un format identique pour chacun, deux pages et une photo). C’est au journaliste Thierry Pérémarti que l’on doit cette belle idée de proposer une série de rencontres au domicile même des musiciens. Il nous fait ainsi partager un instantané de vie, d’autant qu’il opère seul avec un minimum de matériel, prenant lui-même une “snapshot” pour illustrer son propos. Comme l’écrit Alex Dutilh dans une préface sensible et juste, il s’agit “d’un vrai geste journalistique de “médiateur”… où le vrai lâcher prise que nous recherchons tous dans la musique s’opère dans la conversation”. L’essentiel de cette musique réside dans l’instant et l’échange immédiat. C’est ce qu’a parfaitement réussi l’auteur de ce livre : un sens aiguisé de la formule, une poésie de l’anecdotique se dégagent de ces entretiens enregistrés entre décembre 1998 (le premier “at homisé” fut Milt Jackson) et mai 2009 (le dernier Jack Costanzo)* qui constituèrent par ailleurs l’essentiel d’une rubrique tenue dans le journal Jazzman.
Sur dix ans, le journaliste-enquêteur a ainsi approché au plus près des jazzmen, qu’ils soient musiciens culte (Roy Haynes, Wayne Shorter, Horace Silver, Lalo Schiffrin, Pharoah Sanders…), ou “seconds couteaux”, voire inconnus du grand public. Voilà donc l’histoire du jazz américain et de ses acteurs, en un condensé émouvant, l’expression multiforme d’une “communauté” des plus attachantes. Thierry Pérémarti obtient avec cette “carte blanche” un résultat étonnant, dégagé des contraintes de l’actualité et de la promotion, de la recherche de scoops : c’est un travail d’écriture, plus près du portrait littéraire que des clichés de l’analyse critique. La musique que nous aimons est au centre de ces vies, modestes souvent. On s’attache très vite à ces “short stories” que l’on lit d’un trait, à ces pages que l’on découvre avec plaisir, émotion souvent, nostalgie toujours. Voilà un coup gagnant, une formule juste qui tente quelque chose d’autre : si on avait songé ou espéré pareille démarche, Thierry Pérémarti l’a réussie. Merci à lui et à la maison d’édition marseillaise Le Mot et le Reste pour cet ouvrage que nous recommandons vivement à ceux qui aiment vraiment le jazz.
*Costanzo est à juste titre un pionnier, le monsieur qui a popularisé et mis à la mode les bongos dans la culture américaine…Le seul survivant du Nat King Cole and his Trio”
Un ouvrage important. Une pierre de plus dans la grande histoire du jazz qui se bâtit aussi par l’écrit.
1) Qui êtes-vous ?
Un journaliste franco-américain dans le monde du jazz, passionné autant par la musique que par les musiciens. Un chroniqueur qui s’est détourné de la critique pour s’inventer portraitiste de jazz, friand de rencontres, de rendez-vous et de tête à tête ; qui a passé de très nombreuses années à poser des questions, à écouter des réponses, à ne rien dire aussi quand il n’y a rien à dire.
2) Quel est le thème central de votre livre ?
L’intimité de ces hommes et de ces femmes «jazzmen» qui savaient pour la plupart que la notoriété leur échapperait et jusqu’à la reconnaissance même par le public au sens large ; qui vivent une vie artistique à haut risque, qui ont fait des choix, et des concessions, avec détermination et rigueur, en se trompant, en recommençant l’ouvrage, en triomphant aussi. Il y est question de courage, de doutes, d’orgueil, d’abnégation, de liberté, et c’est en allant chez eux, en leur rendant visite qu’ils révèlent ce qu’ils sont.
3) Si vous deviez mettre en avant une phrase de votre livre, laquelle choisiriez-vous ?
«Il y a des notes qu’on ne trouve pas» ou «et maintenant que vas-tu foutre de tout ce baratin ?»
4) Si votre livre était une musique, quelle serait-elle ?
Mais justement mon livre est fait de 78 musiques très personnelles et authentiques, dont je ne suis ni le compositeur, ni l’arrangeur, encore moins le producteur, mais uniquement l’interprète.
5) Qu’aimeriez-vous partager avec vos lecteurs en priorité ?
L’épaisseur de ces personnages… leur singularité... leur caractère révélé au quotidien.
Thierry Pérémarti a animé pendant dix ans, la rubrique » At home with… » pour Jazzman, parcourant d’est en ouest les Etats-Unis pour rencontrer les grands noms du jazz. Ce livre est un regroupement de ces passionnantes entrevues menées au domicile des plus grands artistes de cette musique, ainsi que des photos prises dans l’intimité de Gato Barbieri, Ray Ellis, Chico Hamilton, Freddie Hubbard, Michel Petrucciani, Pharoah Sanders, Lalo Schifrin, Joe Zawinul… A lire en écoutant leurs disques, pour les découvrir sous un nouveau jour.
(...) Surpris dans leur intimité, ils évoquaient avec d’autant plus de facilité leur passé ou leur activité présente qu’ils étaient entourés de ces souvenirs concrets qui meublent et décorent un intérieur d’artiste ou des objets non moins concrets de leur travaux en cours (partitions, instruments). Ils dévoilaient bonheurs, fiertés, colères et frustrations ainsi que leurs penchants intimes, leurs petits travers, leurs manies quotidiennes et hobbies.
Soit 78 portraits “At Home” avec des artistes dans leur grande majorité installés en Californie où résidait l’auteur jusqu’à l’été dernier, et qui sont désormais rassemblés dans un seul et même ouvrage.
L’idée était toute simple, encore fallait-il la réussir : pendant une dizaine d’années, Thierry Pérémarti, correspondant américain de la revue Jazzman a animé la rubrique “At home with…”.
Aujourd’hui, ces entrevues à domicile avec des musiciens célèbres et moins célèbres sont regroupés dans Visiting jazz – quand les jazzmen américains ouvrent leur porte.
On se souvient avec un petit pincement au cœur de ces pages que signait Thierry Pérémarti dans feu le mensuel Jazzman. Deux petites pages où, pendant plus de 10 ans le journaliste qui vit Outre Atlantique nous racontait ses visites auprès des jazzmen américains. Des interviews faites là où toute interview digne de ce nom devrait se dérouler, dans l’intimité de leur appartement, dans leur salon, leur jardin ou leur bureau, au plus près de leur quotidien. C’est que Thierry Pérémarti n’a pas son pareil pour briser vite la glace et approcher une certaine forme de complicité avec son sujet. Quelques minutes au plus près du cœur de ces anciennes gloires passées et pour quelques-unes (rares), encore actives de l’histoire du jazz. Je me souviens encore, non sans émotion de ma lecture de cette rencontre avec Freddie Hubbard parue quelques jours avant la mort du trompettiste (Rencontre mise à nue où le trompettiste nous dévoilait sa volonté farouche de revenir sur scène). Allant de la côte ouest à la côte Est, ces deux pôles essentiels, le journaliste est aller puiser dans le who’s who d’un jazz capté au travers de moments émouvants parce qu’emprunts de simplicité. Ces moments où l’interviewer et l’interviewé se laissent aller à une discussion sans but, sans objet, dans le flottement d’un souvenir suscité par Thierry Pérémarti que l’on sent en amour total de ses sujets, de ceux qui ont tant d’heures de gloire à leu actif qu’ils en incarnent le jazz . Henry Grimes, ce rescapé qui, pour le coup a repris du service après des années d’errance, en témoigne. C’est alors un défilé des héros du jazz : 77 musiciens captés ainsi entre 1999 et 2009 qui pour certains ont disparu depuis (Zawinul, Hubbard, Anita O’Day….), d’autres restant encore très présents aujourd’hui ( Erskine, Shorter, Frisell ….). Et toujours quel que soit leur statut, ils livrent à leur nouvel « ami » français bien autre chose que ce que l’on a l’habitude de lire dans les interviews un peu « conventionnelles », des moments de souvenirs intimes.
Pourtant si au hasard des pages actu du mensuel on se trouvait happés par ces rencontres hors du temps et chaque fois décalées par rapport à la frénésie boulimique de l’actu du jazz, l’alignement dans un ouvrage unique de ces brèves interviews de ces musiciens pour beaucoup à la retraite, donne l’impression d’un jazz sépia tout droit sorti de la résidence de Bleuets version limite sénile du jazz à l’heure du thé et des petits gâteaux dans le salon juste avant la promenade de 17h. C’est le revers de la médaille de ces héros fatigués dont on avait oublié que malgré leur habit de lumière il s’agissait aussi d’hommes et de femmes qui tondent leur pelouse, jouent avec leur chien et font la cuisine. Moyenne d’âge à tout casser 75 piges.
Mais l’on passe outre cette vision un pue passéiste du jazz. Car l’écriture magnifique et délicate de Thierry Pérémarti suffit à nous émouvoir, à nous émerveiller avec les yeux de gosses qui rencontreraient pour de vrai leurs héros en chair et en os. Et nous sommes un peu dans l’émerveillement de ceux qui découvrent ainsi la profonde humanité de ceux qu’ils ont tant idolâtré.
L’ouvrage est précédé d’une très belle préface d’Alex Dutilh qui fut durant toutes ces années le Rédacteur en Chef de Jazzman et qui laissa à Pérémarti cette belle liberté. Cette audace du décalage.
Ce n’est pas en convoquant dans un café ou dans un studio de télévision ou de radio, endroits dénués d’intimité et de repaires, un artiste, peintre, écrivain, musicien que celui-ci peut le mieux s’exprimer, se confier, se révéler, se dévoiler. L’auteur de cet ouvrage a préféré se rendre dans l’intimité même de ceux qu’il désirait interviewer. Les langues se délient mieux et les visages se prêtent plus facilement à l’objectif. Ainsi William Claxton, photographe lui-même, a accepté de se faire prendre le portrait, ou encore Anita O’Day, qui selon son agent n’acceptera jamais de poser devant l’objectif. Sauf que non seulement elle a bien voulu poser mais de plus en compagnie de l’auteur. Anita O’Day qui depuis nous a quitté, l’entretien ayant eu lieu le 28 novembre 2000. Elle disparaissait le 23 novembre 2006. Des entretiens humoristiques, dévoilant la face cachée des instrumentistes ou des interprètes, poignant également, émouvant parfois. Ainsi Michel Pettrucciani dont l’entretien était programmé pour le 7 janvier 1999, et dont la première rencontre eut lieu le 31 décembre 1998 pour une séance photographique. Il décédait peu après, le 6 janvier 1999, alors que la veille, sur son lit d’hôpital, il avait choisi le cliché devant figurer sur cet ouvrage. Plus anecdotiques, les entretiens accordés par Pete Christlieb, dans son garage, en train de réparer des dragsters, engins qu’il ne conduit plus, ses fils ayant pris la relève. Ou encore Roy Haines, qui délaissant sa batterie, se met au piano et désirant imiter Thelonius Monk « fait » du Cecil Taylor. Ou encore John Heard, qui abandonne sa contrebasse en 1988 pour passer à autre chose, se consacrant à la peinture et la sculpture. Mais en 1992, il repique au truc, à son grand étonnement. Horace Silver qui vit presque en ermite, non pas parce qu’il n’a pas d’amis, mais par besoin de solitude, pratiquant un régime presque exclusivement végétarien, relevant de maladie cardiaque, annulant ses tournées, mais toujours habité de nombreux projets. Et puis tant d’autres de Gato Barbiéri jusqu’à Joe Zawinul, en passant par Kenny Burell, Lou Donaldson et ses clubs de golf, Henri Grimes, que tout le monde pensait mort depuis des décennies et qui a été retrouvé par hasard au bout d’une longue enquête par un assistant social féru de jazz, et qui depuis a entamé une renaissance musicale, Jim Hall et son chien, et combien d’autres photographiés dans leur jardin, en short, ou dans le salon habillé comme s’ils allaient sortir en concert, ou épluchant des champignons comme Chico Hamilton, se pavanant devant leur voiture, et le plus souvent photographiés en compagnie de leurs instruments, l’objet indispensable de leur profession et de leur passion. Sans oublier Buddy Collette, Ray Ellis, Milt Jackson, Al Jarreau, Pharoah Sanders, Lalo Schiffrin, et combien d’autres qui ne sont pas forcément connus du grand public. En tout près de 80 entretiens, et autant de photos, qui relèvent de la bonne franquette. Des restitutions d’entretiens plutôt, car il n’agissait pas de reproduire une conversation, un dialogue, mais d’insérer quelques échanges dans un récit vivant, empreint souvent de sensibilité, de regrets parfois, de projections sur l’avenir souvent. Et ces entretiens, qui sont datés, se déroulent de 1998 jusqu’à 2009 et ont fait l’objet de publications dans Jazzman, une revue aujourd’hui disparue par sa fusion avec Jazz Magazine. Un ouvrage qui se lit en grappillant au hasard de l’inspiration, avec une certaine nostalgie pour certaines de ces pages.
De Roy Haynes, Wayne Shorter et Horace Silver en 1999 à Pete Christlieb et John Hassell en 2009, l’auteur a rencontré chez eux
(cf les « At Home » parus dans la revue Jazzman) 78 musiciens dont la plupart acteurs de l’histoire du jazz.
Ces entretiens accompagnés de photos sont consacrés soit à des personnages ayant pour diverses raisons plus ou moins abandonné (et regretté) leurs activités, soit à des musiciens toujours en forme et en mouvement, soit encore à des disparus. Beaucoup de souvenirs, d’anecdotes et de considérations sur le jazz et leur carrière font de ce livre une mine de renseignements dont on se délectera si on n’a pas encore eu l’occasion de les écouter.
Je n’ai pas voulu introduire ici de distinctions ou d’appréciations personnelles – ce qui ne m’empêche pas, bien sûr, des préférences ; question de goûts et d’affinités… tout comme vous.
Il a été la plume américaine de Jazzman avec, au programme, des dizaines d’entrevue dans l’environnement intime des dieux, des demi-dieux ou alors des simples troubadours du jazz, “cette kyrielle d’illustres anonymes, écrit-il, dont on ne sait que faire, sans trop savoir pourquoi la notoriété les a déjoués “. Thierry Pérémarti a su ainsi créer un rendez-vous singulier avec les lecteurs de la revue, et en même temps, très curieusement, le simple fait de regrouper ses articles dans un livre joliment intitulé Visiting Jazz donne un tout autre éclairage à son travail.
Gato Barbieri reçoit en kimono, mais il a besoin d’être allongé au lit pour se confier… Anita O’Day est prête à bavarder à condition qu’on lui apporte une boîte de chocolats. C’est entre deux paniers de basket que Marcus Miller, complètement en nage, accepte le micro-cravate… L’interview “à domicile ” n’a pas forcément lieu entre quatre murs… Une partie de pêche, un terrain de golf, une virée en Cadillac, un rendez-vous au parc, assis sur l’herbe… Dis moi où tu reçois, je te dirai qui tu es… Et quand ça se passe à la maison, même si on vous accueille en chaussettes ou en pyjama, le tête-à-tête n’a vraiment rien de pantouflard…
Surtout lorsqu’on est, parfois, un peu en bout de course… Il y a ceux que Thierry Pérémarti croyait morts et qui sont toujours en vie, et puis aussi ceux qui ne sont pas très bien portants, qui ont décidé de ne plus se cacher, qui disent l’amertume, la sueur, la précarité, la bagarre quotidienne pour vivre de son instrument, quitte à se faire oublier en jouant les obscurs sidemen dans les grands studios, comme ce fut le cas pour de nombreux musiciens de la West Coast… Ceux là n’ont même pas le coeur à entretenir les vieux mythes du jazz cool “doux et blanc “, comme le murmure Teddy Edwards qui, lui, était fougueux et noir…
L’ouvrage évidemment doit beaucoup aux qualités d’écriture de Thierry Pérémarti… Son art du portrait tient parfois en quelques mots: Bobbie Hutcherson, écrit-il, “vient des années Blue Note, des sixties version Martin Luther King et des ghettos qui brûlent “… De Sheila Jordan il souligne que “son amour du jazz est indestructible. Irrévocable. Grandiose. Intact comme le rêve de cette adolescente qu’elle fut et qui, de club en club, courait après Charlie Parker“… Quand la plume est ce point concise et passionnée, et quand elle est au chevet de ce qu’il y a de plus authentique chez les jazzmen et jazzwomen de l’autre rive de l’Atlantique, on devine alors que ce Visiting jazz de Thierry Pérémarti va bien au-delà de la simple visite de courtoisie.